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« Je suis belle, maman ? » : comment aider ses enfants à s’accepter
Belle, fine, grosse ou frisée. Mes filles commencent à évaluer et à juger leur corps alors qu’elles ne sont même pas sur les réseaux sociaux. Comment apprendre à ses enfants à se sentir bien dans leur peau dès leur plus jeune âge ? Une experte nous répond.
Ma fille de six ans se tient devant le miroir et examine son reflet de haut en bas. « Cette veste d’hiver me fait grossir », déclare-t-elle. Je déglutis avant d’engager une conversation : « Tu n’es pas grosse du tout, pourquoi tu dis ça ? » Sa réponse me soulage : « C’est la veste qui me grossit. »
Après ce petit épisode, je dois me rendre au fait que le corps et l’apparence sont des sujets importants pour ma fille. Les leggings roses ou le pull à paillettes ne la préoccupent plus tant que sa propre apparence physique. « C’est parti », me dis-je avec un brin d’appréhension. En même temps, je sais que je ne devrais pas m’étonner. C’est l’un des nombreux moments avec les enfants que l’on attend sans jamais vraiment pouvoir s’y préparer.
C’est alors que, quelques jours plus tard, mon autre fille de trois ans me sollicite à son tour : « Je suis belle, maman ? », s’enquiert-elle. Je lui réponds instinctivement : « Bien sûr que tu es belle ! » Elle insiste : « Parce que j’ai de belles boucles ? » Je réponds en riant : « Pas que à cause de tes boucles ! »
Je souris, mais quelque chose me chiffonne. Ma fille de trois ans s’y met aussi, maintenant. Pourquoi se pose-t-elle ces questions ? Est-ce que ma réaction a été la bonne ? Depuis ce deuxième épisode, je veux aider mes enfants à accepter leur corps de la meilleure manière. Et je veux savoir si cela est possible dès le plus jeune âge. Je me renseigne auprès d’une experte.
Dès la naissance
Anja Meier, responsable politique & médias à la fondation Pro Juventute, affirme qu’il n’est jamais trop tôt pour promouvoir une image corporelle saine. La façon dont les parents parlent à leur bébé peut avoir une influence sur le développement de l’enfant. « Une image corporelle positive est un facteur important pour une bonne estime de soi. Je dois contribuer à la formation de l’image que mes enfants ont d’elles-mêmes. » L’idée d’un « bon » ou d’un « beau corps » se forge dès le plus jeune âge. Le sujet devient encore plus pertinent quand les enfants commencent à s’observer et à se comparer aux autres.
Une étude (en allemand) réalisée en Allemagne confirme à quel point l’apparence physique fait partie des préoccupations des enfants. Près de 30 pour cent des filles de onze ans se trouvent « un peu ou beaucoup trop grosses », contre environ 21 pour cent des garçons du même âge. Les chiffres concernant les adolescents, tirés d’une autre étude de Promotion Santé Suisse, me laissent encore plus songeuse : près de 60 pour cent des filles entre 13 et 16 ans se sentent trop grosses et 77 pour cent des garçons souhaitent être plus musclés. Si vous voulez mon avis, ces chiffres sont inquiétants. Quoiqu’ils ne soient pas si surprenants, à l’ère des médias sociaux et de l’optimisation constante...
Montrer l’exemple
Anja Meier, de Pro Juventute, révèle que les jouets ont une influence sur les idéaux, les normes sociales et sur la façon dont les enfants jugent leur corps. Mais notre comportement et nos déclarations d’adultes ont un impact encore plus flagrant. Voici cinq conseils de l’experte pour aider les parents à développer l’image corporelle positive dès le plus jeune âge de leurs enfants.
1. Éviter jugements et préjugés
Vous arrive-t-il d’exprimer l’insatisfaction que vous inspire votre corps ? Vous arrive-t-il de critiquer le physique de personnes qui passent à la télévision ? Anja Meier continue ses explications en suggérant d’éviter les commentaires négatifs sur le corps des autres ou sur soi-même. Ces petites remarques lapidaires que l’on croit anodines peuvent en réalité générer un effet boule de neige dans la construction de la personnalité des enfants ; et cette règle s’applique aux parents tout comme aux autres personnes de référence.
2. Complimenter les capacités (physiques)
Les commentaires encourageants sur l’apparence ne sont pas mauvais en soi, « mais les sobriquets tels que “ma petite bouille” ou “mon petit nez retroussé” ne sont pas idéaux », indique Anja Meier. Au lieu de faire des compliments sur le physique, vous devriez louer la beauté intérieure : les actions, les forces et les capacités de votre enfant. Vous pouvez aussi relever les prouesses physiques, comme la disparition d’un mal de gorge ou encore le fait que les jambes sportives ont porté le petit corps toute la journée.
3. Apporter de la diversité
Dès le plus jeune âge, vous devriez sensibiliser vos enfants à la diversité des formes et des tailles corporelles et souligner qu’il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » physique. « En choisissant les histoires, les images et les jeux, les parents peuvent familiariser leurs enfants avec les différents corps qui existent. Les enfants cherchent des modèles. » À l’inverse, les idoles irréalistes infèrent une image corporelle déformée et à une baisse de l’estime de soi, selon l’experte.
4. La norme est la différence
Au quotidien, vous pouvez éveiller la conscience de vos enfants en leur montrant que chaque individu est unique. À la piscine, par exemple, on peut remarquer toutes sortes de formes corporelles, et cela est bien normal. « Si l’âge le permet, il peut être intéressant de réfléchir ensemble et de se demander si ce que l’on voit dans les livres et les médias correspond à la réalité, poursuit Anja Meier. Par exemple, on peut faire un jeu qui consiste à comparer des images réelles et des images retouchées. »
5. Être à l’écoute de son corps
Mettez l’accent sur un mode de vie sain plutôt que sur le poids ou la forme du corps. Ayez une alimentation saine et pratiquez une activité physique régulière. Les repas devraient en outre se dérouler « dans une atmosphère détendue », précise Anja Meier, « afin d’aider l’enfant à percevoir les signaux naturels de son corps : “Est-ce que j’ai faim ?”, “Est-ce que j’ai sommeil ?”, “Est-ce que j’ai assez mangé ?”, etc. ».
Il faut en passer par là
La mauvaise nouvelle, c’est que même en préparant votre enfant à la perfection et en lui fournissant les outils nécessaires à l’estime de soi, il ou elle ne sera jamais totalement imperméable aux influences du monde extérieur. Faire face aux diverses phases du développement personnel et se trouver soi-même fait partie intégrante du processus d’apprentissage des enfants. « Prendre les doutes et les sentiments au sérieux, écouter et poser des questions est essentiel pendant cette période, dit Anja Meier d’un ton apaisant. Parler des changements corporels montre aux enfants que leurs parents sont là pour les accompagner dans leur évolution. » En signalant la compréhension, on encourage une réflexion positive sur soi-même.
Et nous devons toujours réapprendre. Même une fois atteinte, l’acceptation de soi n’est pas immuable. Le meilleur moyen de s’en rendre compte est de le faire soi-même. C’est un processus permanent qui doit être entretenu et maintenu.
Dans quel cas faut-il tirer la sonnette d’alarme ? « Si un enfant commence à se préoccuper de manière excessive de son apparence ou commence à se critiquer constamment ». Ou lorsqu’un retrait social se produit : « Les enfants qui ne sont pas satisfaits de leur apparence peuvent se retirer de leurs activités ou de leurs groupes d’amis·es. » C’est au plus tard à ce moment-là que les parents doivent réagir, chercher le dialogue et demander de l’aide.
Heureusement, ce n’est pas du tout le cas de mes filles. Je croise les doigts. Comme tous les parents. À partir de maintenant, je réagirai sans doute un peu différemment aux épisodes que je vous ai racontés au début. Je mettrai plus en avant les capacités et les points forts de mes filles au lieu de m’attarder sur leurs incertitudes. Et je me suis promis de montrer l’exemple, absolument. Et d’incarner un modèle d’acceptation de soi.
Je me suis procuré quelques ouvrages sur la « body positivity » que je vais regarder et évaluer avec mes filles dans les prochains jours. Si vous ne voulez pas manquer le deuxième article sur ce thème, suivez mon profil d’auteure ci-dessous.
Photo d’en-tête : Katja FischerMaman d'Anna et d'Elsa, experte en apéritifs, passionnée de fitness en groupe, aspirante ballerine et amatrice de potins. Souvent multitâche de haut niveau et désireuse de tout avoir, parfois chef en chocolat et héroïne de canapé.