Lorenz Keller
Test de produit

Oura 4 : la bague connectée avec abonnement vaut-elle la peine ?

Lorenz Keller
19/2/2025
Traduction: Elvina Tran

Le plus beau design, le meilleur logiciel : l’Oura 4 ne manque pas d’atouts comme le montre notre test, mais présente aussi un inconvénient. Le suivi ne fonctionne que si vous souscrivez un abonnement supplémentaire.

Le test de la nouvelle Oura Ring 4 se résume à la question cruciale : « Que penser de la formule d’abonnement ? » Pour beaucoup de personnes, il n’est pas question d’investir de l’argent dans un gadget et de payer encore six dollars par mois pour l’utiliser. Si vous faites partie de ce groupe, le modèle d’Oura n’est clairement pas pour vous.

Le fabricant finlandais a commercialisé la première bague connectée dès 2015 et fait donc partie des pionniers. En 2021, avec la troisième génération, Oura est passé à un modèle sur abonnement et, malgré les critiques suscitées par ce changement, la marque possède une grande communauté de fans au pouvoir d’achat élevé.

La concurrence s’est toutefois considérablement durcie depuis environ un an. De grandes marques comme Samsung se pressent sur le marché et n’imposent généralement pas d’abonnement. Cela a bien sûr une influence sur l’évaluation de l’Oura Ring 4. Regardons d’abord ce à quoi l’abonnement payant donne accès.

L’Oura Ring en est déjà à sa quatrième génération.
L’Oura Ring en est déjà à sa quatrième génération.
Source : Lorenz Keller

Coûts : une bague sans grand intérêt sans l’appli

Les prix de la quatrième génération de la bague connectée commencent à 400 francs suisses. Lorsque vous connectez l’Oura 4 à l’appli pour la première fois, le mois gratuit commence. Ensuite, vous payez 5,99 USD par mois ou 69,99 USD par an.

Théoriquement, vous pouvez décider à l’issue du mois gratuit de ne pas souscrire l’abonnement payant, ou de résilier à tout moment dans un délai d’un mois. La bague ne sera pas totalement inutile, car vous continuerez de recevoir les trois valeurs de base concernant votre sommeil, votre forme du jour et votre activité. Cette formule est toutefois peu intéressante puisqu’il vaut mieux choisir une marque sans abonnement qui inclut bien plus d’analyses. Vous trouverez plus de détails à ce sujet à la fin de ce test.

Appli : le pionnier s’appuie sur ses atouts

Rien que sur le plan visuel, l’appli Oura se distingue de ses concurrentes. Malgré la multitude d’informations, elle est très lisible et son design nordique me plaît énormément. Chaque ombre, chaque dégradé de couleur et l’emplacement de chaque graphique, chiffre ou texte semblent bien pensés et harmonieux.

L’appli Oura (à gauche) comparée aux applis Samsung (au milieu) et RingConn (à droite).
L’appli Oura (à gauche) comparée aux applis Samsung (au milieu) et RingConn (à droite).
Source : Lorenz Keller

Les trois indicateurs principaux « Forme du jour », « Sommeil » et « Activité » sont calculés avec les données des capteurs de la bague et sont communiqués par un nombre de points. La fréquence cardiaque et le stress sont consultables séparément. Vous pouvez dans chaque domaine visualiser encore plus de détails sur plusieurs niveaux.

Dans « Sommeil », vous trouverez différents facteurs de sommeil, mais aussi une évaluation de l’efficacité, le taux d’oxygène dans le sang pendant la nuit, la régularité de la respiration et la variabilité de la fréquence cardiaque (VFC). C’est un indicateur de la capacité du pouls à s’adapter aux sollicitations physiques et mentales.

Les événements exceptionnels sont mis en relief par l’appli, par exemple, lorsque le sommeil est particulièrement bon ou le temps de récupération exemplaire. Vous ne trouvez pas seulement des chiffres, mais aussi des explications et des conseils. Tous les concurrents sont loin d’être aussi complets dans leurs analyses.

Pour pouvoir profiter pleinement des capacités de l’appli, il faut un peu de temps. Il est possible et même recommandé de taguer ces événements particuliers. Vous pouvez choisir parmi une centaine de mots-clés différents pour décrire votre état. L’objectif : déterminer par exemple au fil du temps l’origine des symptômes de stress ou les périodes particulièrement propices à la récupération.

La détection des activités par l’Oura est assez fiable, contrairement à d’autres bagues qui ne les enregistrent qu’en suivi normal. Là aussi, il faut corriger manuellement : les activités sont certes détectées, mais ne sont pas toujours bien catégorisées. Vous pouvez y ajouter des tags ultérieurement et déterminer le type de sport ou d’activité physique pratiqués.

Les activités doivent être confirmées ou taguées.
Les activités doivent être confirmées ou taguées.
Source : Lorenz Keller

Appli : l’approfondissement prend du temps

À mesure que vous utilisez l’appli, les indications gagnent en précision et en pertinence. Le fabricant lui-même déclare que la plupart des suivis ne fonctionnent bien qu’au bout de huit semaines environ. Plus vous aidez l’appli en ajoutant des tags, meilleures sont les analyses.

Cependant, tout ce foisonnement est parfois source de confusion. Au début, je n’ai pas trouvé comment corriger une erreur de saisie dans l’heure du coucher. J’ai trouvé la réponse dans le « Centre d’aide Oura » qui est consultable en français sur le site du fabricant et répond à toutes les questions concernant les bagues et l’appli.

La correction est malheureusement un peu compliquée : je dois cliquer sur « Sommeil » et faire défiler la page jusqu’aux détails. Là, au niveau du graphique des heures de sommeil, je peux cliquer sur un symbole discret et ajuster le temps passé au lit avec le curseur.

Plus vous passez du temps dans l’appli, plus vous découvrez de possibilités. Oura va nettement plus loin que nombre de ses concurrents. « Oura Labs » permet de tester et d’évaluer de nouvelles fonctions avant qu’elles soient définitivement intégrées à l’appli. Dans « Expérimentations », on vous propose des défis, par exemple pendant 14 jours, ne pas consommer de caféine dans les six heures précédant le coucher et observer les effets sur le sommeil. Je suis accompagné pas à pas, je reçois des rappels et des encouragements.

Pas mal de temps de récupération durant la journée, espérons que mon chef ne verra rien.
Pas mal de temps de récupération durant la journée, espérons que mon chef ne verra rien.
Source : Lorenz Keller

Je peux évaluer ma résilience et observer les changements sur le long terme ou lancer la mesure de l’âge cardiovasculaire en appuyant sur un bouton. Il faut quelques semaines avant d’obtenir le résultat. Je vois ensuite la santé de mon système cardiovasculaire comparé à mon âge réel. On peut aussi calculer son endurance avec un test de marche de six minutes.

Design : la plus belle bague, mais une station de charge banale

Passons au matériel, à la bague elle-même. Celle-ci a une particularité, par rapport aux modèles précédents, mais aussi par rapport à la concurrence. Les capteurs sont entièrement intégrés et ne dépassent plus. Encore mieux : un revêtement en titane habille l’extérieur comme l’intérieur, à l’exception de cinq petits évidements pour les capteurs.

L’intérieur de la bague est aussi en titane argenté.
L’intérieur de la bague est aussi en titane argenté.
Source : Lorenz Keller

L’Oura 4 sans intérieur moulé en résine synthétique semble non seulement de qualité bien supérieure, elle est aussi bien plus agréable à porter. La lumière des capteurs n’est pas visible de l’extérieur quand je porte la bague. C’est surtout un avantage la nuit si vous voulez dormir dans le noir complet.

Aucune autre bague n’est disponible dans autant de variantes. Vous avez le choix entre six couleurs et finitions différentes : pour ce test, j’ai reçu la bague argentée, il existe aussi une version « brushed » plus mate de cette couleur en plus des coloris or, or rose, noir et stealth, un genre de noir mat.

Le baguier vous permet de trouver la taille idéale. À porter impérativement pendant au moins 24 heures.
Le baguier vous permet de trouver la taille idéale. À porter impérativement pendant au moins 24 heures.
Source : Lorenz Keller

Les bagues sont disponibles en douze tailles de 4 à 15. Pour trouver quelle version convient bien à quel doigt, cela vaut la peine de commander d’abord le baguier et d’essayer. Par exemple, je porte normalement du 11, mais j’ai déjà connu des modèles où le 12 me convenait mieux.

La station de charge en revanche est décevante en comparaison. Il n’y a pas de boîtier avec une batterie comme chez d’autres fabricants, mais seulement une base branchée sur secteur. Elle est certes en aluminium, mais le support de bague gris au milieu est en plastique et fait un peu tache. Cela ne correspond pas du tout à l’élégance du design de l’Oura 4.

La batterie dans le capteur tient environ sept jours et demi. C’est désormais la norme pour les bagues connectées, mais il existe aussi des modèles comme la RingConn 2 qui tiennent bien plus longtemps sans recharge.

La station de charge du fabricant finlandais n’a rien de remarquable.
La station de charge du fabricant finlandais n’a rien de remarquable.
Source : Lorenz Keller

Suivi : quelle est la précision des mesures d’Oura ?

Le fabricant finlandais jouit d’une très bonne réputation quant à la précision des mesures. Vérifier cela de manière objective sans faire d’examens en laboratoire n’est pas si simple. Ce que je peux vous dire, c’est que les valeurs mesurées pendant le test semblent cohérentes. Mes activités ont été détectées et enregistrées automatiquement de manière plutôt fiable. Les valeurs de sommeil coïncidaient avec mon ressenti. Oura a même détecté le début d’un rhume sur la base d’un sommeil perturbé et d’une légère élévation de la température et m’a conseillé un jour de repos.

J’ai plusieurs fois mesuré mon sommeil en parallèle avec la bague et ma Google Pixel Watch 3, par exemple le 24 janvier. La durée du sommeil est pratiquement identique à une minute près. Le sommeil est également qualifié de « bon » dans les deux cas.

Le suivi de mon sommeil par Google (à gauche) et par Oura (à droite).
Le suivi de mon sommeil par Google (à gauche) et par Oura (à droite).
Source : Lorenz Keller

Les petites différences se situent dans les détails. Les deux capteurs de suivi ont bien remarqué que j’ai eu trois périodes de sommeil perturbé, autrement dit que je me suis réveillé. D’après ma montre, ces interruptions n’ont duré que 15 minutes, mais l’Oura indique 29 minutes. Il est difficile de savoir si un des capteurs est plus précis ou si la zone grise entre le demi-sommeil et l’éveil est interprétée différemment par les appareils. Comme ils arrivent tous les deux à une conclusion globale similaire, ces différences ne sont pas si graves à mes yeux.

Le nombre de pas effectué est une autre mesure que je peux vérifier. Par deux fois, je suis allé faire une promenade de 1000 pas et j’ai compté manuellement avec un cliqueur. Comme les autres bagues, Oura s’en tire bien. Elle est toutefois 0,5 % au-dessus à chaque fois contrairement à la Pixel Watch 3 qui a clairement sous-estimé le nombre de pas. La RingConn 2 est plus précise alors que la Samsung Galaxy Ring dévie plus fortement.

L’abonnement en vaut-il la peine ?

La question est certes centrale pour l’Oura 4, mais c’est en définitive une décision individuelle. Une chose est sûre : le fabricant finlandais offre une valeur ajoutée avec un logiciel bien fait proposant des fonctions impressionnantes. Vous pouvez suivre vos indicateurs de bien-être, de fitness et de sommeil dans les moindres détails et en profondeur.

Je remarque que l’entreprise investit beaucoup et sort sans cesse de nouvelles fonctionnalités. Par exemple le calcul des jours de fertilité au cours du cycle féminin qui a été ajouté il y a quelques jours. Oura annonce également que grâce à cette mise à jour, la prédiction des règles est deux à trois fois plus précise qu’avant.

Plus vous vous plongez dans les données en ne vous intéressant pas seulement à votre nombre de pas, votre sommeil et votre pouls, mais aussi à des calculs supplémentaires concernant le stress, la forme du jour, la résilience ou la santé cardiaque, plus l’abonnement devient intéressant.

Une alternative possible est par exemple la RingConn 2 plus compacte et plus discrète sans abonnement qui a une autonomie de batterie nettement plus longue, mais dont l’appli est plus simple.

Bilan

Bien, mais pas bon marché

L’Oura 4 est une élégante bague connectée, dont la face interne est dorénavant aussi dotée d’un revêtement en titane et qui enchâsse donc bien les capteurs. Son atout majeur est toutefois le logiciel qui permet une analyse détaillée des données mesurées et calcule d’innombrables indicateurs.

Le fabricant finlandais donne des conseils pour se coucher au bon moment et pointe les irrégularités. Pas trop souvent au point de m’énerver, mais suffisamment pour que j’y fasse attention et que je sois plus à l’écoute des signaux que m’envoie mon corps.

Tout cela n’est toutefois pas gratuit. Au prix déjà élevé de la bague s’ajoutent des frais mensuels pour l’abonnement. C’est le seul argument important contre l’Oura 4.

Pro

  • un design élégant dans d’innombrables variantes
  • intégration parfaite à l’appli
  • design élégant et clair du logiciel
  • analyses détaillées, nombreux indicateurs

Contre

  • prix de base élevé et abonnement supplémentaire
  • autonomie moyenne de la batterie
Photo d’en-tête : Lorenz Keller

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