Pets, sang et serviettes hygiéniques de maternité : ces choses que personne ne m'avait dites avant l’accouchement
Saviez-vous qu’une séance d'allaitement dure environ trois quarts d’heure ? Qu'une femme perd jusqu'à 30 % de ses cheveux après l’accouchement ? Et qu'elle porte d'abord des serviettes hygiéniques de maternité ? Moi non plus. Mais j’aurais bien aimé le savoir.
Profitez du temps qui vous reste. Assurez-vous de dormir suffisamment. Buvez une tisane de feuilles de framboisier pour aider à déclencher l'accouchement. N’oubliez pas d'emporter de la musique dans la salle d'accouchement. La liste des conseils que j'ai reçus juste avant la naissance de mon premier enfant était longue.
Mais pourquoi personne ne m'a parlé de ce qui se passe juste après ?
Les choses moins romantiques, parfois douloureuses ou dégoûtantes, personne n'osait les aborder, et même les médias sociaux n’en parlaient pas : on exploite la grossesse sous toutes ses facettes, les mises à jour hebdomadaires concernant l’évolution du ventre, les images d'échographie et les chambres de bébé parfaitement aménagées sont partagées avec entrain. Peu de temps après l'accouchement, la plupart des comptes des mamans sur Instagram, d'habitude si promptes à se montrer, se font temporairement plus discrets.
Sujets tabous ou pas, j'aurais voulu tout savoir et tout voir.
Pour que personne ne puisse me reprocher de m’être tue, voici dix choses que je retiens de mon expérience. Comme toujours, tout est subjectif. Mon opinion n'a pas à être la vôtre.
1. Ô douleurs
Les douleurs de l'accouchement font un mal de chien. Vous vous y attendez et vous y pensez généralement nuit et jour avant le jour J. Vous vous exercez aux techniques de respiration, vous faites des exercices d’hypno-accouchement et vous mémorisez des positions d'accouchement. Vous savez peut-être aussi qu'après l'accouchement, les douleurs sont loin d'être terminées.
Je n'avais cependant pas conscience de l’intensité réelle des séquelles laissées par l’accouchement. Les crampes intermittentes, qui s'accentuent encore pendant l'allaitement, sont un véritable enfer. Pour le deuxième enfant encore plus que pour le premier. Une petite lueur d'espoir : heureusement, tout se calme au bout de quelques jours.
2. L'allaitement n'est pas un jeu d'enfant
Le bébé est là, vous le placez sur votre poitrine et vous profitez de ce miracle de la nature. C'est ce que vous imaginez. Mais ce ne sera probablement pas le cas, malheureusement. Du moins, pas dès le début.
La montée de lait ne survient qu'au bout de quelques jours, un joli doublé avec le baby-blues. Vos seins sont gonflés, douloureux et vous avez peut-être de la fièvre. Et une fois que le lait coule bien, l’allaitement est loin d'être terminé. En effet, l'enfant et la mère doivent encore apprendre l’un de l’autre. Les mamelons douloureux, irrités font partie de l’entraînement. Ils sont peut-être même combinés à un engorgement ou à des mastites.
Les cataplasmes à base de fromage blanc, les pommades et les compresses jetables vous permettront de dépasser les premières séances d’entraînement. Et à un moment donné, l'allaitement se fait (littéralement) en dormant. Et si ce n'est pas le cas : pas de problème. La pression sur les femmes qui n'allaitent pas devrait cesser. Parfois, ça ne marche pas. Ou la femme ne veut tout simplement pas.
3. L'allaitement dure une éternité
Si l'allaitement fonctionne, vous le ferez désormais toutes les deux ou trois heures environ. Pendant 30 à 45 minutes. Par séance. Cela fait donc environ six heures par jour. En d'autres termes : une séance d’allaitement est à peine terminée qu'une autre démarre déjà.
Entre-temps, vous devrez accueillir des visiteurs à l'hôpital, effectuer des examens de contrôle et participer à des séances d'information. Manger et prendre une douche à un moment ou à un autre. De retour à la maison, vous organiserez tout votre emploi temps en fonction du rythme de l'allaitement et vous vous en rendrez vite compte : entre deux séances, il ne reste plus beaucoup de temps.
Pour mon deuxième enfant, j’ai donc refusé toutes les visites après l’accouchement à l'hôpital. Plus tard, j'ai aussi commencé à profiter activement du temps passé à allaiter. Je lisais des messages, j'écoutais des podcasts et j'ai même réussi à lire un livre. Un conseil : procurez-vous une liseuse électronique, car feuilleter un livre d'une seule main est extrêmement pénible.
4. La démence de l'allaitement existe vraiment
Vous vous surprenez à chercher vos chaussures pendant de longues minutes, alors qu'elles sont là où elles ont toujours été. Ou bien vous mettez inconsciemment la clé de votre maison dans le réfrigérateur. Soudainement, vous avez oublié le nom de la voisine ; ce phénomène s'appelle la « démence de l'allaitement » ou « Mom Brain ». Ce n’est pas une chimère.
C’est la faute aux hormones qui favorisent la production de lait et le lien entre la mère et l'enfant. Les scientifiques supposent qu'après l’accouchement, l'attention est tellement concentrée sur le bébé que les autres processus quotidiens sont oubliés. À cela s'ajoutent un niveau de stress plus élevé et un manque de sommeil, ce qui fait encore baisser la capacité de concentration.
En conséquence, les femmes enceintes ou les nouvelles mamans oublient ou négligent les choses les plus simples. Le porte-monnaie, les clés, les mots. Ou même l'anniversaire de leur enfant : récemment, la vidéo d'une blogueuse américaine qui a fêté l'anniversaire de son fils le mauvais jour est devenue virale. De nombreuses autres mères ont répondu en racontant des histoires de démence de l'allaitement. Vous pouvez lire leurs expériences amusantes et bizarres dans l'article ci-dessous.
5. Pets embarrassants
Un bébé laisse des traces, petites et grandes, sur son chemin vers l'extérieur. Les petits et gros besoins vont donc causer des irritations et faire mal. En outre, il est possible qu'au début, les flatulences soient libérées de manière incontrôlée. En d'autres termes, vous ne maîtrisez pas vos pets. Dans une chambre de division générale à l'hôpital, cela peut être terriblement gênant. Heureusement, le problème disparaît aussi vite que les pets s'éloignent de vous. En règle générale, en l'espace de quelques jours.
6. Beaucoup de sang et de couches
Même après l’accouchement, les saignements continueront pendant des semaines. Leur couleur, leur consistance et leur odeur varient également. La serviette post accouchement devient donc votre plus fidèle compagnon pendant les premiers temps. Votre nouvelle amie est aussi affectueusement appelée « planche de surf » en allemand. Et pour cause, elle fait à peu près la taille d'un avant-bras et n'a que peu ou pas de rapport avec une serviette périodique fine et adaptable. Les premiers jours suivant l'accouchement, vous aurez peut-être même besoin de superposer deux de ces serviettes. Sans oublier la culotte en filet pour qu’elles ne bougent pas.
Au toucher, c'est comme une couche. Du moins, c'est ainsi que je m'imagine la marche avec une couche : inconfortable, compliquée et peu hygiénique. J'ai rapidement ajouté à ma garde-robe quelques hauts amples et longs qui descendent sous les fesses. Et par précaution, je ne portais que des pantalons foncés. La cicatrisation de la plaie entraînant des lochies (écoulements utérins), survient d'ailleurs aussi après une césarienne. La plupart du temps, les saignements sont cependant moins abondants et de plus courte durée.
7. Vous n’échapperez pas à la récupération postnatale
En parlant de fluides corporels. En éternuant, en toussant ou en riant, il se peut que quelques gouttes d'urine atterrissent dans votre slip. C'est irritant, mais normal. Une femme sur trois souffrirait, au moins temporairement, d'incontinence après l'accouchement. Surtout si elle allaite, car les hormones de l’allaitement assouplissent encore plus le plancher pelvien. Chez certaines personnes, les fuites urinaires incontrôlées persistent même plus tard.
Les exercices de renforcement du plancher pelvien aident, même si je ne voulais pas y croire au début et que j'avais hâte de retourner au « vrai sport ». Ces mouvements minuscules me semblaient incompréhensibles et inutiles. Quand j'entends aujourd'hui des femmes se plaindre de fuites urinaires incontrôlables, je suis heureuse d'être allée jusqu'au bout à l'époque.
La bonne nouvelle : il n'est jamais trop tard pour cela. Si vous n’avez pas suivi de cours de récupération postnatale pendant les premiers mois après l'accouchement, vous pourrez toujours le faire plus tard.
8. L'enfant arrive, la libido s'en va
Au cours des premières semaines, les blessures de l'accouchement empêchent les rapports sexuels. Mais même bien plus tard, la plupart des couples placent le sexe tout en bas de leur liste de priorités. Vous n’avez pas le temps et encore moins l'envie de le faire.
Soyons réalistes : vous n’aurez désormais de toute façon plus jamais le temps de le faire. Il vous faudra prendre le temps. C'est ce que m'a dit récemment la sexologue et psychologue Dania Schiftan lors d'un entretien. Elle recommande des rendez-vous sexuels avec le ou la partenaire, même si cela semble peu plaisant. Pourquoi exactement et comment cela doit fonctionner, vous l’apprendrez dans l'interview suivante.
9. Vous perdez beaucoup de cheveux
Dans les semaines qui suivent l'accouchement, le taux d’œstrogène retrouve son niveau « normal ». Je savais que j’allais perdre mes cheveux. Mais comme j'ai la chance d'avoir une chevelure plus fournie que la moyenne, je ne m'inquiétais pas trop. Et je me suis dit, de manière triomphante : « ha ! Les pertes de cheveux étaient minimes.
Le retour de karma n’a pas tardé à se manifester. En effet, trois mois après l’accouchement, les choses ont vraiment commencé à se gâter : des touffes entières sont tombées. J'ai lu qu’on pouvait perdre jusqu'à 30 % de ses cheveux et je me suis consolée en pensant qu'heureusement, j’en avais assez.
Ce qui a suivi était bien pire : la longue repousse. Ou plutôt les bébés cheveux à l’implantation des cheveux, qui partaient dans tous les sens et formaient bientôt ce qu'on appelle la « frange de l’allaitement » en allemand. En d'autres termes, vous avez l'air de ne pas être coiffée pendant environ un an.
10. Le ventre et les pieds grandissent ensemble
On dit que les pieds grandissent en cas de grossesse. Et ce, à raison d'une pointure par enfant. Vous pensiez comme moi que c'était une histoire à dormir debout ? Oui et non. En raison de la rétention d'eau, de nombreuses femmes ont les pieds enflés, mais ceux-ci rétrécissent après l'accouchement.
Toutefois, chez certaines femmes, les pieds plus grands persistent effectivement des mois plus tard, comme l'ont découvert des chercheurs de l'université américaine de l'Iowa. Ils attribuent cette modification à la forte sollicitation des os et des ligaments pendant la grossesse. Les kilos supplémentaires exercent une pression sur les parties inférieures du corps, provoquant ainsi un pied étalé, un élargissement de l’avant-pied. Mais, cela ne concerne que le premier enfant.
Grands pieds, longues séances d'allaitement, serviettes hygiéniques géantes : j'aurais aimé savoir ces dix choses avant mon premier accouchement. Non pas que cela aurait influé sur mon désir d'enfant, mais cela m'aurait au moins permis de m'y préparer mentalement. Car parfois, « Sharing is Caring » est une méthode plus agréable que « Learning by Doing ».
Vos expériences sont également importantes : de quoi n’aviez-vous aucune idée ? Qu’auriez-vous aimé savoir avant l’accouchement ? Dites-le-nous dans la partie commentaires en bas.
Maman d'Anna et d'Elsa, experte en apéritifs, passionnée de fitness en groupe, aspirante ballerine et amatrice de potins. Souvent multitâche de haut niveau et désireuse de tout avoir, parfois chef en chocolat et héroïne de canapé.