MWC : voir plus loin que le bout de son nez avec des lunettes AR
Cette année, au MWC, la réalité augmentée était omniprésente. J’en ai profité pour mettre les verres les plus intéressants sur mon nez.
Un thème plutôt délicat quand on porte déjà des lunettes : encore une paire ? Est-ce vraiment nécessaire ? Qu’est-ce que ce modèle a de plus ? Les lunettes que j’ai pu essayer au Mobile World Congress de Barcelone sont toutes à l’état de prototypes. Cela signifie qu’elles ne sont pas en vente pour le moment, voire qu’elles ne seront peut-être jamais commercialisées sous cette forme. Certaines présentent encore des défauts et doivent être optimisées. Le salon m’a néanmoins permis de me faire une idée des nouveautés à venir.
Essnz Berlin
Le dimanche précédant le MWC, la start-up tooz a présenté ses lunettes AR baptisées Essnz Berlin. La monture et l’appli correspondante sont des prototypes destinés à illustrer des exemples d’utilisation.
Lorsque je mets les lunettes, un petit écran vert fluo apparaît sur le verre droit. Je peux y faire apparaître différentes applications en appuyant sur la branche ou par commande vocale, un peu comme un lecteur de musique ou un entraînement avec des conseils d’un·e coach. J’entends le son grâce aux haut-parleurs intégrés. La qualité n’est pas assez bonne pour de la musique, mais je comprends bien ce qui est dit.
Source : Fabian Stieger
Avis aux porteurs·ses de lunettes : vous pouvez y monter des verres correcteurs. L’image intégrée est assurée par un écran microLED reflété sur le verre depuis la branche droite. L’image est bien visible. Seul le champ de vision droit est recouvert. Il faut un peu de temps pour s’y habituer, mais cela ne détourne pas trop l’attention du monde physique.
Source : Fabian Stieger
La batterie du prototype doit pouvoir tenir toute la journée, ce qui est tout à fait souhaitable, entre nous. tooz espère que les entreprises qui achètent les verres collaboreront pour le matériel, le logiciel et le design du produit final.
Oppo Air Glass 2
Les lunettes AR d’Oppo proposent un concept similaire à celui d’Essnz Berlin. Les Air Glass 2 sont plus légères (38 grammes) et projettent même deux écrans microLED sur les verres. Ici aussi, il est possible d’y intégrer des verres correcteurs. Grâce à l’écran projeté des deux côtés, l’écriture semble plus tridimensionnelle, mais un peu lointaine. Cela dit, je peux lire le texte assez facilement.
Source : Jan Johannsen
Les lunettes ne peuvent être utilisées qu’avec un smartphone. Des microphones sont intégrés des deux côtés des branches, ce qui me permet d’écouter de la musique ou de téléphoner. Au début, j’ai trouvé le volume beaucoup trop fort avec la musique. Les haut-parleurs sont assez puissants. Je peux contrôler les applications affichées sur la branche droite en les faisant glisser et en appuyant sur un bouton. Les lunettes sont agréables à porter et j’imagine que l’application de navigation est pratique au quotidien.
Source : Jan Johannsen
Lenovo ThinkReality A3
Lenovo me présente un concept de réalité augmentée passionnant. Les écrans sur les verres des ThinkReality A3 sont reliés à l’ordinateur par un câble et ne peuvent pas encore être utilisés indépendamment.
Lorsque je mets les lunettes, je dois plisser les yeux pour voir clairement le menu vert fluo en haut à gauche. Monter des verres correcteurs n’est pas possible sur ce modèle. Je trouve aussi qu’elles sont trop loin du visage. Les lunettes reconnaissent ma main et me l’indiquent avec des contours bleus. Je peux alors les utiliser pour saisir un cube représenté dans la réalité et le déplacer.
Je peux utiliser le menu en « appuyant » dans l’air. Je choisis la fonction pour dessiner. Ici, je positionne la main comme si je tenais un stylo. Je peux ainsi dessiner dans l’air et placer des lignes en trois dimensions dans l’espace. Elles ont même les couleurs de l’arc-en-ciel. Le tout n’est pas encore totalement au point et ne réagit pas toujours immédiatement. La navigation laisse à désirer. Les lignes sont également représentées de manière un peu saccadée et pixellisée. Mon dessin n'a rien d'un chef-d'œuvre, mais au moins, je m'amuse bien. On ne m’a pas montré d’application avec du son, je ne suis donc pas sûre qu’il y en ait.
Source : Jan Johannsen
nubia Neovision Glass
nubia a aussi des lunettes AR et elles sont très prometteuses. Ici, en tant que porteuse de lunettes, j’ai un grand avantage : les dioptries peuvent être réglées indépendamment par une molette en haut à gauche et à droite de la monture.
Je peux voir l’écran du smartphone accroché grâce à une projection sur les verres des deux côtés, loin des branches. Grâce à la visière, l’image est agréablement assombrie. Je vois bien l’image colorée et nette devant moi ; presque comme avec un vidéoprojecteur dans une pièce sombre. Ces lunettes sont les seules testées qui n’utilisent pas de simples écritures vert fluo, mais qui affichent une image en couleur.
Source : Fabian Stieger
Mis à part les dioptries, je n’ai pas beaucoup de possibilités de réglage, si ce n’est que la visière occultante située devant les verres se démonte facilement grâce à un aimant.
Source : Fabian Stieger
De l’aperçu à la perspective
Les prototypes des lunettes AR doivent encore être améliorés. J’ai néanmoins adoré les tester. Vu la vitesse de l'évolution de cette technologie, je ne serais pas étonnée de découvrir des modèles réellement adaptés à un usage quotidien dès le prochain MWC. Je vous tiens au courant.
Photo d’en-tête : Jan Johannsen
Dans mon monde, Super Mario chasse les Stormtroopers avec une licorne et Harley Quinn prépare des cocktails pour Eddie et Peter au bar de la plage. Là où je peux exprimer ma créativité, j'ai des fourmis dans les doigts. Mais c'est peut-être aussi parce que rien d'autre ne coule dans mes veines que du chocolat, des paillettes et du café.
