Aperçu de « Sniper Elite 5 » : un terrain de jeu sanglant
Dans le cinquième opus de « Sniper Elite », on abat toujours des nazis au ralenti et sous rayons X. Ça n'a plus grand-chose de spécial, ce qui n'est pas le cas du reste du jeu.
Le tireur d'élite Karl Fairburne n'arrive pas à décrocher de la Seconde Guerre mondiale. Pour la cinquième fois, il se faufile à travers des champs de bataille et massacre des nazis. Dans « Sniper Elite 5 », Karl se retrouve en France. Lors d'une session d'aperçu d'environ deux heures, j'ai pu mettre à l'épreuve le niveau « Château de Berengar ».
Comme dans les volets précédents, les missions se composent de vastes niveaux que l'on peut explorer librement. C'est le cas de ce château français pittoresque. Ma mission consiste à voler des documents secrets sur les projets des nazis à l'Obergruppenführer Abelard Möller. Jusque là, rien de très original. Là où « Sniper Elite 5 » devient intéressant, c'est lorsqu'il s'agit de trouver la bonne approche. Pour ma première tentative, je démarre dans un petit camp de la résistance française. Les niveaux invitent à les parcourir plusieurs fois, et il est donc possible de débloquer d'autres points de départ.
Comme « Hitman », mais sans le déguisement
Mais je n'en suis pas encore là. Je commence par me faufiler sur une petite colline depuis laquelle j'aperçois le Château de Berengar. Ma carte m'indique que c'est là que se trouve la destination de ma mission. Un peu plus loin sur la gauche, un clocher d'église se dresse au-dessus de la cime des arbres et suggère un itinéraire alternatif. Décidé à atteindre mon objectif, je choisis néanmoins la voie directe.
Le barrage routier, camp compris, que les nazis ont érigé devant le pont menant au château me montre rapidement que ce n'était pas la meilleure idée. Mais Karl et moi ne nous laissons pas impressionner. Je me glisse dans mes bottes furtives et m'approche discrètement des sacs de sable les plus proches. L'éclaireur dans la tour de guet manque tout juste de m'apercevoir. C'est ce que me signale le faisceau visuel blanc, qui s'agrandit au fur et à mesure que je suis visible. S'il devient jaune, j'ai été repéré, mais les ennemis n'ont pas encore donné l'alerte. De toute façon, je n'irai pas jusque-là. J'exploite la visibilité autorisée jusqu'à la dernière seconde, mais cela suffit pour franchir la barricade et me cacher derrière quelques caisses.
Le garde s'approche quand même pour voir si quelque chose a bougé. Je dois avouer que je ne m'y attendais pas. Mais je n'ai pas peur. Une petite pique bien placée au niveau des yeux avec mon couteau à pain et il ne pourra bientôt plus me voir du tout. Malheureusement, le soldat n'a pas eu la décence de mourir sans bruit. Ses cris attirent ses collègues de la tour de garde. En un tir ciblé de mon pistolet à silencieux, le problème est résolu. Malheureusement, j'en ai oublié ma propre couverture. Le garde situé près du nid de mitrailleuses est plus attentif et appuie immédiatement sur la gâchette. Après un bref « brrrrt », je meurs au ralenti.
Heureusement, il y a le quick save. Je n'ai pas encore beaucoup avancé. Me voilà de retour devant les sacs de sable. J'aperçois alors un camion qui passe le barrage routier. Je pourrais sûrement m'y faufiler. Mais comme il va dans la mauvaise direction et que je suis pressé, j'essaie encore une fois ma méthode semi-discrète. Et par une fois, je veux dire une dizaine de fois, jusqu'à ce que le calme règne à jamais dans tout le camp. L'avantage, c'est que je n'ai pas besoin de cacher les corps, car il n'y a plus personne pour les trouver.
Ne surtout pas déclencher l'alarme
Arrivé au château, il faut prendre la décision suivante. Je pourrais prendre l'entrée principale, ce qui se terminerait sans aucun doute sous une pluie de balles. Je décide plutôt d'explorer les environs. Les douves asséchées me semblent être l'option la plus prometteuse. Je n'ai pas beaucoup de temps pour réfléchir, car on m'aperçoit toujours quelque part. Heureusement, une plante grimpante pousse depuis le fossé jusqu'à une fenêtre.
Mon objectif est tout proche. Mais je ne suis pas au bon étage et le passage vers la cage d'escalier est malheureusement gardé par deux soldats. Avec un peu d'habileté au tir, ces problèmes peuvent être résolus assez facilement dans « Sniper Elite ». Je pourrais lancer une bouteille pour faire diversion, mais j'ai bien l'intention de me servir de toutes ces armes silencieuses. Seulement, dans la précipitation, je choisis le MP40 que j'ai récupéré plus tôt. Non seulement il n'est pas du tout silencieux, mais comme je streame le jeu sur Internet, il faut en plus rajouter un peu de lag. Après avoir vidé deux magasins, les soldats sont criblés de balles et le château est sur le pied de garde. Mais pas question de faire échouer la mission à cause de ça.
Je me fraye un chemin jusqu'au bureau de l'Obergruppenführer, à la Rambo et en utilisant généreusement les fonctions quick save/quick load. Mes munitions venant à manquer, je fais pour la première fois appel à mon fusil de sniper. Ce n'est pas le premier choix pour des combats rapprochés en intérieur, mais je suis généralement récompensé par une killcam qui envoie lorsque je touche quelque chose. La killcam montre au ralenti comment la balle traverse les corps adverses. Toujours aussi sanglant.
Pour me donner un peu d'air, je laisse sur les cadavres quelques cadeaux explosifs sous forme de pièges à grenades. Ensuite, je m'occupe du bureau. Heureusement, j'ai récupéré les clés sur un autre officier. Sinon, j'aurais dû déballer le C4 et réveiller à nouveau tout le château. En fin de compte, ils méritent un peu de répit – et je dois dire que mon index aussi.
Bien que Möller ait un bureau nettement mieux rangé que le mien, je ne trouve rien d'intéressant. Apparemment, il y aurait une deuxième pièce ici. L'interrupteur pour y accéder est une lampe murale mobile qui ouvre une porte cachée. Derrière, je trouve enfin les références au projet Kraken. Les documents en poche, je termine ma visite touristique du château de Berengar. Je n'ai même pas besoin de prendre les escaliers pour cela. L'aimable hôte me tend une corde qui mène directement dans le jardin. Je me retiens de faire « huiiiii » en descendant en rappel et me faufile vers la sortie du niveau. Là encore, j'oublie un peu d'être discret. Cinq autres soldats succombent à mon fusil de sniper et à une grenade qui explose à côté d'une caisse de munitions. Protégé par le chaos qui en résulte, j'en profite pour m'éclipser. Mission accomplie.
La liberté est trompeuse
La mission aurait pu se dérouler d'une tout autre manière : au lieu de me rendre directement au château, je choisis de faire un détour par l'église. Il y a un petit camion devant. Je sabote le moteur pour qu'il fasse tellement de bruit qu'on n'entende même plus les coups de feu. Grâce à cette diversion, je continue de me faufiler le long du chemin de terre. En bifurquant, on peut débloquer un nouveau point de départ. De là, on continue à travers un champ de vignes où les soldats en patrouille font office de gibier. J'emprunte le petit pont suivant pour traverser la rivière sans me faire remarquer. Arrivé de l'autre côté, je peux grimper directement dans la guérite et massacrer le garde qui ne se doute de rien. Ensuite, il n'y a qu'un pas jusqu'au château, où mon chemin est à nouveau pavé de cadavres, mais au moins je ne déclenche pas d'alarme.
« Sniper Elite » montre les prémices d'un jeu à la « Hitman ». Sur la map que j'ai pu parcourir, il y a de nombreux chemins pour arriver au but. Du point de vue du jeu, cela semble néanmoins se résumer le plus souvent à trois approches : pacifiste, silencieuse et mortelle ou bruyante et pleine de tirs. Karl n'est pas un pro du déguisement comme l'agent 47. À ma connaissance, cela existait dans les opus précédents, mais de manière sporadique. Karl préfère se fier à son fusil plutôt qu'à son charme. Tête de bois américaine un peu brute, il fait penser à B. J. Blazkowicz, avant que celui-ci n'acquière une personnalité dans les nouveaux volets de « Wolfenstein ».
Mais cela n'a pas d'importance. Si le reste du jeu offre suffisamment de lieux intéressants, on devrait à nouveau avoir droit à un festival de tirs de snipers divertissant. L'arsenal d'armes est vaste, les arbres de compétences motivent à monter en niveau et à accomplir les quêtes annexes, et les leçons d'anatomie au ralenti m'arrachent toujours un sourire morbide. Et ai-je mentionné que « Sniper Elite 5 » sera disponible dans le Game Pass ? Réussite assurée.
« Sniper Elite 5 » sortira le 26 mai sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series S/X.
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En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.