« Baldur's Gate 3 » : n’ayez pas peur du grand jeu de rôle
2/8/2023
Traduction: Anne Chapuis
L’engouement pour le jeu de rôle « Baldur's Gate 3 » ne pourrait pas être plus grand. Avant même sa sortie, le titre est considéré comme un candidat au titre de « Jeu de l’année », et ce en tant que jeu de rôle de niche. J’essaie de vous enlever la peur du jeu.
Ces jours-ci, lorsque j’essaie de partager mon enthousiasme débordant pour Baldur’s Gate 3 avec mes amies et amis gameurs, j’entends souvent « C’est pas trop mon truc ». C’est compréhensible, le jeu semble peu accessible au premier abord : des règles de « Donjons et Dragons », une franchise qui est restée à l’arrêt pendant 20 ans et « Larian », un studio qui est plutôt considéré comme un tuyau pour les fans de CRPG (abréviation de jeu de rôle sur ordinateur) à l’ancienne.
Baldur’s Gate 3 semble hors du temps, un leurre. Mais laissez-moi vous débarrasser de vos préjugés...
Tout cela est bien trop compliqué pour moi
Oui, Baldur’s Gate 3, avec toutes ses règles et ses chiffres, peut sembler très intimidant au début. Vous entrez le jeu avec le personnage de votre choix. Vous souhaitez contrôler le champ de bataille à distance avec vos sorts ? Vous préférez endosser le rôle d’un barbare et vous battre en première ligne ? Ou vous êtes plutôt de nature pacifiste et préférez éviter les conflits en négociant habilement ? Tout est possible ! Ces options et d’autres se cachent derrière une multitude de combinaisons de classes, d’ethnies et d’autres caractéristiques. Résumées de manière compliquée en : « Vous êtes entraîné à la religion et au tour de magie Flamme sacrée, qui inflige 1d8 points de dégâts radiants. La sagesse est votre attribut magique pour ce tour de magie. »
La confusion est grande, tout comme la peur de mal faire. Mais tout cela n’a aucune importance. Faites simplement ce que vous avez envie de faire et oubliez les chiffres et les descriptions. Et si le jeu devient trop difficile ? Vous avez généralement d’autres personnages à vos côtés qui peuvent vous aider. Vous n’aimez pas votre personnage ? Faites-en un nouveau et recommencez le jeu ! Faites ce que vous pensez être juste !
Je préfère les jeux comme « God of War » ou « Zelda », où le rôle m’est imposé...
Dans ce cas, Baldur’s Gate 3 est fait pour vous ! Il existe en effet sept personnages prédéfinis qui racontent leur propre histoire. Il y a par exemple la demi-haute elfe clerc Ombrecoeur, qui a effacé ses souvenirs et n’a qu’un seul objectif : rapporter un artefact secret dans la ville de « Baldur's Gate ». Ou le vampire Astarion qui, après des siècles de torture, veut se venger de son ancien tortionnaire Cazador. En revanche, Kratos et Link donnent l’impression d’être des bambins unidimensionnels.
Les jeux de rôle ? Leur déroulement est lent et il y a trop de choses à lire
Cela m’a aussi présenté des difficultés dans des jeux comme Divinity ou Pillars of Eternity. J’ai tendance à sauter les dialogues ennuyeux jusqu’à ce que je ne comprenne plus rien à l’histoire. Ici, les développeur·rices de « Larian » se sont surpassés. Au lieu de « pantins » statiques comme dans Skyrim, les dialogues et les séquences intermédiaires sont beaucoup plus dynamiques. Je suis particulièrement impressionné par les expressions du visage et les émotions de mes interlocuteurs. Je suis suspendu à leurs lèvres, même pour les dialogues les plus triviaux. Bien sûr, ce n’est pas aussi cinématographique qu’un God of War ou un Last of Us linéaire. Malgré tout, Baldur’s Gate 3 convainc grâce à d’excellents locuteur·rices ; uniquement en anglais jusqu’à nouvel ordre. Les dialogues et les histoires, remarquablement écrits, ainsi qu’un excellent rythme de narration, n’ont rien à envier aux jeux linéaires.
Combats au tour par tour ? Je veux de la baston et de l’action comme dans « Diablo »
Ici, il sera difficile de vous convaincre. Soit on aime les combats au tour par tour dans le style d’un XCOM, soit on les déteste. Le circuit de la récompense du cerveau n’est pas stimulé de la même manière que lorsque, dans Diablo, vous détruisez une armée de démons en cliquant bêtement à gauche à droite. C’est tout aussi ennuyeux, mais également aussi addictif que Cookie Clicker (eh oui, en insérant le lien, je suis resté bloqué sur Cookie Clicker pendant une demi-heure). Il est peut-être temps de prévenir votre syndrome du canal carpien et de vous adonner aux finesses tactiques des combats au tour par tour.
Je ne veux pas d’une aventure sexuelle avec un druide sous sa forme d’ours
Oui, c’est possible. Ici, c’est comme dans un club échangiste : « Tout est possible, mais rien n’est obligatoire. » Jusqu’à ce que vous puissiez avoir une relation amoureuse avec un autre personnage, ce n’est plus un hasard ; vous l’avez tous les deux voulu. Cependant, il est improbable que vous voyiez cette scène tant discutée ; elle ne fait pas partie de l’intrigue principale. Dans Baldur’s Gate 3, vous êtes libre de faire ce que vous voulez. Je me glisse par exemple dans la peau d’un combattant frustré en armure, formé au combat à l’épée, qui n’a aucune chance auprès des dames.
Est-ce que le jeu peut se rejouer ? Une fois que j’ai joué l’histoire, j’ai tout vu, non ?
Non. Rien que dans l’accès anticipé, j’ai déjà vu l’histoire principale prendre des directions complètement différentes suite à des choix différents. Apparemment, il y aurait 17 000 fins possibles. La rumeur veut actuellement que l’histoire principale dure plus de 100 heures. Donc, si vous souhaitez donc voir chaque fin, il vous faudrait donc jouer à Baldur’s Gate 3 pendant près de 200 ans, non-stop.
Si vous avez encore besoin d’arguments pour ne pas passer à côté de ce hit, Phil et moi streamerons le mode coop vendredi sur notre canal Twitch.
Simon Balissat
Teamleader Editorial
Simon.Balissat@digitecgalaxus.chLorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.