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Dominik Bärlocher : une vie

Dominik Bärlocher, journaliste, auteur et hacker, ami des chats, amateurs de livres, de comics et tout véhicule lui permettant de se rendre d'un point A à un point B le plus rapidement possible. Il n'est plus parmi nous.

Dominik était comme le vent, parfois impétueux et parfois calme. Il était toujours là pour tout le monde dans notre rédaction. Quand quelque chose devait être fait, il était toujours le premier à se porter volontaire pour le faire.

Il était plus qu'un collègue de bureau. Celui qui avait besoin de lui trouvait en Dominik quelqu'un à qui l'on pouvait toujours parler et sur qui l'on pouvait toujours compter. Moi-même, j'ai eu la chance de traverser des moments difficiles avec lui. Le chemin était parfois cahoteux, mais avec Dominik, tout était un peu mieux.

Dominik a été l'un des premiers journalistes que nous avons embauchés. Il a fait ses débuts chez nous en septembre 2016 et a depuis largement marqué Digitec Galaxus. La société faisait partie de lui. Dès le début, il était clair qu'il portait digitec dans son cœur. Et cela n'a pas changé, jusqu'au dernier jour. Dominik a été un pionnier et a contribué à développer et à façonner la manière dont nous racontons des histoires.

Pour Dominik, la technologie avec laquelle nous agissons au quotidien n'avait pas d'âme. Son objectif a toujours été de créer un lien humain dans ses textes et ses vidéos, afin que même sa grand-mère puisse comprendre. Il aimait décoder le charabia marketing des groupes technologiques. Les histoires de Dominik devaient toujours être compréhensibles par tous et divertissantes.

People like stories about people.
La devise de Dominik pour la rédaction

Dominik écrivait et parlait avec une puissance verbale sans égale. Son amour du détail allié à son enthousiasme a fait de lui un homme passionné, parfois impétueux, avec un grand cœur. Il allait souvent « deep down the rabbit hole » ; encore une phrase de Domi qui nous restera. Il a découvert des perspectives sur des sujets qui ne sont possibles que parce que ce n'est pas seulement une flamme journalistique qui brûlait en lui, mais tout un incendie, et ce en permanence.

Au cours des six années durant lesquelles Dominik a donné corps et âme pour le magazine de Digitec Galaxus, d'innombrables histoires adorées ou vivement discutées par notre communauté ont vu le jour. Par exemple, le portrait d'une dominatrice, un mode d'emploi pour les selfies nus, un test d'imprimante frôlant la folie et des vidéos ironiques sur Apple comme celle sur l'iChiffonnette. À cela s'ajoutaient de nombreux coups de gueule, des tests et des articles explicatifs. Dans la communauté, soit on adorait Dominik, soit on le détestait. Il n'y avait pas grand monde entre ces deux pôles.

Les vertus et les règles de base du journalisme étaient absolues pour Dominik, elles étaient immuables et non négociables. Il n'était pas un simple journaliste, il était un journaliste convaincu. Pour lui, être journaliste n'a jamais été un simple travail, c'était la vocation de sa vie.

Dominik était un homme affectueux, capable de discuter et de critiquer avec fougue, et qui n'était jamais avare d'éloges. Il était toujours à l'écoute de son entourage, toujours prêt à donner un conseil, à faire une blague ou à dire une bêtise.

Au moins une fois par mois, il me disait à quel point il aimait sa petite amie et qu'elle était la plus belle, c'était aussi simple que cela.

Une vraie amitié

Parfois, tu me soulais vraiment, Dominik ! Tu ne pouvais jamais te taire. Mais je donnerais n'importe quoi pour entendre ta voix une dernière fois. T'entendre dire encore une fois : « Moi aussi je te déteste », tout en sachant pertinemment qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura jamais de haine entre nous.

Je n'arrive pas à croire que je puisse citer ici l'un de tes films préférés, Dominik.

If I'm gonna die, I'm gonna die historic on the fury road !
Mad Max : Fury Road

Et tu l'as fait. La seule petite consolation que j'ai et que nous avons, c'est que tu es parti en faisant quelque chose que tu aimais.

J'ai souvent dit : « Tout est horrible » quand je rencontrais des moments difficiles, ou parfois aussi en plaisantant. Cette fois, c'est vrai. Aussi vrai que je ne l'aurais jamais souhaité ; tu nous as quittés. Tu m'as quitté. Nous ne tournerons plus de vidéo ensemble. Ni dans le studio au sous-sol ni en déplacement. Nulle part. Mon cœur est brisé. Notre cœur à tous est brisé. J'ai aimé pouvoir t'appeler mon meilleur ami, mon mentor et mon complice. C'était un honneur.

Farewell, my friend.

Always. Ta Stephie

PS : vous retrouverez les articles et les vidéos de Dominik dans le magazine, dans son profil d'auteur.

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Le monde 25 images par seconde. En tant que journaliste, je raconte des histoires, non pas parce que je le peux, mais parce que je le dois. Le monde est plein d’histoires voulant être racontées. En Suisse ou à l’étranger, il ne me faut qu’un microphone et une caméra. 

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