Petit capteur, grand effet : le « Wuerfeli » à l’essai
Une LED du petit appareil appelé « Wuerfeli » (petit dé en suisse allemand) indique en différentes couleurs (bleu, vert, orange, rouge) la teneur en CO₂ dans l’air et incite à aérer de manière ciblée.
Le nombre des appareils de mesure du taux de CO₂ dans l’air ambiant a considérablement augmenté pendant la pandémie de coronavirus. Certains d’entre eux sont présentés dans l’article ci-dessous, mais le « Wuerfeli » manque à l’appel.
C’est un appareil de mesure du CO₂ très intéressant, fonctionnant comme plusieurs autres modèles : il est équipé d’un capteur mesurant la teneur en dioxyde de carbone dans l’air ambiant et d’une diode qui s’allume en fonction de la valeur mesurée.
Son capteur est le « SCD40 » de Sensirion. Selon les indications du fabricant, c’est « le plus petit détecteur de CO₂ du monde », ce qui rend le « Wuerfeli » très compact. Un côté de la base carrée de la pyramide mesure un peu plus de trois centimètres et sa hauteur totale est de 2,75 centimètres. Les anciens Égyptiens auraient été fascinés par cette forme géométrique. Moi aussi !
D’après les explications de Laurin Schwitter, directeur de la société QE GmbH de Landquart, qui est à l’origine de cet appareil de mesure, le nom du « Würfeli » est dérivé de la forme cubique de la puce SCD40 de Sensirion. Le boîtier conçu ultérieurement n’avait plus la forme d’un cube, mais le nom est resté.
Personnellement, j’ai pensé à une ancienne pyramide d’Égypte. En réalité, les concepteurs du produit se sont inspirés de celle du Louvre qui « s’illumine magnifiquement la nuit », selon Laurin.
Voilà comment fonctionne le « Wuerfeli »
La fonction est encore plus importante que la forme. La puce SCD40 de la pyramide mesure toutes les cinq secondes le nombre de particules de CO₂ dans l’air. Elle est montée sur un petit circuit imprimé qui commande une LED. L’illustration ci-dessous montre le fonctionnement exact du « Wuerfeli ».
La LED du « Wuerfeli » indique en quatre couleurs le résultat de la mesure :
- bleu : 400 - 550 ppm ;
- vert : 550 - 1000 ppm ;
- orange : 1000 - 1600 ppm ;
- rouge : 1600 ppm ou plus.
D’autres fabricants misent également sur le vert, l’orange et le rouge. Le bleu est une extension de l’échelle colorimétrique, spécifique au « Wuerfeli ». C’est un moyen qui permet de déterminer le temps nécessaire pour aérer une pièce. En effet, la valeur maximale de 550 ppm pour la lueur bleue est proche de celle de l’air extérieur. Une pyramide bleue indique que la pièce est suffisamment aérée et que la fenêtre peut être refermée.
L’autre particularité du « Wuerfeli » est sa lumière pulsée, c’est-à-dire qu’il « respire » – pour reprendre le terme de son inventeur – quand on ouvre les fenêtres en grand pour créer un courant d’air. Après ce moment d’aération intense, la lumière LED de la petite pyramide est pulsée à intervalles rapprochés. Et passe pendant ce temps du rouge à l’orange, au vert et au bleu, pour encourager à aérer la pièce au bon moment. Une fenêtre basculée en permanence est nettement moins efficiente que plusieurs fenêtres ouvertes en même temps pendant quelques minutes. Dans l’idéal, créez un courant d’air pour accélérer l’aération grâce au remplacement d’une importante quantité d’air vicié par de l’air neuf et frais. Vous trouverez de plus amples informations sur le principe physique de l’aération sur le site de « Wuerfeli » (en allemand).
Lors de l’essai du « Wuerfeli », j’ai veillé beaucoup plus souvent à ouvrir plusieurs fenêtres à la fois pour favoriser la pulsation. Effet secondaire sympathique : j’ai dû les laisser ouvertes moins longtemps, ce qui a évité que la pièce, les murs et les meubles soient trop refroidis, tout en assurant le renouvellement de l’air.
Renoncer aux chiffres
D’autres appareils de mesure que j’ai déjà testés me donnaient aussi une valeur absolue de CO₂. Au début, je craignais que cela me manque avec le « Wuerfeli », mais ma crainte était infondée, car l’échelle colorimétrique suffit amplement. Par exemple le rouge ou l’orange indiquent qu’une aération est nécessaire. Que la teneur en CO₂ dans l’air ambiant soit alors de 1550 ou 1709 ppm ne change rien à mon comportement.
Ou comme l’explique le co-inventeur du « Wuerfeli », Laurin :
Différentes études menées dans des bâtiments publics l’ont aussi démontré. L’aération y est – contrairement aux pièces dotées d’indicateurs numériques – plus efficace grâce à un capteur utilisant un schéma de couleurs ou un « Wuerfeli », que ce soit dans les écoles, les hôpitaux ou les bureaux déjà équipés de cet appareil.
Pour les créateurs, la simplicité du concept « Wuerfeli » a impliqué le renoncement à une appli D’un point de vue technique, il est certes possible d’enregistrer les données pour valider le concept de couleurs, comme ce fut le cas lors de la phase de test avant le lancement officiel du produit, explique Laurin. Toutefois, les données et courbes générées dans une appli ne fascinent pas longtemps les utilisateurs. Mon propre comportement d’utilisation de l’application Netatmo le prouve. Je le consultais plusieurs fois par jour après l’installation de certains appareils, mais elle est désormais assez inintéressante.
Le bon emplacement pour le « Wuerfeli »
Dans l’idéal, placez le capteur à un endroit fixe où l’on peut le voir facilement à tout moment, loin d’une fenêtre ou d’un radiateur. Le « Wuerfeli » est alimenté par un câble blanc de deux mètres de long, relié à la prise de courant par l’adaptateur secteur USB fourni. Vous pouvez fixer le capteur sur une étagère à l’aide d’autocollants ou au mur avec un clou.
Ce petit appareil ne risque pas de gâcher votre soirée cinéma. En effet, il s’adapte aux conditions d’éclairage de votre pièce grâce à un capteur de luminosité. Et la nuit, la lumière s’éteint même complètement. Par conséquent, le « Wuerfeli » convient parfaitement à votre chambre à coucher.
Le câble vous gêne-t-il ou préférez-vous que l’appareil soit branché en permanence à une prise de courant ? Je vous recommande alors le branchement direct à la prise. Un adaptateur USB-A vers USB-C permet de connecter le « Wuerfeli » à l’adapteur secteur sans câble. Théoriquement, vous pouvez aussi le brancher à un chargeur de secours et le déplacer chaque jour ou même l’emporter au bureau.
Une valeur ajoutée (Swiss Made !)
J’ai déjà mentionné que le capteur provenait d’une entreprise suisse. Ce que je trouve encore plus impressionnant, c’est que le « Wuerfeli » respire la suissitude. Le capteur Sensirion vient de Stäfa, le circuit imprimé de Bubikon, le boîtier de Ruswil et le sachet en tissu de Kriens. Seuls la fiche d’alimentation et le câble contenant du plastique recyclé sont made in China. Et pour chaque « Wuerfeli » vendu, l’entreprise fait don d’un franc suisse à des projets de collecte de déchets plastiques.
À la suissitude s’ajoutent la sécurité et la durabilité du « Wuerfeli ». Le fabricant indique une durée de vie de dix ans. Des algorithmes d’entretien garantissent une mesure précise à long terme. Pour le vérifier, placez-le dehors à l’air libre. La LED s’allume en bleu. Si ce n’est pas le cas, renvoyez votre appareil au fabricant pour une vérification et un calibrage gratuits.
Bilan
Sceptique au début, heureux à la fin
Pro
- un concept de couleurs simple et facile à comprendre
- pas besoin de smartphone, de WiFi ou d’application
- longue durée de vie et, si nécessaire, bon service après-vente du fabricant
Contre
- impossible d’enregistrer ou d’évaluer les données
Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport.