La nouvelle TV mini LED de TCL à l’essai : un pur concentré de puissance
Test de produit

La nouvelle TV mini LED de TCL à l’essai : un pur concentré de puissance

Luca Fontana
9/11/2022
Traduction: Sophie Boissonneau

TCL s’est déjà bâti une solide réputation en Chine et en Amérique du Nord et aimerait désormais conquérir l’Europe. Avec son téléviseur mini LED C93, le nouveau géant de la TV frappe fort, mais un peu à côté.

Lorsque TCL, réputée comme l’un des plus grands fabricants de téléviseurs, présente sa technologie mini LED fin 2019, l’ensemble de la branche tend l’oreille. La nouvelle technologie de rétroéclairage est non seulement la promesse d’aussi bons noirs que ceux des TV OLED, mais elle entend également conserver tous les avantages des LED traditionnelles. Autrement dit, une bonne luminosité maximale et aucun risque de burn-in.

« La technologie mini LED, n’est pas seulement aussi bonne que l’OLED, elle est meilleure », m’avait dit Olivier Semenoux, Head of Product Management chez TCL Europe, euphorique, lors d’un entretien.

TCL 65C935 (65", C935, QLED, DHU, 2022)
TV
Étiquette énergétique G

TCL 65C935

65", C935, QLED, DHU, 2022

TCL 75C935 (75", C935, Mini-LED, 4K, 2022)
TV
Étiquette énergétique G

TCL 75C935

75", C935, Mini-LED, 4K, 2022

Deux ans et demi plus tard, l’annonce audacieuse d’Olivier Semenoux ne s’est pas encore concrétisée. Depuis, les avancées de la technologie de rétroéclairage des TV LCD leur permettent d’être nettement mieux placés dans la lutte contre l’OLED. Samsung, LG et Sony ont d’ailleurs depuis longtemps sauté à bord du train mini LED. La C93, dernier produit phare de TCL, n’est donc pas une révolution en soi, mais une évolution conséquente : davantage de mini LED, un dimming local plus précis, moins de blooming, une meilleure image et un son de meilleure qualité notamment grâce à la prise en charge du Dolby Atmos.

Mais la concurrence ne dormait pas non plus, loin de là. Samsung a même réussi à me convaincre avec son téléviseur mini LED, ce qui n’est pas le cas de la TV C93 de TCL et c’est le moins que l’on puisse dire. La dalle n’est déjà pas franchement formidable, mais elle est en plus toujours freinée par le processeur. J’avais déjà fait le même constat en 2020 aux débuts de la technologie mini LED avec la X10. TCL fait néanmoins un pas dans la bonne direction.

Pour info : la version 65 pouces de la TV m’a été mise à disposition par TCL.

Super design et meilleure qualité audio

Le nouveau produit phare de l’entreprise de la tech chinoise est équipé d’une dalle LCD de 144 Hz avec rétroéclairage LED. Cela signifie qu’il peut rafraîchir l’image jusqu’à 144 fois par seconde permettant d’obtenir une image ultra-fluide et sans bavures, même s’il n’existe guère de contenus télévisuels qui exploitent des taux de rafraîchissement aussi élevés. De la pure esbroufe ? Peut-être... Il est en tout cas peu probable que vous utilisiez la TV comme moniteur pour votre PC. Les jeux sur console sont actuellement optimisés pour 60 à 120 images par seconde. Quant aux films et aux séries, ils sont généralement tournés en 24 images par seconde (FPS).

La dalle se présente dans un cadre en aluminium fin et élégant, typique de TCL. Les deux haut-parleurs frontaux au bas de l’écran sont recouverts d’une grille en aluminium. À l’arrière de la dalle se trouvent deux haut-parleurs dirigés vers le haut (pour le Dolby Atmos) et un subwoofer intégré pour les basses. TCL souligne avoir développé le système 2.1.2 en collaboration avec le fabricant d’électronique audio Onkyo. Et le son est effectivement très bon pour un téléviseur, mais pas au point de faire le poids face à une bonne barre de son.

Honnêtement ? Si vous êtes prêt·e à mettre ce prix dans une TV, vous n’allez probablement pas vous contenter des haut-parleurs parleurs intégrés et de leur son passable. J’ai donc décidé de faire l’impasse sur une analyse plus détaillée des performances audio.

Les haut-parleurs Onkyo de la C93 de TCL, c’est bien beau, mais il vous faudra quand même une barre de son ou des enceintes.
Les haut-parleurs Onkyo de la C93 de TCL, c’est bien beau, mais il vous faudra quand même une barre de son ou des enceintes.
Source : Luca Fontana

D’ailleurs, il n’y a que trois centimètres entre le dessous de la TV et le meuble TV. Cela peut poser problème avec certaines barres de son, comme la HT-A7000 de Sony que j’ai récemment testée. En effet, si le capteur infrarouge pour la télécommande est recouvert, allumer et éteindre le téléviseur devient un casse-tête.

Avec ses 5,8 cm, la C93 est relativement fine pour une TV LCD ; la plupart mesurent six à sept centimètres d’épaisseur. C’est lié à la couche de rétroéclairage LED supplémentaire qui illumine les pixels LCD de la dalle. La C93 de TCL n’en est bien sûr par dépourvue, mais elle repose sur des mini LED en lieu et place des LED classiques. Elles apportent non seulement une meilleure qualité d’image, mais sont surtout beaucoup plus petites. Nous y reviendrons.

Le cadre de la C93 ne fait qu’environ 2,5 centimètres d’épaisseur, à laquelle s’ajoute une partie bombée pour le matériel.
Le cadre de la C93 ne fait qu’environ 2,5 centimètres d’épaisseur, à laquelle s’ajoute une partie bombée pour le matériel.
Source : Luca Fontana

Passons aux caractéristiques proposées par TCL :

  • 4 ports HDMI 2.1 (4K 144 Hz, ALLM, FreeSync Premium Pro et HDMI Forum VRR) ;
  • dont l’un avec eARC (HDMI 3) ;
  • 1 port USB 2.0 ;
  • 1 sortie pour Toslink ;
  • 1 port LAN ;
  • 1 port CI+ 1.4 ;
  • branchements pour antennes ;
  • Bluetooth 5.2.

Les quatre entrées HDMI prennent en charge les technologies HLG, HDR10, HDR10+ et Dolby Vision. Je trouve ce dernier point particulièrement cool. TCL est en effet l’un des rares fabricants de téléviseurs à ne pas proposer soit HDR10+, soit Dolby Vision. La TV est également compatible avec le Dolby Atmos en passthrough, si vous transmettez le son à un système audio externe.

Il ne me reste plus qu’à vous en toucher un mot sur le poids de la TV. Elle pèse 32,4 kilogrammes. Si vous souhaitez fixer la TV au mur, il vous faudra un support VESA 300 × 400 mm. Il est d’ailleurs disponible dans notre boutique en ligne.

La mini LED en bref

Il me faudrait un article entier pour vous expliquer correctement le fonctionnement de la mini LED. Bon, c’est vrai, je l’ai déjà écrit. Si c’est trop long pour vous, voici une version courte. Si vous voulez juste savoir ce que vaut la C93, vous pouvez sauter l’explication et aller directement au chapitre « Parlons chiffres : bonne luminosité minée par des couleurs peu fidèles ».

Venons-en à l’une des caractéristiques les plus importantes de ce téléviseur Neo QLED : les mini LED. Cela signifie notamment que le rétroéclairage est assuré par des milliers de LED juxtaposées. En effet, les pixels LCD ne peuvent pas s’éclairer d’eux-mêmes, mais nécessitent un éclairage en fond. Et là où les pixels doivent rester noirs, la lumière des LED est scellée par des cristaux de lumière et des filtres de polarisation. En théorie tout du moins. En pratique, un peu de lumière pénètre toujours à travers le pixel. Voilà pourquoi les téléviseurs LCD ont tendance à être gris foncé là où ils devraient être noirs.

Les fabricants de téléviseurs ont donc développé le Full Array Local Dimming (FALD). Il s’agit d’un rétroéclairage constitué de centaines de LED qui s’allument localement. Cela garantit de meilleurs niveaux de noir et donc de meilleurs contrastes, censés rivaliser avec l’OLED. En principe, la technologie mini LED est similaire au FALD, si ce n’est qu’il y a des milliers de LED au lieu de centaines. Il y a assez de place dans le téléviseur, car les mini LED sont beaucoup plus petites que les LED FALD. On sait aujourd’hui produire des mini LED de 0,152 millimètre. Autrement dit, la mini LED est l’évolution logique de la technologie FALD.

Les bandes de LED se trouvent sous la couche LCD du téléviseur. Photo d’un téléviseur FALD.
Les bandes de LED se trouvent sous la couche LCD du téléviseur. Photo d’un téléviseur FALD.
Source : Stephanie Tresch

Pourquoi les petites LED sont-elles mieux que les grandes ? Notamment parce qu’elles réduisent le blooming, une sorte de halo qui se produit lorsque des bords lumineux sur un fond sombre ne sont pas éclairés avec précision, les LED éclairent alors aussi les zones sombres de l’image. Plusieurs petites LED offrent un résultat plus précis que quelques grandes LED. Et comme les TV mini LED comptent beaucoup plus de LED que les téléviseurs FALD, elles ont également plus de zones de gradation et donc moins de blooming.

Le modèle SM9900 65 pouces de LG est, par exemple, doté d’environ 100 zones de dimming. Observez bien les visages dans l’image de LG à droite, particulièrement celui de l’acteur asiatique. On dirait qu’il est auréolé. C’est le résultat d’un manque de précision du rétroéclairage au niveau des visages. La lumière éclaire ainsi également les pixels qui devraient être noirs. En revanche, on ne constate rien de tel sur la C93 de TCL ou sur la QN95B de Samsung. Selon Rtngs.com, cette dernière dispose en effet de 700 zones de dimming.

Source : Blu-ray UHD, *Westworld*, saison 2, épisode 2. Timestamp : 00:11:50.

Comme vous avez pu le constater, le rétroéclairage en mini LED permet d’isoler des zones à éclairer très précises. On obtient ainsi des noirs impressionnants pour un téléviseur LCD et donc de meilleurs contrastes que les modèles FALD.

Mesures : bonne luminosité minée par des couleurs peu fidèles

Le paragraphe qui suit va encore plus loin que l’explication du fonctionnement de la mini LED ci-dessus. Si vous n’êtes pas féru·e de tableaux et de diagrammes, vous pouvez sauter cette partie et aller directement au chapitre « L’image : des couleurs magnifiques et précises – uniquement en Dolby Vision ». Vous y trouverez mon opinion et de nombreuses vidéos.

Je pourrais, bien sûr, me contenter de vous présenter des photos et des vidéos et signaler les forces et les faiblesses de la dalle, mais cela ne dépasserait pas le stade de la critique subjective. On peut en revanche mesurer la luminosité, la précision et le respect des couleurs naturelles d’un téléviseur. C’est moins sexy, mais ça présente un gros avantage : les chiffres sont plus objectifs que moi.

Pour vous proposer des tests aussi exhaustifs notre rédaction s’est dotée d’outils professionnels Portrait Displays. Vous pouvez déjà lire mes articles concernant le modèle Neo QLED 2022 (QN95B) de Samsung, le modèle QD OLED 2022 (A95K) de Sonyet le modèle QD OLED 2022 (S95B) de Samsung, tous testés dans les mêmes conditions.

J’ai mesuré tous les modes d’affichage du téléviseur, du mode « dynamique » au mode « réalisateur », en passant par le mode « standard ». Le tout sans étalonnage ni modification manuelle des paramètres. C’est-à-dire comme la plupart du commun des mortels utilise une télévision. On veut, après tout, acheter un téléviseur qui soit aussi précis et fidèle aux couleurs d’origine que possible, sans devoir avoir recours à un coûteux calibrage professionnel. J’ai uniquement désactivé les capteurs pour le réglage automatique de la luminosité. Ils sont inutiles.

J’ai obtenu les meilleurs résultats pour tous les types de contenus – à l’exception des jeux, pour lesquels il faut se mettre en mode « jeu » – en mode « Dolby Vision ». Les mesures ci-dessous se réfèrent donc à ce mode, sauf pour les contenus où il n’existe pas de Dolby Vision en source HDR. J’ai dans ce cas utilisé le mode « cinéma ».

Luminosité maximale

La luminosité est une donne importante sur les téléviseurs, et ce pour deux raisons : d’une part, parce qu’elle influence le contraste. Elle détermine le nombre de couleurs différentes qu’un téléviseur peut afficher. D’autre part, parce qu’une bonne luminosité est importante pour qui regarde souvent la télévision pendant la journée dans une pièce baignée de lumière. Lorsqu’un téléviseur n’est pas assez lumineux, une luminosité ambiante importante peut le dépasser. L’image vous paraîtra alors plutôt pâle.

Examinons donc la luminosité de la C93. Dans le graphique ci-dessous, je la compare à la QN95B de Samsung, sa concurrente mini LED.

Le nit est l’unité de mesure anglaise pour les candelas par mètre carré (cd/m²), c’est-à-dire la luminance ou la luminosité. 100 nits correspondent à peu près à la luminosité de la pleine lune dans le ciel nocturne.

Il y a deux axes : sur l’axe vertical, on peut lire la luminosité, tandis que l’axe horizontal montre la taille de la fenêtre sur laquelle on mesure la luminosité. Pour deux pour cent de la taille totale de la fenêtre, donc ponctuellement et pour de très petites zones d’image, la C93 de TCL atteint une valeur de luminance délirante pour un LCD de 2300 nits. Et ce, en mode « Dolby Vision », qui est légèrement plus sombre que le mode « standard » du téléviseur.

La comparaison avec la QN95B de Samsung est intéressante. La dalle TCL est clairement plus lumineuse dans presque toutes les tailles de fenêtres, sauf pour la pleine fenêtre où la différence se réduit à 23 nits et est, par la même, difficilement perceptible. Je ne dirais donc pas que le téléviseur TCL est plus lumineux, mais il est plus puissant lorsqu’il s’agit d’éclairer un pixel ponctuellement. Par exemple, lorsqu’il y a des lampes, des projecteurs ou un soleil à l’écran.

Lors de la mesure de la luminosité, on mesure successivement des fenêtres de différentes tailles sur l’écran. Ici : un extrait équivalent à dix pour cent de la surface totale de l’image.
Lors de la mesure de la luminosité, on mesure successivement des fenêtres de différentes tailles sur l’écran. Ici : un extrait équivalent à dix pour cent de la surface totale de l’image.

Pour resituer les choses : 681 nits, c’est beaucoup. Si vous receviez 2300 nits sur 100 % de la surface de l’écran, cela vous brûlerait les yeux. Les 681 nits de cette TV sont en effet plus que suffisants pour que vous n’ayez aucun problème à bien voir l’ensemble de l’image, même dans des pièces lumineuses lors de scènes sombres. La luminosité est d’ailleurs l’un des atouts majeurs des téléviseurs LCD. La technologie OLED ne permet pas aux téléviseurs OLED d’être aussi lumineux, les pièces baignées de lumière leur compliquent la tâche.

Balance des blancs

À quoi le blanc ressemble-t-il ? Cela dépend de la température de couleur, c’est-à-dire à la chaleur ou à la froideur du blanc. Le blanc chaud tire vers le jaune orangé. Le blanc froid tend vers le bleu. Cela a ensuite des répercussions sur l’affichage des couleurs et leur précision. L’industrie s’est accordée sur un blanc à 6500 kelvins pour l’étalonnage ou le point blanc D65. La plupart des gens le perçoivent comme plutôt chaud, tout comme les couleurs en résultant. C’est le profil des modes « Dolby Vision » et « cinéma ». Le blanc et les couleurs du mode « standard » sont nettement plus froids. Rien que pour cette raison, le mode « standard » ne produit donc par une image digne de référence.

Le blanc est produit lorsque les sous-pixels rouge, vert et bleu rayonnent tous simultanément et avec la même intensité. La luminosité maximale produit donc le blanc le plus clair, tandis que la luminosité minimale donne le noir le plus profond. Tout ce qui se trouve entre les deux n’est donc que des niveaux de gris. On mesure la précision de la balance des blancs à l’aide de deux tableaux :

  1. niveau de gris delta E (dE) ;
  2. balance RGB.

Le niveau de gris dE indique à quel point les niveaux de gris générés par le téléviseur diffèrent de la valeur de référence. La balance RGB indique à quel point les niveaux de gris générés par le téléviseur diffèrent de la valeur de référence. Pourquoi est-ce important ? Voyons ce que donnent concrètement les valeurs de la C93 :

À gauche : balance de gris Delta E. À droite : balance RGB. L’axe X représente la luminosité en %. L’axe Y représente le Delta E (dE).
À gauche : balance de gris Delta E. À droite : balance RGB. L’axe X représente la luminosité en %. L’axe Y représente le Delta E (dE).

Si vous placiez le téléviseur juste à côté d’un moniteur de référence, cela signifierait :

  • si la valeur est égale ou supérieure à 5 : la différence est perceptible au premier coup d’œil par la plupart ;
  • si la valeur se situe entre 3 et 5 : les professionnels ou les amateurs éclairés distinguent la différence ;
  • si la valeur se situe entre 1 et 3 : seuls les professionnels distinguent la différence ;
  • si la valeur est inférieure à 1 : la différence n’est pas perceptible par l’œil humain.

Toute valeur inférieure à cinq est une très bonne valeur pour un téléviseur non calibré. La C93 de TCL y parvient la plupart du temps, mais pas systématiquement. Le dE moyen est de 3,9 dE (dE Avg). C’est une bonne valeur, mais pas la meilleure que j’ai mesurée jusqu’à présent qui concernait la S95B de Samsung, une TV OLED. Rien de bien étonnant, la technologie QD OLED est actuellement celle qui produit la meilleure image. En comparaison avec le téléviseur Neo QLED de Samsung et son dE moyen de 2,56, le C93 de TCL est néanmoins là aussi un peu en dessous.

La balance RGB permet de constater à quel point la balance des blancs s’écarte de la valeur de référence. On constate ici qu’une légère augmentation de la courbe bleue plus le blanc est blanc. En d’autres termes, les sous-pixels bleus rayonnent un peu trop. Mais comme je l’ai dit plus tôt, le dE tourne autour de 5. Il est donc très peu probable que vous perceviez la teinte bleue à l’image. C’est donc un bon point pour la C93 de TCL.

Gamme de couleurs

Poursuivons avec le gamut, c’est-à-dire la couverture des espaces colorimétriques les plus courants : plus le contraste est élevé, plus de couleurs peuvent être représentées et plus l’image paraît naturelle. C’est pourquoi le gamut est important pour les contenus HDR, car ils ont recours à de grands espaces colorimétriques avec leur gamme dynamique élevée.

  • Rec. 709 : 16,7 millions de couleurs, espace colorimétrique standard pour des contenus SDR comme la télévision et les Blu-rays.
  • DCI-P3 uv : 1,07 milliard de couleurs, espace colorimétrique standard pour les contenus HDR, de HDR10 à Dolby Vision.
  • Rec. 2020 / BT.2020 uv : 69 milliards de couleurs, n’est presque plus utilisé dans l’industrie cinématographique.
À gauche : BT.2020-Abdeckung. À droite : DCI-P3-Abdeckung.
À gauche : BT.2020-Abdeckung. À droite : DCI-P3-Abdeckung.

La grande « tache de couleur », y compris les zones assombries, montre toute la palette de couleurs perceptible par l’œil humain. La zone éclaircie à gauche indique l’espace colorimétrique BT.2020. À droite, même chose, mais pour l’espace colorimétrique DCI-P3, plus petit. Le blanc indique les limites réelles de chaque espace colorimétrique. En revanche, les cercles noirs représentent les limites effectivement mesurées lors de la mesure.

La mesure a révélé les couvertures d’espace colorimétrique suivantes :

  • Rec. 709 : 100 % (bon = 100 %).
  • DCI-P3 uv : 86.11 % (bon = >90 %).
  • Rec. 2020 / BT.2020 uv : 61,54 % (bon = >90 %).

La C93 ne couvre donc « que » 86,11 % du principal espace colorimétrique DCI-P3. Ce n’est pas exceptionnel, mais suffisamment proche de la référence pour ne pas être considéré comme insuffisant. Néanmoins, la Neo QLED de Samsung obtient une très bonne valeur pour une TV LCD avec 92,49 %. Les téléviseurs OLED s’en sortent même encore un peu mieux, quant aux QD OLED, ils atteignent presque 100 %.

En revanche, le C93 de TCL couvre moins bien l’espace colorimétrique BT.2020, avec 61,54 %. Pour un téléviseur LCD, la couverture devrait se situer aux alentours de 70 %. Avec des images correspondantes, cela entraînerait des compressions bien visibles sur la C93. J’insiste sur mon emploi du conditionnel ici. À l’heure actuelle, même les téléviseurs OLED couvrent à peine 80 % de l’espace BT.2020. Seuls les QD OLED atteignent tout juste les 90 % visés. C’est précisément pour cette raison que l’industrie du film et des séries étalonne ses contenus HDR presque uniquement dans l’espace colorimétrique DCI-P3, beaucoup plus répandu. L’espace colorimétrique BT.2020 est plutôt considéré comme l’espace colorimétrique de l’avenir et sa couverture est donc plutôt un indicateur de compatibilité future des appareils.

C’est pour cela que l’écart de couleur est important.

Écart de couleur

Pour une TV, les couleurs sont en fait des chiffres. Ces chiffres définissent précisément les couleurs au sein d’un espace chromatique donné : par exemple, rouge, vert pomme ou bleu cadet. Lorsque vous regardez la télévision, le téléviseur reçoit ces chiffres sous forme de métadonnées qu’il interprète pour afficher la bonne couleur. Simple. Non ?

Oui et non. Les téléviseurs peuvent certes traiter et afficher la plupart des signaux dans les espaces colorimétriques les plus courants. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils affichent les couleurs avec précision. Sinon, l’image serait exactement la même sur tous les téléviseurs. Au lieu de cela, on considère que plus les couleurs affichées correspondent à celles des écrans de référence, plus le téléviseur est précis et performant.

Comme ci-dessus pour les niveaux de gris, l’écart entre le téléviseur et la valeur de référence est donnée en dE. Le blanc indique les couleurs de référence envoyées au téléviseur par le générateur d’images tests. Les cercles noirs représentent en revanche les couleurs effectivement mesurées. Ici aussi, les delta E inférieurs à 5 sont bons pour des téléviseurs non calibrés.

Écart de couleur dans l’espace colorimétrique BT.2020/DCI-P3.
Écart de couleur dans l’espace colorimétrique BT.2020/DCI-P3.

dEa BT.2020 Sweeps: 3,41 (max 7,45)
dEa P3 Sweeps: 3,39 (max 6,97)

Le graphique est clair : la C93 de TCL offre déjà une bonne fidélité des couleurs pour les contenus Dolby Vision. En effet, sur un total de 40 mesures, j’obtiens un dE moyen de 3,39, ce qui est excellent. Ça n’est pas aussi bien que les 2,97 de la Neo QLED de Samsung, mais presque. Il n’y a que pour les rouges, magentas et bleus très saturés que la TV s’écarte un peu trop de la norme. Certes, avec un étalonnage, on pourrait faire passer le delta E sous la barre des 3, voir descendre à 2. Mais la différence avec un moniteur de référence est si minime que même un œil professionnel a du mal à la distinguer.

À titre comparatif, en mode « standard » le dE moyen est de 17,42, c’est très mauvais. Seul le Neo QLED de Samsung fait pire en mode standard avec 19,24. Mais le mode « cinéma » de TCL, que j’utilise pour les contenus qui ne sont pas disponibles en Dolby Vision, est lui aussi décevant. Le dE moyen est de 7,54 dE, c’est beaucoup trop haut pour un mode souvent clamé mode de référence par les fabricants. Et de fait, les modes « cinéma » des autres fabricants dont j’ai pu mesurer les téléviseurs sont nettement meilleurs et surtout inférieurs à la limite de 5 dE que je visais.

Reflets

Les reflets à l’écran ne sont pas mesurables en soi. Certains d’entre vous m’ont toutefois demandé d’évoquer le sujet dans mes tests. Bonne idée. Pour ce test, je recrée des conditions tout à fait normales dans mon salon :une photo prise de jour, sans fermer les rideaux, stores ou volets. Derrière moi, la lampe du four est allumée. Devant, la fenêtre du four qui reflète l’agaçante lumière de la lampe à côté de ma télévision, quand je ne l’éteins pas.

Le résultat :

Le test du miroir : le reflet de la lampe est clairement visible à l’écran de la C93 de TCL.
Le test du miroir : le reflet de la lampe est clairement visible à l’écran de la C93 de TCL.
Source : Luca Fontana
À titre de comparaison, le même test sur la QD OLED S95B de Samsung : dans les mêmes conditions, la lampe est à peine visible.
À titre de comparaison, le même test sur la QD OLED S95B de Samsung : dans les mêmes conditions, la lampe est à peine visible.
Source : Luca Fontana

La C93 de TCL s’en sort moins bien que la S95B de Samsung avec les réflexions directes. Le soir en particulier, la lampe peut être vraiment gênante lorsque l’on regarde la télévision. En journée, les reflets ne sont pas vraiment dérangeants. Mais cela est probablement plus une conséquence de la luminosité élevée du téléviseur qu’à la médiocrité de sa couche antireflet.

Verdict intermédiaire

Tirons un bilan intermédiaire. Les mesures indiquent que le téléviseur C93 offre une image lumineuse parfaitement adaptée aux pièces lumineuses. Dans les pièces sombres, les images OLED ou QD OLED sont néanmoins plus belles. Les espaces colorimétriques les plus courants, Rec. 709 et DCI-P3, sont tout juste couverts, mais c’est suffisant. En Dolby Vision, les couleurs sont fidèles. Seul le mode « cinéma » se montre décevant. Alors que chez les autres fabricants, ce mode offre des couleurs fidèles, chez TCL, les résultats sont insuffisants.

L’image : des couleurs magnifiques et précises – uniquement en Dolby Vision

Luminosité élevée, couleurs fidèles en Dolby Vision, moins pour les autres contenus HDR. C’est du moins la théorie. Qu’en est-il dans la pratique ?

Rendu des couleurs

Les Gardiens de la Galaxie, Vol. 2 est un des films les plus colorés que je connaisse. Surtout cette scène devant le palais d’Ego, baignée dans une lumière crépusculaire rougeâtre. Elle dessine la peau de Drax avec une grande netteté et fait même ressortir ses tatouages rouge sang. En comparaison avec sa concurrente directe mini LED de Samsung, la scène présente toutefois une légère teinte verte chez TCL. C’est d’ailleurs le cas de presque toutes les scènes que j’ai testées dans lesquelles le rouge est la couleur dominante. Rien de bien méchant. Si les images n’étaient pas l’une à côté de l’autre, c’est à peine si je le remarquerais. Dans les comparaisons qui suivent avec les panneaux QD OLED de Samsung et Sony, on remarque en revanche les couleurs moins intenses – un avantage de la technologie QD OLED.

Source : Disney+, « Les Guardiens de la Galaxie, Vol. 2 ». Timestamp : 00:56:47.

Revenons un peu en arrière. Les couleurs ne doivent pas toujours être éclatantes. Par exemple dans James Bond – Skyfall, lorsque James et le jeune quartier-maître Q contemplent le tableau d’un fier cuirassé honteusement traîner au ferrailleur dans un musée. Une allusion évidente à l’agent secret vieillissant. Pour l’instant, je n’ai que des images de Samsung pour la comparaison, les résultats sont toutefois intéressants. La comparaison permet effectivement de constater les différences entre le Dolby Vision et l’HDR traditionnel. Samsung est en effet l’un des rares fabricants de téléviseurs à ne pas avoir de licence Dolby Vision.

Source : Apple TV+, « James Bond – Skyfall ». Timestamp : 00:39:02.

L’absence du format Dolby Vision est toujours l’une des rares grandes faiblesses de Samsung. L’image Dolby Vision de TCL dégage effectivement une agréable chaleur, est puissante, mais reste naturelle. Observez bien la peau des acteurs et le papier peint en arrière-plan, particulièrement à 3:07.

Black Crush et ombres

Toutes les scènes ne sont pas lumineuses. Certaines sont même très sombres. Je souhaite donc tester la capacité de la TV de TCL à reproduire les détails dans les zones sombres de l’image. Je fais donc de mon mieux pour mettre la C93 en difficulté. Je le compare d’abord à sa concurrente directe, la mini LED de Samsung. Puis avec les téléviseurs QD OLED de Samsung et Sony qui devraient normalement faire un bien meilleur travail pour cette scène. Et je ne fais pas ça par hasard, les pixels OLED émettent effectivement leur propre lumière. Pour une image UHD de plus de huit millions de pixels, il y a donc plus de huit millions de zones de gradation. C’est notamment ce qui permet aux téléviseurs OLED d’afficher des noirs parfaits et d’offrir de meilleurs contrastes, sans blooming.

Les scènes obscures sont, en fait, les scènes de prédilection de ces téléviseurs.

Comme ici, dans Blade Runner 2049. Dans la première comparaison entre les deux TV mini LED, on peut constater la luminosité de pointe plus élevée de la TCL. Mon appareil photo a plus de mal à faire une capture correcte que sur la TV Samsung, en particulier dans le gros plan sur Ryan Gosling. TCL s’en sort un peu mieux avec le blooming autour de la fenêtre. En revanche, Samsung restitue plus de détails dans les zones sombres de l’image.

Source : UHD Blu-Ray, « Blade Runner 2049 ». Timestamp : 00:04:50.

Mais la véritable révélation vient de la comparaison avec les QD OLED à partir de la minute 1:11. Observez bien le blooming autour des fenêtres. Tant sur la QD OLED de Samsung que de Sony, la scène apparaît merveilleusement sombre. Évidemment, lorsqu’on filme à contre-jour, tout se fond en une silhouette sombre. On ne peut donc pas vraiment parler de black crush, c’est-à-dire des détails avalés par l’obscurité, dans cette scène. En revanche, la mini LED de TCL éclaircit des zones qui, selon moi, ne devraient pas l’être. Le résultat n’est pas naturel. La scène est après tout filmée en contre-jour.

Gradation lumineuse

Dernier test d’image : la gradation lumineuse. Les LCD s’en sortent généralement très bien à ce petit test grâce à la technologie utilisée. Et justement, observez bien le soleil en arrière-plan dans l’extrait de Jurassic World ci-dessous : alors que chez Samsung, la sphère du soleil est bien visible dans le firmament, chez TCL, il éclipse tous les détails du ciel. Le contrôle de la luminosité a probablement du mal à gérer tant de luminosité.

Source : Blu-ray UHD, « Jurassic World ». Timestamp : 00:21:18. Petite précision au passage, les quelques saccades à gauche de l’image sont dues à la surchauffe de ma caméra qui aimerait bien prendre une pause après une longue et chaude journée d’été.

Mais ce qui est intéressant, c’est que c’est justement le panneau QD OLED de Sony qui gère le mieux les images lumineuses ; il me paraît plus lumineux et pourtant plus naturel que ses concurrents. Surtout lorsque j’observe bien les visages et couleurs de peau.

Processeur : pas mal, mais rien d’exceptionnel

Enfin, parlons du processeur, c’est-à-dire le cerveau de la télévision. Son rôle principal consiste à recevoir des signaux d’images, à les traiter et à les afficher. Lors du traitement, le processeur détecte les images de piètre qualité et les améliore. TCL vend la chose comme suit : « Profitez d’un incroyable niveau de détails, aussi précis que le réalisateur le souhaitait. L’image que vous observez est aussi détaillée que dans la réalité. »

Abstraction faite du charabia marketing, le processeur est censé éliminer le bruit, renforcer les couleurs, lisser les bords, rendre les mouvements plus fluides et ajouter d’éventuelles informations manquantes sur les pixels.

Motion processing et judder

Pour commencer, je charge le processeur. Concrètement : le judder est un phénomène qui touche toutes les TV. Cela se produit lorsque le signal d’image et la dalle du téléviseur n’ont pas la même fréquence d’images. Pour les films de cinéma, par exemple : le C93 de TCL peut afficher jusqu’à 144 images par seconde. Or, les films sont tournés à 24 images par seconde. Les processeurs synchronisent cette inégalité avec des calculs d’images intermédiaires. Si le processeur le fait avec trop d’agressivité, l’image est trop fluide, comme dans un soap opera à la Plus belle la vie. Mais s’il se retient trop, l’image est saccadée. Surtout lors de longs mouvements de caméra. Le film semble nerveux, jittery en anglais, c’est de la que vient le mot « judder ».

Le film 1917 de Sam Mendes est plein de ces mouvements de caméra réguliers et lents, ce qui le rend idéal pour tester le judder. Observez bien les planches verticales de la grange dans la vidéo comparative ci-dessous.

Source : Blu-ray UHD, « 1917 ». Timestamp : 00:42:25.

TCL pense apparemment que les vibrations et saccades font partie de l’expérience cinématographique. Comme auparavant, avant l’ère du numérique. Mais pour moi c’est trop. Heureusement qu’on peut régler ça dans les paramètres avancés, on peut augmenter la réduction du judder dans le menu « Motion Flow ». Les sursauts deviennent ainsi moins gênants, mais je n’arrive pas à les faire disparaître complètement.

Passons à la scène suivante de 1917. Ici aussi, le travail de caméra de Mendes présente un immense défi pour la plupart des processeurs. Notamment lorsqu’il y à l’image des bords nets sur un arrière-plan flou, comme autour des casques des deux soldats. Là, le processeur et les pixels doivent réagir très rapidement.

Source : Blu-ray UHD, « 1917 ». Timestamp : 00:35:36.

Le processeur de TCL s’en sort mieux ici, mais il ne parvient pas à la cheville des processeurs de LG et Philips. L’image est fluide, mais manque de naturel. La température des couleurs est précise. Les QD OLED ne se distinguent que dans les zones sombres : le noir parfait donne ce peps à l’image et donne de la profondeur à la scène.

Temps de réponse des pixels

Passons au contenu original Apple : For All Mankind. Je veux voir combien de temps il faut à un seul pixel pour changer de couleur. Si cela ne se produit pas assez rapidement, vous aurez l’impression que l’image est striée, c’est ce qu’on appelle le « ghosting ». Ce faisant, je compare les performances directement avec la C82, le modèle mini LED précédent de TCL. Lorsque la caméra se déplace sur la surface de la lune, regardez bien le texte qui s’affiche au-dessus. Les stries dont je vous parlais sont visibles sur le téléviseur sur le C82, tandis qu’on ne voit presque rien sur le C93. Cela témoigne d’un processeur clairement meilleur.

Source : Apple TV+, « For All Mankind », saison 1, épisode 5. Timestamp : 00:00:10.

Pas mal, TCL. Il est, en effet, difficile d’afficher cette scène sans stries pour les téléviseurs LCD. J’en veux pour preuve la deuxième comparaison avec la TV mini LED de Samsung. Observez bien les deux points. Cela ne semble poser absolument aucun problème aux TV QD OLED. Je ne suis pas surpris. La technologie OLED offre un excellent temps de réponse et présente donc moins de stries. C’est pourquoi ils sont aussi considérés comme d’excellents moniteurs gaming. Les téléviseurs LCD sont désavantagés sur ce point.

Conversion ascendante

Venons-en au test le plus difficile. Cette fois-ci, je veux voir à quel point le processeur du téléviseur utilise l’upscaling sur les sources de moins bonne qualité. Par qualité inférieure, j’entends les Blu-rays classiques ou la télévision. ou encore The Walking Dead. La série a été délibérément tournée en 16 mm, pour restituer le grain ancien et le bruit d’image contribuant tous deux à renforcer l’impression d’un univers post-apocalyptique détruit.

Source : Netflix, « The Walking Dead », saison 7, épisode 1. Timestamp : 00:02:30.

La C93 de TCL maîtrise l’upscaling. En effet, la source ci-dessus est une source HD de qualité SDR, dont les quelque 2 millions de pixels sont boostés à 8,3 millions de pixels. Autrement dit, 75 % de l’image sont calculés par le processeur. La netteté et le lissage des contours sont très bons. Le bruit entre les deux acteurs est presque complètement éliminé. Je préfère d’ailleurs l’image de TCL dans ce cas, chez Sony, le bruit d’image ressemblait trop à de la neige pour moi. En revanche, lorsque les images sont mises côte à côte, on se rend compte à quel point les couleurs des modes « cinéma » concurrents sont plus naturelles.

Gaming : input lag et mode « jeu »

Nous voilà venus au dernier test : peut-on jouer sur ce téléviseur ? Absolument. En mesurant l’écart de couleur, j’obtiens même un dE de seulement 4,19. Ce n’est pas simplement en dessous de la limite visée de 5 pour les modes « cinéma ». C’est aussi le dE le plus bas que j’ai jamais mesuré dans un mode de jeu – et en plus, il est en dessous de la limite mentionnée. Concrètement, les couleurs sont incroyablement bien calibrées pour un mode « jeu ». Ça n’est pas courant. Les modes « jeu » réduisent les métadonnées d’amélioration de l’image qui ne sont pas utiles dans ce contexte. Cela réduit également le temps de traitement et, par conséquent, l’input lag – au détriment de la qualité de l’image. Je vous parlais déjà de ça dans cet article. Le mode « jeu » de TCL ne fait pas exception. Mais il s’arrange pour que les couleurs continuent à être représentées correctement. C’est la classe.

À l’aide de l’appareil de mesure de Leo Bodnar, je mesure un très bon input lag de 12 millisecondes, sans constater de trop graves pertes de qualité de l’image. D’autant plus que le téléviseur prend en charge toutes les fonctionnalités pertinentes pour les joueur·ses :

  • 4 ports HDMI 2.1 (4K 144 Hz / 8K 60 Hz) ;
  • Auto Low Latency Mode (ALLM) ;
  • taux de rafraîchissement variables (FreeSync Premium Pro et HDMI Forum VRR).

Pour ce faire, TCL a, comme tous les grands fabricants Philips, LG, Sony et Panasonic, conclu un partenariat avec de nombreux grands studios de jeu. Le résultat : HGiG, HDR Gaming Interest Group. Selon le fabricant, cela devrait garantir que le HDR soit affiché comme l’ont prévu les développeurs. Par exemple en jouant à Spider-Man : Miles Morales sur ma PlayStation 5.

Source : PS5, « Spider-Man : Miles Morales », mode 120 Hz, VRR et ray tracing activés.

Je constate avec satisfaction que les couleurs sont chaudes, que le noir est vraiment noir, que les bords sont nets et que l’image n’est pas trop floue lors des mouvements rapides de la caméra. Regardez par exemple la silhouette sombre de Miles à contre-jour, les textures détaillées de New York sous la neige ou les détails bien visibles dans les nuages, même lorsque la luminosité est maximale. Voilà à quoi ressemble un bon mode gaming.

Super. Comme LG et Samsung, TCL propose un sous-menu dédié, que vous voyez au début de la vidéo ci-dessus et dans lequel vous pouvez procéder à des réglages fins pour le jeu et vérifier le taux de rafraîchissement actuel. Et surtout, la C93 prend en charge le nouveau mode VRR 120 Hz de la PS5 sans problème.

TV connectée : Google TV

TCL a opté pour Google TV, il s’agit de la ROM personnalisée de Google, qui es superposée au logiciel open source Android TV. En bref, c’est un système d’exploitation vous permettant d’accéder à des applis comme Netflix, Amazon Prime, Disney+ ou au Play Store. L’interface de Google TV est épurée et affiche des suggestions de films et de séries pour toutes les applications. Jusqu’ici, rien à redire.

Mais... En pratique, je sens que ça lag un peu. Les applications ne se chargent pas aussi rapidement que ce à quoi je suis habitué chez d’autres fabricants. Et, même si ça n’est pas quotidien, la TV a planté plusieurs fois pendant mon essai d’un mois. Je n’ai pas eu ce problème sur l’A95K de Sony, également dotée de Google TV, son IU semble plus fluide et plus réactive.

Verdict : pas encore au point pour s’imposer comme leader

TCL veut encore conquérir le marché européen. Le fabricant domine déjà les marchés chinois et d’Amérique du Nord, deux marchés qui ont fait de l’entreprise chinoise de technologie l’un des plus grands fabricants de téléviseurs du monde.

Si TCL compte s’imposer chez nous, elle devra se faire un nom et une réputation, se faire connaître comme un fabricant de TV premium. Pour ce faire, le géant chinois de la technologie investit massivement dans des partenariats avec des sportifs célèbres comme Marco Reus ou Paul Pogba. En parallèle, elle cherche constamment de nouvelles technologies et de nouveaux procédés de production. Comme une couche OLED qui serait imprimée sur une mince surface de verre, comme une impression jet d’encre sur du papier. Cela fait de TCL un acteur passionnant dans le domaine.

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    par Luca Fontana

Côté prix, TCL vise juste. Sa concurrente directe, la QN95A de Samsung, également équipée de mini LED, coûte environ 200 francs de plus. De plus, contrairement à Samsung, TCL peut se vanter de disposer de Dolby Vision. Si je devais choisir, j’opterais quand même pour le téléviseur sud-coréen. Car si l’image Dolby Vision de TCL est précise (pas aussi précise que celle de la concurrence), elle est clairement inférieure pour tous les autres contenus, films et séries confondus. Je suis très déçu du mode « cinéma », sans étalonnage, il est loin de faire l’affaire. Seul le mode « jeu » produit la meilleure image que j’ai jamais testée jusqu’à présent, tout en conservant un faible input lag. Et ce n’est pas peu dire, car ses concurrentes n’étaient pas moins que l’A95K de Sony et la S95B de Samsung, deux téléviseurs QD OLED.

En bref, ce géant de la tech ne fait pas encore tout à fait le poids, il devrait pour cela doter sa TV d’un processeur plus puissant. Je l’ai ressenti à la première seconde alors que je testais l’interface utilisateur de Google TV. Pour le moment, la volonté de TCL de s’imposer comme le plus grand et le plus avancé des fabricants de téléviseurs en reste donc encore au stade de la vision.

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Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.» 


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