Un enfant n’est pas un gage de bonheur. Pourquoi ?
Une nouvelle étude prouve que les enfants rendent heureux·se, mais seulement pour une courte période. Qu'en est-il ensuite ? Réflexions sur le bonheur procuré par les enfants.
Lorsque j’avais 14 ans, je voyais l’avenir idéal ainsi : avoir deux enfants avec l’homme de ma vie ; rien de plus classique, tout à fait traditionnel. Aujourd’hui, j’ai presque 40 ans et j’ai atteint exactement ce but. J’en ai de la chance ! En effet, selon une nouvelle étude allemande, les enfants rendent heureux·se.
Cela dit, seulement pendant un certain temps. Un an, pour être plus précise.
C’est ce qu’ont découvert deux professeurs de psychologie de la Health and Medical University de Potsdam en comparant les données de 5500 parents ; cinq ans avant qu’ils aient des enfants et cinq ans après. Selon cette étude, nous atteignons le sommet de notre bien-être dans l’année qui suit la naissance de bébé. Mais la satisfaction s’estompe ensuite rapidement : cinq ans plus tard, notre sentiment de bonheur est à nouveau au même niveau que cinq ans avant la naissance. La tendance à s’énerver est alors encore plus forte qu’avant. Les enfants ne rendent-ils donc pas si heureux·se que ça ?
Adieu vie dans une bulle avec bébé
Je regarde la réalité : comment cela s’est-il passé et se passe-t-il pour moi ? Je me souviens de cette fameuse bulle magique avec bébé. Des moments de bonheur absolu. De l’insouciance et de la pure joie de vivre. C’était juste après la naissance. Je ne sais plus exactement quand la bulle a éclaté ou s’est progressivement envolée.
En tant que mère de deux enfants, je peux toutefois confirmer l’étude : un an pour les sentiments de bonheur les plus élevés, ça colle à peu près. Ce qui se passe ensuite pour beaucoup est évident. Les attentes d’une vie de famille harmonieuse se heurtent à la réalité.
Et la réalité ressemble souvent à ceci : fatigue, bruit et agitation. Ce que les enfants touchent, ils le salissent ou le cassent tout de suite. En principe, ils ne font jamais ce que vous voulez qu’ils fassent. Et chaque tâche quotidienne, aussi banale soit-elle, se transforme en un projet colossal et épuisant. En même temps, vous devez organiser la garde des enfants, coordonner les rendez-vous familiaux et venir chaque jour à bout d’une montagne de linge sale à laver.
Et on dit que les enfants rendent heureux·se ? La blague !
Mais, après tout, ce n’est pas leur rôle. La tâche des enfants est de découvrir de nouvelles choses, de faire leurs propres expériences et, espérons-le, d’être eux-mêmes heureux. Ce n’est pas à eux de veiller à votre bonheur. C’est à vous de le faire. Rendre les autres responsables de notre satisfaction n’a jamais fonctionné. On s’en rend d'ailleurs rapidement compte lorsqu’on est en couple. Pourquoi serait-ce différent avec les enfants ?
Nous devrions les rendre heureux, et non l’inverse
Ne me comprenez pas mal : bien sûr, vous êtes très heureux·se de voir votre enfant faire ses premiers pas. Quand il vous prend dans ses bras et vous embrasse, le sourire jusqu’aux oreilles. Ou qu’il s’amuse comme un petit fou dans l’eau. Les enfants vous procurent d’innombrables moments de pur bonheur. L’essentiel est là : le bonheur est finalement la somme de tous ces petits moments.
Livre pour enfants
Glück für Kinder
Allemand, Doninck Sebastiaan, Leo Bormans, Linda Marie Cour d'école, 2016
Notre travail de parents est de créer de tels moments de bonheur. Ensemble, mais aussi pour nous-mêmes. Et surtout : donner l’exemple aux enfants, les apprécier et les valoriser.
Il est intéressant de noter qu’une ancienne étude de l’université de Heidelberg datant de 2019 affirme que oui, les enfants rendent heureux·se, mais seulement plus tard, lorsqu’ils ont quitté la maison. « Les aspects positifs de la parentalité dominent avec l’âge », concluent les chercheur·ses. Et avant ? Il est bien possible qu’entre les montagnes de linge, les cris des enfants et la planification des rendez-vous, nous manquions souvent de percevoir les moments importants comme tels. Défi accepté !
Alors, qu’est-ce que je dirais aujourd’hui à mon moi de 14 ans ? Oui, je suis heureuse. Du moins la plupart du temps. Aussi à cause des enfants et malgré les enfants. Mais là n’est pas la seule raison.
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Katja Fischer
Senior Editor
Katja.Fischer@digitecgalaxus.chMaman d'Anna et d'Elsa, experte en apéritifs, passionnée de fitness en groupe, aspirante ballerine et amatrice de potins. Souvent multitâche de haut niveau et désireuse de tout avoir, parfois chef en chocolat et héroïne de canapé.
