LG OLED A1 à l’essai : un téléviseur au top et bon marché
Les téléviseurs OLED ont beau être les meilleurs sur le marché, ils ne sont pas pour tous les porte-monnaie. Avec le téléviseur OLED A1, LG veut combattre cette tendance. Ce test va vous montrer comment s’en sort cette utopie du rapport qualité-prix.
Toutes les bonnes choses ont un prix. J’ai un peu adapté le fameux dicton, mais il s’applique à la plupart des TV OLED, par exemple, au G1 de LG avec sa dalle OLED-Evo. Je viens de le tester et je ne peux cesser de chanter ses louanges. Cela dit, le G1 n’est pas donné.
Aujourd’hui, 20 juillet 2021, le modèle de 65 pouces coûte tout juste 3000 francs. Tout le monde ne mettrait pas autant d’argent pour un bon ou même un très bon téléviseur. Loin de là.
C’est pourquoi LG a toujours un modèle en réserve avec un matériel un peu moins bon, mais qui est nettement moins cher. Jusqu’à il y a quelques années, il s’agissait de la série B. Cette année, LG lance une nouvelle série : la série A. Aujourd’hui, le modèle de 65 pouces de la série A coûte environ la moitié du prix du modèle phare, le G1. C’est une assez bonne affaire... En théorie.
Si l’on réfléchit, 1500 francs pour un téléviseur qui économise tellement sur le matériel que l’image est à peine regardable, c’est vraiment trop cher. Je vais tester aujourd’hui si le A1 fait partie ou non de cette catégorie.
Modèle A1 : où a-t-on économisé ?
Inutile de tourner autour du pot : on a dû faire des concessions au niveau du matériel. En effet, sinon le téléviseur ne serait pas aussi « bon marché ». C’est par là que nous allons commencer : quels éléments ont été victimes des économies ?
Tout d’abord, la dalle. En effet, il ne s’agit pas de la dalle 120 Hz habituelle des téléviseurs chers, mais seulement d’une dalle 60 Hz. Autrement dit, l’image se rafraîchit au maximum 60 fois par seconde (60 fps). Les gamers n’entreraient ici même pas en discussion. Les consoles et les cartes graphiques de nouvelle génération se vantent de pouvoir reproduire des contenus UHD en 120 fps si le jeu est programmé ainsi.
Avec le A1, vous pouvez tout de suite oublier.
Cela dit, les jeux avec une fréquence d’images de 120 Hz sont aujourd’hui assez rares. Même le premier vrai jeu de Playstation 5 appelé Ratchet and Clank : Rift Apart se joue à 60 images par seconde maximum.
Ceux pour qui un téléviseur se résume à regarder des films ou des séries, 60 Hz sont bien assez, car la plupart des contenus sont filmés à une vitesse cinématique de 24 images par seconde. À partir de là, des algorithmes et des processus entrent en jeu pour calculer l’image de manière encore plus fluide, si vous le souhaitez. Toutefois, une image trop fluide ressemble vite à un feuilleton M6 bon marché. C’est pourquoi la dalle 60 Hz est bien suffisante.
Ensuite, le téléviseur n’a pas d'HDMI 2.1. Cela va de pair avec une dalle faible. Actuellement, l’interface HDMI 2.1 sert surtout pour que les gamers aient suffisamment de bande passante pour le traitement de signaux vidéo. Notamment pour les jeux en UHD, HDR et 120 fps, y compris VRR et ALLM. Si tout cela vous paraît très énigmatique, c’est probablement parce que vous n’en avez pas besoin. Si ça se trouve, vous êtes même heureux de ne pas avoir d’HDMI 2.1, car, au début, il posait toujours problème.
Enfin, parlons du processeur, c’est-à-dire le cerveau de la télévision. Son rôle principal consiste à recevoir des signaux d’image, à les traiter et à les afficher. Traiter signifie en fait qu’il reconnaît une qualité d’image médiocre et l’améliore. Le G1 contient le processeur Alpha 9 de quatrième génération. Le A1, quant à lui, possède un processeur Alpha 7 de quatrième génération. Selon les informations de LG, ce dernier est à peu près au même niveau de performance que le processeur Alpha 9 de troisième génération de l’année dernière.
Nous avons donc un processeur moins bien qui, du moins en théorie, pourrait être toléré. Voyons voir ce que ça donne en pratique.
Un joli HDR avec quelques petits inconvénients
Au début de l’article, j’ai mentionné la nouvelle technologie « Evo » que LG a incluse dans sa série G de 2021. « Evo » comme évolutif, car LG veut principalement travailler sur la luminosité maximale. Le youtubeur et testeur de télé Vincent Teoh mesure par exemple 788 Nits pour le G1, une amélioration de 30 % par rapport à l’année précédente.
Le A1 ne lui arrive pas à la cheville. En effet, Rtings.com relève environ 425 Nits pour les contenus HDR. Même pour un téléviseur OLED, ces valeurs sont assez basses. À partir de 500 Nits, les valeurs sont bonnes et, dépassant 600 Nits, elles sont très bonnes. Cela signifie-t-il qu’on ne peut pas regarder la télé pendant la journée sur un A1 ? Pas du tout. Enfin, pas vraiment. La luminosité maximale ne fonctionne pas ainsi. Laissez-moi vous expliquer.
Comparons tout d’abord une scène plutôt sombre de Jurassic World 2. Commençons par le A1 de LG :
Et maintenant le G1 de LG :
En comparaison directe, on remarque que l’image du G1 est clairement plus chaude, paraît plus naturelle du moins pour moi, et ressemble plus à ce qu’ils ont mélangé sur leurs écrans calibrés à Hollywood. Plus de luminosité maximale signifie en fait que la différence maximale entre le point le plus clair et le point le plus sombre de l’image s’agrandit. Ainsi, les contrastes s’améliorent, ce qui rend les couleurs plus naturelles et plus nettes.
Pour faire simple, la luminosité maximale augmentée touche surtout aux zones extrêmement lumineuses de l’image, telles que le soleil, des lanternes ou encore des surfaces blanches. Il s’agit donc la plupart du temps de petites zones d’image et non pas de l’image dans son ensemble.
Je vais vous donner un autre exemple : cette fois-ci, il s’agit d’une scène plutôt claire de Jurassic World 2. Tout d’abord, le A1 de LG :
Et maintenant le G1 de LG :
Ici aussi, on peut dire que si tous les pixels brillaient plus fort, les couleurs apparaîtraient plus pâles, comme si on allumait la lumière dans la salle de cinéma. Dans cet exemple, la luminosité maximale augmentée se trouve surtout dans le soleil, donc une zone très petite de l’image. Ainsi, on n’éprouve pas le sentiment que le G1 est tellement plus clair. En raison du contraste élevé, ça donne l’impression que l’image est même plus sombre, mais nette.
Cela dit, ne prenez pas les images de comparaison trop au pied de la lettre. Plusieurs mois se sont écoulés entre les clichés et la lumière ambiante n’est pas la même. Cela peut avoir une influence sur le résultat de l’appareil photo. J’ai essayé au moins de recréer des conditions d’éclairage similaires, mais ça n’a rien de comparable à un test en conditions de laboratoire.
Cela vaut également pour le reste du test.
À quel point le processeur le plus faible est-il vraiment plus faible ?
Prochaine étape : comment le processeur Alpha 7 traite-t-il les signaux vidéo en comparaison avec le G1 ? Pour faire court, il le fait assez bien.
Je vous donne un exemple avec 1917 du réalisateur Sam Mendes qui donne des sueurs froides à de nombreux processeurs TV. Cela est dû à son travail de caméra dans le film : lent, mais toujours fluide. Surtout aux endroits où les bords sont durs sur un fond flou, le processeur et les pixels doivent réagir incroyablement vite pour éviter le phénomène de ghosting, c’est-à-dire des images fantômes qui restent affichées alors qu’elles devraient déjà avoir disparu.
Dans la scène ci-dessous, regardez bien les poutres en bois de la grange délabrée.
C’est comme si l’image pulsait. Ce n’est pas vraiment agréable pour les yeux. Vous pouvez voir les images fantômes dont je vous parlais sur l’image ci-dessous.
Le processeur Alpha 9 du G1 le fait nettement mieux :
L’image pulse ici aussi, mais beaucoup moins que dans le cas du A1. Si je fais arrêt sur image, on comprend tout de suite pourquoi : les images fantômes sont bien plus fines.
De plus, j’ai beaucoup plus d’images avec des bords nets sur le G1. Sur le A1, en revanche, presque toutes les images laissent apparaître du ghosting. C’est la raison pour laquelle la vidéo pulse beaucoup moins sur le G1.
Malgré tout, je ne dirais pas que le processeur du A1 est mauvais. Ce que vous avez vu plus haut est un exemple extrême. En effet, 99 % de ce que vous regardez normalement à télé ne vous fera pas mal aux yeux. À l’heure actuelle, presque tous les processeurs TV sont devenus si performants qu’on remarque une différence uniquement dans des cas extrêmes.
Si je compare le A1 avec le modèle phare de Samsung, à savoir le QN95A et son processeur Neo Quantum 4K, le traitement d’image n’est pas vraiment plus mauvais.
Dans d’autres scènes, tout aussi difficiles à rendre, le A1 de LG s’en sort plutôt bien : de jolies couleurs naturelles avec un certain punch, des valeurs de noir riches typiques de l’OLED et une bonne gestion des mouvements rapides. Sans une comparaison directe, il est très difficile de différencier le A1 d’un modèle phare OLED.
Regardez bien.
Oui, j’aime beaucoup ce que produit le A1 ici ; c’est nettement mieux que ce que j’ai déjà vu sur des télés LCD beaucoup plus chères.
Et pas si mal pour les jeux
Pour finir, laissez-moi vous dire quelques mots sur le gaming. Comme je disais, le A1 ne prend pas en charge les contenus UHD avec 120 images par seconde, et ce non seulement parce qu’il n’a pas de HDMI 2.1, mais aussi parce que sa dalle produit un maximum de 60 images par seconde.
Cela empêche-t-il de jouer aux jeux vidéo ?
En aucun cas. Tout d’abord, parce que LG a intégré le nouveau sous-menu Game Optimizer dans son A1. On y accède en appuyant sur la petite roue dentée sur la télécommande. Vous pourrez facilement et rapidement effectuer des réglages de jeu. Ainsi, vous pouvez activer par exemple le taux de rafraîchissement variable (VRR), améliorer l’effet HDR ou même changer le genre de jeu, c’est-à-dire passer à des jeux de sport, de course ou encore FPS. Vous n’avez donc rien à faire pour obtenir des paramètres parfaitement réglés.
L’ensemble donne vraiment bien. Avec le testeur d’input lag de Leo Bodnar, je mesure un excellent input lag moyen de 10,86 millisecondes en mode gaming ; moins que les 12,36 millisecondes que j’avais mesurées pour le G1.
De plus, je ne vois pas de pertes majeures en matière de qualité d’image. Plutôt pas mal !
Il ne s’agit pas d’attirer les joueurs purs et durs hors du droit chemin. D’ailleurs, pour ces derniers, le A1 a déjà failli à cause de son taux de rafraîchissement trop faible. Cela ne veut pas dire que les jeux ne donnent pas bien sur le A1. Pour un joueur occasionnel en tout cas, ce téléviseur est une bonne option.
À titre comparatif, pour le même jeu, le QN95A de Samsung rend les zones claires de l’image beaucoup trop claires et les zones sombres beaucoup trop sombres. En mode jeu, le processeur ne maintient pas bien l’équilibre.
Je suis un joueur de console depuis toujours et, sérieusement, je préfère renoncer à 120 fps et avoir une plus belle image. Les autres joueurs n’apprécieront probablement pas mon commentaire.
Bilan : une bonne TV pas trop chère
Pour faire bref, ce n’est pas une surprise que le A1 de LG n’arrive pas au niveau du modèle phare G1. D’ailleurs, cela n’a jamais été le but de LG. Pour le A1, les Sud-Coréens ont économisé, négocié et accepté. Le résultat est un téléviseur particulièrement bon marché dont l’image est très satisfaisante.
Autrement dit, LG lance un téléviseur avec une stratégie de prix que les autres modèles n’atteignent que vers la fin de leur cycle de vie et le fait sans que le monde OLED soit bafoué par une qualité médiocre.
Chapeau !
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»