Dans les coulisses

Du Portugal à la Suisse : devenir cheffe d'équipe avec humour et engagement

Sharon Zucker
8/9/2022
Photos: Thomas Kunz

Alexandra Tauss a quitté le Portugal pour faire carrière en Suisse. Elle ne parlait pratiquement pas un mot d'allemand et a travaillé dans une blanchisserie avant de commencer à travailler dans la logistique chez Digitec Galaxus. Aujourd'hui, la jeune femme de 28 ans est cheffe d'équipe dans la zone d'arrivage des marchandises et responsable de 100 employé·e·s. Elle nous révèle pourquoi les différences culturelles, l'humour et son téléviseur ont été décisifs pour sa carrière.

Tu es arrivée en Suisse il y a sept ans en provenance du Portugal. As-tu un conseil à donner pour s'intégrer le plus rapidement possible ?
Le plus important, c'est la langue ! Mon bachelor en gestion d'entreprise ne m'était d'aucune utilité sans connaissances de l'allemand, et faire carrière aurait été impossible. J'ai d'abord travaillé dans une blanchisserie avec de nombreux autres Portugais et Portugaises. Nous ne parlions qu'en portugais. Lorsque je suis arrivée chez Digitec Galaxus au bout d'un an et demi, je ne parlais qu'allemand. Au début, bien sûr, avec beaucoup d'erreurs, mais il était important pour moi d'apprendre la langue. J'ai alors immédiatement choisi l'allemand comme langue pour mon téléphone et mon ordinateur portable et je n'ai plus regardé que des émissions de télévision en allemand. Avoir un ami suisse aide aussi (rires).

Quel a été le plus grand défi pour toi en tant que Portugaise en Suisse ?
La culture ! Se faire des amis n'a pas été facile au début. Je ne parlais pas très bien allemand. Au Portugal, les gens vont beaucoup plus rapidement et ouvertement les uns vers les autres. Par exemple, nous n'avons pas non plus peur de parler de notre salaire. Ici, presque personne ne le fait. Mais dès que tu connais vraiment les gens en Suisse, ils sont tout aussi ouverts. Je n'ai par exemple jamais connu de discrimination, ce que je trouve très bien.

Mes supérieurs m'ont encouragée à suivre un cours de formation en leadership.
Alexandra Tauss

Durant les cinq dernières années et demie, tu as très bien appris l'allemand et tu as fait carrière : d'assistante d'emballage à cheffe d'équipe dans différents départements de la logistique et maintenant cheffe d'équipe dans la zone d'arrivage des marchandises. Comment as-tu fait pour y arriver ?
Après avoir suivi différents cours d'allemand à côté de mon travail, je me suis rendu compte que je n'arrivais plus à avancer. J'ai décidé de passer un diplôme de bureautique et d'améliorer ainsi mon allemand quasi « gratuitement ». Mes supérieurs m'ont soutenu financièrement dans cette démarche et m'ont encouragé par la suite à poursuivre ma formation en suivant un cours de formation en leadership et en passant un CAS en intralogistique.

Et maintenant tu es cheffe d'équipe dans la zone d'arrivage des marchandises. Quelles sont tes tâches ?
Je suis responsable de la direction et de la coordination des activités opérationnelles quotidiennes de mon équipe. Je m'assure que nous respectons les consignes de sécurité, que les produits commandés par Digitec Galaxus sont de qualité irréprochable et qu'ils sont acheminés aux bons endroits dans notre entrepôt.
Lorsque je suis de garde, je suis responsable d'une centaine d'employé·e·s. Mais je ne le fais pas toute seule (rires), j'ai six chef·fe·s d'équipe qui me soutiennent.
En outre, j'établis les plans de travail, je planifie les interventions exceptionnelles, par exemple pour le Black Friday, et je m'assure que toute la planification du personnel se déroule sans problème.

Au Portugal, nous ne donnons jamais d'instructions à une personne âgée, ce serait un manque de respect.
Alexandra Tauss

Tu as 28 ans, tu as un poste à responsabilité et tu dois donner des instructions. Comment gères-tu les employé·e·s qui sont beaucoup plus âgé·e·s que toi ?
Lorsque je suis devenue cheffe d'équipe à 24 ans, c'était très difficile. Je parlais peu l'allemand et certains ont certainement pensé : tu ne parles pas la langue, tu as la moitié de mon âge, qu'est-ce que tu veux vraiment ? C'était aussi un grand défi, car cela ne correspond pas à la culture portugaise. Au Portugal, nous ne donnons jamais d'instructions à une personne âgée, ce serait un manque de respect. En outre, les personnes âgées ont toujours raison (rires).
Entre-temps, je m'y suis habituée, je suis respectée dans ma fonction et j'ai beaucoup appris. L'important, c'est de savoir comment parler à une personne.

Tu rigoles ?
Oui (rires). Il y a par exemple des expressions en portugais qu'on ne doit jamais dire en allemand ou en albanais. Ce ne sont pas des mots terribles ou quoi que ce soit, mais comme on parle et se comporte différemment selon la langue et la culture, certains mots ne sont pas admis. Je veux respecter la culture du pays concerné et sa langue. Je trouve cela à la fois stimulant et extrêmement excitant ! C'est aussi pour cela que j'aime autant mon travail.

Tu es tellement vivante et tu ris souvent pendant l'interview. Très sympathique ! Es-tu aussi comme ça au travail ?
Absolument (rires). Je fais beaucoup de blagues au travail. Mon travail consiste entre autres à rendre les collaborateurs heureux. S'ils sont contents, je le suis aussi et j'ai bien fait mon travail.
Pour moi, l'échange est aussi très important. Je ne pourrais pas rester dans un bureau fermé, je veux être avec les mien·ne·s. Lorsque je suis devenue cheffe d'équipe, j'ai dit que je voulais une place dans la zone d'arrivage des marchandises et non dans le bureau. Ça a marché. Et maintenant, même tou·tes les chef·fe·s d'équipe y travaillent.

Tu parais heureuse. As-tu quand même un autre objectif professionnel ?
En fait, je suis assez contente en ce moment. Pendant sept ans, j'ai toujours suivi une formation continue quelconque et maintenant, à 28 ans, je suis là où je veux être. Un jour, je pourrais m'imaginer devenir leader si un poste se libérait quelque part dans un département. Mais pour l'instant, c'est ma vie privée qui est en jeu.

Merci pour cette belle conversation et ta franchise !
Merci également. Je peux encore émettre un souhait ? J'espère que cette interview aidera toutes les personnes qui s'intéressent à un emploi chez Digitec Galaxus. L'entreprise est géniale ! Que celles ou ceux qui en ont envie viennent nous rejoindre, nous continuons à nous développer et nous avons toujours des postes à pourvoir dans la logistique.

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Tu trouves ? (rires)

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Les histoires et les gens me fascinent, je suis donc à la recherche des meilleures histoires de l'univers Digitec Galaxus. Dans ma deuxième vie, je foule les planches – parfois installées dans un cimetière – en tant que comédienne et modératrice et j'ai déjà doublé une citrouille et une vache pour des films publicitaires. 

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