Polar Grit X2 Pro
48.60 mm, Acier inoxydable, S, L
Entre son apparence solide et ses fonctionnalités sport/lifestyle, la Polar Grid X2 Pro entend bien se faire une place au soleil parmi les montres connectées. Continuez votre lecture pour découvrir pourquoi elle n’y parvient pas totalement.
Avant, la séparation entre les montres de sport et les montres lifestyle était bien nette. Les montres de sport se démarquaient en mesurant des données physiologiques précises comme la fréquence cardiaque, l’intensité de l’entraînement, la récupération et en proposant des fonctions pour le sport comme la navigation, la mesure de la vitesse et des profils par discipline. Alliant une excellente autonomie, une construction solide et un grand écran lumineux, elles sont idéales pour les aventures outdoor sur plusieurs jours, l’ultra-trail et les randonnées en montagne.
Les montres dites lifestyle étaient quant à elles plus petites et plus discrètes, proposant des fonctions de santé comme un podomètre, un moniteur de fréquence cardiaque et le suivi du cycle. Elles se distinguaient aussi par un stockage de musique interne, des fonctions de paiement et des rappels d’exercice.
Aujourd’hui, les frontières entre les deux catégories sont devenues floues. Les montres de sport intègrent de plus en plus de fonctions lifestyle et les montres lifestyle embarquent des fonctionnalités autrefois réservées aux montres de sport. La Polar Grid X2 Pro se positionne donc dans cet entre-deux.
La Grid X2 Pro séduira les personnes cherchant une montre de sport à toute épreuve. La montre est robuste, son écran AMOLED est lumineux et bien lisible même au soleil. Elle est étanche jusqu’à 100 mètres de profondeur et résiste à des températures allant de -20 à 50 °C.
Les boutons sont faciles à utiliser et suffisamment gros pour être manipulés avec des gants. Outre les boutons de commande, la montre possède un écran tactile. Son utilisation fonctionne parfaitement dans des conditions normales, mais les boutons sont plus pratiques lorsque j’ai les mains mouillées ou que je porte des gants.
Avec une autonomie d’environ 40 heures en mode GPS et 140 heures en mode éco, la Polar Grid X2 Pro conviendra aussi aux longues aventures en plein air. La batterie s’est cependant vidée beaucoup plus vite que la Suunto Race que j’ai aussi portée en parallèle en mode GPS.
Dans ce domaine, la Polar Grid X2 Pro offre un tas de fonctions pratiques. Je peux charger 20 profils sportifs parmi 120 disponibles (les classiques course à pied, natation, vélo, musculation, mais aussi des disciplines plus insolites comme le skateboard, le kayak et l’escalade en salle).
Ce modèle offre une nouveauté de taille par rapport à ses prédécesseurs : les cartes hors ligne à télécharger. Cela ne se fait toutefois pas par wifi comme sur les autres montres, mais via l’appli sur ordinateur. Les cartes n’affichent pas non plus de noms de rues ni de lieux-dits, ce qui serait pourtant bien pratique pour les longues randonnées en zone rurale.
La navigation fonctionne très bien grâce à l’antenne GPS/GNSS et les itinéraires sont clairs sur l’écran. Pendant mes quelques semaines de test, j’ai néanmoins dû calibrer la boussole à plusieurs reprises, parfois même en plein running. C’est agaçant et limite l’utilité d’une fonctionnalité par ailleurs excellente.
Point positif : je peux importer des itinéraires de Komoot et Strava. Point négatif : il n’y a pas de rerouting. Si je prends un autre chemin parce que celui préconisé est inondé ou bloqué, la navigation ne recalcule pas l’itinéraire. Je dois me débrouiller pour rattraper le parcours prévu.
La mesure de la fréquence cardiaque fonctionne bien et est identique à la mesure au poignet d’autres montres. Pendant une activité, la montre m’informe à voix haute de la zone de fréquence cardiaque dans laquelle je me trouve. Cela devient compliqué lorsque j’oscille entre deux zones, car la montre n’arrête pas de parler. Impossible d’écouter un podcast ou un livre audio en même temps. Il vaudrait mieux que la montre indique au maximum toutes les cinq minutes si j’ai changé de zone. En l’état actuel des choses, le retour vocal m’énerve et fait donc grimper mon pouls en flèche.
La montre offre une série de tests de fitness, notamment un test de la consommation maximale d’oxygène (Vo2 max.) en position couchée. Les valeurs ne correspondent pas à celles mesurées en laboratoire. Il ne s’agit toutefois pas d’un défaut spécifique à la Polar Grid X2 Pro, c’est la même chose pour d’autres montres.
Dans la Flow App de Polar, je peux programmer des entraînements à l’unité ou demander des plans d’entraînement sur plusieurs semaines/mois. C’est super pour les sportifs qui se préparent à leur première compétition ou n’ont pas de coach.
De nombreux athlètes plus chevronnés utilisent l’application Training Peaks qui est compatible avec plein de montres de sport comme les Garmin, Suunto ou Apple. Hélas, impossible d’importer les plans d’entraînement Training Peaks sur la montre Polar. C’est un gros inconvénient puisque les plans d’entraînement achetés deviennent inutilisables... Si vous n’utilisez l’appli que pour suivre vos performances, cela ne posera pas de problème, car on peut synchroniser les sessions avec l’appli.
Parmi les bons points de la Grid X2 Pro, j’adore ses propositions d’entraînements. Au lieu de me dire de travailler ma mobilité pendant 15 minutes, elle me propose des exercices concrets. La personne à l’écran montre même le mouvement et me guide tout au long de la séance. C’est motivant et cela a étoffé mon répertoire d’exercices de mobilité.
Certaines fonctions de santé sont déroutantes. Prenez l’ECG par exemple : il enregistre certes les battements du cœur, mais pas les troubles du rythme cardiaque (plus précisément la fibrillation atriale ou FA). Je me demande bien à quoi peut donc servir un tel ECG. Après tout, la mesure de la fréquence cardiaque m’affiche déjà mon pouls. Je soupçonne Polar d’avoir intégré cette fonction simplement pour imiter la concurrence. Sauf que l’Apple Watch détecte elle les arythmies.
La Polar Grid X2 Pro reste aussi en deçà de ce que proposent les autres montres en ce qui concerne la mesure de la température nocturne. La montre détecte certes une légère fièvre due à une grippe, mais elle n’offre pas de fonction plus pertinente au quotidien, comme pour le suivi du cycle menstruel, alors que la mesure automatique de la température serait ici toute indiquée.
La fonction récupération n’est pas très bien conçue et n’affiche que la récupération suite à une séance de sport. D’autres facteurs comme la qualité du sommeil et l’activité quotidienne sont pourtant mesurés, mais ils ne semblent pas avoir d’impact sur le calcul de la récupération. Garmin fait mieux sur ce point : après un sommeil réparateur ou une journée peu active, la durée de récupération nécessaire diminue.
En revanche, le calcul des besoins en calories de Polar fonctionne bien et prend en compte l’activité quotidienne. Les valeurs correspondent approximativement à celles que m’a indiquées un nutritionniste après une analyse en laboratoire.
Les podomètres et les rappels pour faire de l’exercice étant désormais standard sur presque toutes les montres, la montre Polar n’y échappe pas.
Mais le podomètre est un peu particulier : il convertit n’importe quelle activité en pas ! D’un côté, c’est pratique parce que le podomètre affiche mon activité globale sur une journée donnée, même si j’ai remplacé mon footing par du vélo ou de la nage. Mais, d’un autre côté, les chiffres indiqués sont si élevés que je doute de leur exactitude.
Enfin, je regrette l’absence d’une fonction de paiement et de stockage de musique. Je dois avoir mon téléphone portable avec moi lorsque je fais du sport pour gérer la musique et les podcasts via la montre.
Pro
Contre
Plongeuse scientifique, instructrice de SUP, guide de montagne... même si les lacs, les rivières et les mers sont mes terrains de jeu favoris, je ne me laisse pas porter par le courant, car j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. J'aime aussi prendre de la hauteur et changer de perspective en volant avec des drones et en faisant du trail.