« Le Seigneur des anneaux » : une popularité qui dure
Les projets de films, de séries et de jeux vidéo venus de la Terre du Milieu en sont la preuve : 20 ans après la trilogie cinématographique, la passion pour « Le Seigneur des anneaux » reste intacte. Un phénomène sur lequel je vais tenter de mettre des mots.
2024 est une super année pour les fans de hobbits, elfes et oliphants : une deuxième saison pour la série Les Anneaux de pouvoir, le retour au cinéma de la trilogie cinématographique en version longue aux États-Unis, un nouveau film d’animation La Guerre des Rohirrim et un jeu vidéo Tales of the Shire où l’on incarne un hobbit : pas de doute, 2024 sera une année prolifique pour les fans du Seigneur des anneaux.
70 ans après la publication du premier livre et plus de 20 ans après la sortie des films, la fascination pour la Terre du Milieu reste d’actualité. Les projets créatifs issus du monde de J.R.R. Tolkien continuent de faire recette. Cette passion qui enflamme les millions de fans du Seigneur des anneaux n’a pas d’équivalent.
Peter Jackson et moi
Pour moi, Le Seigneur des anneaux est surtout une trilogie de films sortis entre 2001 et 2003. Ce sont les adaptations cinématographiques de Peter Jackson qui m’ont fait tomber sous le charme de la Terre du Milieu. En même temps, je découvrais le légendaire jeu « hack & slash » Le Retour du Roi sur PlayStation 2 et le jeu de stratégie La Bataille pour la Terre du Milieu sur PC. J’ai ensuite lu les trois livres, sauf Le Silmarillion, que j’ai soigneusement évité. Honte à moi !
Aujourd’hui encore, j’écoute régulièrement les bandes-son des films, je regarde des vidéos sur les coulisses, des essais vidéo et des critiques de jeux sur YouTube, je m’amuse des mèmes et je connais les trois films absolument par cœur. Mais c’est dans mon enfance et mon adolescence que Le Seigneur des anneaux m’a le plus influencé. L’anniversaire de Bilbon, le conseil d’Elrond et le départ de la Communauté de l’Anneau sont autant de moments qui me donnent l’impression d’être blotti sur le canapé de mes parents, une tasse de chocolat chaud à la main.
Regarder ou jouer au Seigneur des anneaux représente pour moi un véritable voyage dans le temps : je reviens à une époque où mes seuls soucis étaient les notes à l’école et mes cours de piano. J’avais mon mercredi après-midi de libre et le seul programme du week-end était de jouer au football le samedi. Cette insouciance de la jeunesse résonne à chaque fois que Legolas bande son arc ou que Gimli sort sa hache. Une grande partie de mon amour pour Le Seigneur des Anneaux réside dans la nostalgie.
Gollum et Gimli
Cette nostalgie n’existe pas seulement dans ma tête, mais se manifeste aussi par la récitation quotidienne de répliques culte de la trilogie cinématographique. Je suis sûr que la moitié de mes proches sauraient dire à quel personnage et à quelle scène « Ça ne compte quand même que pour un ! » correspond. Le Seigneur des anneaux est truffé de phrases qui font mouche à chaque fois. Des exemples ?
- « Ce que nous voulons, c’est du poisson, fort bien goûteux ! »
- « Moooooooort ! »
- « Je ne suis pas un homme. »
- « Mes amis, ce n’est pas à vous de vous incliner. »
Avec ses répliques cultes, Le Seigneur des Anneaux alimente des milliers de mèmes qui se déversent chaque jour sur Internet. Les images des membres de la Communauté de l’Anneau continuent de stimuler mon système nerveux. La répétition constante me permet de m’identifier encore plus à l’histoire de la Terre du Milieu. Si quelqu’un dit du mal du Seigneur des anneaux dans un commentaire, nous, nerds, intervenons et défendons l’honneur de notre sanctuaire comme les gardes des tours du Gondor. Ou, selon le ton employé, comme une horde d’Orques.
Aragorn et Boromir
Tous comme leurs fans, nos héros ne sont pas parfaits. Le Seigneur des anneaux accorde à tous les personnages principaux (à l’exception peut-être de Legolas) le temps de se développer et d’évoluer. Frodon quitte son doux foyer, résiste jusqu’au bout à l’influence de l’Anneau et découvre la valeur de l’amitié avec Sam. Gimli est l’un des rares nains à se lier d’amitié avec les elfes. Aragorn trouve le courage de monter sur le trône du Gondor. Arwen décide de renoncer à la vie éternelle pour choisir l’amour. Même Merry et Pippin dépassent leur naïveté et finissent par avoir une influence déterminante sur la guerre.
Boromir est l’un des personnages que je trouve le plus intéressant. Bien qu’il ait juré de protéger Frodon dans sa mission, il tombe sous le pouvoir de l’Anneau et veut même l’enlever à Frodon. Malgré cette tentation, il se battra pour le bien jusqu’à sa mort en héros. Boromir montre comment l’Anneau peut corrompre les gens, même un fils exemplaire du Gondor. Son rôle nous permet de comprendre que les quelques grammes d’or que Frodon porte autour du cou constituent un fardeau d’un poids inimaginable.
La dernière demi-heure du Retour du Roi est exclusivement consacrée à boucler l’histoire des différents personnages. Aragorn devient roi, les hobbits retournent dans la Comté et Frodon embarque pour Valinor avec Gandalf sur le bateau des Elfes. L’acte final traîne en longueur, surtout si l’on en est déjà à plus de huit heures de film. Et pourtant, j’apprécie que Peter Jackson laisse suffisamment de temps aux protagonistes pour faire leurs adieux aux spectateurs. La conclusion raconte la fin des histoires, dénoue les nœuds et répond aux questions en suspens. Pour les fans, c’est une fin très touchante et forte en émotions. D’ailleurs, je lâche toujours une petite larme à chaque fois que je la regarde.
Howard Shore
Le responsable de mes larmes est, notamment, le compositeur Howard Shore. Aucune musique de film ne provoque en moi des émotions aussi fortes que la bande originale du Seigneur des Anneaux. Elle ne se contente pas d’accompagner l’action, elle s’y intègre de manière cohérente. Les mélodies capturent parfaitement l’ambiance de chaque scène, tout au long de la trilogie. Un violon enjoué sautille avec moi à travers le Comté, des chœurs hurlants mettent en garde contre les Nazgûl et des cuivres triomphants accompagnent les Rohirrim qui foncent sur les Orques devant Minas Tirith, avant de faire silence au moment de la collision. Pendant quelques secondes, la musique s’arrête et, en tant que spectateur, je me prends la cruauté du combat en pleine face : les chevaux hennissent, les lances volent, les armures se brisent et les guerriers rugissent tandis que la cavalerie balaye leurs adversaires.
Ce n’est pas pour rien que Howard Shore a remporté deux Golden Globes, trois Oscars et quatre Grammy Awards pour la bande originale de cette trilogie. 20 ans plus tard, les salles de concert projettent encore régulièrement les films au son de la bande originale jouée par un orchestre.
Tom Bombadil et Celebrimbor
Si vous connaissez Tom Bombadil, nul doute que la trilogie cinématographique vous a donné envie d’en savoir plus sur le monde de J.R.R. Tolkien. En effet, si cette étrange créature n’apparaît pas dans les films, elle fait partie des personnages les plus intéressants de la Terre du Milieu. Cela en fait un personnage très apprécié dans les jeux ou les spin-offs. Il en va de même pour Celebrimbor : le forgeron elfique qui a aidé Sauron à créer les anneaux de pouvoir est absent de la trilogie cinématographique. Il joue cependant un rôle central dans le jeu vidéo L’Ombre du Mordor et dans la série Les Anneaux de pouvoir. Ces deux personnages montrent bien que le monde des Anneaux est un puits sans fond. Tolkien a créé un univers, développé plusieurs langues, élaboré un panthéon et dessiné des cartes qui ont donné naissance à des films, des livres, des jeux, des émissions de radio, des séries, des parodies, des vidéos YouTube et des forums de fanfictions bien remplis. Une vie tout entière ne suffirait pas pour découvrir chaque détail de l’univers du Seigneur des Anneaux.
Pour moi, regarder un film de la trilogie du Seigneur des anneaux constitue une véritable expérience. Ce ne sont pas des œuvres qui me divertissent un peu pendant quelques heures, mais bien des films doudous qui m’emmènent dans un monde magique. Je doute qu’une œuvre de fantasy représente un jour quelque chose de comparable pour moi.
Je pourrais continuer mes louanges pendant des heures, parler du casting parfait, des décors de films miniatures incroyables, des effets visuels sophistiqués, des paysages à couper le souffle et de l’influence que Le Seigneur des anneaux a eu sur le genre fantastique. Mais cet article est déjà assez long et je ne veux pas écrire une trilogie. Au lieu de cela, j’aimerais que vous me disiez dans les commentaires si et pourquoi vous êtes attaché à Frodon et à ses compagnons. J’ai hâte de vous lire.
Mes refuges portent des noms comme la Terre du Milieu, Skyrim et Azeroth. Si je dois les quitter en raison d'obligations de la vie réelle, leurs bandes-son épiques m'accompagnent au quotidien, à la LAN party ou à la session D&D.