Ce ballon connecté ne tourne pas rond
Test de produit

Ce ballon connecté ne tourne pas rond

Lorenz Keller
19/11/2024
Traduction: Martin Grande

L’idée d’un robot pour s’entraîner à dribler à la maison est géniale. J’ai essayé ce gadget footballistique, mais il n’est pas à la hauteur. Carton rouge.

Les enfants qui aiment le football rêvaient d’un jouet pour s’entraîner à dribler à la maison. Cela arrange les parents, qui n’ont plus à s’inquiéter des tirs sur tout le mobilier de la maison les jours où il fait trop humide pour jouer dehors.

Le Smart Ball Soccerbot de Smarter se compose d’un ballon vert et un robot vert et noir sur roulettes. Quand on lance une partie, ce dernier poursuit inlassablement la balle et tente de la toucher, avec trois niveaux de difficulté au choix. Je drible sur un terrain délimité autour du robot et j’essaie de ne pas me faire chiper la balle. Après trois contacts entre le robot et le ballon, la partie prend fin et un score s’affiche à l’écran.

Ballon, robot et accessoires médiocres.
Ballon, robot et accessoires médiocres.
Source : Lorenz Keller

Premier carton jaune : aucune intelligence

Ce gadget est présenté comme « smart » par son fabricant. C’est tout au plus le marketing qui est intelligent. Le ballon, lui, a un fonctionnement très simple. Le robot est équipé d’un capteur intégré à l’avant pour repérer la balle dotée d’une lampe infrarouge. La lumière clignote régulièrement quand le ballon se déplace pour indiquer le chemin au poursuivant.

Le Soccerbot enregistre les contacts comme le faisaient les premiers robots aspirateurs il y a dix ans. Une petite barre s’enfonce au contact du ballon, du pied ou du mur, et déclenche le capteur.

Le capteur infrarouge et la barre de contact se trouvent à l’avant.
Le capteur infrarouge et la barre de contact se trouvent à l’avant.
Source : Lorenz Keller

Les personnes qui espéraient trouver une quelconque forme « smart » d’intelligence artificielle, des calculs de trajectoires ou la simulation d’un adversaire seront déçues. Le robot va et vient de manière assez chaotique et perd parfois le contact si la distance est trop grande ou si le ballon ne bouge pas assez.

Les trois niveaux de difficulté ne changent pas grand-chose non plus. Le Soccerbot roule plus vite dans les niveaux supérieurs, c’est tout.

C’est moi l’entraîneur

Ce gadget peut s’avérer amusant. Je dois juste composer moi-même les exercices. Je ne me contente donc pas de surpasser le bot grâce à ma capacité de sprint supérieure. Au contraire, je me donne pour objectif de le dribler dans un espace restreint. Cela me donne presque le ressenti d’un un-contre-un.

Je dois donc chercher le contact en permanence pour que ce soit intéressant. C’est du sport, car l’adversaire a beau avoir la tête creuse, il est très persévérant et ne me laisse aucun répit.

Le robot suit frénétiquement la balle avec ses petites roues.
Le robot suit frénétiquement la balle avec ses petites roues.
Source : Lorenz Keller

Deuxième carton jaune : la qualité

Après quelques minutes, je mets la balle sur le banc de touche. Le jouet est de mauvaise facture et c’est frustrant. Je ne sais même pas si on peut appeler ça un ballon.

Il est certes gonflable, mais c’est du plastique épais, pas tout à fait rond, car un des hexagones de la structure comporte une grande ouverture dans laquelle on doit monter la lumière infrarouge et son boîtier de piles. Ça dépasse légèrement et la finition n’est pas soignée.

Le compartiment à piles avec la lumière infrarouge est vissé dans la balle.
Le compartiment à piles avec la lumière infrarouge est vissé dans la balle.
Source : Lorenz Keller

Le plus gros problème est que ce poids supplémentaire n’est pas au centre de la sphère. Il ne roule pas de façon naturelle du tout. C’est tellement flagrant que c’en est énervant. C’est une erreur de conception qui est visible même dans les vidéos promotionnelles du produit, malgré les efforts de le couper au montage.

Le compartiment dépasse légèrement, le travail n’est pas soigné.
Le compartiment dépasse légèrement, le travail n’est pas soigné.
Source : Lorenz Keller

Beaucoup trop cher

Le Smart Ball Soccerbot coûte environ 100 francs suisses. Même en faisant abstraction des défauts techniques, c’est beaucoup d’argent. La construction simple majoritairement en plastique ne justifie pas ce prix.

À un tel prix, je m’attends au moins à une batterie rechargeable intégrée. Au lieu de cela, je dois en plus mettre quatre piles dans le Soccerbot et trois autres dans le ballon. Évidemment, elles ne sont pas fournies.

Les accessoires sont de mauvaise qualité aussi. Au lieu de cônes, le fabricant fournit quatre jetons en plastique vert pour délimiter la zone. J’ai presque l’impression qu’on se moque de nous.

Quatre jetons en plastique pour délimiter le terrain : peut mieux faire.
Quatre jetons en plastique pour délimiter le terrain : peut mieux faire.
Source : Lorenz Keller

Bilan

Hors-jeu !

En principe, un robot de football pourrait être amusant et permettre une sorte d’entraînement régulier dans la chambre d’enfants, à condition d’être bien construit, avec une balle qui roule bien et un robot qui ne se contente pas de se déplacer bêtement, le tout à un prix raisonnable.

Malheureusement, ce jouet intelligent est un peu bête. En plus, de par sa construction, le ballon fait tellement de mouvements de va-et-vient que les dribles autour du robot perdent vite leur intérêt. Même pour les fans de football, le risque est grand que le Soccerbot se retrouve rapidement sur le banc de touche et soit bientôt complètement rayé de l’effectif.

Pro

  • idée innovante

Contre

  • prix élevé
  • le ballon roule mal
  • robot un peu bête
  • accessoires de mauvaise qualité
Photo d’en-tête : Lorenz Keller

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Les gadgets sont ma passion - qu'ils soient utilisés pour le bureau à domicile, pour le ménage, pour le sport et le divertissement ou pour la maison intelligente. Ou bien sûr aussi pour le grand hobby en dehors de la famille, à savoir la pêche.


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