Sony Alpha 7C R : le monstre des mégapixels

61 mégapixels dans un boîtier compact : une combinaison encore rare sur le marché, mais que propose le Sony Alpha 7C R. À quelles fins ? Ma supposition : en premier lieu pour les photos de paysages et d’architecture, lorsque vous êtes à pied. Vous avez besoin d’une résolution élevée et, en même temps, l’équipement photo doit rester le plus léger possible.

Pour vérifier si mon intuition était juste, j’ai essayé le 7C R pendant une dizaine de jours en Écosse. J’ai choisi d’utiliser le nouvel objectif 16-35 mm. Celui-ci est plus léger et plus compact que son prédécesseur et s’inscrit donc parfaitement dans le concept. Ensemble, l’appareil photo et l’objectif pèsent moins d’un kilo.

Appareil photo

Sony Alpha 7C R

61 Mpx, Plein format

12

Objectif

EUR3159,–

Sony FE 16-35mm F2.8 GM II

Sony E, Plein format

6

Le hic, c’est que ce choix me limite au grand-angle. Même si c’est génial pour les paysages et l’architecture, impossible pour moi de me limiter aux photos de grand-angle pendant les vacances. J’ai besoin d’au moins un autre objectif, mais du coup, fini la « légèreté et la compacité » ; le dilemme habituel en vacances.

Ma solution dans ce cas n’est pas très orthodoxe, mais elle m’a bien rendu service : je prends le RX100 VII en complément. La distance focale de cet appareil photo compact, convertie en plein format, atteint 200 millimètres. Mon équipement photo couvre donc de 16 à 200 millimètres sans que je doive transporter beaucoup de choses. L’inconvénient : l’appareil photo compact n’offre pas la même qualité d’image que l’appareil photo plein format.

Le revers de la médaille de la compacité

Comme je m’y attendais, l’Alpha 7C R se révèle pratique en déplacement. J’avais toujours l’appareil photo avec moi, pas pour le test, mais parce qu’il ne m’encombrait pas.

Cela dit, les dimensions compactes ont aussi des inconvénients. Par rapport au Sony Alpha 7R V, qui est doté du même capteur mais qui a un boîtier plus grand, il manque le joystick. Pour les motifs statiques, ce n’est pas grave. Je peux prendre mon temps et aussi déplacer le champ de mise au point avec les quatre touches directionnelles situées autour du bouton OK. Comme ces touches ont plusieurs fonctions, il m’arrive de ne pas déplacer le champ de mise au point, mais d’appeler une autre fonction. Un peu agaçant, mais ça passe. Dans l’ensemble, l’appareil photo est facile à utiliser malgré l’espace restreint.

Le viseur est au cœur de ma plus grande critique. Sa résolution est de 2,4 millions de pixels, ce qui n’est autre qu’un maigre 1024 × 768 pixels ; ce qui est complètement disproportionné par rapport à la résolution élevée du capteur. J’ai du mal à voir si mes photos sont vraiment nettes.

Le grossissement de 0,7 est également modeste, le viseur n’est pas non plus lumineux et il manque un œilleton. Tout cela ne conduit pas nécessairement à des images de moins bonne qualité, mais la prise de photos est moins amusante. De plus, en tant que gaucher, le viseur me dérange quand j’appuie sur le bouton du menu : l’écran s’éteint et le viseur s’allume parce que je mets ma main près du capteur.

Et tant que je suis en train de râler : le fait que l’appareil photo n’ait qu’un seul compartiment pour cartes ne me dérange pas, mais ce point déplaît à la plupart des photographes. Dans cette catégorie de prix, on est en droit d’attendre deux compartiments. Même mon appareil bon marché Canon EOS R7 en a deux.

Le fait que le viseur et le compartiment à cartes ne soient pas mieux équipés n’est pas seulement dû au manque de place. Nikon, par exemple, a intégré un slot miniSD dans son Nikon Z f parce qu’il n’y avait pas de place pour deux compartiments. Sony aurait pu faire de même pour ce modèle. Pour le 7C R, le géant utilise exactement le même boîtier que pour l’Alpha 7C II, beaucoup moins cher. Cela permet bien sûr d’économiser des coûts de production. Ce qui est compréhensible vu le faible nombre de pièces vendues aujourd’hui. Mais dans ce cas, l’équipement est unilatéralement orienté vers le 7C II et inapproprié pour le prix élevé du 7C R.

Idéal pour les photos d’architecture

La combinaison appareil/objectif testée ici est bien adaptée pour photographier les grands bâtiments. Un grand angle est nécessaire pour faire entrer le sujet dans l’image. Pour que les lignes verticales soient droites et ne convergent pas vers le ciel, vous devez maintenir l’appareil photo droit. Ce faisant, vous ne vous trouvez généralement pas à mi-hauteur du bâtiment, ce qui serait optimal, mais tout en bas. La conséquence : une grande partie de l’image est occupée par de la surface au sol, que vous découpez lors de la retouche.

Il existe des objectifs à bascule et décentrement spéciaux qui vous permettent de faire cela mécaniquement sans perte de résolution, mais ils n’ont pas d’autofocus et ne sont pas universels. Ils sont donc totalement inutiles si vous voulez voyager léger.

C’est là que les 61 mégapixels du 7C R entrent en jeu. Ils me donnent tellement de marge que je peux couper la partie inférieure de l’image sans crainte. Même si je dois en supprimer la moitié, il me reste encore 30 mégapixels. En d’autres termes : suffisamment pour une photo dont la netteté est également convaincante sur un grand écran ou une impression.

Qualité d’image : haut de gamme

La qualité d’image est pratiquement la même que celle du Sony Alpha 7R V. Le capteur est le même, et il est vraiment exceptionnel. Malgré sa haute résolution, il offre une gamme dynamique très élevée et génère peu de bruit. De plus, avec 61 mégapixels, l’image est presque toujours dégradée, ce qui fait disparaître la plus grande partie du bruit.

Et si une image devait tout de même présenter un léger bruit, il est aujourd’hui possible de l’éliminer ultérieurement par logiciel : la réduction du bruit assistée par IA d’Adobe Lightroom fait un excellent travail.

Voici une photo à 10 000 ISO. En réduisant l’échelle à la taille du Web, le bruit n’est plus visible.

Un petit cadrage au centre de l’image montre qu’il y a du bruit. Rien d’étonnant. Comme je l’ai dit : 10 000 ISO.

Après avoir appliqué la suppression du bruit basée sur l’IA dans Lightroom, la photo est impeccable même en vue agrandie.

Sur le papier, l’Alpha 7R V a le stabilisateur d’image légèrement supérieur. Il est censé compenser huit niveaux d’exposition au lieu de sept comme sur l’Alpha 7 CR. Je ne remarque pas ce minuscule inconvénient au quotidien. Il n’a jamais été nécessaire d’exposer à plus de 1/30 de seconde, et avec cette vitesse d’obturation, toutes les images sont parfaitement nettes. Si les indications de Sony sont correctes, il devrait être possible d’obtenir des temps d’exposition beaucoup plus longs.

Avec la haute résolution, vous avez besoin d’un objectif d’une netteté correspondante. Le 16-35 mm GM II répond parfaitement à ces exigences élevées. Il projette une image d’une netteté constante sur les 61 mégapixels. Même au grand-angle maximal de 16 millimètres, l’image est parfaitement nette jusque dans les coins.

Pas de caméra vidéo malgré un écran approprié

Pendant mes vacances, je n’ai pratiquement pas fait de films. Pour les photos de paysage, je n’ai pas trouvé cela très utile, et en plus, je ne considère pas l’Alpha 7C R comme une caméra vidéo. Il a certes un très bon autofocus vidéo, mais ne fournit pas une qualité optimale. Il ne peut pas faire de la 8K, bien que la résolution soit suffisamment élevée. La 4K avec suréchantillonnage n’est possible qu’avec un rétrécissement de l’angle de vue de 1,5 fois et seulement avec un maximum de 30 images par seconde (fps). Le suréchantillonnage signifie que la 4K est sous-échantillonnée à partir d’une résolution supérieure, ce qui permet d’obtenir une image plus nette. L’enregistrement vidéo 4K sans crop n’est possible qu’avec sous-échantillonnage et également à 30 fps maximum.

L’écran peut être déplié latéralement à 180 degrés, puis basculé vers le haut ou vers le bas. Ce mécanisme de rotation est parfait pour les caméras vidéo et pour filmer. Pour la photographie, je préférerais un mécanisme de basculement sans dépliage préalable. Mais c’est une question de goût et de toute façon, je préfère photographier avec le viseur. Le mieux serait le mécanisme de rotation du Sony Alpha 7R V, qui combine les deux en un.

Caractéristiques à mentionner et autonomie de la batterie

La batterie utilisée est la FZ-100, qu’on retrouve par exemple aussi dans le Sony Alpha 7 IV. Selon la norme CIPA, l’autonomie de la batterie est légèrement inférieure à celle de l’A7 IV, avec 530 images. L’autonomie de la batterie n’est pas exceptionnelle, mais l’appareil tient sans problème toute une journée. C’est tout ce dont j’ai besoin quand je ne suis pas loin de toute civilisation.

Une poignée est aussi incluse à la livraison. Elle ne contient ni batterie ni bouton de déclenchement pour le format vertical, mais rend simplement la poignée existante un peu plus grande. Avec mes petites mains, je n’en ai pas besoin, d’autant plus que l’Alpha 7C R est nettement plus ergonomique que l’Alpha 7C. Comme mon but était d’avoir un équipement compact, j’ai laissé la poignée à la maison.

L’Alpha 7C R offre une fonction de pixel shifting. Avec 4 ou même 16 prises de vue, il est possible de créer des images d’une résolution encore plus élevée. Il y a jusqu’à 240 mégapixels. Mais un trépied est nécessaire et comme je n’en veux pas en voyage, tout ne reste que théorique pour moi.

Il en va exactement de même avec le Focus Stacking. Pour les perfectionnistes de la photographie de paysage, c’est une excellente chose. L’objectif 16-35 mm est encore un peu plus net avec une ouverture relativement grande qu’avec de petites ouvertures autour de f/16. Mais il manque alors souvent la profondeur de champ nécessaire. Avec le Focus Stacking, il y a les deux : une netteté parfaite dans la zone de mise au point et une netteté sur toute l’image.

Conclusion : un appareil photo intéressant dont l’équipement a quelques lacunes

Je n’ai jamais vu un si petit boîtier avec une telle qualité d’image. Il n’y a qu’en moyen format que l’on obtient une résolution encore plus élevée, mais l’équipement est beaucoup plus grand et plus lourd. De plus, l’Alpha 7C R est moins cher que d’autres appareils de résolution comparable.

Le nouvel objectif 16-35 mm ne laisse apparaître aucune faiblesse, même à 61 mégapixels, ce qui en fait le complément idéal. Cette combinaison n’est pas très avantageuse, mais elle est parfaite pour les photos d’architecture. Le mini-monstre, associé au zoom grand-angle léger, est également parfait pour les photos de paysage pour lesquelles vous devez marcher loin et ne voulez pas transporter beaucoup de choses.

Si vous accordez beaucoup d’importance à la fonction vidéo, cet appareil photo n’est pas fait pour vous. Contrairement à l’Alpha 7R V, il ne peut pas filmer en 8K, même si le capteur est le même. Et en 4K, la haute résolution signifie que la caméra ne peut enregistrer qu’avec un crop en qualité oversampling.

Toutefois, si vous faites principalement de la photo, le Sony Alpha 7C R pourrait être pour vous. Seules deux choses ne correspondent pas au concept en ce qui concerne l’équipement et ternissent l’impression générale par ailleurs bonne : un appareil photo qui coûte aussi cher devrait avoir un viseur bien meilleur et deux slots pour cartes.