
Sony Théâtre U
Avec le Theatre U, Sony veut réinventer le son surround, directement sur vos épaules. Pas de casque, pas de barre de son, juste vous et votre « bulle sonore ». Mon test montre si l’enceinte fonctionne vraiment ou si ce n’est qu’une stratégie marketing.
Il y a des haut-parleurs. Il y a des écouteurs. Et puis il y a des appareils qui se situent quelque part entre les deux ou qui tentent d’inventer leur propre catégorie.
Le Sony Theatre U fait justement partie de ce dernier groupe. Une enceinte à mettre sur les épaules et qui doit offrir un son surround sans pour autant encombrer toute la pièce avec des haut-parleurs. Et qui se positionne comme une alternative aux écouteurs inconfortables, tout en restant proche de l’oreille.
L’idée semble futuriste. Presque trop belle pour être vraie. Mais comment le Sony Theatre U fonctionne-t-il exactement dans la pratique ?
À première vue, le Sony Theatre U ressemble à un mélange entre un casque Bluetooth surdimensionné et un coussin de nuque de science-fiction. Deux bras de haut-parleurs s’enroulent autour des épaules, reliés par un pont flexible et légèrement courbé. Je peux les ajuster moi-même si je le souhaite, afin que les haut-parleurs soient plus serrés autour de mon cou. Le tout est ensuite recouvert d’un tissu mat, qui semble être de bonne qualité et qui est également agréable au toucher.
Avec 268 grammes, le Theatre U est suffisamment léger pour ne pas être gênant, mais assez lourd pour donner une sensation de qualité. Sony mise sur la sobriété : pas de LED kitsch, pas de branding tape-à-l’œil, juste un logo Sony discret sur le côté. Un appareil qui veut s’intégrer dans la configuration au lieu de s’imposer.
Les commandes sont tout aussi minimalistes : sur le côté, quelques touches tactiles pour le volume, la pause et le micro/mute. Elles sont faciles à atteindre, même à l’aveugle. Pas de gadgets tactiles, pas de complexité inutile, c’est bien.
Je connecte le Theatre U via Bluetooth à mon téléviseur, mon ordinateur ou mon smartphone. Grâce à la connexion multipoint, l’enceinte tour de cou peut être connectée à deux appareils en même temps. Je peux par exemple répondre à des appels sur mon smartphone avec le Theatre U pendant que je regarde la télévision. À ce propos, l’autonomie de la batterie est de douze heures. Grâce à la fonction de charge rapide, on obtient une heure d’autonomie pour dix minutes de charge.
Parlons maintenant du son et de la fameuse « bulle sonore » de Sony.
Pour obtenir le meilleur résultat audio, conformément aux recommandations de Sony, j’ai d’abord photographié mes oreilles avec l’application 360 Spatial Sound Personalizer disponible sur le Playstore ou l’App Store et j’ai laissé l’appli les analyser. Cela doit permettre de créer un profil audio parfaitement adapté à mes oreilles et me promettant le meilleur son possible.
Selon Sony, le résultat obtenu permettrait de vivre une expérience très spéciale. Sur sa page produit, le géant japonais montre régulièrement des images de personnes se trouvant dans une « bulle sonore », une sorte de dôme sonore invisible qui envoie le son directement aux oreilles via deux haut-parleurs cachés à large bande. Les images suggèrent que cela fonctionne si bien que les personnes autour n’entendent rien ou presque rien. Il paraît même qu’elles peuvent dormir tranquillement à côté, pendant que moi, j’ai l’impression d’être au cinéma.
Cela me rappelle quelque chose : les fabricants ne cessent de parler d’un son grandiose, qui remplit la pièce, et qui se passe de haut-parleurs supplémentaires dans celle-ci. Et ce, grâce à des effets sonores 3D sophistiqués. Mais pour cela, le son doit être manipulé numériquement. En d’autres termes, des calculs et des algorithmes compliqués doivent faire en sorte que vous entendez un son derrière ou au-dessus de vous, même s’il n’y a pas de haut-parleurs. La seule source sonore étant dans ce cas l’enceinte tour de cou.
En quelque sorte des maths pour vos oreilles... Est-ce que cela fonctionne vraiment ainsi ?
Mon avis : oui et non. La bulle n’est pas vraiment une bulle, mais plutôt un nuage ; elle ne limite pas le son aussi fortement que Sony voudrait nous le faire croire. Toutes les personnes qui se trouvent autour de moi entendent la musique que j’écoute et, en regardant la télévision, le son reste perceptible pour les autres, même s’il est nettement plus faible. Est-il envisageable que quelqu’un dorme à côté de vous pendant que vous regardez une scène d’action avec des explosions ? Possible, mais seulement si la personne a un sommeil très profond.
Inversement, l’« effet de bulle », c’est-à-dire le sentiment d’être dans son propre univers sonore, fonctionne nettement mieux. Le son est même impressionnant, plein et étonnamment détaillé, avec des basses incroyablement bonnes. Sony se vante que le Theatre U peut lire des formats comme le Dolby Atmos grâce à 360 Reality Audio et 360 Spatial Sound, et qu’il peut également extrapoler le son stéréo sur plusieurs canaux.
C’est peut-être vrai, et ça a l’air vraiment bien. Mais le Theatre U n’arrive pourtant pas à la cheville d’une installation Home Cinema physique, dans mon cas composée du Sonos Arc avec un subwoofer (Sonos Sub 4) et deux haut-parleurs surround (Sonos Era 300). La manipulation numérique du son reste précisément une manipulation.
Avec un vrai système, je sens par exemple que les explosions résonnent dans la pièce, que les voix viennent directement du centre et que les bruits environnants m’enveloppent vraiment. Avec le Theatre U, en revanche, on a souvent l’impression qu’un algorithme intelligent essaie de me piéger. Et s’il y parvient souvent étonnamment bien, ce n’est pas toujours le cas.
Celles et ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas s’offrir une installation similaire et qui, jusqu’à présent, regardaient la télévision sans système audio supplémentaire, approuveraient tout de même le Theatre U avec son son qui remplit étonnamment l’espace. Toutes les personnes qui ont testé le Theatre U au bureau, moi y compris, ont inconsciemment commencé à parler plus fort. Un peu comme si l’on se trouvait dans une discothèque et que l’on voulait parler aux autres, tant l’illusion du son dans l’espace fonctionnait bien.
Passons maintenant au bémol : de nombreuses fonctionnalités annoncées ne fonctionnent qu’avec certains téléviseurs Sony Bravia de 2024, (Bravia 9, Bravia 8 et Bravia 7) et le téléviseur QD-OLED A95L de 2023. Il semble que cela soit dû au fait que seuls ces téléviseurs disposent du matériel nécessaire pour la version Bluetooth requise. Les autres versions n’auraient pas la bande passante nécessaire, m’explique-t-on du côté de Sony.
Attention, cela ne signifie pas que le Theatre U ne peut pas être couplé à d’autres téléviseurs ou marques, cela fonctionne sans problème. Voilà ce sur quoi il faut alors faire une croix :
Sony affirme certes que le son stéréo est lui aussi manipulé numériquement et extrapolé par le Theatre U, mais il n’est pas possible d’en savoir plus. Lors de mon test avec un téléviseur OLED Philips, j’ai déjà pu entendre la différence avec le « vrai » Dolby Atmos.
Il existe toutefois une solution de contournement : grâce à l’adaptateur WLA-NS7, qui est alimenté via USB-C et relié au téléviseur par un câble optique, il devrait être possible de lire simultanément le son d’autres fabricants via les haut-parleurs du téléviseur et un Theatre U. Pour cela, le Theatre U n’est pas couplé au téléviseur, mais à l’adaptateur. En raison de la largeur de bande du câble optique, le son reste toutefois stéréo.
Cela semble faisable. Cependant, c’est un peu comme si on connectait des AirPods à un appareil Android : ça marche, mais c’est nul.
Le concept de l’enceinte Theatre U de Sony est fascinant : un haut-parleur qui se place autour du coup, promet un son surround et peut être utilisé de manière polyvalente, que ce soit pour regarder la télévision, jouer aux jeux vidéo ou téléphoner. Le confort de port est convaincant et le son est effectivement étonnamment riche, détaillé et spatial.
Cela dit, la soi-disant « bulle sonore » n’est pas aussi isolée que Sony le laisse penser dans sa publicité, et beaucoup des fonctionnalités les plus intéressantes, comme le Dolby Atmos, ne sont disponibles qu’avec les téléviseurs Bravia actuels. Celles et ceux qui ne possèdent pas de télé Sony doivent se contenter d’un son stéréo et ne peuvent même pas utiliser les haut-parleurs du téléviseur en même temps, sauf avec l’adaptateur NS7 (qui n’assure qu’un son stéréo sur le Theatre U).
À qui s’adresse ce gadget ? À toutes les personnes qui cherchent une alternative compacte, polyvalente et abordable à une barre de son, et qui ont déjà un téléviseur Bravia. J’ai quand même enlevé une étoile pour le fait qu’on puisse profiter de toutes les fonctionnalités de l’ensemble qu’avec certains produits de la marque.
Pro
Contre
Cet article plaît à 25 personne(s)
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»