Bonnes habitudes santé : méditer tous les jours
Suis-je plus équilibrée, plus calme ou même plus heureuse si je médite une fois par jour ? Remarque-t-on la différence ? A-t-on le temps de le faire ? J’ai testé, avec un résultat durable.
J’attendais cette semaine d’essai avec impatience. Certes, je fais des expériences personnelles hebdomadaires et j’essaye parfois d’y allier l’aspect de la santé. Cette fois-ci, j’ai n’ai aucune concession à faire, car je vais prendre le temps de méditer une fois par jour, ce qui est censé contribuer à ma bonne santé mentale. Je me consacre un temps de repos et de détente, et j’espère ressentir un effet positif dans l’ensemble.
Une fois n’est pas coutume, je commence ma semaine d’essai un samedi. D’habitude, je commence le lundi. Cette fois-ci, mon enthousiasme prend le dessus et je me lance dès le samedi. Avec les corvées ménagères qui se multiplient et un enfant malade à la maison, j’étais suffisamment éreintée pour m’accorder une pause quotidienne dans ma tête.
Jour 1 : mon premier constat est qu'il vaut mieux ne pas être dérangée
Je commence donc, même si je n’ai pas vraiment le temps. Si je n’ai pas le temps, je dois le prendre. Sinon, je n’arriverai jamais à trouver la paix intérieure. La météo est bonne, ce qui me permet de commencer ma semaine de méditation en plein air. J’installe un coussin sur l’herbe dans un petit coin confortable du jardin. Mon fils qui sautille déjà à mes côtés se voit chargé de la mission de ne pas me déranger. Qui ne tente rien n’a rien. Naïve comme je suis, j’estime qu’il tiendra au moins 20 minutes.
J’ai choisi une méditation guidée sur le thème de la détente intérieure et de la sérénité, car j’en ai bien besoin. Sept minutes entières s’écoulent jusqu’à la première interruption par l’enfant de six ans impatient : « Je n’ai pas encore fini. » ; « Attends encore un peu. » ; « Je ne veux pas m’arrêter maintenant. » ; « Tu peux participer si tu ne fais pas de bruit. » ... Ça valait le coup d’essayer, mais les prochains jours, je vais devoir trouver un moment où je serai seule. Sinon, cela sera plus fatigant que de ne pas essayer du tout. Je fais le reste de la méditation cachée derrière une haie et j’arrive effectivement à me calmer encore un peu.
Jour 2 : un grand bol de sérénité, s’il vous plaît !
J’ai appris de mon erreur et aujourd’hui, j’attends d’être seule pendant une demi-heure. Malheureusement, il a plu toute la matinée. La séance d’aujourd’hui ne peut donc pas avoir lieu dans le jardin. Ce n’est pas grave, je vais simplement m’installer confortablement sur le canapé. D’habitude, je médite assise, mais aujourd’hui, je vais essayer de m’allonger sur le dos. Les chances de s’endormir augmentent grandement. Je sais que l’on me réveillerait rapidement de toute façon, je prends donc ce risque.
Les instructions du jour m’orientent à nouveau vers une séance de méditation de pleine conscience guidée d’une vingtaine de minutes. Aujourd’hui, il m’est beaucoup plus facile de lâcher prise et de me concentrer entièrement sur la méditation. Cela ne m’étonne pas. Cet après-midi, personne ne me tourne autour en me posant constamment des questions.
Les évènements qui se sont ensuivis étaient pour le moins pleins d’émotions. C’est donc l’occasion idéale pour tester l’efficacité de la méditation. Je remarque un certain degré de sérénité qui me permet de supporter beaucoup facilement ce qui s’ensuit : verres de jus de fruits renversés, discussions qui dégénèrent au sujet du temps que mon fils passe devant la télévision et tigres d’appartement qui miaulent et se font les pattes sur les meubles pour exprimer leur mécontentement. Apparemment, je n’étais pas la seule à vouloir évacuer mon stress. Globalement, je suis satisfaite. Mon expérience a de bonnes chances de réussite.
Jour 3 : la chute d’eau imaginaire
Dès l’aube, je me réjouis de ma prochaine séance. Je prends le rythme et la résolution de continuer à le faire régulièrement après ma semaine d’essai.
Il y a un an environ, j’avais pris l’habitude d’une routine de méditation régulière, que j’ai malheureusement laissé tomber au bout de quelques mois. Après cela, c’était plutôt un loisir sporadique. Quand tout devenait trop lourd et que je sentais qu’un sentiment de stress fondamental s’installait, je tirais le frein d’urgence de la méditation. Maintenant, je réalise à nouveau que je ne dois pas, ou plutôt que je ne devrais pas, en arriver là. La seule chose qui est difficile, c’est de s’habituer à une nouvelle régularité. Une fois la constance acquise, cela devient moins difficile.
En ce troisième jour, pas besoin de s’organiser excessivement. Je médite le matin pendant environ 25 minutes, en tailleur sur le sol, avec comme seul accompagnement un paisible clapotis d’eau en bruit de fond. Je profite du calme qui s’installe et m’imagine à proximité d’une chute d’eau quelque part dans la verdure.
Jour 4 : ne pas avoir des attentes trop hautes
Au quatrième jour, j’ose considérer que je me suis habituée à ce nouveau point régulier de l’ordre du jour. Je prends déjà près d’une demi-heure le matin et j’essaye aujourd’hui une nouvelle méditation guidée. L’ambition de cette séance est de faciliter les prises de décision. Cela ne peut pas faire de mal, me dis-je, moi qui ai du mal avec ça. C’est toujours utile de faire le tri dans ses pensées. La méditation guidée n’apporte toutefois pas beaucoup de connaissances concrètes. Qui sait, peut-être serai-je tout de même plus encline à prendre une décision lors de mes prochaines tergiversations (spoiler : je n’ai constaté aucune différence). Au moins, cette demi-heure m’a de nouveau considérablement détendue et je profite de ce calme qui s’installe progressivement en moi.
Jour 5 : cinq minutes de calme dans la tempête
Aujourd’hui est un jour de chaos typique, où le temps passe avant que je n’ai le temps de dire ouf. Le soir est déjà tombé quand me revient l’idée de méditer. Il faut donc faire vite aujourd’hui. L’occasion rêvée de voir si même une séance de cinq minutes est efficace. Je cherche un endroit tranquille où je ne serai pas dérangée et je parviens même à dénicher une méditation guidée qui ne dépasse pas mon créneau horaire limité. Je trouve rapidement le calme et je suis à l’heur de constater que cette mini-méditation fait effet malgré sa courte durée. Je suis plus détendue.
Cela ouvre la porte à de toutes nouvelles possibilités, car jusqu’à présent, je n’envisageais même pas de méditer si je n’avais pas au moins 20 minutes à y consacrer. Pour l’avenir, cela signifie que l’excuse du « manque de temps » n’est plus valable. Mieux vaut cinq minutes de temps mort que pas de temps du tout.
Jour 6 : mini-méditation sur un banc dans un parc
Le lendemain, je mets à nouveau à profit mes connaissances nouvellement acquises. Alors que je suis en route pour faire quelques courses, je tourne sans hésiter et m’assois quelques minutes sur un banc, dans un parc. Fermez les yeux, inspirez profondément, et expirez. J’ai certainement l’air maline, assise en tailleur, les yeux fermés, sur un banc urbain, mais je parviens à faire complètement abstraction de l’environnement pendant ces quelques minutes. Puis je reprends mes tâches journalières sans ciller. Je m’accorde encore un peu de temps à deux reprises au cours de la journée et répète mes mini-méditations, enthousiaste à l’idée d’ajouter ces éléments à mon programme de la semaine. Cela fonctionne mieux que prévu. Super !
Jour 7 : fin d’une semaine réussie, début d’une nouvelle routine
Cette semaine est passée à une vitesse folle et j’en suis déjà à la dernière journée de mon expérience. Aujourd’hui, le temps est à nouveau compté, mais comme c’est mon dernier jour d’essai, je veux tout faire pour en profiter à fond. Je prends ma pause déjeuner et je planifie trois quarts d’heure pour me détendre longuement. Dehors, il pleut à verse. Je déroule donc mon tapis de yoga et je m’assois sur le sol du salon. Depuis le début de la semaine, j’ai pris l’habitude de me calmer en peu de temps. C’est toujours la respiration profonde qui m’aide le mieux. À la fin de ma pause déjeuner, je me sens vraiment reposée et ressourcée. Ma semaine se clôture de la meilleure façon qui soit. Néanmoins, j’ai la ferme intention de poursuivre cet exutoire, dès demain.
Conclusion : la méditation quotidienne doit rester dans ma vie
À l’heure du bilan, c’est toujours une impression très subjective que j’ai à vous proposer. En ce qui me concerne, le solde de la semaine est clairement positif. Cette expérience a clairement valu sa peine. Bien qu'il n’ait pas toujours été facile de trouver le temps et le calme, avec un peu de discipline, tout s'est finalement bien passé. Je dirais même que le temps que j'ai passé à méditer, j'ai pu le récupérer autre part, car j'ai perdu moins de temps à m'énerver, stresser, ruminer et m'agiter. Au cours de la semaine, une base solide de sérénité s'est installée en moi. Ce sentiment n'a pas de prix, si vous voulez mon avis. Je serais tentée de dire que méditer m'a aussi rendue un peu plus heureuse. Le monde est définitivement meilleur lorsque l'on est en paix avec soi-même !
Ma semaine de méditation est passée depuis un petit moment au moment où je vous écris ces quelques lignes. J'ai pu mettre en œuvre ma résolution. De courtes méditations régulières, ponctuées de séances plus longues quand l’occasion se présente, font partie intégrante de mon quotidien. En dépit du fait que ce ne soit pas possible de s’y adonner tous les jours, absolument toutes les séances que j’ai effectuées jusqu’à présent ont valu le coup.
Photos : Anna SandnerRédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage.