La Tolino Shine 5 est une petite liseuse solide et de qualité

2013, 2015, 2018, 2022 et 2024. Des années bissextiles ? Non, mais bien les années de parution des différents modèles de la petite liseuse Shine. Je connais les modèles de la troisième (2018) et de la quatrième génération (2022), pour les avoir testés et utilisés moi-même. Quels changements ont été apportés à la cinquième génération ?

Un étui et des finitions solides et ergonomiques

À première vue, les divers appareils semblent identiques. Il m’a fallu sortir mon ruban à mesurer pour me rendre compte que la Shine 5 est 1 (!) mm plus épais et 1 mm plus large que sa prédécesseure. Elle pèse aussi 1 g de plus.

Ce qu’on remarque plus vite, c’est que son plastique est différent. Sa surface est un peu plus rugueuse et moins sujette aux traces de doigts. Elle est faite à 85 % de plastique recyclé, comme la Shine 4. Une fois en main, elle me semble toujours un peu cheap. Elle sonne creux quand je tapote sur son dos avec mon doigt. Je n’ai pourtant rien à redire de ses finitions. Tout est solide, la liseuse ne se raie pas, et son boîtier la protège bien lorsqu’elle tombe. En plus, elle est conforme à la norme d’étanchéité IPX8. En théorie, elle résiste à 30 minutes (au maximum) passées au fond d’une baignoire.

L’écran possède à nouveau un cadre surélevé. Les Kindle Paperwhite et leur surface plate ont l’air plus modernes en comparaison. Par contre, le design de la Shine fait en sorte qu’on a moins tendance à tourner les pages par inadvertance lorsqu’on touche l’écran.

La liseuse se charge via un port USB-C. Une LED blanche placée sur le bord supérieur droit indique son niveau de batterie. Le bouton d’allumage se trouve au dos, en haut de l’appareil. Rien de neuf ici non plus.

Puisque la nouvelle liseuse a pratiquement la même taille que l’ancien modèle, mon avis quant à sa maniabilité n’a pas changé. Sa largeur (11 cm) et sa hauteur (16 cm) la rendent facile à manipuler. Lorsque je veux la tenir avec le pouce et l’index, je place mes deux doigts sur le bord le plus large (le bord inférieur). Mieux encore, je peux saisir un des côtés étroits d’une seule main, et tapoter sur l’écran avec le pouce.

Une puce lente

La Shine 5 est dotée d’un processeur monocœur de 1 GHz, le MediaTEK MT8113L - ARM A53 1.0 GHz. Si on ne tient compte que de ces chiffres, on y perd par rapport au modèle précédent, qui abrite une puce de 1,8 GHz. Cela dit, la liseuse d’entrée de gamme de Tolino est maintenant 20 % moins chère que l’ancienne.

Cette réduction de la puissance de calcul ne s’est pas fait sentir durant mon test, car, après tout, on utilise rarement la liseuse pour faire autre chose que lire des livres électroniques. La puce 286 de mon premier ordinateur était sans doute déjà suffisante pour afficher une nouvelle page sur l’écran à encre électronique.

Notez aussi qu’une puce un peu moins puissante consomme moins de batterie, même si une heure de plus ou de moins ne change pas grand-chose au quotidien. D’après Tolino, la batterie de 1500 mAh de sa Shine 5 a une « autonomie de plusieurs semaines », surtout lorsqu’elle est mise en veille la majeure partie du temps. Dans ce cas, elle peut encore tenir deux mois ! Évidemment, si on l’utilise beaucoup et que l’écran est éclairé, l’autonomie diminue. Pendant mon test, j’ai lu environ une heure par jour et je l’ai rechargée au bout de trois semaines.

Une netteté d’écran inchangée

L’écran, un Carta 1300 d’une résolution de 300 ppi, soit 1478 x 1072 pixels, est similaire à celui des modèles précédents. C’est amplement suffisant. Les lettres sont nettes, aucun effet d’effilochage ou d’escalier n’est visible à l’œil nu.

Un nouveau logiciel, de nombreuses options

Information importante : la Shine 5 inaugure un nouveau système d’exploitation, développé par Kobo, la marque de liseuses du groupe japonais Rakuten qui avait déjà fourni à Tolino le matériel des liseuses. Le nouveau système d’exploitation est une version dérivée de celui des Kobo.

La nouvelle Shine lit aussi les livres audio, indirectement, car elle n’a pas de haut-parleurs. Il vous faudra y connecter un haut-parleur ou un casque via Bluetooth. Le mieux est d’écouter les livres audio d’une traite, car, durant mon test, la Shine a parfois oublié où je m’étais arrêté.

De manière générale, l’interface utilisateur du nouveau système d’exploitation (j’ai testé la version 5.3.195056 du 25 septembre 2024) semble plus sobre et plus moderne. Malheureusement, le nombre de polices de caractères est limité. Certains des livres contenaient des erreurs d’affichage, lorsque les polices n’étaient pas prises en charge par l’éditeur. Autre bémol, aucune des dix polices du système d’exploitation ne sépare les syllabes. Résultat : des trous dans le texte, surtout dans les parties justifiées.

Heureusement, l’expérience de lecture peut être personnalisée de plein de manières différentes. Taille de la police, épaisseur des lettres (gras), interligne ou style de paragraphe, à vous de choisir.

Par ailleurs, la Shine adapte automatiquement la luminosité de l’écran à la lumière environnante. Si je lis pendant la journée, l’éclairage intégré reste éteint, mais, si je lis la nuit et sans lampe de chevet, il s’allume. Une fonction d’éclairage nocturne veille à ce que la température des couleurs change automatiquement (moins de bleu ou plus d’orange) à partir d’une heure que j’ai définie au préalable. Bien entendu, la luminosité et la température de couleur s’ajustent aussi manuellement.

Surfer et faire des achats en ligne... ou pas !

Les fans inconditionnels de lecture sur liseuse le savent très bien, mais rappelons-le à celles et ceux qui n’ont pas l’habitude : ce genre d’appareils ne remplacent pas du tout les tablettes. La nouvelle Shine est dotée d’un navigateur Web, certes, mais les commandes tactiles et l’affichage des pages sont si lents qu’il est difficile de ne pas perdre patience. Le navigateur se trouve d’ailleurs dans les fonctions bêta. Tout est dit !

Durant mon test, j’ai réussi à acheter un livre électronique dans la boutique Orell-Füssli préinstallée, mais c’est beaucoup plus sympa de passer par un smartphone ou un ordinateur portable. De toute façon, la bibliothèque se synchronise sur les différents appareils.