Un trépied à moins de 20 francs suisses : ok ou trop bon marché ?
Un trépied aussi peu cher ne peut pas être bon. Ou si justement ? Je compare le Rollei Compact Traveler Star S1 à mon trépied Manfrotto que j’ai payé environ dix fois plus cher.
Au moment du test, mi-janvier, le trépied Rollei coûte 16 francs suisses. En Allemagne, il est un peu plus cher, à savoir 25 euros, mais cela reste très bon marché. Est-il possible qu’un trépied aussi bon marché vaille quelque chose ? J’en doute, mais les nombreuses évaluations des utilisateurs sont majoritairement positives. Cela titille ma curiosité.
Dans ce test, je compare ce trépied à mon Manfrotto Befree. Il s’agit d’un trépied de voyage ordinaire d’une qualité solide, mais pas d’un produit de luxe. Il n’est plus disponible aujourd’hui, mais il y a quelques années, il coûtait 169 francs suisses.
Une alternative possible à Befree, qui n’est plus disponible, est le Befree Advanced.
Poids plume
Ce qui frappe tout de suite : le trépied de voyage Rollei est léger. Sur ma balance de cuisine, il pèse 550 grammes, alors que les caractéristiques indiquent 570 grammes. Il s’agit probablement du poids total avec le plateau du trépied et la housse. Le faible poids peut être à la fois un avantage et un inconvénient. En déplacement, vous n’avez pas envie de transporter des choses trop lourdes, mais un trépied doit aussi être résistant et ne pas s’envoler à la moindre rafale de vent.
À titre de comparaison, le Manfrotto Befree pèse environ 1450 grammes. Sans étui ni plateau amovible.
Installation rapide
La construction du trépied Rollei est simple et pratique. Il se monte donc très rapidement : il suffit d’écarter les pieds télescopiques et de les déployer, et le tour est joué. Les pieds peuvent être déployés sur trois niveaux, ce qui donne quatre hauteurs différentes. Celles-ci peuvent ensuite être ajustées avec précision grâce à la colonne centrale réglable. La hauteur du sol au plateau du trépied varie entre 39 et 120 centimètres.
Avec le Manfrotto Befree, je dois d’abord tourner les trois pieds de 180 degrés pour ensuite pouvoir les déployer, avant de tourner trois petits leviers dans une autre position. Pour l’emballage, je dois faire la même chose dans l’ordre inverse.
Ces leviers ont l’avantage de me permettre de placer le trépied Manfrotto à deux angles différents. Ainsi, la surface en hauteur est plus large : elle va d’à peine 36 centimètres à 140 centimètres. Une fois repliés, les deux trépieds mesurent environ 40 centimètres de long.
Plateau de trépied
Le plateau de trépied représente le support qui est vissé à l’appareil photo et qui s’emboîte ensuite dans le trépied. Le plateau original du trépied Manfrotto repose en paix au fond du Greifensee. Je m’en suis donc procuré un nouveau. Cela constitue aussi une différence avec le trépied bon marché : il existe des pièces de rechange. Et dans mon cas, la pièce de rechange est même de meilleure qualité que la pièce d’origine. Elle coûte également plus cher que l’ensemble du trépied Rollei au prix actuel.
Cette pièce a la qualité de fabrication d’un couteau suisse : ça ne se casse pas. En revanche, je suis moins sûr de la petite pièce fine en plastique du trépied Rollei. Je pense même qu’il est assez probable qu’à force d’être utilisé régulièrement, ce truc finisse par se casser ou se détacher de son support.
Les deux plateaux possèdent une poignée pour tourner la vis. Toutefois, il n’y a que sur le trépied Manfrotto que cette poignée reste en place lorsque je la relève. La poignée du Rollei retombe et m’empêche d’insérer le plateau dans le trépied. Selon la rotation, je peux l’enfoncer en haut, mais j’ai ensuite du mal à la retirer. C’est énervant parce que ça complique inutilement une chose simple.
En outre, dans le cas de Manfrotto, la poignée et l’ensemble du plateau sont si satisfaisants au toucher que j’en abuse même en tant que fidget spinner.
Outil vs camelote
Le trépied bon marché donne l’impression d’être bancal, mais il remplit son rôle. Je peux y monter l’appareil photo et il tient également de biais et en format vertical. Cela dit, je ne me sens pas tout à fait à l’aise. Je me demande combien de temps ça va tenir. Dès la première utilisation en plein air, l’un des trois pieds sort de l’articulation. Il est certes possible de l’enfoncer à nouveau et il fonctionne ensuite comme avant, mais ma confiance dans la longévité du trépied a été ébranlée.
L’appareil photo de test pèse 1,2 kilogramme avec l’objectif. Selon les spécifications, le trépied doit pouvoir supporter jusqu’à 2 kilos. Le Manfrotto, pour sa part, supporte le double.
Les pieds du Compact Traveler Star S1 sont probablement en aluminium, en tout cas le trépied Rollei est annoncé comme étant « en métal ». Cela dit, les entretoises latérales sont en plastique qui semble fragile. La tête du trépied et même les charnières sont également en grande partie en plastique. Pour ce qui est du trépied Manfrotto, c’est différent. En effet, on a l’impression d’avoir un outil. Le trépied Rollei, en revanche, ressemble à un jouet à tripoter ou, comme aurait dit mon grand-père, à de la camelote.
Fonctionnalités propres au trépied bon marché
Le Rollei Compact Traveler Star S1 est équipé d’un niveau à bulle. Mon trépied Manfrotto n’en a pas, mais je n’en ai pas besoin. Tout d’abord, le niveau à bulle n’indique que l’alignement des trois pieds. Ça ne garantit donc pas que la tête du trépied et l’appareil photo sont aussi droits. Ensuite, les appareils photo actuels intègrent un niveau à bulle et peuvent vous indiquer sur l’image en direct si l’appareil est droit.
Le trépied Rollei est en outre doté d’un bras pivotant contrairement au trépied Manfrotto. Cela me permettrait de faire un plan panoramique stabilisé dans les vidéos. En théorie. Mais en pratique, j’ai du mal. Le mécanisme de pivotement est relativement serré et comme le trépied est très léger, je dois le tenir d’une main pour qu’il ne glisse pas. En outre, le trépied est tout simplement trop instable pour les vidéos en zoom.
Le Manfrotto Befree live dispose également d’un bras pivotant et devrait être beaucoup plus stable. Mais je ne l’ai pas testé.
Conclusion : c’est mieux que rien
L’appareil photo tient sur le Rollei, c’est un trépied. Et donc mieux que si je n’avais pas de trépied. En voyage, où j’en ai le plus besoin, je ne l’emporterais pas malgré son poids plume. Le risque qu’il se casse au moment décisif serait trop grand pour moi. À la place, je considère plutôt ce modèle comme un trépied d’intérieur où il y a moins de risques.
Ce trépied bon marché est une solution possible pour débuter si vous ne savez pas vraiment ce dont vous avez besoin. En effet, il vous permet d’acquérir une première expérience. Si vous avez une idée claire de vos besoins, il vaut mieux opter pour la qualité. Les trépieds sont rarement obsolètes, vous pouvez utiliser un bon trépied pendant de nombreuses années. Je ne trouve donc pas très malin d’économiser quelques francs suisses ici. Je ne regrette pas du tout d’avoir payé plus cher pour avoir un trépied robuste et digne de confiance.
Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense.