Il fait bon de ne pas trop se prendre au sérieux !
En coulisse

Il fait bon de ne pas trop se prendre au sérieux !

Patrick Vogt
21/3/2024
Traduction: Anne Chapuis

En devenant adulte, j’ai failli perdre de vue mon enfant intérieur. Heureusement, j’ai réagi à temps.

Bugs Bunny, Roger Rabbit, Panpan de Bambi ou Frank dans Donnie Darko : cela fait bien longtemps que le lapin fait partie de la culture pop. Dans l’ombre de toutes ces célébrités, je mène une existence plutôt anonyme. Une fois par an, je me transforme en lapin. Je cache des chocolats et des cadeaux dans mon jardin au nom du lapin de Pâques. Ce moment approche à grands pas. Et vous savez quoi ? J’ai hâte !

Quoi de neuf docteur ?
Quoi de neuf docteur ?
Source : Sofia Vogt

Dans une phase antérieure de ma vie, cela aurait été différent. Je me prenais terriblement au sérieux et j’aurais tout simplement refusé de mettre un costume de lapin. Enfiler ce truc de gosse ? Pas question !

Être adulte, késako ?

Tout juste sorti de l’adolescence, j’ai cherché à me faire une place dans le monde des adultes, en mettant de côté mon enfant intérieur. À l’époque, je pensais que c’était un passage obligé. Pourtant, j’étais loin de me sentir adulte. Mais qu’est-ce qu’être adulte signifie vraiment ?

D’après la loi, la réponse est très simple. En Suisse, une personne est majeure à partir de son 18e anniversaire. Elle est alors considérée comme adulte. Cela s’accompagne d’une série de droits (voter, élire et être éligible) et de devoirs (payer des impôts). Youpi ! Personnellement, à 18 ans, je venais d’interrompre mon premier apprentissage. Je n’avais aucune perspective. Très mature, pas vrai ?

En toute modestie, j’étais LE point de mire à Halloween.
En toute modestie, j’étais LE point de mire à Halloween.
Source : Sofia Vogt

Non, être adulte, ce n’est pas seulement souffler les 18 bougies sur son gâteau d’anniversaire. Et je pense que vous serez d’accord avec moi. En tout cas, la psychologie et la recherche vont dans mon sens. En 2019, le neuroscientifique et professeur de psychologie Peter Jones a déclaré qu’il n’y avait pas d’enfance puis d’âge adulte et que l’on ne devient pas adulte du jour au lendemain. Ce processus se fait petit à petit et s'achève souvent bien après le 18e anniversaire. Selon des études neurologiques, à 18 ans, notre cerveau est encore en plein processus de développement. Ce dernier s’achève au plus tôt vers 25 ans, et en moyenne vers l’âge de 30 ans.

L’homme et son enfant intérieur

Je pense que cela se rapproche de la vérité. Pour ma part, il m’a fallu attendre la trentaine pour me sentir adulte. Le chemin fut pavé d’embuches, de succès et d’échecs. Je suis tombé et je me suis relevé, encore et encore. Pour faire court, j’ai acquis de l’expérience et j’ai mûri. J’ai aussi renoué avec l’enfant qui était en moi et que je pensais devoir étouffer. En acceptant l’enfant intérieur, la condition d’adulte est bien plus facile à vivre. Ou comme le dit la très vieille et très sage tortue Nessaja dans Tabaluga, les aventures du gentil petit dragon vert : « Quelque part au fond de moi, je suis resté un enfant. Ce n’est que lorsque je ne sens plus mon enfant intérieur que je sais qu’il est trop tard. » Quelle sagesse !

Fifi et Fifi/Elsa en route pour le carnaval.
Fifi et Fifi/Elsa en route pour le carnaval.
Source : Sofia Vogt

Je vois aujourd’hui à quel point il est important de conserver son enfant intérieur. Je suis un père de famille qui a les deux pieds sur terre. Je fais des choses d’adulte, comme payer les factures ou sortir le sac poubelle à temps (le secret et de ne pas le faire ni trop tard ni trop tôt). J’agis de manière responsable pour ma famille, moi-même, mes proches et l’environnement. Et parfois, je me glisse dans un costume de lapin ou de citrouille. Je crée même un mélange entre les personnages de Fifi Brindacier et Elsa. Vous vous demandez pourquoi ? Parce que cela rend ma fille de cinq ans heureuse et qu’elle adore quand son papa fait des trucs rigolos. Du moins c’est ce que je pense.

Je le fais aussi pour moi, pour ne plus jamais perdre de vue l’enfant qui est en moi. La vie d’adulte est suffisamment difficile. Un peu de légèreté et d’insouciance enfantines me font le plus grand bien. Faire preuve de légèreté n’a aucune influence sur mon autorité. De plus, j’en suis arrivé à un point où je ne me soucie plus de ce que les autres pensent de moi. Mon bien-être et celui de mes proches comptent plus. Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, je dois enfiler mon costume de lapin.

Comment choyez-vous l’enfant qui est en vous ? Quel est votre déguisement préféré ? Dites-m’en plus dans les commentaires.

Photo d’en-tête : Sofia Vogt

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Je suis un papa et un mari pur-sang, un nerd et un éleveur de poulets à temps partiel, un dompteur de chats et un amoureux des animaux. J'aimerais tout savoir, mais je ne sais rien. Je sais encore moins de choses, mais j'en apprends tous les jours. Ce qui me plaît, c'est le maniement des mots, parlés et écrits. Et c'est ce que je peux démontrer ici. 


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