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Sonos Arc Ultra et Sub 4 : De nouveaux standards pour les barres de son et les subwoofers ?
par Luca Fontana
Quatre ans après la sortie de la Sonos Arc, place à la nouvelle génération avec la Sonos Arc Ultra. Dotée de la technologie Sound Motion innovante et de 14 haut-parleurs, la barre de son promet une expérience sonore encore plus intense. Peut-elle répondre aux attentes élevées ?
Il était temps que Sonos actualise sa gamme de barres de son. La Sonos Arc, l’« ancien » produit phare, a déjà plus de quatre ans. À l’époque, le Dolby Atmos (le son en 3D) était une grande nouveauté. Qu’en est-il aujourd’hui ?
La Sonos Arc Ultra, le nouveau produit phare, se veut être une barre de son entièrement repensée. L’Arc Ultra dispose en effet d’une nouvelle pièce maîtresse : la technologie « Sound Motion », explique Paul Peace, responsable du développement de la plateforme audio chez Sonos, à quelques autres journalistes et moi-même lors de l’appel. Il s’agit d’une technologie de transformation du son qui doit permettre de produire un « son encore plus riche » malgré des haut-parleurs plus compacts.
La technologie, nous a-t-on confirmé sur demande, provient de Mayht, une start-up que Sonos a rachetée (en allemand) en 2022. Et Sonos a encore de grands projets avec l’expertise de Mayht, dévoile Paul Peace. En effet, malgré un boîtier légèrement plus étroit, l’Arc Ultra abrite déjà pas moins de 14 haut-parleurs, soit trois de plus que son prédécesseur.
Il est temps d’essayer le nouveau messie de la barre de son.
Avec ses 118 centimètres, soit trois centimètres de plus que l’Arc, la Sonos Arc Ultra s’est un peu élargie. Elle est donc plutôt encombrante, surtout pour celles et ceux qui ont un téléviseur de petite taille. Si la TV fait moins de 49 pouces de diagonale, l’Arc Ultra dépasse. Mais pour les petits téléviseurs dans les salons (éventuellement) plus étroits, l’Arc Ultra serait de toute façon trop puissante. Dans ce cas, j’opterais pour une Sonos Beam.
En revanche, la hauteur et la profondeur de l’Arc Ultra sont inférieures d’environ un centimètre à celles de son prédécesseur. Cela semble peu. Mais c’est justement la hauteur qui fait toute la différence : si la barre de son bloque le capteur infrarouge du téléviseur, allumer et éteindre ce dernier devient pénible. En résumé :
largeur : 117,8 cm
hauteur : 7,5 cm
profondeur : 11,06 cm
Mais encombrante ne signifie pas mastoc ou moche, bien au contraire. Au premier coup d’œil, il est difficile de distinguer l’Arc Ultra de son prédécesseur : grille similaire, une forme ovale, moins carrée, et le tout en noir mat ou blanc. Je la trouve plutôt chic.
Sous la grille se cachent au total 14 haut-parleurs qui, ensemble, forment un système sonore 9.1.4. S’y ajoutent 15 amplificateurs numériques de classe D. Concrètement, il y a donc :
Si tous ces détails techniques ne vous parlent pas, sachez simplement que Sonos vous promet une scène sonore incroyablement large et haute, qui vous fait croire qu’il y a beaucoup plus de haut-parleurs dans la pièce qu’une seule barre de son et ce, même au-dessus de vous.
J’aimerais ouvrir une parenthèse importante à ce sujet : les fabricants de barres de son ne cessent de parler d’un son grandiose qui remplit la pièce grâce à des effets sonores 3D sophistiqués qui se passent de haut-parleurs supplémentaires dans la pièce. Mais pour cela, le son doit être manipulé numériquement. En d’autres termes, des calculs et des algorithmes complexes font en sorte que vous entendiez un son derrière vous alors qu’il n’y a pas de haut-parleurs ; la seule source sonore étant la barre de son devant vous.
En quelque sorte des maths pour vos oreilles...
Mais – et je referme ainsi la parenthèse : peu importe le nombre d’algorithmes et de technologies qui tentent de vous faire croire quelque chose – tant que des haut-parleurs ne sont pas répartis partout dans la pièce comme au cinéma, la promesse d’un vrai son 3D reste du pur marketing chez tous les fabricants. Ne vous attendez donc pas à ce que lorsqu’un hélicoptère traverse l’image, vous l’entendiez vraiment au-dessus de vous si vous n’avez pas de haut-parleurs au plafond.
Pour mon test, je mesure la Beam depuis l’appli Sonos. Le réglage est automatique grâce à la fonction Trueplay de l’application Sonos : pendant que je me balade dans la pièce en agitant mon téléphone portable, l’Arc Ultra émet des signaux de type sonar. Je l’imagine en train de créer une « cloche » adaptée au plan et à la hauteur de la pièce, qui sera ensuite posée sur moi, de sorte que mes oreilles perçoivent plus tard des haut-parleurs là où il n’y en a pas.
Pour que vous compreniez mieux ce que je veux dire, voici une vidéo de ce à quoi ressemblait la Sonos Beam il y a trois ans (le principe est resté exactement le même) :
À propos de Trueplay : depuis peu, il est également disponible pour les téléphones Android dans une version légèrement allégée. Il était auparavant réservé aux utilisateurs d’Apple. D’un côté, c’est vraiment super, car les téléphones Android peuvent désormais eux aussi effectuer des mesures correctes. Mais la version d’Apple, qui met un peu plus de temps à se caler, est plus précise.
C’est parti pour le test. Pour pouvoir évaluer le son de la Sonos Arc, j’écoute d’abord mes exemples habituels de films et de musique avec un subwoofer (Sonos Sub 4) et des haut-parleurs surround (Sonos Era 300) déjà installés ; l’expérience home cinéma globale pour ainsi dire. Ce n’est qu’ensuite que je retire le caisson de basses et les haut-parleurs surround pour entendre à quel point les mêmes exemples sonnent « moins bien » et ce qui est exactement « perdu » par rapport au son surround complet.
Je commence par la meilleure scène de course de Ford vs Ferrari, celle qui se déroule de nuit pendant les 24 heures du Mans. Le film fait de toute façon partie de mes films préférés. C’est pourquoi je sais assez précisément comment le son doit sonner.
Avec subwoofer et haut-parleur surround : il pleut. La visibilité est très mauvaise. Mais même à travers le concert assourdissant des moteurs qui hurlent, des pneus qui crissent, des carrosseries qui grincent et du crépitement de la pluie lourde, la voix de Miles est clairement audible. Bloody hell !, jure-t-il avec son inimitable accent britannique, tandis que les bolides grincent et gémissent sous l’effet des énormes forces centrifuges.
C’est là tout l’intérêt d’Atmos.
Sonos Arc Ultra seule : je ferme les yeux parce que je veux me concentrer sur le son et pas sur l’image. Puis je les ouvre à nouveau, surpris. « Mais !? J’ai oublié de découpler le subwoofer ? », me dis-je en regardant à nouveau l’appli Sonos. Si, je l’ai bien fait. Incroyable : l’Arc Ultra vrombit avec douceur et puissance à la fois lorsque Miles appuie sur l’accélérateur et fait rugir les 550 chevaux du moteur V8 de sa Ford GT. Le son est cristallin. Un équilibre incroyable pour une barre de son ; je ne l’aurais jamais cru si je ne l’avais pas entendu.
Eh bien, la technologie Sound Motion n’est pas qu’un simple discours marketing. Elle tient la promesse de fournir des basses qui sonnent comme si elles provenaient d’un caisson de basses grand et volumineux, malgré des woofers à double membrane montés de manière incroyablement compacte.
Exemple suivant : le film avec Chris Pratt dans le rôle principal parle d’une guerre qui sera combattue et perdue dans le futur. Les gens voyagent donc dans le passé – notre présent – pour obtenir des renforts sous forme de chair à canon. C’est précisément à ce moment que la scène pour mon essai commence. Elle est particulièrement exigeante pour les systèmes sonores, car le son est aussi vertical et doit provenir d’en haut.
Avec caisson de basses et haut-parleur surround : entouré d’une énergie vaporeuse et d’éclairs étincelants, un portail vers le futur s’ouvre dans un tonnerre de coups au plafond du hall. Un trou de ver qui aspire Chris Pratt et ses soldats dans sa gorge. Pratt, moi et des dizaines d’autres voyageurs temporels nous retrouvons soudain à des centaines de mètres au-dessus du sol, au milieu d’un nuage et nous tombons. Le vent siffle de tous les côtés. Les cris résonnent depuis les boxes avant. Puis de celles du fond.
Ce qui est sûr, c’est que la scène sonore est large, puissante et entraînante, mais pas aussi verticale que dans mes souvenirs, par exemple, avec le système HTA9 de Sony. C’est justement lorsque les soldats sont hissés vers le futur que j’aurais souhaité plus de verticalité dans le ton. Au lieu de cela, il reste certes large et volumineux, mais toujours à peu près au même niveau que moi.
Sonos Arc Ultra seule : il se passe quelque chose d’intéressant ici. Si mes oreilles ne me trompent pas, le son est en effet plus vertical maintenant que tout à l’heure. Pourquoi ? Peut-être que les haut-parleurs surround à ma gauche et à ma droite couvraient les pistes sonores verticales de l’Arc Ultra. Peut-être est-ce seulement dû à mes oreilles. Ce qui plaide en faveur de la première explication, c’est que la scène sonore semble effectivement moins large qu’auparavant sans les haut-parleurs surround. Mais il fallait s’y attendre.
Ce qui reste phénoménal, ce sont les basses : Pratt regarde le sol. Les toits se rapprochent à toute vitesse ; ce doit être ceux de gratte-ciels. Les premiers malchanceux s’écrasent sur la pierre dure. Les os se brisent. Les corps sont écrasés. Les basses résonnent. Le tonnerre continue de gronder autour de moi. Puis je vois comment certains manquent les toits, continuent de tomber, toujours plus bas. Les cris s’atténuent. Les poils de ma nuque se dressent.
J’ai besoin d’une pause.
Comme le veut la tradition Sonos, l’Arc Ultra peut également être utilisée comme enceinte multiroom, et le système de son surround, y compris les deux Era 300 et le Sub 4, en même temps. Pour le test, je choisis d’utiliser l’Arc Ultra seule.
Comment est le son ? Très bon. C’est ce que me montre This is Berk de John Powell, extrait de How to train your Dragon. J’ai déjà utilisé sa musique pour tester la Sonos Arc. Finalement, son score a tout ce qu’il faut pour un test : des passages calmes et tranquilles, des architectures magnifiquement complexes et une musique forte et triomphante.
Je sais donc exactement où les basses doivent ronfler et où je veux sentir le « punch ».
La partition commence par des cuivres qui grognent pensivement. Ils jouent le thème de Berk, le village viking du film. Déjà avec l’Arc, les trombones ont résonné avec force et volume. Et c’est bien évidemment aussi le cas avec l’Arc Ultra. Les cordes se mettent ensuite en marche. Quelque part, je crois même entendre une clarinette se détacher élégamment des tambours en arrière-plan, tandis que ceux-ci marquent doucement et discrètement la cadence.
Minute 1:10. Les passages d’action, une transition complexe et difficile, forte et pleine. Un défi pour beaucoup de barres de son, car la percussion va crescendo. Un chœur d’hommes aux voix profondes et grondantes joue un rôle sauvage et indompté. Les basses tiennent facilement le coup, sans une seule fausse note. Alors que dans le film, la caméra imaginaire est en train de survoler le village des vikings délirants, bientôt à cheval sur des dragons, la barre de son remplit facilement mon salon même sans enceinte surround ou subwoofer supplémentaire.
Chanson suivante. Cette fois, Another Day of Sun du film La La Land. La chanson n’est pas seulement du jazz incarné à la perfection, elle offre aussi une large scène sonore avec de nombreux instruments et des voix. Elle met à l’épreuve toute barre de son, notamment en termes de clarté, de dynamique et de spatialité.
Il ne faut pas plus de deux secondes pour que je tombe, ou plutôt retombe, amoureux de la chanson. Le pianiste tape sur les touches, ensorcelle mes oreilles avec des harmonies ludiques. Puis, après huit secondes, le premier « hmpf » : dans les hautes fréquences, les balais de nylon caressent les tambours. La voix de la chanteuse se détache de l’enchevêtrement musical, remplit les canaux moyens de médiums chauds et profonds, et d’une merveilleuse clarté. Pour finir, la contrebasse entre en scène et bourdonne désormais tranquillement, tandis que la batterie donne joyeusement le coup d’envoi rythmique en arrière-plan.
La revoilà, cette technologie Sound Motion.
Une petite critique : les connexions. L’Arc Ultra n’a toujours qu’une seule entrée HDMI eARC. Pour une barre de son de cette catégorie de prix, c’est un peu maigre. Au moins un port HDMI 2.1 supplémentaire aurait été le bienvenu. Contrairement à son prédécesseur, il n’y a cette fois même plus d’adaptateur HDMI-toslink fourni dans le cas où votre téléviseur n’aurait pas de connexion ARC ou eARC.
Du point de vue sonore, il s’agit d’un détail de taille. L’interface optique Toslink offre certes une bande passante suffisante pour le son surround tel que le Dolby Digital 5.1, mais elle ne suffit pas pour les formats audio haute résolution tels que Dolby Atmos ou DTS:X. Donc, si vous lisez du Dolby Atmos, la barre de son ne vous fournira dans ce cas que du Dolby Digital 5.1.
Autre point important : Sonos et DTS ont toujours des difficultés à s’entendre à cause de problèmes de licence. Certes, la situation s’est améliorée par rapport au passé, mais Sonos ne peut toujours pas lire les formats DTS modernes comme DTS:X ou DTS-Master-HD en 3D ou High-Res. Au moins, Sonos prend en charge depuis un certain temps le DTS Digital Surround 5.1, ce qui est au moins déjà mieux que l’ancienne conversion de toutes les sources DTS en simple stéréo.
Lors de mon essai avec la Sonos Arc Ultra et un téléviseur Samsung que je teste actuellement, toutes les pistes audio DTS Master HD ont été reproduites en tant que signal PCM 5.1 multicanal Dolby, et non en tant que signal Digital Surround 5.1 DTS. Je ne peux pas dire avec certitude si cela est dû au téléviseur ou au lecteur Blu-ray UHD Sony qui ne transmettent pas correctement le DTS à la barre de son, ou à l’Arc Ultra elle-même. Mais je crois me souvenir que dans de tels cas, mon téléviseur LG envoyait un signal DTS Digital Surround 5.1 à la barre de son Sonos.
L’audio peut parfois être assez compliqué...
Une fois de plus, la Sonos Arc Ultra prouve avec brio que les barres de son ne servent pas qu’à compléter les systèmes TV. Elles sont aujourd’hui capables de reproduire une véritable sensation home cinéma chez vous. Avec son matériel remanié et équipé de la technologie innovante Sound Motion, la Sonos Arc Ultra se démarque clairement du modèle précédent, surtout en termes de basses : je n’ai jamais entendu une barre de son bourdonner avec autant de volume et de puissance. Même pour les univers sonores complexes ; qu’il s’agisse de musique de film orchestrale, de scènes d’action dynamiques ou de dialogues subtils ; l’Arc Ultra convainc par son impressionnante précision et sa profondeur spatiale.
Les 14 haut-parleurs et la configuration à 9.1.4 canaux fournissent une image sonore qui remplit la pièce grâce au Dolby Atmos et au calibrage Trueplay soigné. L’Arc Ultra est ultraperformante, même sans haut-parleurs supplémentaires. Elle crée une scène sonore large et claire qui reproduit proprement les scènes les plus exigeantes avec un mélange d’aigus et de graves.
Le hic : de petites concessions sont à faire niveau connexions. L’absence de ports HDMI supplémentaires et la compatibilité DTS toujours limitée réduisent quelque peu son utilisation universelle. Celles et ceux qui disposent d’assez de place et d’un budget suffisant pour cet appareil haut de gamme seront récompensés par un miracle sonore qui ravira aussi bien les audiophiles que les fans de cinéma.
Pro
Contre
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»