Bialetti Moka Express
6 T.
Le monde entier boit du café en capsule ou qui sort d’une machine avec porte-filtre. Je ne comprends pas comment on peut utiliser autre chose qu’une Bialetti, qui fait, à mon avis, du bon café à un prix raisonnable.
« Quelque chose ne va pas avec la machine, on dirait que ça va prendre un peu de temps. Je peux te servir un verre d’eau en attendant ? » Récemment, une collègue m’a invité à boire le café chez elle. Elle a récupéré l’ancienne machine à café porte-filtre de son nouveau petit ami, et celle-ci ne fonctionne pas comme elle le devrait. La nouvelle machine de son ami non plus, d’ailleurs.
Dans la cuisine de notre bureau, nous avons aussi un modèle de ce type, qui fait du café quand bon lui semble. On dirait bien que le schéma se répète à l’infini pour ce type de cafetières... Et personne ne semble comprendre exactement pourquoi il en est ainsi ; ni ma collègue, ni son petit ami, ni le technicien qui a déjà vérifié deux fois la nouvelle machine de son chéri. Et même nos baristas amateur·rices du bureau se retrouvent souvent devant la machine avec les yeux écarquillés, le regard vide et des tasses tout aussi vides.
Il semble souvent y avoir quelque chose qui ne va pas : soit l’eau est trop dure, soit elle est trop douce. Parfois, il y a trop de pression, parfois pas assez, tantôt l’eau est trop chaude, tantôt trop froide. Et puis le café. Le degré de mouture n’est en fait jamais correct ; il est soit trop gros soit trop fin. Il y a parfois trop de café dans le porte-filtre, parfois pas assez. Bref, il y a toujours quelque chose qui ne va pas. Avec leur comportement capricieux, ces machines me font penser à des voitures de course qui passent plus de temps à être préparées dans le garage qu’à rouler sur la route.
C’est pourquoi je fais l’éloge du système simple de Bialetti. Il fonctionne toujours.
Autant les machines à porte-filtre sont souvent chères, autant le prix du café en capsule est exagéré. Nestlé a montré l’exemple avec ses capsules Nespresso. Une fois que George Clooney a traversé l’écran avec une petite tasse à la main, c’en était fini de la raison du·de la buveur·se de café moyen·ne. Toutes personnes qui se respectaient possédaient une machine Nespresso originale. Et pour accompagner le tout, un grand-cru des hauts plateaux d’Afrique de l’Est à deux francs la capsule. Ainsi, le prix de ces choses en alu dépassait parfois les 100 francs suisses le kilo de café. « Nespresso. What else ? »
Depuis longtemps, tous les autres fournisseurs se sont bien sûr lancés dans la course aux capsules, chacun voulant sa part du gâteau de l’espresso. Quoi d’autre ? Malheureusement, Bialetti aussi, je dois l’admettre. Il serait injuste de s’en prendre uniquement à Nestlé.
Des montagnes colorées de déchets d’aluminium qui s’empilent à l’infini en témoignent. Mais attendez, les bonnes gens de Nestlé et consorts ont maintenant réagi en lançant des capsules compostables. Donc tout est bien qui finit bien ? Pas du tout ! Le magazine des consommateur·rices « Espresso », nomen est omen, a examiné à la loupe ces capsules soi-disant écologiques de différents fournisseurs. Et arrive à une autre conclusion (en allemand). En bref, la plupart des capsules de café « compostables » ne sont pas destinées au compostage domestique et de nombreuses installations de traitement des déchets verts n’en veulent pas.
C’est là que je dois de nouveau faire l’éloge du système Bialetti : le marc de café va dans le compost domestique en toute bonne conscience. Et pour provoquer encore plus les snobs du café : oui, j’achète du café moulu de Lavazza. Et ne me rends pas une fois par an au Costa Rica pour cueillir moi-même les fèves et les transformer ensuite dans la petite manufacture de torréfaction en sous-sol de la maison, entre la buanderie et l’atelier. Honte à moi. La combinaison de Bialetti et de Lavazza Qualità Rossa fait quand même le café avec le meilleur rapport qualité-prix. Du moins, c’est ce que je pense.
PS : La collègue a tout de même réussi à me faire un « café » avec sa machine à porte-filtre. Le goût ne m’a pas plu. L’eau était probablement trop dure... ou trop mouillée.
Photo d’en-tête : Patrick BardelliAncien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?