Une étude montre qu’il vaut mieux effectuer les tâches ingrates d’une seule traite
En coulisse

Une étude montre qu’il vaut mieux effectuer les tâches ingrates d’une seule traite

Anna Sandner
28/3/2023
Traduction: Sophie Boissonneau

Accomplir les tâches désagréables au compte-gouttes au cours d’une journée bien remplie nous compliquerait inutilement la vie au travail. Une étude récente démontre en effet qu’il vaudrait mieux s’y atteler et aller au bout.

Il y a des jours où l’on croule sous le travail et où la moindre tâche exige une grande maîtrise de soi. La manière dont vous gérez les tâches désagréables joue un rôle important dans votre sensation de fatigue en fin de journée. Une équipe de chercheur·ses en Allemagne et en Irlande vient de découvrir que le fait d’interrompre les tâches fastidieuses ne ferait que vous compliquer la vie inutilement. La professeure Fabiola Gerpott et ses collègues ont cherché à déterminer si entrecouper les tâches fastidieuses de tâches plus agréables permettait de trouver un nouvel élan dans le travail. Le résultat de leur étude intitulée « Keep it steady? Not only average self-control demands matter for employees’ work engagement, but also variability » montre cependant que lorsque l’on effectue les tâches ingrates par étape pour se faciliter le quotidien, on obtient en fait l’effet contraire et on se complique la tâche !

On se motive et on n’arrête pas avant d’avoir terminé !

« Les jours où la charge de travail est élevée, cela n’a aucun sens d’alterner les tâches très désagréables et très agréables, car cela ne fait que renforcer le contraste entre les différentes tâches », explique la professeure Fabiola Gerpott, co-autrice de l’étude. En d’autres termes, en entrecoupant les activités désagréables de tâches agréables, nous ne faisons que renforcer l’évidence et rendons les tâches fastidieuses encore plus ingrates.

L’épuisement de la fin de journée ne dépend donc pas uniquement de la quantité de travail que nous avons effectivement effectué. Ce qui compte, c’est plutôt la manière dont nous répartissons nos projets au cours de la journée. Alterner les tâches agréables et désagréables, nous force à nous adapter sans cesse à ce que nous n’aimons pas et renforce la sensation d’épuisement après une journée chargée. À contrario, lorsque que l’on s’y attèle et que l’on termine l’ensemble des tâches fastidieuses une bonne fois pour toutes, on n’a pas à s’y remettre.

Des conséquences jusqu’au lendemain

Selon l’étude, les conséquences de l’épuisement disproportionné que nous nous infligeons en alternant les travaux que nous n’aimons pas et ceux que nous aimons peuvent se poursuivre jusqu’au lendemain. Une nuit ne suffit alors pas pour se reposer. Le lendemain matin, nous entamons la journée avec un engagement moindre, car les ressources internes n’ont pas pu être entièrement rechargées.

La situation devient alors très compliquée pour les personnes qui souffrent déjà d’un grand stress émotionnel et qui sont proches du burn-out, par exemple. Pour ces dernières, le changement de flux de travail est particulièrement épuisant, de sorte qu’ils ont besoin de périodes de récupération plus intenses. Il vaut donc mieux s’atteler aux travaux pénibles en premier lieu et les terminer d’une traite pour éviter de s’épuiser inutilement.

Se faciliter la vie

La professeure Gerpott et ses coauteur·rices donnent des conseils pour faciliter la gestions des grosses journées et garder le contrôle. La clé réside dans l’organisation. Ainsi, les routines peuvent faciliter les processus de travail et réduire le stress émotionnel. Clarifier les responsabilités de chacun·e peut également vous aider à y voir plus clair et à tenir le coup. Il vaut également mieux éviter de travailler sous pression et de se soumettre à des délais trop courts. Cela ne dépend bien sûr pas toujours de vous, mais il vaut mieux éviter d’interrompre le flux de travail pour réaliser une tâche urgente. Enfin, la scientifique et ses collègues recommandent de faire du sport, de prendre soin de soi et de bien dormir afin d’être armé contre tout stress émotionnel.

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Photo d’en-tête : pexels/energepiccom

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Rédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage. 


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