Quand la position de votre bras fausse les mesures de votre tension artérielle
11/10/2024
Traduction: Stéphanie Klebetsanis
Adopter la bonne technique est essentiel pour mesurer correctement votre tension artérielle. Voici les erreurs faciles à éviter et les éléments à prendre en compte lors de l’achat d’un tensiomètre.
Le bras allongé le long du corps, posé sur les genoux ou appuyé sur une surface, à hauteur du cœur, voici les trois positions classiques pour prendre la tension artérielle. Or une étude (en anglais) réalisée par l’université Johns Hopkins a révélé qu’une seule d’entre elles donnait des valeurs justes. Les autres peuvent produire des résultats plus élevés que les valeurs réelles, ce qui fausse le diagnostic et la prescription d’antihypertenseurs.
Adoptez la bonne position : le bras appuyé sur une surface, à hauteur du cœur
Pour obtenir des valeurs fiables, on recommande de détendre le bras, de le poser sur une surface et de positionner le brassard à peu près à hauteur du cœur. Pourtant, dans la pratique, la tension est souvent mal mesurée. On a par exemple tendance à poser le bras sur la cuisse, ce qui abaisse le point de mesure en dessous du cœur et fausse les données, surtout sur les tensiomètres destinés au poignet. Les chiffres sont alors plus élevés qu’en réalité.
Que mesure-t-on exactement, et quelles sont les valeurs normales ?
On mesure deux pressions artérielles : la systolique (la première valeur, ou valeur supérieure), au moment de la systole, lorsque le sang est pompé par le cœur dans les vaisseaux sanguins, et la diastolique (la deuxième valeur, ou valeur inférieure) durant la diastole, lorsque le cœur se relâche.
Selon la Société européenne de cardiologie, les valeurs optimales se situent en dessous de 120/80 mmHg. 129/84 mmHg sont encore considérées comme normales, et 130/85 à 139/89 mmHg comme « normales, mais élevées ». Au-delà, on parle d’hypertension.
Or l’étude susmentionnée a révélé que les mesures effectuées sur un bras allongé le long du corps ou posé sur les genoux produisent des résultats trop élevés. La systolique dépasse en moyenne de 7 mmHg les valeurs réelles, et la diastolique de 4 mmHg. Les écarts sont légèrement plus faibles lorsque le bras est posé sur les genoux, en dessous du cœur. Ils se situent alors à 4 mmHg pour les deux tensions. Malheureusement, ils suffisent pour diagnostiquer à tort une hypertension, dans les cas ambigus.
Répétez les mesures et restez calme
Si vous prenez votre tension vous-même, veillez à poser doucement votre bras sur une table à côté de vous, par exemple. Répétez l’opération quelques fois, puis calculez une moyenne pour avoir des valeurs fiables.
Chez vous, vous évitez l’effet de la blouse blanche : beaucoup d’entre nous sommes légèrement stressés lors des consultations médicales, et paraissons plus hypertendus qu’à la maison.
Achetez le bon tensiomètre
Précision des mesures : l’appareil doit évidemment être fiable et précis. La Stiftung Warentest (en allemand) a évalué plusieurs modèles.
Voici les meilleurs candidats :
Le type de tensiomètre : soit un tensiomètre pour le bras, soit un tensiomètre pour le poignet. Les dispositifs à mettre au poignet sont souvent moins chers, plus faciles à positionner et moins encombrants. En revanche, en employant les tensiomètres brachiaux, on place automatiquement le brassard au niveau du cœur.
Facilité d’utilisation : l’appareil doit être simple, avec un affichage bien lisible.
Enregistrement des mesures : cette fonction facilite le suivi.
Fonctions supplémentaires : certains appareils proposent des options utiles comme la mesure de la fréquence cardiaque et la détection des arythmies.
Photo d’en-tête : iJeab/Shutterstock
Rédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage.