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Pourquoi je joue à Kahuna alors que je perds presque toujours

Il y a quelques semaines, j'ai acheté le super jeu de stratégie Kahuna. Cela m'a appris non seulement qu'une bonne tactique est décisive, mais aussi que je suis une mauvaise perdante.

Mes pieds sont enfoncés dans le sable. De légères vagues donnent un peu d'élan à une mer plutôt calme. Juste derrière moi commence une jungle dense. Le soleil brille avec force, rarement voilé par un cumulus. Un pont blanc relie mon île Coco à sa voisine Gola, encore inhabitée. Je ne suis pas la seule à vouloir la posséder, mon ennemi juré a déjà construit un pont sur l'autre rive. Bientôt, on saura qui a la meilleure stratégie de conquête.

Les règles sont simples

C'est dans ce monde intact, traversé par un désir de vengeance, que m'entraîne Kahuna, un jeu de société pour deux. À l'aide de cartes Île, un maximum de cinq en main, vous construisez des ponts, ou détruisez ceux de votre adversaire. Une partie des cartes est alors posée face visible, l'autre partie est couverte dans la pile. Vous décidez de l'endroit d'où vous prenez votre carte et par conséquent, si votre adversaire voit la carte ou non. Vous devez piocher et ne pouvez prendre qu'une seule carte à la fois. Si vous avez déjà cinq cartes en main, vous devez soit en jouer une ou plusieurs, soit en placer une face cachée sous la pioche.

Si vous jouez les deux cartes de chaque île connectée, le pont existant sera détruit.
Si vous jouez les deux cartes de chaque île connectée, le pont existant sera détruit.

L'objectif est simple : prenez possession de plus d'îles que votre adversaire. Vous possédez une île dès que vous avez occupé plus de la moitié des liaisons avec vos ponts. Chaque fois qu'il n'y a plus de cartes, les possessions sont comptées. Au premier score intermédiaire, vous pouvez marquer un point, au deuxième deux et au troisième autant de points que vous possédez d'îles. Il faut de la chance pour que les cartes qui vous conviennent soient posées, le reste n'est que tactique.

La tactique pose problème

Et c'est précisément pour cette raison que je perds relativement souvent. Même dans mon monde idéal, une douce soirée de printemps, un tête-à-tête, le besoin de vengeance s'invite rapidement. Kahuna ne me montre pas seulement que je devrais faire un peu d'entraînement cérébral stratégique. Le jeu me montre aussi que je suis une très mauvaise perdante. Du moins contre mon copain.

Celui-ci joue relativement bien aux échecs et possède une dizaine de livres du grand maître Garri Kasparov. Il peut facilement penser quelques pas en avant, alors que moi, je suis plus souvent submergé par mes impulsions. Comme à l'école, cela entraîne des fautes d'inattention. En cours de maths, il m'arrivait d'oublier un signe, à Kahuna, j'oublie un pont ou la carte que mon adversaire a prise. Ce dernier point serait décisif pour anticiper la tactique de l'adversaire.

Ne soyez pas comme moi. Faites attention aux cartes que votre adversaire prend.
Ne soyez pas comme moi. Faites attention aux cartes que votre adversaire prend.

À cette divergence dans nos actions, qui me déstabilise déjà en soi, s'ajoutent des propos inutiles comme : « Caro, je n'ai pas eu une bonne journée aujourd'hui. On peut jouer à Kahuna pour que j'aie quand même un peu de réussite ? »

L'enfant est en colère

J'aimerais pouvoir dire que je suis indifférent à ce genre de provocations. Mais non, elles font exactement ce qu'elles sont censées faire. Elles alimentent mon complexe d'infériorité, je passe alors en mode : « Ta journée sera d'autant plus gâchée si je gagne toutes tes îles ! » Il va sans dire qu'avec cette façon de penser, je perds d'autant plus. Et je tombe alors dans une immense colère enfantine, qui me fait très honte après coup. Mais pour l'instant, je suis trop occupé à balayer les ponts et les pions d'un revers de main et à insulter le gagnant.

Le jeu est super

Au moins, je me suis déjà amélioré au point que mes actions de mauvaise perdante sont de plus en plus courtes et que je peux m'excuser assez rapidement pour mon comportement enfantin. Premièrement, parce que j'ai 30 ans. Deuxièmement, parce que je veux que Kahuna continue à être amusant et que nous aimons le sortir le soir. Le jeu est rapidement mis en place, rapidement compris et pourtant très varié. Et surtout, une partie dure au maximum 30 minutes. Parfait pour quelqu'un comme moi qui, à un moment ou à un autre, perds son attention.

Sans oublier l'ambiance des mers du Sud. Elle constitue le contrepoint de tous mes sentiments négatifs. Avec tout le stress qui monte en moi lorsque mes connexions insulaires durement construites sont à nouveau détruites. Je n'ose même pas imaginer à quel point mon humeur serait mauvaise si mon personnage n'avait pas les pieds dans le sable chaud, mais dans la boue des champs de bataille brutaux.

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