Le Lumos Ultra, un casque qui ne passe pas inaperçu
Test de produit

Le Lumos Ultra, un casque qui ne passe pas inaperçu

J’ai des attentes très élevées par rapport au casque Lumos Ultra. Et pour cause, ce beau modèle avec lumières et clignotants intégrés ne fait pas de fausses promesses, même si le fabricant a fait quelques économies. S’il s’était un peu plus appliqué sur les détails, l’Ultra serait le casque urbain par excellence.

Je me suis offert le Lumos Ultra il y a un peu plus d’une année. À l’époque, j’ai eu un coup de cœur pour sa campagne Kickstarter. Les premiers modèles de la marque m’avaient bluffé, et j’avais le petit nouveau à l’œil depuis un petit moment. J’ai trouvé leur visibilité et leur fonctionnalité géniales, par contre l’aspect visuel et le prix pouvaient être améliorés. Les premiers essais du fabricant étaient un peu trop crus à mon goût, trop flashy, mais le Lumos Ultra a changé la donne. J'ai eu le coup de foudre ; je me suis allié aux 24 943 contributeurs de la campagne de financement participatif du fabricant, et j’ai attendu. J'ai enfin reçu mon casque un an de pandémie plus tard, et je l’ai examiné sous toutes les coutures. En vaut-il vraiment la peine ou me suis-je laissé berner par une campagne efficace ?

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Les points essentiels pour tous ceux qui souhaitent passer directement au casque :

  • une belle intégration de l’éclairage dans le casque ; les lumières sont suffisamment puissantes et moins chères que celles des autres modèles de la marque ;
  • tout fonctionne « clef en main », l’appli est réduite à l’essentiel ;
  • le fabricant a économisé sur les détails, comme la télécommande de la lumière de freinage, la protection contre les insectes...

Voyons tout ça en détail. Commençons par l’histoire inhabituelle du Lumos, qui explique en partie mes attentes élevées.

Le voici, mon nouveau bébé.
Le voici, mon nouveau bébé.

L’ascension éclair de Lumos

Lumos fabrique des casques de vélo avec éclairage intégré. Rien d’hallucinant a priori, si ce n’est que l’entreprise de Boston a commencé avec une longueur d’avance par rapport à la majorité de ses concurrents. Ses cofondateurs, Eu-wen Ding et Jeff Chen, tous deux cyclistes, ont étudié à Harvard et on complètement repensé la sécurité des casques. Ils donc intégré à leurs modèles des clignotants, une lumière avant, arrière, et des feux de freinage. Ils pensaient que leur idée allait plutôt se traduire par un produit de niche, et ils ont été surpris de leur succès sur les plateformes de financement participatif. Ils avaient clairement trouvé un filon ! Le Kickstart s’est entre autres retrouvé sur les listes « Oprah's Favorite Things » et « TIME’s list of best inventions » en 2018. Depuis, l’entreprise a établi son siège à Kuala Lumpur, elle est soutenue par Endeavor Malaysia et elle vend même ses casques dans les Apple Stores. Pas mal ! L’Ultra est d’ailleurs censé poursuivre sur cette lancée.

Grand casque, petite télécommande

Ce casque conforme à la norme européenne EN1078 s’accompagne d’un câble de recharge USB-C et d’une petite télécommande ronde à fixer au guidon par un élastique pour enclencher les clignotants. Vous pouvez choisir un modèle avec ou sans MIPS – un système largement répandu composé d’une suspension interne fixée de manière souple et censée amortir les forces de rotation en cas de chute. Évidemment, qui dit meilleure sécurité dit prix plus élevé... Le BPA le recommande, et il n’est pas le seul. Mon casque taille M en est équipé et pèse 409 g (sans, il ferait 370 g). De prime abord, il paraît bien équilibré. Sa batterie intégrée (1100 mAh) est censée durer jusqu’à 10 heures et n’a pas d’impact négatif sur le poids du casque.

Le système MIPS : la suspension jaune rend la coque interne mobile.
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Une bonne lumière intégrée

L’éclairage est un aspect particulièrement intéressant des casques Lumos. Point important : la lumière du casque ne remplace pas l’éclairage obligatoire du vélo, elle ne fait que le compléter. La lumière de l’Ultra occupe une surface un peu plus restreinte que celle de ses prédécesseurs. Je trouve que ça améliore vraiment l’esthétique du casque. Les lumières arrière légèrement orientées vers le bas servent aussi de clignotants ; elles deviennent rouges dans ce cas.

Les lumières arrière de l’Ultra sont joliment intégrées. La prise de chargement se trouve au centre, sous le capuchon noir.
Les lumières arrière de l’Ultra sont joliment intégrées. La prise de chargement se trouve au centre, sous le capuchon noir.

La lumière avant blanche est placée au centre et passe presque inaperçue lorsqu'elle est éteinte. Le casque semble fait d’une seule unité. Les puces LED semi-conductrices ont été collées directement sur un circuit imprimé et soudées avec des microfils. On appelle ce procédé moderne un « montage chip-on-board ». On ne voit plus aucun point individuel, en tout cas pas sur la lumière avant. Les 30 LED blanches produisent un éclairage uniforme.

Avec ses 284 lumens maximum, l’Ultra éclaire nettement moins que les modèles Kickstart (500 lumens) ou Matrix (1000 lumens), par exemple. Il ne peut clignoter qu’à l'arrière, et la lumière avant se concentre au centre, sans dépasser les tempes. Je trouve qu’elle est suffisamment brillante pour être vu sans éblouir les autres usagers de la route. Sa batterie tient quatre à dix heures, en fonction des paramètres du casque. Elle se recharge via un câble USB-C standard, car ce modèle n’a pas de prise magnétique spéciale, contrairement aux anciens modèles. Au besoin, le câble se vend un partout.

La télécommande Remote Lite

Le casque est livré avec la « Remote Lite », une petite télécommande ronde qui se met en marche dès que vous insérez une batterie CR2032 (fournie). Elle commande les clignotants. J’aime son facteur de forme suffisamment étroit pour que j’atteigne les deux boutons avec mon pouce lorsque j’ai les mains sur le guidon. Le modèle Lite me demande en revanche de renoncer aux feu de freinage, qui ne fonctionnent qu’avec une télécommande Lumos dotée d’un capteur d’accélération et vendue séparément. Lorsque je freine, les lumières arrière s’allument pour avertir les autres usagers de la route. Pour moi, l’investissement n’en vaut pas la peine.

On peut accéder à cette fonction d’une autre manière : lors de mon premier test, elle était encore en phase bêta et nécessitait l’appli. On ne peut malheureusement plus utiliser les capteurs des smartphones, mais les clignotants se télécommandent depuis les téléphones. Reste à savoir si c’est vraiment utile...

Si vous portez une Apple Watch, vous pouvez aussi vous passer de la Remote Lite et activer la signalisation de direction par gestes de la main (en anglais). Faute d’Apple Watch, je ne peux pas tester cette méthode, mais l’idée me paraît bonne. De toute façon, chaque cycliste doit signaler ses intentions par des gestes de la main. Et – merci la communauté – elle marche bien, visiblement. D’ailleurs, Severin.Meister ne tarit pas d’éloges en ce qui concerne cette « intégration géniale de l’Apple Watch ».

L’appli marche bien

L’appli va à l'essentiel, et c’est une bonne chose. Une fois le casque connecté, elle vous montre les trois modes d’éclairage prédéfinis : clignotant rapide, clignotant réduit, et lumière continue. Vous pouvez ensuite les modifier selon vos besoins, réduire ou augmenter la luminosité, changer de rythme, et désactiver ou modifier le signal sonore lorsque les clignotants sont en marche. Vous pouvez aussi vérifier la charge de la batterie et recevoir une notification lorsqu’elle est presque vide. Outre les paramètres de luminosité, l'appli propose aussi une fonction de suivi et de synchronisation directe des données avec Strava, Google Fit ou Apple Health.

L’appli vous permet de configurer les modes d’éclairage...
L’appli vous permet de configurer les modes d’éclairage...
...de suivre vos trajets et de les synchroniser avec Strava, Google Fit ou Apple Health.
...de suivre vos trajets et de les synchroniser avec Strava, Google Fit ou Apple Health.

Les modes d’éclairage ont un gros impact sur l’énergie utilisée, et les dix heures de luminosité mentionnées plus haut ne sont qu’une estimation. Si vous activez le « mode boost » qui augmente la luminosité au maximum dans des situations extrêmes, vous n’aurez plus qu’une durée minimum. C’est à ça – et seulement à ça ! – que sert le code sur la mystérieuse carte « One more thing... ». Le casque Lumos aimerait bien être un iPhone, mais il ne fait pas le poids, du moins pas sur ce point.

Une code pour le « mode boost ». Incroyable ! Fou !
Une code pour le « mode boost ». Incroyable ! Fou !

L’Ultra est confortable est ouvert à tout

N’oublions pas que ce produit est avant tout un casque de vélo. Il satisfait bien entendu la norme européenne EN1078 et possède le système de serrage usuel qui permet de l’adapter à la tête de son propriétaire. Son rembourrage fixé par un velcro le rend confortable et sûr.

À la taille M, le Lumos Ultra convient aux tours de tête de 54 à 61 cm.
À la taille M, le Lumos Ultra convient aux tours de tête de 54 à 61 cm.

Le bel effet des trois éléments en plastique dur séparés laisse une grande surface d’EPS libre. Il s'agit ici de polystyrène expansé, ou simplement de polystyrène, le matériau usuel de l’intérieur du casque qui amortit les chocs alors que la « coque dure » répartit l’énergie et empêche que des éléments externes ne pénètrent dans le casque. La coque EPS souple est sujette aux éraflures si vous ne faites pas attention. Évidemment, un casque de vélo se manipule toujours avec précaution.

Les égratignures sur l’EPS sont presque inévitables.
Les égratignures sur l’EPS sont presque inévitables.

L’Ultra possède neuf ventilations, et les composants électroniques sont protégés de l’humidité selon l’indice de protection IPX6. Cela dit, il ne protège pas de la pluie, et une casquette ferait non seulement offense à son design, mais elle cacherait aussi les lumières.

Mon Kickstarter m’a été livré avec un rembourrage en option avec protection contre les insectes, pour me remercier de ma patience. Ce n’est pas la norme, puisque les modèles de cette série laissent passer les guêpes et les abeilles. La courte visière n’est pas non plus fournie gratuitement.

Des idées d’amélioration

J’ai parfois l’impression que le fabricant n’a pas réfléchi au-delà des bords de son casque, et qu’il n’a pas prêté suffisamment attention à la mentonnière. Il ne semble pas avoir accordé la priorité à son ergonomie et à la sécurité de sa fixation. Sur le Lumos Ultra, elle est facile à ajuster sous les oreilles et au menton, mais elle glisse très facilement. À peine je pends le casque à mon coude ou à mon sac que je dois de nouveau ajuster la courroie.

La mentonnière et la fermeture ont été quelque peu négligées.
La mentonnière et la fermeture ont été quelque peu négligées.

L’Ultra est doté d’une fermeture standard, sans rembourrage au menton, avec des courroies à réajuster constamment. Comme c’est le cas de bien d’autres modèles de casques, les courroies semblent beaucoup trop longues, et elles sont entièrement noires. Pourquoi ne pas les revêtir d’une couche réfléchissante ? Ce n'est pas très cher, et ça rendrait le casque encore plus visible depuis les côtés, comme le Bell Annex Shield. Étant donné que le Lumos Ultra éclaire moins bien sur les côtés que les autres modèles du fabricant, ce détail le compléterait bien et correspondrait aux exigences de la marque.

Résumé

Je ne regrette pas d’avoir attendu. Le Lumos Ultra est un bon casque dont les lumières et les clignotants ont été intégrés intelligemment. Il est beau, j’aime le porter, et sa visibilité me convainc de sa plus-value. Il est facile à manipuler, brancher et connecter. J’aime aussi sa télécommande ronde, et son câble USB-C simplifie la charge.

Son potentiel d’amélioration se situe surtout dans les détails. Avant de l'acheter, je vous conseille de le comparer aux autres modèles de Lumos, qui ont davantage à offrir sur papier. Ils éclairent mieux, ils clignotent à l’avant et à l’arrière lorsque vous bifurquez, et ils possèdent l’équipement nécessaire pour un feu de freinage fonctionnel. Mais l’Ultra est à la fois sobre et bien présent. Il reste l’un de mes modèles favoris.

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Scientifique dans le domaine du sport, père haute performance et télétravailleur au service de Sa Majesté la tortue.


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