Le Steam Deck en test longue durée : le meilleur de la console et du PC
Test de produit

Le Steam Deck en test longue durée : le meilleur de la console et du PC

Le Steam Deck est une Nintendo Switch dopée. Même après six mois, cet appareil ne cesse de me passionner.

Valve est toujours bon pour ce qui est des surprises, qu’il s’agisse du lancement de l’inconventionnel Steam Controller, de ses propres lunettes de réalité virtuelle premium ou d’un PC hybride Steam Deck. Pour le momnent, ce dernier semble être le meilleur projet matériel de l’entreprise des États-Unis. Plus d’un million d’appareils ont été envoyés depuis février. Ce n’est de loin pas les cinq millions de Switches que Nintendo a écoulés durant les six premiers mois. Pour une première tentative, il s’agit néanmoins d’une énorme performance. Avec raison, comme je peux le confirmer après un essai de plusieurs mois.

La console portable avec le plus grand choix de jeux

Le Steam Deck est un mini PC portable. La Nintendo Switch est l’appareil qui lui ressemble le plus. Sur le Steam Deck, vous pouvez théoriquement installer n’importe quel jeu PC. Cet appareil fonctionne avec le système d’exploitation SteamOS sous Linux. Cela offre une interface utilisateur semblable aux consoles portables. Tout comme la Switch, je peux éteindre le Steam Deck en plein jeu et, plus tard, continuer à jouer au même endroit sans interruption.

Le Steam Deck est nettement plus grand qu’une Switch. Ainsi, il est plus ergonomique pour moi en tant qu’adulte. Les touches et les sticks analogiques sont parfaitement positionnés pour me permettre de jouer plusieurs heures sans avoir des crampes. Les 200 grammes en plus ne me dérangent pas le moins du monde.

Le Steam Deck est un gros morceau et pourtant plus ergonomique qu’une Switch ou que la vieille PS Vita.
Le Steam Deck est un gros morceau et pourtant plus ergonomique qu’une Switch ou que la vieille PS Vita.

Afin de maîtriser des jeux PC, le Steam Deck est pourvu d’un écran tactile, de deux pavés tactiles ainsi que de quatre touches supplémentaires à l’arrière en plus de la commande manette traditionnelle. Les touches peuvent être configurées librement. En outre, il existe pour presque tous les jeux de nombreuses configurations à télécharger. Ainsi, on peut sans problème jouer à des jeux de stratégie en temps réel, des FPS ou des jeux Jump’n Run.

SteamOS offre l’accès à tous les jeux disponibles sur la plateforme Steam. Je peux ainsi installer des centaines de jeux de ma bibliothèque Steam existante en un coup, sans devoir même en racheter un seul. Si j'arrive ensuite à les lancer est une autre histoire. Car tous les jeux ne sont pas compatibles avec le Steam Deck.

La plupart des dix mille jeux Steam sont faits pour Windows. Une fraction de ceux-ci sont en plus compatibles avec MacOS ou Linux. Afin que les jeux de Windows fonctionnent sur Steam OS, Valve a développé un logiciel qui s’appelle Proton. Cette « couche de compatibilité » fait en sorte que l’on puisse jouer à de nombreux jeux Steam – si ce n’est tous – directement sur le Steam Deck. Les développeurs et développeuses de jeux n’ont rien d’autre à faire. Désormais, plus de 5000 jeux portent la mention « vérifié Steam Deck ». S’ajoutent des milliers de jeux qui, malgré de petites restrictions, sont « compatibles ». Mon expérience démontre que la plupart des jeux fonctionnent, même s’ils n’ont pas encore été vérifiés. Les jeux présentant le plus souvent des difficultés sont les jeux en ligne avec des logiciels antitriche tels que Destiny 2, Lost Ark ou FIFA 23.

Avec le Steam Deck, j’ai toujours accès à tous mes jeux PC.
Avec le Steam Deck, j’ai toujours accès à tous mes jeux PC.

Le plus grand des choix de jeux d’une console ne constitue cependant pas le point fort du Steam Deck. Même s’il ressemble et se ressent comme une console portable, le noyau reste celui d’un PC. Cela signifie que je peux faire beaucoup plus qu’installer des jeux Steam.

Un PC dans son cœur

Je peux utiliser le Steam Deck comme une console normale, c’est-à-dire, allumer, choisir le jeu, appuyer sur start et voilà. Si je reçois encore prochainement la station d’accueil en option, je pourrai jouer tout comme avec la Switch sur le téléviseur. Mais ce n’est de loin pas tout.

Si j’appuie longtemps sur la touche marche/arrêt, le Steam Deck passe en mode bureau et j’ai accès à un Linux complet. Je peux installer des programmes depuis « Discover », l’App Store intégré. Il existe une catégorie rien que pour les émulateurs et ça suffit à justifier l’achat du Steam Deck. Je peux facilement jouer à des jeux de Super Nintendo, Switch, Playstation 1 ou Game Boy Advance. Désormais, le logiciel Emudeck réunit même les émulateurs courants. Ainsi, il ne me reste plus qu’à installer un seul programme. Afin de ne pas devoir toujours passer en mode bureau quand j’ai envie de jouer à Goldeneye 64, je peux créer des raccourcis qui apparaissent ensuite dans ma bibliothèque Steam. C’est absolument génial. Les jeux rétro, qui ont de toute façon une mauvaise résolution, sont tout à fait jouables sur le Steam Deck.

En mode bureau, le cœur de PC apparaît.
En mode bureau, le cœur de PC apparaît.

Si j’ai envie de jouer à des jeux modernes et que le choix Steam n’est pas assez vaste à mon goût, je peux installer d’autres lanceurs. Selon le lanceur, il y a un choix plus ou moins grand, mais jusqu’à maintenant j’ai installé Epic, Ubisoft Connect, Battle.net et GOG. Je peux lancer les jeux via SteamOS. C’est différent avec les jeux du Game Pass. Microsoft utilise la plateforme d’application universelle Windows (UWP). Celle-ci fonctionne uniquement sous Windows. Vu que Microsoft propose non seulement les jeux Game Pass mais aussi sur le cloud, je peux y accéder avec le navigateur. Cela aussi peut se configurer comme appli qui peut être lancée directement depuis la bibliothèque Steam. Cela fonctionne étonnamment bien, même si l’installation locale était mieux. J’ai suffisamment de place pour cela. Sur mon modèle de 512 Go j’ai encore 150 Go de libres malgré mes plus de 30 jeux installés et les innombrables ROM pour les émulateurs. Si ça ne devait plus suffire, je peux toujours augmenter ma capacité de stockage avec une carte microSD.

Tous les jeux compatibles sont jouables sans manipulations supplémentaires. Si je le souhaite, je peux faire de nombreuses adaptations. Avec la touche pointillée en dessous du pavé tactile de droite, j’ouvre le menu notifications, chat, paramètres rapides et performance. Ce dernier permet d’activer une surcouche qui affiche toutes les données de performance les plus importantes, des informations simples comme les FPS à la vitesse du ventilateur et aux températures. Cela est utile si je veux ajuster des jeux. En effet, sur le Steam Deck, ce ne sont pas des portages de console qui fonctionnent, mais des jeux à part entière – y compris toutes les possibilités de réglage graphique. Grâce au menu performance, je peux limiter le taux de rafraîchissement de 60 à 30, si je veux un jeu plus fluide au frais de moins d’images par seconde. Ou alors je règle à 15 pour économiser la batterie.

Les menus performance s’affichent très facilement.
Les menus performance s’affichent très facilement.

D’ailleurs, en parlant de performance, le Steam Deck en a sous le capot, mais il n’arrive pas à la cheville d’un PC ou d’une console moderne. Pour contrer cela, il y a la fonction FSR. FidelityFX Super Résolution est l’alternative AMD à DLSS de NVIDIA. Une technologie d’upscaling avec laquelle la résolution d’un jeu est calculée à la hausse. Cette option existe dans plusieurs dégradés dans le menu rapide. Afin que le FSR fonctionne, il faut que la résolution soit manuellement réduite dans le jeu. Grâce à cette technologie, on ne constate presque aucune différence de qualité et j’obtiens par exemple dans Teardown 20 % d’images par seconde en plus.

Si cela ne suffit toujours pas, il est possible d’influencer soi-même la puissance du processeur en modifiant la valeur Thermal-Design-Power (TDP) ou de déterminer la fréquence de la carte graphique. C’est ici qu’on perçoit le plus clairement le cœur de PC.

Je peux lire chacun des jeux depuis mon PC sur le Steam Deck. Avec mon réseau domestique, cela fonctionne merveilleusement bien avec quasiment aucune latence en entrée. Il existe même une appli avec laquelle je peux lire les jeux depuis ma PS5. Je me réjouis déjà d’essayer God of War Ragnarök.

Idéal pour les voyages, les trajets quotidiens ou les jeunes parents

Le Steam Deck a de nouveau réveillé mon amour pour les consoles. Une chose que la Switch n’est jamais parvenue à faire. Cela est notamment dû au fait qu’elle n’est pas particulièrement ergonomique. En revanche, chaque fois que je prends le Steam Deck en main, des hormones du bonheur sont libérées. La sensation est parfaite. En particulier parce qu’il m’offre des possibilités de jeu presque sans limite et que j’ai toujours accès à pratiquement toute ma collection de jeux.

« Goldenexe 64 » se joue merveilleusement bien sur le Steam Deck.
« Goldenexe 64 » se joue merveilleusement bien sur le Steam Deck.

Durant les dernières vacances d’été, j’ai beaucoup apprécié de pouvoir me poser confortablement dans la véranda de l’appartement de vacances avec une petite bière tout en frappant les fantassins dans Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s Revenge. Je n’ai pas à me contenter des jeux sur téléphone, mais je peux apprécier d’innombrables aventures de jeu grandes ou petites grâce au Steam Deck.

C’est la même chose pour les trajets quotidiens. Le soir, je libère sur le PC de nouveaux candidats à la secte dans Cult of the Lamb et le matin dans le train ils sont endoctrinés sur le Steam Deck grâce à Cloud Save. De plus, je peux écouter des podcasts ou de la musique, car le Steam Deck il a une fonctione multitâche. Ce qui me manquait cruellement à la Switch.

Steam Deck est aussi le parfait compagnon si vous avez des enfants. Jusqu’à l’âge de 2 ans, mon fils avait régulièrement besoin d’une présence dans sa chambre pour s’endormir ou au milieu de la nuit. Cela pouvait durer trente minutes, une heure, voire plus. Le Steam Deck était l’outil idéal pour passer le temps.

Pour des sessions de jeu courtes, le Steam Deck est parfait. Un quart d’heure ici, une demi-heure là. Cela ne fonctionne pas pour chaque jeu, mais il existe suffisamment de jeux qui peuvent être consommés en intervalles courts.

Le Steam Deck est idéal pour les sessions de jeux courtes de temps en temps.
Le Steam Deck est idéal pour les sessions de jeux courtes de temps en temps.

Bilan : un multitalent, et pas seulement pour les joueurs PC

Le Steam Deck réunit la flexibilité du PC avec le confort d’une console. Je peux allumer l’appareil et tout de suite commencer à jouer. Il n’existe aucun processus de configuration compliqué ou de mises à jour des pilotes. L’interface est intuitive et relativement claire. Et pourtant je n’ai pas à renoncer à la polyvalence d’un PC. Tous mes jeux Steam, et avec un petit effort aussi ceux d’autres plateformes, sont à ma disposition. Et dans la plupart des cas sans compromis. Si un jeu n’est pas aussi fluide que sur mon PC, je me console en me disant que sur la Switch ce serait encore pire – si le jeu était disponible sur celle-ci. En effet, aucune console n’a, même de loin, le choix de jeux du Steam Deck.

Ce qui rend le Steam Deck si spécial à mes yeux, c’est que c’est aussi un PC. Si je le souhaite, je peux faire des adaptations complexes dans les réglages ou me défouler en mode bureau Linux. Celui-ci est aussi l’accès à un immense monde d’émulateurs qui rendent le Steam Deck encore plus diversifié qu’il ne l’est déjà.

La seule chose que je souhaite est que les jeux d’autres lanceurs soient plus faciles à implémenter. Actuellement, il y a trop d’obstacles et de problèmes. La même chose vaut pour le Game Pass. Je n’aime pas devoir passer au cloud gaming, quand je possède la performance matérielle nécessaire pour cela. Lorsque le reste des problèmes de compatibilité avec les logiciels antitriche seront résolus, ce sera difficile de faire mieux que le Steam Deck.

Malheureusement, depuis le lancement rien n’a changé en ce qui concerne la disponibilité en Suisse. Jusqu’à nouvel ordre, l’appareil doit être importé par exemple depuis l’Allemagne. Mon mode d’emploi à ce sujet devrait encore fonctionner.

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En tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour. 


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