Le Pod Express de Line 6 : sept amplis pour guitare dans un boîtier de 350 grammes
Test de produit

Le Pod Express de Line 6 : sept amplis pour guitare dans un boîtier de 350 grammes

David Lee
2/9/2024

Au printemps, Line 6 a sorti un simulateur d’ampli en format poche. Poids plume et petit prix, il offre tout le nécessaire aux guitaristes. L’audio m’a convaincu, l’utilisation beaucoup moins.

Le Pod Express de Line 6 est un simulateur d’ampli pour guitare électrique. Un modèle du même nom existe pour basse électrique, mais je ne parle ici que de la version pour guitare. Un simulateur d’ampli reproduit le son d’un ampli de guitare classique. Continuez votre lecture pour tout comprendre sur les amplis de guitare et leurs imitations numériques.

  • Guide

    Connaissances de base : Amplis de guitare et leurs répliques numériques

    par David Lee

Caractéristiques du Pod Express

L’appareil propose sept amplificateurs différents avec enceintes acoustiques (baffles) assorties. On peut aussi utiliser un baffle différent pour chaque ampli ou désactiver complètement la Cab Sim.

La distorsion des amplis peut être accentuée et modulée par des pédales de distorsion virtuelle. Il propose aussi la réverbération, l’écho et quatre effets. Un noise gate désactivable à sensibilité réglable fait également partie des fonctionnalités. Enfin, l’appareil renferme un accordeur et un looper.

Le Pod Express diffuse le son de façon traditionnelle via une prise jack 6,3 mm ou deux (stéréo). Une prise casque avec réglage de volume séparé est également présente. L’appareil se connecte par USB-C à un ordinateur et pourra alors servir d’interface audio, ce qui est bien pratique. Vous entendrez aussi le son de l’ordinateur via la prise casque.

L’avant du Pod Express avec les différentes connectiques. Une sortie 3,5 mm pour casque se trouve même sur le côté.
L’avant du Pod Express avec les différentes connectiques. Une sortie 3,5 mm pour casque se trouve même sur le côté.
Source : David Lee

Utilisation : pas d’écran et pas de logiciel

Extérieurement, le Pod Express semble extrêmement dépouillé. Sans piles, il ne pèse que 345 g et mesure 9 x 13 cm. L’absence d’écran saute aux yeux, seules quelques diodes électroluminescentes transmettent des informations.

Qui dit zéro écran, dit forcément zéro menu, tout se règle directement sur l’appareil. Ça a l’air super à première vue, car avec ces appareils multi-effets, le risque de se noyer dans toutes les options de réglage est grand. Pas de ça ici !

Et pourtant, le concept d’utilisation n’est pas idéal. Le peu de boutons et de commandes implique des doublons complexes. Par exemple, il faut appuyer simultanément sur ALT pour modifier le volume du canal. Pour changer de baffle, il faut carrément appuyer sur ALT et sur l’une des pédales en même temps tout en tournant un bouton. C’est pénible, la pédale ayant été conçue pour un pied, elle n’est pas ergonomique à manipuler à la main.

Il faut parfois appuyer sur le bouton ALT au milieu en même temps que sur la pédale TAP à droite.
Il faut parfois appuyer sur le bouton ALT au milieu en même temps que sur la pédale TAP à droite.
Source : David Lee

Ces fonctions ne sont pas écrites sur l’appareil, il faut les apprendre par cœur. Line 6 fournit une antisèche, mais comme elle ne mentionne justement pas ces doublons secrets, je me suis fait la mienne.

Mon mémo des principaux raccourcis.
Mon mémo des principaux raccourcis.
Source : David Lee

Ce qui me dérange le plus, c’est de ne pas voir les réglages actuels. Tous les boutons rotatifs pointent dans une direction, mais lorsque je sélectionne un preset, les valeurs qu’il contient sont différentes de celles indiquées par les boutons. Impossible donc d’ajuster une valeur puisqu’on ne sait pas d’où on part. D’après cette vidéo (à 14'30''), la bague doit s’allumer en vert à la sélection du preset, mais ça ne fonctionne pas chez moi.

On ne peut pas non plus contourner ce problème avec un éditeur externe pour Mac ou PC, car il n’y en a pas.

Deux modes, aucun n’est satisfaisant

Une fois les réglages effectués selon vos préférences, vous pouvez les enregistrer. Il y a 14 emplacements de mémoire disponibles et sept réglages d’usine à écraser et réinitialiser si nécessaire.

Appuyer simultanément sur les deux pédales active le mode preset. On passe ensuite d’un preset au suivant ou au précédent à l’aide des pédales. On accède au mode réglage en enfonçant de nouveau les deux boutons.

C’est plutôt simple et logique. La couleur de la bague LED indique clairement lequel des deux modes est actuellement actif. Là encore, l’utilisation n’est pas franchement optimale.

Je ne peux rien changer en mode preset, même pas ajouter des effets, désactiver la Cab Sim ou modifier le tap tempo. Rien ne se passe lorsque je tourne les boutons.

Le mode preset est trop rigide pour moi et je l’utilise rarement. Mais l’autre mode a aussi ses inconvénients. Si je change d’ampli, le baffle correspondant s’allume automatiquement. Si je joue sur une enceinte physique et que je ne veux pas de Cab Sim, je dois la désactiver à chaque fois. Gain et EQ semblent se réinitialiser aussi à chaque fois. Je n’en suis pas tout à fait sûr parce que ça ne se voit justement pas, mais il me semble que c’est ce que j’entends.

Peu de sons, mais des bons

Le concept de base de l’appareil est de se limiter à l’essentiel. Il ne possède que sept amplificateurs, mais ils couvrent bien le spectre des styles possibles.

  1. Clean : Fender Princeton Reverb
  2. Special : Line 6 Litigator
  3. Chime : Matchless DC30 (channel 1, clean)
  4. Dynamic : Ben Adrian Cartographer
  5. Crunch : Friedman BE-100 (BE/HBE channel)
  6. Heavy : Line 6 Oblivion
  7. Lead : Peavey 5150

Au premier abord, on ne dirait pas un jeu complet ; où sont passés les classiques Vox AC30 ou Marshall Plexi ? Le canal crunch avec le Friedman est similaire à un Marshall Plexi et très bon pour du rock classique. Le Matchless DC30 ressemble quant à lui au Vox. Le Peavey 5150 est un ampli à gain élevé semblable au Soldano SLO100, par conséquent adapté au métal. Le Peavey 5150 a été développé pour et avec Eddie Van Halen.

Lors de la sélection, le baffle correspondant est toujours sélectionné en même temps. Comme je l’ai dit, il peut être modifié.

  1. 1x10" Fender Princeton Reverb
  2. Special : 1x12" Fender Deluxe Oxford
  3. Chime : 2x12" Matchless DC-30, G12H30
  4. Dynamic : 4x12" Bogner Überkab, V30
  5. Crunch 4x12" Marshall Basketweave, G12-M25
  6. Heavy : 4x12" Engl XXL, V30
  7. Lead : 4x12" Mesa/Boogie 4FB, V30

Pour les pédales de distorsion, quatre choix s’offrent à vous :

  • boost : Klon Centaur,
  • overdrive : Ibanez TS808 Tube Screamer,
  • distortion : Boss DS-1 (Keeley modded),
  • fuzz : Mono '73 Electro-Harmonix Ram’s Head Big Muff Pi.

Regardez la vidéo suivante pour écouter certains amplis avec le baffle standard, sans effets et avec un peu de réverbération. L’amplificateur Clean a une pédale de distorsion, aucune autre pédale n’est activée.

J’ai du mal à émettre un jugement objectif sur la qualité des simulations. Toutes les sept sont correctes à mes yeux. J’aime particulièrement l’ampli Chime au son authentique et vivant. Mais en fin de compte, cela dépend aussi beaucoup du jeu et des goûts de chacun.

Les effets et leur utilisation

J’utilise aussi l’ampli Chime pour faire la démonstration des différents effets (au choix Chorus, Flanger, Phaser et Tremolo). On ne peut en utiliser qu’un à la fois. L’intensité se règle directement à l’aide du bouton rotatif et la vitesse en appuyant à plusieurs reprises sur la pédale TAP. Tous les effets et delays sont en stéréo, mais il peut être intéressant de les enregistrer en mono.

Pour activer ou désactiver les effets pendant le jeu, on peut utiliser la pédale ON. Celle-ci active et désactive tout par défaut : amp sim, effet, reverb, delay. Mais vous pouvez changer ce paramètre et en activer/désactiver un seul parmi ces quatre. Si ça ne vous suffit pas, vous pouvez attribuer des fonctions précises à une pédale externe.

Alimentation électrique : des piles, mais pas d’USB

Le Pod Express dispose d’un compartiment pour trois piles AA. Celles-ci durent quelques heures : si vous insérez des piles neuves avant un concert ou une répétition, elles tiendront certainement jusqu’à la fin. Les piles sont d’ailleurs fournies. Le niveau de charge des piles est visible en appuyant longuement sur ALT.

Sinon, l’appareil se branche aussi sur secteur, bien que l’adaptateur ne soit pas fourni. Petit conseil qui vaut d’ailleurs pour les autres appareils à effets : investir dans un bon chargeur vaut le coup. Je recommande le mien de Boss. Il bourdonne beaucoup moins que ce modèle pas cher. Écoutez plutôt ! En tout cas, l’alimentation par piles engendrera le plus faible bourdonnement.

Hélas, l’appareil ne peut pas être alimenté en USB-C. C’est un peu déroutant, parce que le Pod s’allume quand même lorsqu’on branche un câble USB. En alimentation sur piles, l’appareil ne s’allume que lorsqu’une guitare est branchée dessus. J’avais déjà vu ça sur d’autres appareils à effets. En alimentation secteur, ça fonctionne toujours.

Bilan

Un équipement complet au format poche

Simulation d’ampli, distorsion, effets, accordeur, looper : le Pod Express de Line 6 offre, dans un boîtier étonnamment petit, léger et abordable, toutes les fonctions de base nécessaires à un enregistrement ou une répét’ de guitare.

La promesse d’une utilisation simple n’est elle qu’à moitié tenue. Je suis trop souvent obligé d’appuyer à la main sur une pédale et sur une touche tout en tournant un bouton. Encore pire, on ne peut pas savoir quels paramètres sont actuellement actifs.

Malgré cette manipulation loin d’être optimale, je recommande l’appareil et me le suis même acheté. Il est super pour ceux qui veulent une simulation d’ampli sans passer le week-end à chercher le bon son. J’aime bien les sons et l’idée de fournir un choix restreint mais judicieux. J’apprécie aussi le fonctionnement à piles qui limite le bourdonnement. L’appareil est en outre ultra-portable et bon marché.

Pro

  • sons de qualité
  • tout le nécessaire
  • plus simple que la plupart des simulateurs d’ampli
  • enregistrement sur PC via USB-C
  • fonctionnement à piles possible
  • ultra-portable

Contre

  • utilisation délicate
  • pas d’éditeur externe
  • pas d’adaptateur secteur fourni
  • pas d’alimentation via USB
Photo d’en-tête : David Lee

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Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense. 


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