« Age of Empires 4 » : un successeur digne, mais peu réjouissant
16 ans se sont écoulés depuis la sortie du dernier « Age of Empires ». Mais cette dernière édition semble immédiatement familière, peut-être même un peu trop.
Mon colon se balade tranquillement du centre du village jusqu'au point de rencontre au son du fameux « schhhh ha ». Je retrouve à nouveau cet Age of Empires qui m'a accompagné de son premier volet en 1997 jusqu'à son troisième volet en 2005. Le classique de la stratégie en temps réel est de retour et après seulement quelques minutes, je suis déjà en train de construire et de diriger mes troupes comme si je n'avais jamais arrêté de jouer.
Installation rapide
Cela n'est pas surprenant, car à première vue, Age of Empires 4 n'est guère différent de ses prédécesseurs, malgré une absence de 16 ans et le fait que Relic soit le nouveau studio de développement. (Je n'inclus pas les jolies Definitive Editions). On peut toujours profiter du mode en ligne, des escarmouches contre l'ordinateur ou des campagnes qui combinent des leçons d'Histoire avec différents scénarios. L'Histoire des Anglais, des Mongols ou des Russes est racontée sous la forme d'enregistrements vidéo réels en combinaison avec des armées animées. Les petites anecdotes me font penser à la History Channel, mais en moins kitsch. En matière de contenu, cependant, ils ne sont guère plus utiles qu'un panneau d'informations sur les ruines d'un château.
C'est toujours amusant de reconstituer des batailles historiques et d'utiliser les différentes tactiques. Les campagnes fonctionnent comme une sorte de tutoriel pour ceux dont les compétences en Age of Empires sont un peu rouillées. Le principe de base est toujours le même : au village, vous formez des villageois qui produisent ou exploitent de la nourriture, de l'or, du bois et des pierres pour vous. Ils sont également les maîtres d'œuvre d'un large éventail de bâtiments. On peut ici noter une petite, mais significative amélioration : pour chaque option de bâtiment, vous pouvez voir si et combien de fois le bâtiment a déjà été construit. Le nombre de colons occupés à telle ou telle tâche est également affiché.
Lorsque vous avez collecté suffisamment de ressources, vous pouvez passer à l'âge suivant. Vous devez pour cela choisir l'un des deux bâtiments uniques. Ceux-ci vous donneront un certain bonus, comme un commerce moins cher ou une production d'unités plus rapide. Un principe similaire aux divinités dans Age of Mythology.
Nouvelles tactiques
Le mode « Art of War » permet de s'entraîner encore davantage. On y apprend les compétences de base ainsi que les tactiques avancées, dont le classique « pierre-feuille-ciseaux ». Les lanciers battent les unités montées, les unités montées battent les archers et les archers battent les lanciers. Les lanciers peuvent également construire un mur de protection avec des pieux en bois, ce qui est particulièrement efficace contre les chevaliers.
Ensuite, l'embuscade. En forêt, vous pouvez jouer les Robin des Bois et piéger vos ennemis. En dehors de la campagne, l'embuscade n'est probablement pertinente qu'en ligne. Ceci est vrai pour presque toutes les tactiques. Si, comme moi, vous jouez principalement contre l'ordinateur à un niveau de difficulté moyen, des stratégies simples suffisent.
Je retombe dans mes vieux schémas
Comme il y a 20 ans, j'utilise la bonne vieille tactique du hérisson : construire un énorme mur autour de ma ville et le recouvrir de tourelles. Les murs de pierre de Age of Empires 4 sont devenus beaucoup plus larges et offrent même de l'espace pour les unités. Cela me permet de commander quelques archers et fantassins supplémentaires sur les murs, et ainsi de défricher de gigantesques zones de forêt en toute tranquillité. Même le président brésilien en deviendrait écologiste par peur du réchauffement climatique.
Malgré ce mur des merveilles, je me retrouve dans la même situation que les Chinois dans leur combat contre les Mongols. Je dois constamment envoyer mes troupes d'un coin à l'autre pour repousser les éternelles piques de mes ennemis. Heureusement, Age of Empires 4 propose à nouveau un large éventail d'unités que l'on peut améliorer grâce à des mises à niveau dans les forges, les universités et autres bâtiments. J'ai particulièrement apprécié les grandes armes de siège : quatre trébuchets rapprochés, projetant d'énormes morceaux de pierre dans les airs au rythme d'un cylindre automobile. C'est une véritable symphonie de destruction qui s'abat sur mon ennemi.
Je crée ainsi progressivement une ceinture défensive impénétrable d'archers, de chevaliers et de catapultes parés pour faire face à n'importe quelle menace. Je laisse l'expansion à mes ennemis. Moi, je préfère construire ma merveille du monde tranquille. Avec ça, je peux gagner sans avoir à quitter mes murs sécurisés. Vous pouvez également détruire tous vos ennemis ou tenir toutes les villes saintes pendant un certain temps. Autre nouveauté, il n'y a plus besoin de détruire chaque bâtiment et chaque unité errante. Il suffit de détruire tous les bâtiments uniques d'une civilisation. Ce qui m'amène au point le plus excitant.
Moins de civilisations, mais plus de diversité
On commence le jeu avec moins de civilisations par rapport aux éditions précédentes, mais ces dernières sont plus variées. On nous propose notamment des unités spéciales, comme les éléphants de guerre, et des bonus, comme une vitesse d'attaque plus rapide des navires. Mais ce qui est encore plus intéressant, ce sont les compétences uniques. Les Mongols, par exemple, peuvent emballer toute leur base, à l'exception des tourelles, et la réinstaller ailleurs. Cela devrait donner lieu à des tactiques passionnantes, principalement dans les parties multi-joueurs. Les Chinois sont la seule civilisation à pouvoir construire les deux bâtiments uniques disponibles au changement d'ère. Les sultans de Delhi font leurs recherches gratuitement. Toutes les mises à niveau des unités ou des bâtiments leur coûtent du temps, et non de l'or. Les huit civilisations se démarquent visuellement les unes des autres, mais offrent également des styles de jeu très différents.
En parlant de visuel, celui de Age of Empires 4 ne laisse rien à désirer. Eau cristalline, bâtiments impressionnants qui s'écroulent joliment sous les attaques ennemies, paysages vallonnés qui apportent aussi des avantages tactiques : on en prend plein les yeux. Mais je dois aussi admettre que la magnifique « Definitive Edition » du prédécesseur de Age of Empires 4 lui enlève un peu de son éclat.
Verdict : comme si on n'avait jamais arrêté de jouer
Age of Empires 4 est un successeur digne, bien que peu spectaculaire. Après tant d'années, j'en espérais plus. Mais les fans seront sûrement satisfaits : le jeu semble immédiatement familier et, graphiquement, le Moyen Âge n'a jamais été aussi beau. Je ne me lasserai jamais des forteresses qui se brisent en mille morceaux sous les bombardements ennemis. En termes de gameplay, il y a aussi quelques innovations avec les attaques en embuscade, la topographie ou les bâtiments spéciaux. Les civilisations, plus différentes les unes des autres que dans les éditions précédentes, sont très intéressantes. Cela devrait donner lieu à des tactiques captivantes, notamment lors des parties en ligne.
Après tant d'années, Age of Empires 4 était attendu au tournant. Le développeur Relic a joué la sécurité et n'a pas réinventé la roue. Ce n'était de toute façon pas ce qu'on leur demandait. La vieille formule fonctionne encore aujourd'hui : à peine le temps de construire quelques tourelles et un port que trois heures se sont déjà écoulées. Age of Empires est bel et bien de retour. Est-ce qu'on pourrait aussi avoir un nouvel Age of Mythology, s'il vous plaît ? Merci d'avance !
Age of Empires 4 est disponible sur PC et m'a été envoyé par Microsoft.
En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.