![Apple Watch Ultra Ocean (49 mm, 4G)](/im/productimages/3/3/2/7/4/3/7/3/0/3/7/2/2/8/7/2/5/8/c495e7d0-59dd-4b99-9013-95cf8b7e0849_cropped.jpg?impolicy=product&resizeWidth=720)
Apple Watch Ultra Ocean
49 mm, 4G
Kevin Ruetter est un développeur d’applis indépendant pour les produits Apple. Dans un entretien, il nous raconte ses débuts ainsi que ses succès et nous donne quelques conseils pour débuter.
Je jette régulièrement un coup d’œil dans l’App Store pour voir l’appli du jour et les nouveautés. Mais qui se cache donc derrière toutes ces applis qu’on me propose à chaque visite sur l’App Store ? C’est ce que je souhaitais découvrir. J’ai donc mené un entretien virtuel avec Kevin Reutter, un des développeurs d’applis pour les produits Apple.
Kevin Reutter a 28 ans, vient de Hambourg et compte cinq applis dans son portfolio : Planny (planificateur journalier), Flippy (cartes d’apprentissage), Freshy (gestion des stocks du garde-manger), SleepingTemp (thermomètre au poignet) et SleepingRecovery (suivi du sommeil).
Depuis 2017, il travaille en tant que développeur indépendant. Au début, il le faisait à côté de ses études en Bachelor Interaction humain-ordinateur à l’Université de Hambourg.
Comment en es-tu venu à développer des applis ?
Ma passion a commencé durant ma scolarité. J’avais de très bons cours d’informatique et, en tant que geek, je me suis rapidement intéressé à la conception de sites internet ainsi qu’au développement web côté serveur. C’est surtout la plateforme d’Apple qui me plaisait et, comme je possédais de nombreux produits Apple, je m’y suis intéressé plus particulièrement. Comme ça, en parallèle.
Et c’est ainsi qu’est née ta première appli ?
Oui, exactement. C’est à cette époque que Planny est née comme premier projet. Il faut bien commencer par quelque chose. J’aime toujours apprendre de cette manière, en développant moi-même. Après environ six mois, j’ai obtenu les premiers succès avec mon appli dans l’App Store. J’ai continué à l’améliorer et à un moment donné, j’ai pu en vivre. Et c’est pourquoi je continue à le faire aujourd’hui. J’ai fait de mon passe-temps mon métier.
Ton passe-temps a fait de toi en même temps un jeune entrepreneur. Quels sont les défis que tu rencontres ?
C’est surtout dans le domaine du marketing que je vois un potentiel de développement pour moi et mes produits. J’ai l’intention de me perfectionner dans ce domaine en particulier. Le développement d’applis restera toujours dans mon cœur et c’est pourquoi je continuerai à le faire. Cependant, il arrive un moment où les logiciels n’ont plus besoin d’être mis à jour tous les jours, car ils fonctionnent déjà parfaitement. Et j’aimerais utiliser ce temps libéré pour me perfectionner professionnellement dans d’autres domaines. Cela m’aide personnellement tout en m’aidant aussi à améliorer mes produits. Bien entendu, il y aura toujours des mises à jour, mais à l’avenir, je me concentrerai davantage sur l’aspect entrepreneurial.
À quoi ressemble une journée ou une semaine de travail pour toi ?
Il y a beaucoup de flexibilité. Lorsque je n’ai pas de rendez-vous fixé, comme cette interview, je peux organiser mon temps très librement et je profite de cet avantage. Par exemple, j’aime beaucoup travailler la nuit. Je n’ai pas de processus coordonné pour savoir quand je fais quoi exactement. Quand j’étais aux études, la coordination était plus difficile, mais ce temps est désormais révolu.
Après Planny, tu as lancé deux autres applis en 2018 et 2021. Comment te sont venues les idées ?
Pendant que j’étudiais pour un examen, j’ai remarqué que j’étais souvent distrait, par exemple par la télévision. Je me retrouvais aussi constamment sur les réseaux sociaux ou des sites web, au lieu de me concentrer sur mon travail et mes études. C’est là que m’est venue l’idée de l’appli Flippy. Je me suis rendu compte que je n’étais certainement pas le seul à devoir lutter contre de telles distractions. Alors, pourquoi ne pas créer une appli qui m’aiderait à minimiser les distractions et à maintenir ma concentration ?
L’idée de Freshy est également apparue comme une solution : lorsque j’ai quitté la maison de mes parents, je voulais avoir un aperçu de la date limite de consommation des aliments dans mon garde-manger. Il m’arrivait régulièrement d’oublier des produits stockés depuis longtemps dans le frigo ou dans le garde-manger et qui devaient être consommés rapidement.
Comment se déroule ton processus de travail pour les mises à jour de tes applis ?
C’est un mélange. D’un côté, je pense moi-même à de nouvelles fonctionnalités que j’aimerais intégrer. Mais je reçois aussi énormément de demandes de la part de la clientèle. Je dois donc évaluer si cette fonctionnalité peut intéresser de nombreux utilisateurs et utilisatrices ou si c’est juste pour une personne. Le temps qu’il me faut pour mettre en œuvre une telle mise à jour entre bien entendu également en jeu. S’il s’agit de quelque chose que je peux faire en dix ou vingt minutes, je peux le faire rapidement. D’un autre côté, il y a toutes les mises à jour du système d’exploitation lors desquelles je prends en considération plus en détail les nouvelles fonctionnalités pour voir si elles apportent quelque chose à mon appli.
Début juin a eu lieu la WWDC : il s’agit d’une conférence annuelle pour les développeurs·euses organisée par Apple dans le monde entier. Celle-ci s’adresse en premier lieu aux développeurs·euses de logiciels pour macOS, iPadOS, iOS ainsi qu’aux développeurs·euses de visionOS, watchOS et tvOS, dont les mises à jour majeures seront présentées lors de cette conférence. À quoi ressemble ton processus de travail lors d’une conférence aussi importante ?
C’est un processus plus long. Avant une telle conférence, il y a différentes rumeurs qui circulent sur ce qui pourrait arriver : notamment les widgets interactifs cette année. Il s’agit d’une fonction que j’ai toujours voulu mettre en œuvre. Pour cela, on réfléchit à l’avance à ce à quoi ça pourrait ressembler et être mis en œuvre par Apple. La WWDC a été l’occasion d’une grande keynote et du premier grand événement. Pour moi, en tant que développeur, ce n’est toutefois qu’au cours de la semaine que cela devient intéressant avec toutes les différentes présentations que l’on peut écouter. Celles-ci fournissent un apport plus profond. J’ai écouté de nombreuses sessions en direct et j’en ai rattrapé d’autres dans le courant de la semaine.
Ça fait de nombreuses années que tu fais ça. Qu’est-ce que cela t’a appris dans ton approche ?
Par rapport aux années précédentes, j’ai quelque peu adapté mon comportement. Avant, je commençais directement dès le premier jour à développer, mais il y avait trop de changements ou de bugs dans les versions bêta, par exemple. Désormais, j’opte pour un processus de réflexion et je prends des notes. Pour cela, j’utilise volontiers l’appli Freeform d’Apple. D’ailleurs, les widgets interactifs seront disponibles dans mes applis dès l’automne.
Ce n’est que cette année que tu as lancé deux nouvelles applis. Comment en es-tu arrivé là ?
Les applis ont réellement été créées comme un simple passe-temps pendant mon temps libre. Je m’étais acheté une Apple Watch Ultra et j’ai été surpris de constater qu’on ne pouvait pas mesurer la température avec la montre. J’ai donc tout simplement créé l’appli SleepingTemp, puis je l’ai chargée sur l’App Store. L’appli SleepingRecovery est ensuite arrivée environ trois mois plus tard et constitue en quelque sorte une évolution. J’y vois encore un grand potentiel de développement.
Apple Watch Ultra Ocean
49 mm, 4G
**Sur quels marchés tes applis fonctionnent-elles particulièrement bien ? **
Ma principale clientèle vient en grande partie des États-Unis et d’Europe, surtout d’Allemagne. Mais ce n’est pas étonnant. Vu que je viens moi-même d’Allemagne, la couverture médiatique est nettement plus importante pour moi et mes applis. Sinon, l’Angleterre et la Chine font notamment partie des plus grands marchés. Le reste se répartit par fragments dans le monde entier.
Existe-t-il des différences de marché frappantes ?
La fixation des prix est un point particulier. En effet, aux États-Unis, par exemple, je vends presque exclusivement des abonnements et aucune licence permanente. Les licences permanentes sont presque uniquement pour les marchés allemand et en partie européen. Le modèle d’abonnement fait encore l’objet de très nombreux vents contraires dans notre pays. En outre, il existe des pays où les revenus sont plus faibles. Je dois donc aussi veiller à baisser un peu les coûts.
Comment choisis-tu quelles fonctions de tes applis sont gratuites et lesquelles sont intégrées dans la version Premium ?
Je trouve très important qu’on puisse vraiment bien connaître l’appli grâce à ses fonctionnalités de base. L’idée centrale doit être compréhensible pour les utilisatrices et utilisateurs. C’est pourquoi les fonctionnalités de base devraient au moins être disponibles dans leur intégralité. Par exemple, dans l’appli Planny, je trouve que ce ne serait pas correct d’omettre de nombreuses fonctions de base. L’utilisateur·trice considérerait le logiciel comme une appli de liste de tâches normale et le désinstallerait tout de suite. Sinon, je pèse toujours le pour et le contre, même pour les nouvelles fonctionnalités.
Actuellement, tu développes uniquement des applis pour iOS. Que devrait faire Android pour que tu développes également des applis pour eux ? Qu’est-ce que tu attendrais d’eux ?
C’est un sujet difficile. Avant, j’utilisais beaucoup Android, mais aujourd’hui, je me sens plus à l’aise avec les produits Apple. De plus, en tant qu’entrepreneur, je suis confronté au problème que sur Android, les applis permettent de gagner peu d’argent, voire pas du tout. Il existe certes des exceptions, mais la clientèle dans l’univers Apple est tout simplement plus encline à acheter.
Que conseillerais-tu aux débutant·es qui s’intéressent au développement d’applis ? Pour toi, quel serait le langage de programmation le plus adapté pour se lancer ?
Swift constitue pour moi clairement le langage de programmation optimal pour commencer. Au début, j’ai lu deux livres, l’un pour apprendre Swift et l’autre pour le développement d’applis avec Swift. En outre, il existe désormais l’appli Swift Playgrounds qui permet d’apprendre encore davantage la programmation. Dans un deuxième temps, je pense qu’il est intéressant de se pencher sur le kit Swift UI. À cela s’ajoutent d’autres thèmes plus récents : les bases de données et l’iCloud. Il existe maintenant Swift Data ou encore Cordata.
En fin de compte, je recommande toujours de simplement se lancer. Chaque personne est différente, mais c’est ce que je ferais. Choisir un projet qui nous amuse et se lancer simplement : apprendre et grandir. En fait, je connais d’autres développeurs·euses qui ont commencé de la même manière. C’est comme avoir son propre bébé, que l’on veut construire et faire grandir.
Quelles sont les cinq applis que tu utilises le plus souvent ?
Dans le top 5, il faut que je vérifie, mais il s’agit sans aucun doute de Xcode, l’outil de développement d’Apple pour les développeurs·euses d’applis. Ensuite, j’utilise beaucoup Twitter, car il y a une très grande communauté avec laquelle je peux échanger en permanence. La troisième appli est sans aucun doute Planny, c’est-à-dire mon appli de planification quotidienne. J’y planifie toutes mes applis, l’ensemble de mon emploi du temps et mes listes de choses à faire. Je trouve l’appli Freeform très bien, car il s’agit pour moi d’une appli de prise de notes bien réalisée. Elle est plus visuelle que les autres et, en tant qu’utilisateur, j’ai beaucoup plus de liberté. Et pour finir, je ne suis pas un grand fan de WhatsApp. En revanche, j’utilise régulièrement l’appli de messagerie d’Apple.
En tant que développeur d’applis et indépendant, tu peux travailler n’importe où. Pourrais-tu t’imaginer vivre et travailler ailleurs ?
C’est vrai. J’ai même eu cette idée il y a quelque temps : un déménagement ailleurs en Allemagne. J’ai effectivement le grand avantage de pouvoir travailler de n’importe où. Il faut que la région me plaise, mais je veux bien sûr aussi avoir des gens sympas autour de moi. Ce qui est amusant, c’est que c’est justement la Suisse que je pourrais très bien imaginer comme lieu de résidence à l’étranger. Même si la vie est très chère là-bas, je trouve la Suisse très attractive : la façon de vivre, les gens... Je n’ai cependant pas de projets concrets pour le moment.
Merci beaucoup pour cette sympathique interview. Je te souhaite une bonne continuation.
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