
En coulisse
Meta sous pression, partie 4 : comment Apple est devenu l'ennemi juré
par Samuel Buchmann
Après un long bras de fer devant les tribunaux, Meta promet de ne plus vendre automatiquement les données d'utilisation provenant d'Europe à des sociétés tierces.
A partir de cet automne, le groupe technologique américain Meta demandera à ses utilisateurs l'autorisation de recevoir des publicités personnalisées - du moins en Suisse et dans l'Union européenne. Meta a annoncé cette intention mardi dans un billet de blog. A l'avenir, vous pourrez probablement choisir d'un simple clic si vos données d'utilisation peuvent être utilisées pour la publicité.
La maison mère de Facebook et d'Instagram cède ainsi après des années de batailles juridiques avec les autorités européennes de protection des données. Jusqu'à présent, les plateformes de médias sociaux appliquaient le principe "à prendre ou à laisser" : les personnes qui s'inscrivaient acceptaient automatiquement que Meta enregistre leur comportement d'utilisation et le vende à des entreprises tierces. Celles-ci peuvent ainsi diffuser des publicités ciblées et personnalisées.
Pour cette pratique, Meta ne dispose pas d'une base juridique actuelle dans l'UE. En janvier, l'autorité de contrôle a infligé au groupe une amende de 390 millions d'euros. Elle avait alors outrepassé l'autorité irlandaise de protection des données, qui avait d'abord considéré la démarche de Meta comme acceptable : peu avant l'entrée en vigueur du règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'UE en 2018, Facebook et Instagram avaient modifié leurs conditions d'utilisation. Soit les utilisateurs acceptaient ainsi la publicité personnalisée, soit ils devaient quitter les plateformes.
La nouvelle pratique de l'opt-in devrait porter un coup dur aux revenus publicitaires de Meta dans l'UE. Elle va dans le même sens que l'"App Tracking Transparency" d'Apple, qui permet aux utilisateurs d'iPhone d'empêcher le tracking à travers les applications. Lorsque cette fonctionnalité a été lancée il y a deux ans, plus de 80 pour cent ont refusé le tracking. Cela a coûté à Meta au moins 10 milliards dans le monde et a entraîné une chute du cours de l'action.
Dans son billet de blog, Meta tente donc de rassurer les annonceurs et les investisseurs : "Il n'y a pas d'impact immédiat sur nos services dans la région. Une fois que ce changement sera effectif, les annonceurs pourront continuer à mener des campagnes publicitaires personnalisées pour atteindre des clients potentiels et développer leur activité". Il ajoute que ce changement est déjà pris en compte dans les prévisions d'activité.
Photo de couverture : ShutterstockMon empreinte digitale change régulièrement au point que mon MacBook ne la reconnaît plus. Pourquoi ? Lorsque je ne suis pas assis devant un écran ou en train de prendre des photos, je suis probablement accroché du bout des doigts au beau milieu d'une paroi rocheuse.