Premier bilan après dix heures de jeu sur « Battlefield 2042 »
Le nouveau Battlefield 2042 se déroule dans le futur, alors que c’est le passé qui me botte le plus. Il existe même un mode Portal encore plus génial.
Je suis un fan de Battlefield de la première heure. Depuis que je me suis retrouvé sur « Wake Island » dans Battlefield 1942 avec 64 joueurs à lutter pour la domination de l’île, qui semble aujourd’hui minuscule, j’ai été enthousiasmé par tous les opus, y compris par Battlefield 2042. Malheureusement, ma première impression est quelque peu mitigée après une dizaine d’heures de jeu.
Ça brille de partout
Commençons par les graphismes. Ce point fort habituel de la série n’impressionne pas dans Battlefield 2042. Le niveau sous la neige Breakaway déçoit. Autant Battlefield 1 que Star Wars Battlefront proposent des cartes d’hiver bien plus belles. Ces deux jeux proviennent évidemment du même studio, Dice. Cependant, quand la nature devient capricieuse et que des tornades se lèvent, Battlefield 2042 se démarque alors : le champ de bataille se couvre d’un voile aux reflets menaçants.
Mais les graphismes ne sont pas le plus important, Battlefield doit avant tout sa réputation à ses batailles épiques. Jusqu’à 128 joueuses et joueurs peuvent maintenant y participer, sauf sur PS4 et Xbox One, ces consoles n’offrant pas des performances suffisantes. Malheureusement, on ne ressent que très peu la présence de ce double effectif de participants : les niveaux sont bien plus grands et l’action se disperse donc aussi en conséquence. Le devise « plus c’est grand, mieux c’est » n’est ici pas vraiment pertinente. Les cartes sont gigantesques, mais l’action se déroule la plupart du temps au même endroit. D’immenses surfaces sont ainsi reléguées au rang de décoration. C’est sympa quand on conduit un char d’assaut ou écume les flots à toute vitesse sur un aéroglisseur. À pied, je me fais immédiatement hara-kiri et choisis le point de départ le plus proche de l’action.
Les véhicules, un autre problème je trouve, se pilotent en effet de façon beaucoup trop similaire. L’aéroglisseur est extrêmement rapide, donne comme attendu un sentiment de légèreté et dérive par exemple plus qu’un buggy. Mais les énormes chars d’assaut sautent aussi dans tous les sens comme s’ils étaient montés sur ressorts, alors qu’ils devraient être de puissants monstres d’acier peu mobiles. On ne ressent pas non plus la puissance des armes. Elles manquent juste de panache. En outre, le Time to Kill, le temps pour tuer un adversaire, est trop long. Seulement 22 armes sont disponibles, une misère : dans le quatrième opus, 84 étaient au menu.
Le caractère peu spectaculaire des récompenses et des déblocages m’a aussi surpris : pas d’effet de son marquant, aucun feu d’artifice visuel. Quand je gagne un niveau ou débloque une arme, une petite carte s'affiche et basta. Et pourtant, c’était par le passé toujours un petit évènement. Le contraste avec Call of Duty Vanguard ne pourrait pas être plus violent. Vos sens étaient dans ce dernier constamment gâtés par un festival audiovisuel dès que vous parveniez à tirer droit.
Les modes « Hazard » et « Portal » en vedette
Si vous ne souhaitez pas une fois de plus mourir dans des combats de masse, le nouveau mode « Hazard » est fait pour vous. Il prend exemple sur Escape from Tarkov ou Hunt Showdown. Ici, huit équipes composées chacune de quatre joueuses et joueurs essaient de trouver et d’extraire des disques durs. Vous ne vous battez pas seulement contre d’autres joueuses et joueurs, mais aussi contre une intelligence artificielle très coriace. À chaque disque dur extrait, vous débloquez un meilleur équipement. Si vous mourez, vous perdez par contre tout le matériel obtenu. Les équipes bien organisées ont ici un énorme avantage, mais même avec des joueuses et joueurs aléatoires, vous vivrez des parties passionnantes.
Les développeurs de Dice comprennent d’une certaine façon ce qui plaît aux fans, le mode « Portal » en est la preuve. C’est pour moi la tête d’affiche de Battlefield 2042. Vous pouvez créer des niveaux à votre goût et y mélanger les cartes, armes et mécanismes de jeu de Battlefield 1942, Bad Company 2 et Battlefield 3. Que donnerait un combat entre des soldats du futur équipés de défibrillateurs contre des porteurs de bazookas alliés qui doivent recharger leur arme en sautant cinq fois. Vous pouvez naturellement aussi jouer aux modes classiques comme « Rush » ou « Conquest », sans règles particulières. Je me réjouis déjà d’essayer le mode « Portal* lors de la prochaine LAN party. Il me reste à convaincre tout le monde d’acheter un EA Pro Abo, afin de jouer « gratuitement » à Battlefield 2042.
Peut mieux faire
Je ne me suis pas encore prononcé sur le sujet, mais Battlefield 2042 ne permet à nouveau que des « demi-destructions » : les murs oui, les maisons-container oui, mais ça s’arrête là, alors que dans Bad Company 2, vous pouviez réduire en poussière des bâtiments de plusieurs étages.
Mais qu’est donc devenue la série Battlefield ? Oui, je n’ai joué à ce nouvel opus que dix heures, mais je ne pense pas changer complètement d’avis par la suite. Le jeu ne semble pas vraiment savoir ce qu’il doit être : un shooter grand public sympa comme Call of Duty ou plutôt une simulation de guerre en équipe qui se base sur de grandes batailles et la juste dose de chaos ?
Oui, ce jeu est amusant, mais peut mieux faire. Battlefield 2042 se déroule dans le futur alors que pour moi, le plus grand attrait réside dans le passé. Je baigne un peu dans la nostalgie avec le mode « Portal » et attends déjà le prochain opus.
Battlefield 2042 est disponible sur PC, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series S/X et m'a été envoyé par Microsoft.
Philipp Rüegg
Senior Editor
Philipp.Rueegg@digitecgalaxus.chEn tant que fou de jeu et de gadgets, je suis dans mon élément chez digitec et Galaxus. Quand je ne suis pas comme Tim Taylor à bidouiller mon PC ou en train de parler de jeux dans mon Podcast http://www.onemorelevel.ch, j’aime bien me poser sur mon biclou et trouver quelques bons trails. Je comble mes besoins culturels avec une petite mousse et des conversations profondes lors des matchs souvent très frustrants du FC Winterthour.
