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À partir de quand peut-on laisser ses enfants seuls à la maison ? Et comment faire sans téléphone fixe ?

Katja Fischer
24/3/2023
Traduction: Stéphanie Casada

Petite, je savais comment joindre ma mère lorsque j’étais seule à la maison : par téléphone. Mais on n’a pas de téléphone fixe à la maison et mes enfants ne sont pas encore en âge d'avoir un portable. Y a-t-il des alternatives ? Et quelles sont les autres choses à prendre en compte lorsque je laisse mes enfants seuls ?

Ma fille veut rester seule. Pas dans sa chambre d’enfant. Pas dans le jardin. Mais seule dans notre maison, quand je m’absente. Elle veut se retrouver en tête-à-tête avec elle-même.

Je savais bien que ce moment arriverait un jour, mais je ne me suis jamais demandé quand. Et on y est. C’est assez étrange. Est-elle assez grande et, surtout, est-elle prête ? Combien de temps puis-je la laisser seule ? Elle vient d’avoir sept ans, elle est raisonnable et a la tête sur les épaules. Pourtant, j’hésite. Suis-je prête, moi ?

Pas de loi, pas de règles

Je consulte le web pour trouver des réponses. Je n’y trouve pas grand-chose. En effet, hormis le devoir général de surveillance et les soins parentaux, la loi ne prescrit pas à partir de quand et pour combien de temps vous pouvez laisser votre enfant seul. Les recommandations varient en conséquence :

  • Selon Eltern.de (en allemand), par exemple, un enfant ne devrait jamais être laissé sans surveillance avant l’âge de trois ans. À partir de quatre ans, il peut rester seul à la maison pendant 15 à 30 minutes, à condition qu’une personne de confiance se trouve à proximité. À partir de six ans, l’enfant peut rester seul pendant une heure. À partir de sept ans : deux heures. Et plus longtemps après dix ans.
  • Letsfamiliy.ch recommande de toujours surveiller un enfant de moins de quatre ans. À partir de neuf ans, il peut rester seul pendant une heure maximum, mais uniquement chez lui ou sur un terrain sécurisé. Un parent doit alors se trouver à proximité. Dès douze ans, il peut rester seul toute une soirée (jusqu’à minuit), s’il ose et s’il peut faire appel aux voisins en cas d’urgence.
  • Ne jamais laisser un enfant de moins de trois ans seul, conseille Familie.de (en allemand). Chez les enfants de trois à cinq ans, il faut vérifier toutes les 15 minutes si tout va bien. À partir de six ans, un enfant peut alors rester seul une heure, et deux heures à partir de sept ans. Tout ce qui est au-delà est réservé aux enfants de dix ans et plus.

Je m’informe auprès de l’Office de la jeunesse et de l’orientation professionnelle du canton de Zurich. On y réagit avec retenue, on ne veut pas s’engager sur des valeurs de référence. Enfin, le fait de laisser un enfant seul dépend, en plus de l’âge, de quelques autres facteurs : la maturité de l’enfant par exemple, la sécurité du logement et de l’environnement ou le moment de la journée, m’explique-t-on. Selon lui, il est important d’en discuter au préalable et de s’exercer ensemble. Tout aussi essentiel : établir une sorte de plan d’urgence pour que l’enfant sache exactement ce qu’il faut faire dans telle ou telle situation. Par exemple, le comportement à adopter en cas d’incendie, de blessure ou lorsque quelqu’un sonne à la porte. « Mais aussi lorsque l’enfant a peur sans raison concrète. »

Selon l’Office de la jeunesse et de l’orientation professionnelle, vous devriez donc clarifier les questions suivantes au préalable :

  • Dans quelle situation votre enfant peut-il ou doit-il quitter le domicile ? Où doit-il aller ?
  • Comment peut-il demander de l’aide ?
  • Quand peut-il ouvrir la porte, quand ne peut-il pas ?
  • Et : comment peut-il vous joindre vous ou d’autres personnes de confiance ?

Alternatives au téléphone fixe

Je reste bloquée sur la dernière question. Je réalise que ma fille ne peut pas me joindre. En effet, à sept ans, elle n’a pas encore son propre téléphone portable (et ça n'est pas prêt de changer pour le moment) et nous n’avons pas de téléphone fixe (et nous n’en avions pas besoin jusqu’à présent).

Nous sommes loin d’être les seuls dans ce cas. Selon l’Office fédéral de la communication, le nombre d’abonné·es au réseau fixe a diminué d’environ 25 pour cent entre 2016 et 2021, pour atteindre environ 2,9 millions. Je doute fort qu’un grand nombre de ces abonné·es soient des ménages avec de jeunes enfants, qui utilisent le téléphone surtout comme option d’urgence.

Y a-t-il des alternatives ? Je réfléchis et trouve quelques options – simples, évidentes, et même plutôt créatives.

Montre pour enfant

Une smartwatch pour enfant est une alternative au téléphone fixe ou plutôt un compromis : vous pouvez contacter votre enfant via votre smartphone et vice-versa, sans pour autant lui en acheter un.

Un téléphone portable de récup.

Si vous avez encore un vieux smartphone qui traîne chez vous, vous pouvez acheter une carte prépayée et le remettre ainsi en service comme téléphone de secours. La condition : votre enfant doit savoir s’en servir. Mais à l’ère des smartphones, où les enfants d’un an maîtrisent déjà à la perfection le geste du balayage, cela ne devrait pas poser de problème.

Téléphone portable d’urgence pour senior·e

Les téléphones portables pour senior·e se limitent aux fonctions les plus importantes d’un téléphone, sont faciles à utiliser et relativement bon marché. Parfait donc pour les personnes âgées, mais aussi pour les jeunes enfants sans smartphone.

Bip d’urgence

En parlant de personnes âgées : le domaine d’utilisation des boutons d’appel d’urgence est également destiné aux senior·es. En théorie, il pourrait même être étendu aux enfants. L’ambulance n'arrive pas forcément dès qu'on appuie sur le bouton : sur la plupart des modèles, il est possible d’associer l’alarme à un ou plusieurs numéros de téléphone de personnes de référence.

Voisin·es

La variante traditionnelle : informer et impliquer les voisin·es. Et donner ainsi à l’enfant une solution de contact direct en cas de besoin.

La vieille méthode : la meilleure des solutions

Je viens de vous donner cinq alternatives au téléphone fixe, mais aucune ne me convainc vraiment. Un bouton d’appel d’urgence pour senior·e me semble absurde pour l’instant, nous ne possédons pas de vieux téléphone portable et je n’ai pas l’intention d’acheter un autre téléphone portable, pas plus qu’une smartwatch pour enfant. Du moins, pas encore. Je considère la variante classique des voisin·es comme l’alternative la plus plausible pour le moment. Mais elle ne fonctionne que si les personnes de référence d’à côté sont effectivement chez elles. Vous dépendez donc de personnes tierces et êtes par conséquent peu flexible.

C’est pourquoi nous avons pris la décision de rebrancher un téléphone fixe. Et rejoindre ainsi, comme beaucoup d’autres familles avec de jeunes enfants, le dernier des Mohicans. Pour l’instant, je me fais petit à petit à l’idée de laisser ma fille seule à la maison,

car il n’y a pas que le fait de rester seul·e qui s’apprend. Il faut aussi apprendre à laisser seul·e.

Photo d’en-tête : Katja Fischer

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Maman d'Anna et d'Elsa, experte en apéritifs, passionnée de fitness en groupe, aspirante ballerine et amatrice de potins. Souvent multitâche de haut niveau et désireuse de tout avoir, parfois chef en chocolat et héroïne de canapé.

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