Pour le plaisir des pilotes amateurs : Alpha et Bravo signés Honeycomb
Une start-up californienne a bouleversé le marché avec des commandes haut de gamme pour simulateurs de vol. Honeycomb Alpha et Bravo ont longtemps été en rupture de stock en été. Cet engouement est-il justifié ?
Approche de Samedan, légèrement trop basse. Un peu plus de gaz pour la portance, bien que la vitesse au sol de 90 nœuds soit à nouveau beaucoup trop élevée. Mince... Ai-je sorti les volets ? « LANDING GEAR ! LANDING GEAR ! LANDING GEAR ! » annonce la voix robotique dans le cockpit. Trop tard. Crash sur la piste 21. Je n'ai pas actionné l'interrupteur du train d'atterrissage. Mon vol d'une heure de Zurich à destination de l'Engadine tourne au désastre. Le manche de commande « Alpha » et la commande des gaz « Bravo » de Honeycomb ne vous font pas tout le travail. Voler reste stressant. Mais, de la meilleure manière possible grâce à des commandes réalistes.
Les deux commandes se complètent (presque) parfaitement. « Alpha » contrôle l'avion et l'électronique et me permet de regarder autour de moi dans le cockpit. « Bravo » s'occupe des gaz, du pilote automatique et du train d'atterrissage et dispose de sept interrupteurs à bascule que je peux programmer librement. Mon seul problème est que je ne possède pas de pédales pour le gouvernail de direction. Honeycomb complétera l'ABC au printemps 2022 avec le palonnier « Charlie ». Pour mon utilisation, j'ai placé la gouverne de direction sur l'un des deux interrupteurs horizontaux situés sur le côté droit du manche de commande. Pas vraiment pratique, mais suffisant pour la navigation au sol.
Le matériel
Ce que Honeycomb fournit ici est de la plus haute qualité. Les boîtiers sont certes en plastique, mais ils semblent plus solides que toutes les manettes de jeu que j'ai pu tester jusqu'à présent. Notamment parce que la plaque et les pinces pour le montage sur la table sont en métal. Ici, rien ne glisse ni ne casse. Il est également possible de fixer les commandes à la table à l'aide d'une ventouse géante. Le design bien pensé se retrouve également dans les appareils, qui sont construits de manière très solide et se laissent contrôler avec une grande souplesse.
La résistance des régulateurs de poussée peut être réglée par une molette située sur le côté droit. Le problème des régulateurs trop lâches ou trop serrés est ainsi élégamment résolu. Les interrupteurs à bascule des deux unités commutent avec un « clic » satisfaisant, tout comme l'interrupteur du train d'atterrissage. Les touches pour le pilote automatique sont aussi très satisfaisantes à presser. Ce que j'aime moins sont les commandes rotatives pour le pilote automatique, qui sont en plastique, la « clé de contact » et le bouton de réglage des volets. La molette de trim est complètement ratée, elle tourne beaucoup trop facilement et est inutilisable du point de vue logiciel, mais nous y reviendrons.
Les configurations
L'« Alpha Flight Yoke » s'inspire fortement d'un Cessna 172 et présente ainsi une valeur sûre. Les boutons dédiés de la batterie, l'alternateur, l'avionique et des différents voyants, ainsi qu'un bouton rotatif servant de « clé de contact », sont utiles, même si vous ne les actionnez quasiment plus après le décollage. Ici, « immersion » est le mot magique. Quatre boutons et un petit joystick sont à votre disposition, auxquels s'ajoutent deux boutons horizontaux et deux boutons verticaux, qui conviennent par exemple pour le trim.
Mais il va de soi que tous les interrupteurs et boutons peuvent être programmés librement. Le « Bravo Throttel Quadrant » peut être configuré de manière vraiment individuelle. Grâce à différents embouts, les amateurs de pilotage virtuels peuvent tout conduire : d'un monomoteur à hélice au quadriréacteur de ligne avec aérofrein et inversion de poussée.
L'utilisation
Après installation des pilotes, le yoke et la commande des gaz fonctionnent dans une configuration de base. Les interrupteurs à bascule sur la commande des gaz sont redondants avec les interrupteurs pour les différents éclairages sur l'avion. C'est donc eux que vous devriez reprogrammer en premier. Dans mon cas, j'y ai affecté, entre autres, le frein de stationnement, la lampe de poche et l'amortisseur de lacet. Ensuite, il vous faut sauvegarder une configuration différente pour chaque type d'avion, par exemple pour ceux à une hélice, deux hélices, deux turbines et quatre turbines. J'ai remarqué ici que la molette de trim est configurée de manière très particulière, à savoir comme un bouton et non comme un axe. L'un des principaux outils de l'avion virtuel est donc inutilisable.
Et moi pendant ce temps là j'tournais la manivelle (de trim)
Une petite digression sur le fonctionnement de la molette de trim : le trim, ou compensateur de profondeur sert à maintenir l'avion stable en l'air, afin qu'il ne pique pas du nez ou ne se cabre pas sans mon intervention. En effet, en temps normal, la prise ou la perte d'altitude ne se contrôle pas le manche (yoke), mais via la puissance du moteur. Avec plus de gaz, l'avion monte, avec moins, il descend. Le point où l'avion ne monte ni ne descend, mais vole simplement en ligne droite, se contrôle généralement dans un vrai avion via la molette de trim, une molette réglable en continu qui corrige l'incidence ou l'attaque. Or, sur le « Bravo Throttle Quadrant », la molette de trim est configurée comme un bouton et non comme un axe de joystick. Il en résulte qu'à chaque rotation, un signal de touche est envoyé plusieurs fois, ce que le simulateur de vol ne comprend pas correctement. Concrètement, cela signifie que rien ne se passe dans un premier temps lors du trimage. Si je tourne plus fort, le trim sera trop important.
J'ai essayé divers hacks Internet, mais ils ont tous échoué. J'ai abandonné et j'ai finalement attribué les trims aux boutons du manche. Pour les machines à une hélice et à deux turbines, j'ai en outre détourné l'un des régulateurs de gaz inutilisés de sa fonction première et j'effectue désormais le triage de cette manière. Pas très réaliste, mais ça marche. Reste à savoir si Honeycomb ou Microsoft trouveront une solution logicielle à ce problème. Mais même s'il y avait une solution, je n'utiliserais toujours pas la molette. La roue a trop de jeu et se tourne trop facilement. Elle contraste ainsi fortement avec la finition minutieuse et solide des autres composants.
Bilan
L'engouement est justifié : avec l'« Alpha Yoke » et le « Beta Throttle Quadrant » Honeycomb a livré de belles commandes. Que ce soit un Cessna, un Learjet ou un A320, presque tous les types d'avions peuvent être pilotés sans problème ; et cela a un prix. Si vous achetez les deux appareils, il vous faudra débourser autour des 500 dollars. Les appareils Honeycomb se placent donc dans le segment supérieur, mais y sont hors concurrence en termes de diversité. Les seuls points négatifs sont la molette de trim qui est inutilisable et la « clé de contact » qui semble bon marché. Jusqu'à présent, j'ai volé avec un joystick équipé d'une commande des gaz, ce qui a son charme, surtout pour les avions militaires. Pour l'aviation civile, Honeycomb est une solution plus attrayante grâce aux nombreux boutons authentiques et aux différentes configurations. Les avions virtuels peuvent être pilotés avec beaucoup plus de précision et les décollages ainsi que les atterrissages sont un vrai jeu d'enfant, à condition de ne pas tout rater de A à Z. La piste 21 de Samedan passe le bonjour. Si l'on investit encore dans le palonnier haut de gamme, vous serez paré pour toutes les situations.
Lorsque j’ai quitté le cocon familial il y a plus de 15 ans, je n’ai pas eu d’autre choix que de me mettre à cuisiner pour moi. Cela dit, il ne m’aura pas fallu longtemps avant que cette nécessité devienne une vertu. Depuis, dégainer la cuillère en bois fait partie intégrante de mon quotidien. Je suis un vrai gastronome et dévore tout, du sandwich sur le pouce au plat digne d’un restaurant étoilé. Seul bémol: je mange beaucoup trop vite.