Test de produit

La machine à écrire Olympia ressemble trop à une imprimante

David Lee
8/11/2022
Traduction: Stéphanie Casada

Nous vendons des machines à écrire en 2022. Sérieux ? J’en ai essayé une et je réponds aux questions.

Je déteste les imprimantes. C’est pourquoi j’essaie d’effectuer le plus de démarches possible par voie électronique. Si je ne peux pas, j’imprime au bureau. Et si cela ne fonctionne pas non plus, j’écris à la main. Mais il existe une autre alternative, tombée dans l’oubli depuis longtemps : la machine à écrire !

La dernière fois que j’en ai utilisée une, c’était il y a 25 ans. Il est temps de s’y remettre. À mon grand étonnement, Digitec Galaxus propose plusieurs modèles dans son assortiment. Je traîne l’Olympia Carrera de Luxe à la maison, avec ses cinq kilos, c’est un poids plume parmi les machines à écrire.

La machine à écrire : mieux qu’une imprimante ou un stylo ?

Non. Certes, la machine à écrire me permet d’écrire plus joliment, plus régulièrement et plus rapidement qu’avec un stylo. Elle se rapproche d’une imprimante. Mais c’est en même temps ça le problème : je déteste les imprimantes. Le stylo à bille présente de nombreux avantages par rapport à l’imprimante, car il est tout son contraire. La machine à écrire, en revanche, est plus bruyante que la plupart des imprimantes, fait à peu près la même taille, et n’est pas un objet design, même si les lignes courbes de la Carrera font penser, avec beaucoup d’imagination, à une voiture de sport. La machine à écrire est certes moins énervante qu’une imprimante et plus fiable ; mais elle n’est pas sans entretien. De temps en temps, il faut remplacer le ruban encreur ou le ruban correcteur. Et il y a, comment pourrait-il en être autrement, différents types incompatibles. Celui-ci semble convenir à mon modèle.

ImprimanteStylo à billeMachine à écrire
bruyantetrès silencieuxtrès bruyante
grandepetitgrande
horriblediscret à joliquestion de goût
sujette à des erreurspeu problématiquepeu problématique
beaucoup d'entretiensans entretienpeu d'entretien
très énervantepas énervantun peu énervante

Quel effet cela fait-il d’écrire à la machine ?

Je fais souvent des fautes de frappe et je ne m’en aperçois que quelques signes plus tard. C’est pénible, mais procure tout de même un certain plaisir. C’est un peu comme photographier avec une pellicule. Plus contraignant que le numérique. Il se passe quelque chose physiquement. Des matériaux sont utilisés. On l’entend et on le sent.

Elle joue aussi Crysis ?

Non, mais elle est pas mal pour la crise de la quarantaine.

La machine à écrire a-t-elle une touche pour effacer ?

Oui ! Mais ce n’est pas la touche BACK en haut à droite, comme sur le PC. Celle-ci ne fait que reculer la position d’écriture d’un caractère. La touche pour effacer se trouve à droite de la barre d’espace. Elle fonctionne parfaitement. Je peux même supprimer la ligne entière si nécessaire.

Cette vidéo explique très bien le fonctionnement de la touche d’effacement sur une machine à écrire électrique et les différences avec une machine à écrire mécanique.

Existe-t-il un mode sombre ?

Non, mais ça ne fait rien : le fond blanc ne consomme pas d’électricité. Il n’a pas non plus de lumière bleue qui pourrait perturber mon rythme de sommeil. Je dors très bien devant la machine à écrire.

La machine à écrire a-t-elle un clavier mécanique ?

Ce n’est pas une machine à écrire mécanique, mais elle a un clavier mécanique. Ceci dit, il est horrible. Au moindre contact, il sonne fort et creux, comme du plastique très fin. Il vaut mieux ne pas montrer ça à Kevin, notre gourmet du clavier, il risquerait d’en faire des cauchemars.

La machine est-elle vraiment si bruyante ?

Oui. Le bruit des capuchons de touches mentionné plus haut n’est pas plus fort quand on tape à la machine, car le cliquetis de cette dernière couvre tout. Le bruit me rappelle une mitraillette. J’imagine un·e enragé·e grincheux·se tapant des lettres de lecteur·rice haineuses.

Je n’ai d’ailleurs pas inventé cette lettre de lecteur·rice. C’est ce que quelqu’un m’a écrit. Même si ce n’est pas avec une machine à écrire.

La machine à écrire est-elle à la pointe de la technologie ?

Selon le mode d’emploi : oui.

La première page du guide.
La première page du guide.

En fait, cette chose est capable de bien plus que les anciennes machines à écrire : souligner automatiquement, avec ou sans espace, mettre en gras, différents espacements de lignes et de lettres. Je pourrais même changer la roue d’impression et utiliser ainsi une autre police.

Contrairement à ce qui est indiqué dans le mode d’emploi, la machine à écrire n’a pas d’écran. Je ne peux donc pas corriger avant de taper. Ce n’est le cas que pour la version Carrera de luxe MD.

La machine à écrire a-t-elle un port USB-C ?

Non. Elle n’a pas du tout d’interface.

Le clavier a-t-il un pavé numérique ? Quelle est la taille de l’écran ? Combien de pixels ? Hertz ? Quelle est l’autonomie de la batterie ? Qu’en est-il de la réduction active du bruit ?

Non.

Qui a besoin de ça ?

Pour les personnes comme moi qui ne veulent pas d’imprimante, la machine à écrire n’est pas une bonne alternative. En effet, une machine à écrire a tellement de points communs avec une imprimante que certaines d’entre elles peuvent même imprimer. Ce qui est certes cool au premier abord, mais pas une solution viable.

En revanche, une machine à écrire peut très bien remplacer un ordinateur. Elle est parfaite pour une utilisation en amphithéâtre. Ou pour toutes celles et tous ceux qui n’ont pas envie de subir les mises à jour défectueuses de Windows, les problèmes de connexion ou une autocorrection qui sait mieux que l’utilisateur·rice ce qui doit être écrit.

Les personnes menacées de burnout constituent un autre groupe cible. J’imagine que mon travail serait moins stressant avec une machine à écrire qu’avec un ordinateur. Détendu, je taperais mon article et l’enverrais par la poste, (ou par fax si on veut la version plus moderne) au bureau, où il devrait être saisi dans le système et publié par un·e pauvre stagiaire. Je ne pourrais pas participer à des réunions d’équipe ni à des discussions en ligne. Pour d’autres choses sans importance, dont font partie 99,9·% de toutes les demandes, je ne serais pas du tout joignable. Le rêve.

Vais-je m’acheter cette machine à écrire ?

C’est quoi cette question ? Jamais de la vie.

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