En coulisse
« Nos vacances commenceront quand vous retournerez à l’école »
par Martin Rupf
Ma femme et mes enfants essaient depuis longtemps de me convaincre d’avoir un chien. Jusqu’à présent, j’ai réussi à m’y opposer. Si vous êtes dans la même situation, je vous dévoile volontiers quelles sont les astuces qui ont fonctionné pour moi jusqu’à présent.
« Lindo », c’est le nom du cocker roux avec lequel j’ai grandi. Je me souviens de lui comme d’un chien nerveux qui était toujours en train d’aboyer. Et les promenades à faire par tout temps, qui faisaient partie des tâches quotidiennes n’ont pas forcément laissé un souvenir positif dans ma mémoire.
Et pourtant, je dirais que j’aime bien les chiens ; tant qu’ils ne sont pas à moi. J’irais même plus loin en disant que je préfère les chiens aux chats. Les chiens sont généralement fidèles et (plus) faciles à manipuler. Ils vous mangent littéralement dans la main. Les chats, en revanche, comme notre chat Mango âgé de trois ans, ont souvent un caractère obstiné et aiment vous faire sentir leurs humeurs et leurs manies.
Je vous entends déjà me demander pourquoi nous avons un chat et non un chien comme animal de compagnie. Tout simplement parce que les chats sont beaucoup plus faciles à entretenir. C’est ainsi que nous sommes partis près de quatre semaines au Danemark cet été. Notre Mango n’a pas eu de problème. Il a été pris en charge 24 heures sur 24 grâce à des voisins serviables. En revanche, nous aurions dû confier un chien à une pension canine, ce qui aurait rapidement coûté entre 1500 et 2000 CHF pour quatre semaines. Ou alors, nous aurions péniblement emmené le chien en vacances dans la voiture. Péniblement, car ce dernier aurait rempli la moitié de la voiture et aurait limité nos activités pendant les vacances.
Alors, toutes ces explications n’ont jusqu’à présent pas changé grand-chose au désir de ma famille d’avoir un chien. Mais jusqu’à présent, j’ai réussi à repousser ce souhait grâce aux astuces suivantes.
1. Refus général
« Si nous recevons un chien, ce sera à vous de veiller à ce qu’il ait à manger et à ce qu’il ait suffisamment d’exercice. » Pour faire court : même si ce chien, qui reste encore à déterminer, devait un jour vivre sous mon toit, je ne m’en occuperai pas. Ouverture de la parenthèse : c’est justement parce que j’aime les chiens que je sais que je ne pourrais pas tenir cette résolution un jour. Mais ma famille n’a pas besoin de le savoir. Fermeture de la parenthèse.
2. Proposer un chien « impopulaire »
« D’accord, si nous avons un chien, il faut que ce soit un boxer ou un dogue de Bordeaux. » Le thème du chien est toujours repoussé pour un moment quand je dis cela. Car ni mes enfants ni ma femme n’aiment ces races.
Il faut savoir que je ne les mets pas en avant pour des raisons tactiques, mais parce que je les aime vraiment et que je les trouve mignons. Vous ne savez pas à quoi ressemble un dogue de Bordeaux ? Vous souvenez-vous du film Turner & Hooch de 1989 avec Tom Hanks dans le rôle principal ? Lorsque j’ai vu le film pour la première fois à l’adolescence, je suis immédiatement tombé amoureux du dogue baveux. Aujourd’hui, je peux dire heureusement pour moi. Ma famille n’a pas l’intention d’avoir un monstre salivant de partout et déchirant des peluches en lambeaux.
3. Priser d’autres animaux de compagnie
« Et pourquoi pas un hamster ? Ou, tu ne voulais pas un aquarium depuis longtemps ? » C’est avec ce genre de diversion que j’essaie de dissuader ma famille de vouloir un chien. C’est dommage que mon fils saute sur l’occasion et propose des rats, des mygales ou d’autres bestioles de ce genre. Ici, se renseigner est clé : ne faites cette proposition que si vous savez que votre famille n’est pas aussi friande d’animaux de compagnie bizarres comme les aime mon fils.
4. Simuler une allergie
Jusqu’à présent, les astuces ci-dessus ont fonctionné. Si cela venait à ne plus suffire, je joue déjà avec l’idée de demander à un ami médecin de me faire un certificat d’allergie aux poils de chien (qui ne s’est, bien entendu, manifestée qu’à l’âge adulte). Bien sûr, j’évolue ici dans des sphères pas tout à fait légales. Mais comme on le dit si bien, la fin justifie les moyens.
5. On pourrait éventuellement partager un chien ?
Malgré toutes les mesures de défense, je crains qu’un jour ne vienne où ma famille s’imposera. Il ne me reste donc plus qu’à œuvrer en faveur d’un compromis. Nous pourrions peut-être partager un chien avec une autre famille ? Mais cela reste une vision d’avenir. Pour l’instant, je pars du principe que je peux m’imposer au sein de la famille et qu’à court et moyen terme, aucun chien ne viendra me lécher à sept heures du matin pour me réveiller.
Photo d’en-tête : ShutterstockDeux fois papa, troisième enfant de la famille, cueilleur de champignons et pêcheur, spectateur hardcore, à moitié danois et champion du monde des gaffes.