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L’hiver, ce festival du VRS et des nez qui coulent
29/10/2024
Traduction: Stéphanie Klebetsanis
Le VRS est la cause la plus fréquente d’infection respiratoire chez le nouveau-né. Il s’attaque aussi aux nourrissons, aux enfants, et même aux personnes âgées. À partir de cet hiver, vous pourrez mieux protéger vos tout petits.
L’automne et l’hiver sont les saisons des refroidissements par excellence. On peut même dire que certains enfants ont le nez bouché jusqu’au printemps. Ce n’est pas un problème en soi, pour autant qu’ils se portent bien.
La situation est plus délicate chez les nouveau-nés et les nourrissons, car la respiration nasale est une fonction vitale pendant les 6 à 12 premiers mois. En effet, ils ne peuvent pas se contenter d’ouvrir la bouche pour respirer. Ils inspirent certes un peu d’oxygène par la bouche lorsqu’ils pleurent, mais ce n’est pas suffisant. Pour empêcher qu’ils inhalent des aliments, leur trachée et leur œsophage sont mieux séparés que ceux des adultes. En revanche, ce mécanisme de protection complique les choses lorsqu’une infection des voies respiratoires leur bouche le nez.
Le virus respiratoire syncytial humain (VRS) engorge parfois les services d’urgences pédiatriques durant l’hiver, et il peut être très gênant.
On le retrouve partout dans le monde. Il est plus fréquent pendant les mois d’hiver, et les personnes infectées sont contagieuses un jour avant l’apparition des symptômes. Les sécrétions s’épaississent et obstruent rapidement le nez et les voies respiratoires supérieures des plus jeunes. Le VRS provoque de la toux, de la fièvre et, parfois, une conjonctivite, mais il s’attaque surtout aux voies respiratoires inférieures et provoque des inflammations dans les bronchioles ou les bronches. Il s’accompagne aussi souvent d’une otite, surtout chez les nourrissons. Si les enfants un peu plus âgés s’en tirent souvent avec une vilaine toux, les bébés de moins d’un an peuvent être très gravement touchés. Malheureusement, même les personnes quasi asymptomatiques sont contagieuses. La maladie se déclare généralement en l’espace d’une semaine (2 à 8 jours). Chez les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli, la situation peut évoluer en une pneumonie sévère.
Le VRS est le principal responsable des hospitalisations chez les nouveau-nés et les nourrissons. Environ 1 % des cas (1 sur 100) sont graves. Le risque diminue avec l’âge. Entre 2016 et 2021, le nombre d’infections se situait entre 3000 et 6000 cas par an en Suisse. La fréquence est comparable dans les pays européens.
Malheureusement, la première infection n’a pas un effet totalement immunisant. On peut donc contracter le VRS plusieurs fois.
Que faire pour éviter d’attraper le VRS ?
Tâchez de ne pas tousser sur quelqu’un, car le virus se propage par le mucus et les gouttelettes de salive. Puisqu’il survit environ 20 minutes sur les surfaces, nettoyez et désinfectez régulièrement vos mains et les zones partagées. Attention à bien tenir vos produits de nettoyage hors de la portée des enfants !
Que faire si votre enfant a été infecté ?
Si votre enfant a de la peine à respirer parce qu’il est congestionné, la première chose à faire est de rincer soigneusement son nez pour que l’air puisse à nouveau y passer. Verser une ampoule remplie de solution saline directement dans le nez est une méthode efficace, par exemple. Le liquide peut ensuite être avalé ou recraché. Tant qu’elle fonctionne, tout va bien, même si peu d’enfants l’apprécient.
Certains parents utilisent divers appareils pour déboucher le nez de leurs enfants. Attention à ne pas trop irriter, voire endommager, la muqueuse nasale !
La maladie en tant que telle dure entre 3 à 12 jours, mais la toux perdure parfois 4 semaines de plus. Comme pour d’autres infections de ce type, on peut essayer de soulager les douleurs et de dégager les voies respiratoires en exposant les enfants à l’air frais et humide. Surélever légèrement le haut du corps facilite aussi la respiration.
Comment prévenir le VRS ?
Depuis 2023, deux vaccins (Arexvy® et Abrysvo®) sont autorisés dans l’Union européenne pour les personnes de plus de 60 ans. Abrysvo® protège aussi les nourrissons lors d’une vaccination pendant la grossesse. Aux États-Unis, le vaccin est recommandé entre la 32e et la 36e semaine de grossesse. Certaines assurances complémentaires suisses et européennes prennent en charge une partie des coûts.
Un traitement par anticorps était déjà recommandé chez les nouveau-nés atteints de cardiopathies congénitales et de maladies pulmonaires graves, davantage à risque. Ils recevaient une injection mensuelle de palivizumab (Synagis®) pendant la saison hivernale. Depuis 2024, on recommande de procéder à une injection automnale de nirsevimab (Beyfortus®) chez tous les nouveau-nés et nourrissons de moins de 6 mois. Cet anticorps monoclonal est censé protéger des VRS jusqu’au printemps. L’assurance de base couvre les coûts de ce traitement en ambulatoire. Il est par ailleurs remboursé par notre assurance obligatoire des soins depuis septembre 2024.
Sources : https://www.rki.de/DE/Content/Infekt/EpidBull/Merkblaetter/Ratgeber_RSV.html (site en allemand)
https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/krankheiten/krankheiten-im-ueberblick/rsv.html
Photo d’en-tête : shutterstock
Tanja Restin
Freie Autorin
Médecin généraliste et pédiatre, conseil familial pour les grandes et les petites personnes. Aime les soins d'urgence et les transports de secours, ainsi que l'interface entre la recherche fondamentale et la recherche clinique. A commencé le journalisme dans un journal scolaire, puis a travaillé pour la Deutsche Welle et le Deutsches Ärzteblatt, et est l'auteur de publications scientifiques.