Vessie faible, périnée faible : causes et solutions
En coulisse

Vessie faible, périnée faible : causes et solutions

Annalina Jegg
26/9/2022
Traduction: Stéphanie Casada

Les fuites urinaires ne concernent que les personnes âgées. Faux. Les femmes sont les plus touchées et peuvent souffrir d'incontinence urinaire assez tôt. Nous nous sommes renseignés auprès d'une urologue et d'une physiothérapeute : qu'est-ce qui aide vraiment lorsque les sphincters ne font plus ce qu'ils devraient faire ?

C'est la fameuse expérience du trampoline que vivent de nombreuses femmes, et ce, même des années après la naissance de leurs enfants. Souvent, quand il y a un enfant dans la maison, il y a un trampoline dans le jardin. Et quand maman s'essaie au saut, c'est en général là que ça arrive : quelques gouttes dans la culotte, des fuites urinaires totalement incontrôlables. C'est gênant, car les fuites urinaires sont considérées comme un problème qui ne concerne que les personnes âgées. Des personnes comme la dame aux cheveux gris de la télé qui fait de la publicité pour des serviettes pour incontinence.

Pourtant, l'incontinence peut toucher tout le monde : les hommes sont plus susceptibles de rencontrer ce problème avec l'âge, lorsqu'une prostate hypertrophiée exerce une pression sur la vessie. Les femmes sont touchées plus tôt par les fuites urinaires, notamment après une grossesse ou à la ménopause, mais aussi les sportives. « En Autriche, près d'un million de personnes sont concernées par l'incontinence urinaire, soit près d'un habitant sur dix », explique l'urologue viennoise Natalia Swietek. En Suisse, on estime qu'il s'agit d'environ 500 000 personnes.

La vessie : une équipe complexe en jeu

Avant de se pencher sur l'incontinence, mieux vaut se pencher sur la fonction de la vessie saine. La vessie peut contenir un bon demi-litre à trois quarts de litre, le muscle creux élastique de la paroi vésicale s'adaptant au volume. Si la vessie est pleine, nous devons allons aux toilettes. Jusqu'ici, rien de nouveau.

Mais en arrière-plan, la vessie est commandée par un système sophistiqué de nerfs situés dans la paroi de la vessie, dans la moelle épinière et dans le cerveau – des chefs d'orchestre en quelque sorte. Ceux-ci dirigent l'orchestre : le muscle de la paroi vésicale avec le sphincter interne de la vessie, qui est contrôlé involontairement, et le sphincter externe de la vessie, que nous contrôlons volontairement et qui fait partie du plancher pelvien (ou périnée). À propos du plancher pelvien : celui-ci est un système à trois couches composé de muscles et de tissu conjonctif, et sert entre autres de soutien à la vessie. Mais en même temps, le plancher pelvien ferme l'urètre ou assure la vidange de la vessie en se détendant.

Dès que l'urine s'écoule dans la vessie, les deux sphincters sont fermés. Des récepteurs de tension se trouvent dans la paroi de la vessie et signalent à la moelle épinière quand la vessie se remplit. Le cerveau reste encore en dehors de tout cela. Ce n'est que lorsque la vessie est à moitié pleine que la moelle épinière transmet l'information au cerveau et que nous ressentons pour la première fois une légère envie d'uriner. Si nous ne réagissons pas, la vessie continue à se détendre et à s'étirer, tandis que les sphincters vésicaux interne et externe renforcent leur tension. Dès que la vessie est bien remplie, la moelle épinière frappe à nouveau à la porte du cerveau ; et nous nous dirigeons lentement vers les toilettes. Notre cerveau donne l'ordre conscient « merci d'ouvrir », suite à quoi le sphincter interne se détend, les muscles de la paroi vésicale se contractent et le sphincter externe s'ouvre. En cas de faiblesse de la vessie, cette interaction extrêmement complexe est perturbée.

Deux formes courantes : l'incontinence d'urgence et l'incontinence d'effort

Il existe différentes formes d'incontinences, mais les plus répandues sont celles d'urgence et d'effort : 90 % des personnes concernées souffrent de l'une ou l'autre.

L'incontinence d'urgence porte aussi le nom de vessie irritable. Environ 15 à 20 % des personnes en Europe la connaissent, généralement des hommes âgés. L'incontinence d'urgence se développe souvent à la suite d'une hypertrophie bénigne de la prostate, mais peut également être causée par des maladies neurologiques ou des changements hormonaux. Le stress, la colère ou l'anxiété peuvent également entraîner cette forme d'incontinence.

Signification de la vessie irritable : les récepteurs de tension de la vessie réagissent de manière hyperactive, probablement en raison d'un déséquilibre dans le contrôle de la vessie. « Même de faibles quantités d'urine provoquent une forte irritation et un besoin accru d'uriner », explique l'urologue. Si le cerveau est informé d'une envie d'uriner exagérée, le réflexe de la vessie est de se vider. Et ce, avant même que les personnes concernées n'atteignent les toilettes.

L'incontinence d'effort, quant à elle, touche souvent les femmes, en particulier les femmes enceintes ou les jeunes mères, et les femmes ménopausées. Les changements hormonaux « modifient le tissu conjonctif, la musculature et l'innervation de l'appareil de maintien dans le petit bassin », explique l'experte N. Swietek. Mais les sportives pratiquant des sports intensifs comme la danse classique, la gymnastique, le trampoline, l'haltérophilie ou les sports de balle peuvent également être concernées. Toutefois, les causes de l'incontinence chez ces personnes ne sont pas encore définitivement établies.

En cas d'incontinence d'effort, les muscles du plancher pelvien sont affaiblis. Les personnes concernées perdent de l'urine en éternuant, en toussant, en soulevant des charges lourdes ou justement lors d'activités comme le trampoline, qui augmentent brièvement la pression dans l'abdomen. Un périnée faible ne peut pas résister à cette pression.

Thérapie en cas d'incontinence : comment ça fonctionne ?

Il existe des concepts thérapeutiques prometteurs pour les deux formes d'incontinence. « Pour l'incontinence d'effort, la rééducation du plancher pelvien est le moyen de choix », explique l'urologue. Cet entraînement est pris en charge par des physiothérapeutes qui travaillent avec leurs mains sur les muscles et les fascias des personnes concernées et leur font faire des exercices. « Cela permet d'éliminer les tensions, d'entraîner la perception et d'apprendre des mouvements », explique la physiothérapeute Franziska Malle. Elle travaille beaucoup avec des visualisations et des associations : « Nous savons par la physiologie musculaire que l'on obtient une plus grande activité musculaire si la personne concernée peut s'imaginer ce qu'elle contracte. » Dans un premier temps, elle montre donc à ses patientes un modèle anatomique du bassin, y compris la musculature. Celles-ci apprennent ainsi ce qu'est le plancher pelvien, quels organes il abrite et comment ses trois couches de muscles et le périnée sont liés à la vessie. Et donc quelle est la complexité du système qui orchestre le fonctionnement de la vessie.

Les exercices peuvent ensuite être combinés avec le biofeedback, l'électrostimulation et les cônes vaginaux (petits poids pour le vagin, similaires aux boules de Geisha). Avec le biofeedback, les patient·es apprennent à percevoir et à influencer de manière ciblée les processus inconscients de leur propre corps. Dans le cas présent, il s'agit de cibler les muscles du périnée. L'électrostimulation permet en outre de stimuler les muscles par des impulsions électriques.

Dans le cas de l'incontinence d'urgence, les mesures de thérapie comportementale, comme la réduction des substances irritantes, sont au premier plan. La nicotine et la caféine sont deux de ces candidats. Grâce à ce que l'on appelle l'entraînement aux toilettes, les personnes concernées apprennent à uriner en fonction de l'heure. L'électrostimulation, le biofeedback et la gymnastique pelvienne peuvent également être utiles en cas d'incontinence d'urgence. « On utilise souvent en plus des médicaments, appelés anticholinergiques, grâce auxquels le muscle de la vessie ne se contracte plus aussi fortement », explique N. Swietek.

Qu'est-ce qui permet encore de renforcer le plancher pelvien ?

Le premier interlocuteur en cas de suspicion d'incontinence est votre médecin de famille ou votre gynécologue. Le fait est qu'il n'est pas possible de renforcer le périnée sans l'aide de spécialistes. Mais il existe bien sûr des exercices simples qui soutiennent l'entraînement de physiothérapie à la maison. Par exemple :

  • adopter une position droite et légèrement cambrée pour uriner ;
  • évacuer l'urine résiduelle de la vessie par des basculements répétés du bassin – sans pousser en même temps ;
  • en toussant ou en éternuant, croiser les jambes pour soutenir le sphincter. Ou : se tourner sur le côté pour réduire la pression sur l'abdomen ;
  • aller aux toilettes au maximum huit fois pendant la journée et une fois pendant la nuit. Car : plus on vide sa vessie, plus on doit aller aux toilettes. Et si la vessie n'atteint jamais sa capacité maximale de remplissage, elle rétrécit, devient moins extensible – et signale, cf. vessie irritable, un besoin prématuré d'uriner. Il devrait y avoir trois à quatre heures entre chaque passage aux toilettes ;
  • boire suffisamment malgré tout ! Le corps a besoin d'un apport en liquide d'au moins deux litres par jour ;
  • ne pas interrompre le jet en urinant : cela perturbe le contrôle de la vessie et affaiblit en même temps le sphincter de la vessie.
Photo : shutterstock

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Annalina Jegg
Autorin von customize mediahouse

Je me décrirais comme ça : ouverte d'esprit, j'aime prendre le temps de réfléchir, j'ai besoin de me retrouver seule de temps et temps, je suis curieuse, plutôt drôle et, bien sûr, époustouflante.
L'écriture est ma vocation : à 8 ans, j'écrivais des
contes de fées, à 15 ans des paroles de chansons « super cool » (que personne n'a jamais eu l'occasion d'écouter), au milieu de la vingtaine un blog de voyage, et maintenant des poèmes et les meilleurs articles de tous les temps ! 


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