« Dragon Quest III HD-2D Remake » est une réussite
Critique

« Dragon Quest III HD-2D Remake » est une réussite

Kevin Hofer
13/11/2024
Traduction: Alassane Ndiaye

Le style en HD-2D de « Dragon Quest III HD-2D Remake » est un régal pour les yeux. La réédition convainc non seulement par son aspect visuel, mais aussi par le reste de la réalisation.

Les remakes de classiques sont plus prisés que jamais. Mais pour les développeurs, cela ressemble souvent à un exercice d’acrobatie. S’ils en changent trop peu, ils ne rendent pas justice à l’original. S’ils en changent trop, le jeu ne ressemble plus à l’original.

Dans le cas de Dragon Quest III HD-2D Remake, je peux confirmer que l’éditeur Square Enix et les différentes équipes de développement chargées du remake ont réussi leur numéro d’équilibriste. Le jeu séduit par son aspect moderne et la magie des anciens JRPG.

Un style HD-2D magnifique

Les graphismes sont le plus grand changement apparent. Comme dans de nombreux remakes de JRPG classiques, ils s’inspirent du style d’Octopath Traveler. Contrairement à ce dernier, le flou d’arrière-plan est nettement moins prononcé. Les développeurs l’ont adapté en fonction des remarques de Yuji Horii, créateur de la série (site en allemand). Je le préfère au flou flagrant d’Octopath Traveler.

Le flou de profondeur dans « Dragon Quest III HD-2D Remake » est plus faible que dans les autres jeux HD-2D.
Le flou de profondeur dans « Dragon Quest III HD-2D Remake » est plus faible que dans les autres jeux HD-2D.
Source : Kevin Hofer

En revanche, les couleurs sont nettement plus vives que celles de l’original. Mais elles reprennent bien l’esprit de la version de 1988. Le point fort pour moi, ce sont les mouvements de caméra qui sont enregistrés à chaque fois que je pénètre dans un nouveau lieu. Le monde est tout simplement magnifique. Les petits détails, comme les oiseaux qui passent ou les arbres qui se penchent sous l’effet du vent, y contribuent également.

Les couleurs sont vives et l’alternance jour/nuit révèle leurs différentes nuances.
Les couleurs sont vives et l’alternance jour/nuit révèle leurs différentes nuances.
Source : Kevin Hofer

Les graphismes des combats sont également superbes. Comme dans l’original, les combats se déroulent certes avec une vision subjective, mais les modèles et les animations rafraîchis me font carrément oublier que je ne vois pas mes personnages.

Certaines animations de sorts occupent tout l’écran.
Certaines animations de sorts occupent tout l’écran.
Source : Kevin Hofer

Personnages sans traits de caractère

Dragon Quest III date de 1988, une époque où les traits de caractère des héroïnes et des héros n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui. Ou même pas du tout, comme dans le cas du présent titre. Pour commencer, je choisis le nom et l’apparence de mon personnage. J’opte pour le sexe féminin et j’appelle mon héroïne Parani.

Avec mon héroïne Parani, je rends souvent visite à sa mère.
Avec mon héroïne Parani, je rends souvent visite à sa mère.
Source : Kevin Hofer

Dès le début, Parani doit se soumettre à un test de personnalité. Celui-ci n’a cependant aucune influence sur l’histoire, mais uniquement sur le développement de ses attributs. Ainsi, malgré le test de personnalité, mon héroïne a le charme d’une canne. J’apprends à la connaître par des tiers. Ni elle ni les trois personnages qui l’accompagnent ne parlent pendant le jeu. Je dois interpréter ses émotions. Il est donc difficile de s’identifier à Parani. Le récit est clairement centré sur l’histoire.

Parani est l’enfant d’Ortega, un héros connu qui a disparu en tentant de vaincre son ennemi juré, Baramos. Baramos menace désormais le monde une fois de plus. C’est pourquoi, le jour de ses seize ans, mon héroïne doit partir à sa rescousse. Le roi d’Aliahan l’y oblige en lui donnant quelques herbes médicinales et 50 pièces d’or.

Pour les accompagnateurs, je décide de la classe, du sexe et de l’apparence.
Pour les accompagnateurs, je décide de la classe, du sexe et de l’apparence.
Source : Kevin Hofer

Mais avant d’en arriver là, je peux encore aller chercher trois accompagnateurs. Je peux déterminer leur classe, leur sexe et leur apparence, tout comme les attributs de Parani. J’opte pour un groupe équilibré composé d’une héroïne, d’un mage, d’un prêtre et d’une combattante.

« Woingenau ? », en référence à Pokémon

Excusez-moi : on devrait dire « Où aller exactement ? ». Pour l’instant, je ne le sais pas et je pars sans le savoir. Dragon Quest III HD-2D Remake suit, comme l’original, une approche passive lorsqu’il s’agit du gameplay. Ni le système de combat ni la suite de l’histoire ne sont expliqués. J’apprends tout cela en discutant avec les nombreux PNJ, toujours basés sur les quatre ou cinq mêmes modèles de personnages.

J’obtiens des informations sur l’endroit où je dois aller ou d’autres informations sur le gameplay en parlant aux PNJ.
J’obtiens des informations sur l’endroit où je dois aller ou d’autres informations sur le gameplay en parlant aux PNJ.
Source : Kevin Hofer

Du moins presque : dans le remake, je peux optionnellement activer des marqueurs de quête qui m’indiquent ma prochaine destination sur la carte. Ou alors, utiliser la fonction de rappel. Celle-ci me permet d’enregistrer les dernières répliques des PNJ et de les rappeler à tout moment, afin de savoir où aller, en faisant allusion au personnage Pokémon, Woingenau.

Dans le plus pur style Pokémon, je peux recruter des monstres amis et les faire s’affronter dans des arènes de combat.
Dans le plus pur style Pokémon, je peux recruter des monstres amis et les faire s’affronter dans des arènes de combat.
Source : Kevin Hofer

Mais, la référence à Pokémon n’est pas fortuite. En effet, dès la ville la plus proche, je tombe sur une arène de combat dans laquelle s’affrontent des monstres sympathiques, disséminés un peu partout dans le monde. Contrairement à l’original, je contrôle les monstres comme mon héroïne et cie. Les arènes sont facultatives, mais il y a de l’argent et des objets à gagner.

La plupart des fonctionnalités de qualités de vie se trouvent dans le système de combat

Dans Dragon Quest III HD-2D Remake, les combats se déroulent au tour par tour, comme dans l’original. Cela signifie que je donne des ordres à mes quatre personnages ou jusqu’à trois monstres dans l’arène. Ils les exécutent selon leur agilité et leur statut. Jusqu’ici, rien de nouveau.

Les combats se déroulent au tour par tour. Je peux aussi confier le contrôle à l’ordinateur.
Les combats se déroulent au tour par tour. Je peux aussi confier le contrôle à l’ordinateur.
Source : Kevin Hofer

Dans le remake, je peux aussi laisser l’ordinateur se battre à ma place. Pour cela, je choisis le comportement de chaque personnage ou de l’ensemble du groupe : tout donner, combattre avec sagesse, se concentrer sur les soins ou me protéger. En raison des nombreuses rencontres aléatoires avec les monstres, le combat automatique est une fonctionnalité de qualité de vie bienvenue.

Malheureusement, il n’est pas possible de réduire ou de désactiver les rencontres aléatoires. En revanche, je peux influencer la vitesse des combats. C’est également une fonctionnalité permettant de monter le niveau de mon groupe avant le premier grand adversaire. Cela est grandement facilité par la vitesse de combat plus élevée.

Après chaque combat, mes personnages reçoivent des points d’expérience et gagnent des niveaux. En plus des points de statut améliorés, de nouvelles compétences sont proposées. Je ne peux pas les choisir, elles sont déterminées par la classe et le niveau. C’est pourquoi il est important d’avoir un groupe équilibré. Je ne peux pas me passer d’un mage pour les attaques magiques et d’un prêtre pour les soins. Je ne peux donc choisir librement que la dernière classe. Néanmoins, le système de combat, vieux de 36 ans, offre suffisamment de profondeur pour ne pas être ennuyeux.

À l’église, je peux sauvegarder ou ressusciter des membres du groupe décédés.
À l’église, je peux sauvegarder ou ressusciter des membres du groupe décédés.
Source : Kevin Hofer

Comme dans l’original, je ne peux ressusciter mes personnages au début que dans l’église. Plus tard, mon héroïne et mon prêtre apprennent certes des sorts, mais c’est le hasard qui décide de la réussite ou de l’échec de la réanimation. J’ai dû utiliser le sort quatre ou cinq fois. Dans la perspective actuelle, c’est non seulement inutile, mais aussi agaçant. J’aurais souhaité une adaptation à ce niveau, d’autant plus que les développeurs ont intégré une fonctionnalité de qualité de vie pour les soins. Ainsi, dans le menu de la version PlayStation, je peux maintenir la touche triangle enfoncée pour guérir tous les membres de mon groupe.

En plus des soins, je peux aussi équiper mes personnages automatiquement.
En plus des soins, je peux aussi équiper mes personnages automatiquement.
Source : Kevin Hofer

La magie des vieux JRPG

Dragon Quest III HD-2D Remake invite à l’exploration. Je trouve des pots remplis de pièces d’armure ou d’autres objets. Sur la carte, je découvre de petites zones non indiquées. Les PNJ m’informent des trésors cachés ou des lieux éloignés que je pourrais visiter. Même si le remake est visuellement moderne, la magie des premiers JRPG reste intacte. Ce n’est pas pour rien que Dragon Quest est considéré comme le modèle du genre.

Je peux explorer cette formation rocheuse discrète sur la carte du monde comme n’importe quel autre lieu.
Je peux explorer cette formation rocheuse discrète sur la carte du monde comme n’importe quel autre lieu.
Source : Kevin Hofer

Une histoire m’est racontée à chaque visite d’un nouveau lieu. Par exemple, celle d’un couple d’amoureux tragiques à la Roméo et Juliette. Ou celle d’un roi autrefois affectueux qui s’est transformé en tyran corrompu. Dans la perspective actuelle, où tout doit toujours avoir un rapport avec quelque chose et où les personnages reviennent toujours, cela fait vieux jeu. Dans un nouveau jeu, je trouverais ça bizarre aussi. Mais les histoires étaient racontées de cette manière à l’époque.

Je rencontre un régent ou une régente dans presque tous les grands endroits.
Je rencontre un régent ou une régente dans presque tous les grands endroits.
Source : Kevin Hofer

Le remake propose certes de nouveaux contenus scénaristiques, mais ne modifie pas l’original. Les quelques nouveaux passages complètent judicieusement l’histoire – parfois même avec de nouveaux combats de boss. Dans Dragon Quest III HD-2D Remake, je dois également deviner beaucoup de choses ou donner libre cours à mon imagination. Les développeurs ont trouvé ici un excellent équilibre.

Même si mon héroïne n’a aucun profil et que l’histoire est transparente et en noir et blanc, Dragon Quest III HD-2D Remake m’a captivé pendant 27 heures. La bande-son n’y est pas pour rien. Elle est tout simplement fantastique et accompagne parfaitement le monde visuellement amélioré de Dragon Quest. Les développeurs combinent en outre le son orchestral avec des effets sonores classiques, ce qui confère au jeu son propre charme.

« Dragon Quest III HD-2D Remake » est sorti le 14 novembre 2024 sur PC, Nintendo Switch, PlayStation 5, et Xbox Series. Le jeu m’a été offert par Square Enix à des fins de test sur PlayStation 5.

Bilan

Un remake qui combine harmonieusement neuf et vieux

Dragon Quest III HD-2D Remake rend justice à l’original à tous points de vue. Le très bon classique est encore meilleur grâce au traitement du remake.

Cela commence par une présentation visuelle et sonore tout simplement géniale. Le style en HD-2D n’a jamais été aussi beau. Il est présent également dans les menus et le système de combat, grâce aux nombreuses fonctionnalités de qualité de vie. Les quelques extensions de l’histoire sont judicieuses et ne dénaturent pas l’esprit de l’original.

Je ne peux critiquer que des détails. Du haut de ses 36 ans, l’histoire et surtout sa narration semblent vieillottes. Les personnages restent pâles jusqu’à la fin. Mais c’était déjà le cas dans l’original et cela fait partie du charme rétro. En ce qui concerne les fonctionnalités de qualité de vie, j’aurais surtout encore aimé avoir la possibilité de désactiver complètement les combats aléatoires.

Pro

  • élargit judicieusement l’original sans le dénaturer
  • superbe présentation
  • invite à la découverte

Contre

  • histoire et narration démodées
  • les combats aléatoires ne peuvent pas être désactivés
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Photo d’en-tête : Kevin Hofer

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