Privatisation du savoir : voici pourquoi Google Bard et ChatGPT posent problème.
Point de vue

Privatisation du savoir : voici pourquoi Google Bard et ChatGPT posent problème.

En juillet, Google a modifié sa déclaration de protection des données afin que l’IA du système Bard puisse utiliser toutes les données Internet publiques et c’est un problème.

Internet vit de l’échange d’informations : les individus partagent leurs connaissances par exemple sur des blogs, des réseaux sociaux, YouTube, les forums et Wikipédia. Si d’autres personnes veulent accéder à ces informations, elles doivent les chercher sur les portails appropriés.

Que se passe-t-il cependant lorsque ce n’est plus nécessaire ? Qu’en est-il dans le cas où ChatGPT, ou Google Bard, rendent les recherches obsolètes, car ils s’emparent des informations et les mettent à notre disposition ? Pour certain es, c’est un avantage qui permet d’économiser du temps et de l’énergie. Toutefois, à long terme, le prix à payer est fort.

Que se passe-t-il en effet si plus personne ne se sert de Wikipédia, car les utilisateur rices se sont habitué es aux outils d’intelligence artificielle ? À ce moment-là, les utilisateur·rices, les donateur·rices ainsi que les auteur·rices bénévoles sur Wikipédia vont disparaître. Les informations vont devenir obsolètes et les nouveaux articles ne seront plus enregistrés, et le savoir sera privatisé.

Plus de partage de nouvelles connaissances

Les fournisseurs tels que Open AI et Google utilisent déjà les connaissances générales disponibles sur Internet et mettent en place un service payant. Pour ce faire, ils profitent des créations de la collectivité, souvent payée par le public, les universités ou les fondations comme Wikipédia.

Si le succès des services de l’IA s’étend à l’avenir, alors de nombreux problèmes feront surface. L’un d’entre eux est que de moins en moins d’informations seront probablement rendues publiques, car les créateur·rices n’auront plus de visibilité. Que ce soit la reconnaissance, l’argent par le biais de la publicité ou les abonnements, tout cela disparaîtra. Et ensuite ? Il n y aura plus de création de nouvelles informations et le système va s’écrouler. Les connaissances publiées jusqu’alors sur la toile seront entre les mains des grands groupes et tout ce savoir sera dosé, dissimulé ou modifié à volonté.

Quelle différence pour les connaisseur·euses d’Internet ?

Tout n’est pas si grave ? Penser que les nouveaux outils ne font que ce que l’homme fait déjà, mais de manière plus efficace n’est que partiellement vrai. Une personne qui souhaiterait se former sur un thème et qui lit et effectue des recherches à ce sujet au moyen du contenu accessible au public, et de tout ce qui lui tombe sous la main, n’est pas capable de rassembler autant d’informations que l’intelligence artificielle. Et même si c’était possible, alors une seule personne aurait accès à la connaissance et pas toutes celles et ceux qui utilisent cet outil. Ce dernier appartiendrait évidemment à un groupe.

Une problématique qui nous concerne toutes et tous

La privatisation du savoir est un sujet complexe qui concerne tout le monde. Il est temps de réfléchir à l’avenir que cela nous réserve. La différence entre la lecture de l’information accessible au public et celle à un savoir privatisé est plus qu’une question d’accessibilité. Elle pose des questions sur l’avenir de l’humanité en général.

Quelle sera l’évolution d’après vous ?

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Cool: construire des ponts entre le monde réel et le monde de l’information. Pas cool: prendre sa voiture pour aller faire ses courses. Ma vie est «en ligne» et l’ère de l’information ma patrie.


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