Sony Alpha ZV-E10 : similaire au ZV-1, mais pourtant différent
L’appareil photo de vlogging ZV-E10 n’est pas cher et vaut la peine au niveau des performances. Avec les objectifs interchangeables, ça peut encore coûter cher. Parce que Sony ne propose pas (encore) l’objectif parfait pour le vlogging.
La ZV-E10 est la deuxième caméra de Sony conçue pour les vlogueurs, après la ZV-1. Et sans compromis : les fonctions qui seraient pratiques pour la photographie, comme le viseur ou le sélecteur de mode, ont été sacrifiées. D’autres parts, les caractéristiques du ZV-1 qui sont adaptées ou même spécialement développées pour le vlogging sont aussi incluses ici :
- un écran qui peut être déplié à 180 degrés sur le côté et tourné ;
- microphone d’ambiance triple intégré avec bonnette anti-vent floue à clipser ;
- grand bouton d’enregistrement rouge et voyant rouge sur le panneau avant pour voir si l’enregistrement est en cours ;
- présentation du produit : l’autofocus détecte la tenue d’un objet devant l’appareil photo et fait immédiatement la mise au point sur cet objet. Dès que l’objet n’est plus visible, la caméra fait à nouveau la mise au point sur les yeux ;
- interrupteur Bokeh : il passe immédiatement à l’ouverture pour rendre l’arrière-plan flou.
Comme j’ai déjà testé ces éléments avec le ZV-1, je n’ai pas systématiquement passé en revue. Pour un aperçu de ces caractéristiques, lisez mon article sur le ZV-1.
Quel objectif ?
Le ZV-E10 est légèrement plus grand que le ZV-1 et possède un capteur de format APS-C plus grand, voilà la deuxième différence la plus importante. La chose la plus importante réside dans la possibilité de changer de lentille. Tous les objectifs du système Sony (monture E) peuvent être connectés. Cet élément permet plus de possibilités, mais rend aussi la décision d’achat plus compliquée et selon le besoin, également beaucoup plus cher.
Les options évidentes pour le vlogging sont le 16-50 mm et le 10-18 mm. J’ai essayé les deux objectifs. Les deux sont disponibles sous forme de kit avec l’appareil photo.
L’extrême grand angle parle pour le 10-18 mm. 10 millimètres au format APS-C correspondent à 15 millimètres en plein format, ils offrent donc un très grand détail d’image. Cette technique est populaire dans le domaine du vlogging, car elle permet de voir une grande partie de l’environnement et pas seulement votre tête. En outre, les plans apparaissent dynamiques, parfois presque comiques.
Le 16-50 mm offre à peu près le même angle que l’objectif intégré au ZV-1. 16 millimètres correspondent à 24 millimètres en plein format, juste assez pour le selfie vlogging. Les enregistrements vidéo sont légèrement rognés par rapport à ceux photo. Le détail de l’image se révèle donc un peu plus étroit que 16 millimètres. Ce rognage s’applique à la fois à la HD et à la 4K. Il existe un très fort recadrage lorsque vous activez le stabilisateur d’image électronique.
Voici une comparaison des différentes sections d’image mentionnées ci-dessus :
Les deux objectifs sont dotés d’un stabilisateur d’image optique intégré. Un stabilisateur de capteur serait également utile au grand angle. Malheureusement, l’appareil photo n’en possède pas. Cependant, il ne compensera pas les mouvements lors de la marche, à moins d’avoir un cardan.
Le 16-50 mm a une réputation douteuse au niveau de la qualité d’image, mais qui ne dérange pas beaucoup lors de l’usage quotidien, et certainement pas en vidéo. Plus de détails sur ce sujet dans le 16-50 mm.
Cet objectif présente de gros avantages par rapport au 10-18. Les plus évidents sont sa petite taille, son poids léger et son prix bon marché. Il offre aussi une plage de zoom plus polyvalente, du grand angle au téléobjectif léger. Dans la gamme des téléobjectifs, de légers clichés macro sont également possibles.
Le moteur du zoom et le ZV-E10 forment un beau couple
Mais le plus grand avantage du 16-50 mm réside dans son moteur de zoom intégré. On peut le reconnaître dans par l’abréviation PZ, qui signifie « Power Zoom ». Personne n’a besoin du moteur de zoom pour la photographique, mais il s’avère très pratique pour les vidéos.
L’objectif existe depuis longtemps. Avec le ZV-E10, il existe enfin un appareil photo avec lequel son moteur de zoom est pleinement efficace, parce que le ZV-E10 a une bascule de zoom au niveau du déclencheur, comme un appareil photo compact. Dans la plupart des cas, c’est beaucoup plus pratique que d’utiliser le levier de zoom sur l’objectif. En outre, les réglages de l’appareil permettent des vitesses de zoom distinctes pour les deux leviers de zoom, et une autre vitesse pour la poignée, qui dispose aussi de boutons de zoom. En plus, il est possible de définir des vitesses différentes pour le mode veille et l’enregistrement vidéo.
En bref, les vidéos sont possibles avec une fonction zoom confortable et régulière. En même temps, le zoom peut être déplacé très rapidement pour prendre des photos. Je n’ai qu’une seule petite critique : à mon goût, il devrait y avoir un réglage de vitesse ou encore plus lent.
Vous pouvez voir ici les niveaux de zoom les plus lents et les plus rapides utilisés.
Utilisation
Comme tous les appareils photo APS-C de Sony, le ZV-E10 s’avère très compact. Il n’est pas possible de fixer beaucoup de commandes sur ce petit boîtier. Mais Sony a bien résolu ce problème. La poignée est aussi utilisable malgré sa petite taille. Comme à l’accoutumée, il est possible d’attribuer des fonctions aux différentes touches ; le menu des fonctions peut être configuré totalement à sa guise.
L’écran, les boutons et autres commandes sont beaucoup plus proches du ZV-1 que des autres appareils Sony Alpha. Il n’y a pas de sélecteur de mode, juste un petit bouton de mode qui permet de basculer entre photo, vidéo et ralenti/temps mort. P, A, S et M doivent être activés via le menu des fonctions.
En 2020, Sony a commercialisé des appareils photo dont la structure de menu a été entièrement revue, par exemple le A7S III. Cependant, le nouveau menu n’est pas encore utilisé dans tous les appareils : le ZV-E10 possède toujours l’ancienne configuration, moins claire.
Les connexions des câbles pour les écouteurs, le microphone, HDMI et USB sont situés sur le côté où l’écran est tourné. Si un câble est branché, il bloque le mécanisme de rotation. Ce n’est pas optimal, mais probablement pas faisable autrement avec le petit logement.
Qualité d'image
Le ZV-E10 a un capteur plus grand que le ZV-1 et donc le potentiel pour une meilleure qualité de prise de vue en basse lumière. Cependant, le ZV-1 s’avère nettement plus rapide que les objectifs du kit du ZV-E10. Avec ces derniers, la sensibilité grimpe rapidement à 6400 ISO et affiche ensuite une image chargée de bruit.
Comme c’est souvent le cas avec les appareils photo bon marché de Sony, le ZV-E10 ne peut produire une image vraiment nette qu’en 4K. Le Full HD apparaît toujours un peu chargé en bruit, c’est-à-dire nettement moins net que ce qu’il pourrait être en réalité. La Full HD sous-échantillonnée à partir de 4K sur l’ordinateur s’avère nettement plus nette que la Full HD provenant directement de l’appareil photo. Vous pouvez même le voir clairement dans la vidéo YouTube, bien que cette plateforme dégrade encore plus la qualité par compression surtout si elle n’est téléchargée qu’en Full HD, comme dans mon exemple.
Par conséquent, vous devez autant que possible filmer en 4K, sauf que cette possibilité n’existe pas toujours. Pour des débits d’images supérieures à 25 (ou 30 fps en NTSC), vous devez passer en Full HD. De plus, l’autofocus visage/œil et la prise de vue par procuration ne peuvent pas être activés en même temps en 4K. Ces derniers sont des clips de faible qualité qui sont utilisés dans le programme de montage pour alléger la charge de l’ordinateur. À la fin, ils se voient remplacés par les « bons » clips.
La raison de ces limitations réside probablement dans l’incapacité pour la caméra d’effectuer trop de calculs en même temps.
Le ZV-E10 n’est pas idéal pour les actions rapides. D’une part, parce qu’une qualité d’image élevée n’est possible qu’avec des débits d’images lentes ; d’autre part, parce qu’il y a un fort effet obturateur déroulant.
Streaming USB
Le streaming USB n’a été ajouté au ZV-1 que plus tard, c’est pourquoi je ne l’ai pas testé à l’époque. Avec le ZV-E10, j’ai utilisé cette fonction de manière intensive pour les réunions virtuelles et je la trouve très cool. L’appareil photo se connecte à l’ordinateur par USB et peut alors être utilisé comme une webcam, avec une qualité bien meilleure qu’une webcam 0815. Le streaming a fonctionné du premier coup, sans installer aucun pilote. L’appareil photo est aussi alimenté par USB, de sorte que les sessions de plus d’une heure ne posent aucun problème. En effet, l’appareil ne surchauffe pas en fonctionnement continu.
Le son peut également être enregistré et transmis. Je ne l’ai pas fait, mais j’ai laissé le son passer par le casque. Selon l’application, il s’agit toutefois d’une option intéressante, car l’appareil photo dispose d’une connexion pour microphone et est également compatible avec un microphone numérique via la griffe porte-accessoires.
L’activation du streaming USB pourrait être plus facile. Vous devez aller dans le menu et sélectionner un élément de menu spécifique, puis vous pouvez connecter le câble. Si vous connectez d’abord le câble, la technique ne fonctionnera pas, la carte mémoire sera alors affichée sur l’ordinateur et devra avant toute chose être éjectée. J’aimerais pouvoir définir ce qui doit se passer lorsque je branche un câble USB, à savoir soit un stockage de masse ou soit un streaming. De même, j’aimerais que l’appareil photo passe en mode vidéo lors du streaming USB au lieu de se plaindre que le streaming ne fonctionne pas en mode photo.
Présentation du produit malheureusement réservé aux vidéos
La présentation du produit constitue un mode autofocus spécial qui effectue automatiquement la mise au point sur un objet que vous présentez à l’appareil photo. Cette fonction marche à la perfection. Une méthode simple, mais très utile que l’on ne trouve pour l’instant que sur le ZV-1 et le ZV-E10.
Mais là encore, j’ai une critique détaillée. Dans le cadre de mon travail, notamment au bureau et à domicile, je dois parfois me photographier en tenant quelque chose à la main. J’aurais donc aussi aimé utiliser la présentation du produit dans le contexte des selfies, mais ce n’est pas possible : ni le retardateur ni la minuterie ne fonctionnent avec l’autofocus continu. La mise au point se définit au moment du démarrage de la minuterie et ne change plus par la suite.f
Je dois donc soit faire une vidéo et enregistrer une image de celle-ci en tant photo, soit effectuer une mise au point préalable comme avec n’importe quel autre appareil photo. J’ai opté pour la seconde solution. C’est la raison pour laquelle je tiens les deux appareils dans la même main. J’avais besoin de l’autre main pour la prémise au point.
Quel dommage, ce ne serait certainement pas un problème technique de permettre la présentation du produit aussi en mode photo : il suffirait que Sony le veuille, ou prenne note que c’est un besoin des utilisateurs ;-)
Écran
Le ZV-E10 n’intègre pas de viseur. Cette « omission » peut être un inconvénient ou non selon l’intensité avec laquelle vous souhaitez utiliser l’appareil pour la photographie et selon la qualité de votre vue : les myopes porteurs de lunettes n’aiment en général pas le viseur. En revanche, pour moi qui suis myope, c’est extrêmement pratique, car le viseur possède une correction dioptrique et je peux donc me passer de lunettes.
Sony a choisi d’intégrer un écran tactile à son nouveau produit. Mais vous le remarquez à peine. Vous pouvez définir le point de focalisation, le point de suivi ou le déclencheur lors de la prise de vue, rien de plus. Les menus et tout le reste ne peuvent être commandés d’une simple pression du doigt.
Si vous enregistrez avec un profil, vous ne verrez en général qu’une image très terne avant l’édition sur le PC. Le ZV-E10 peut afficher un aperçu sur le moniteur qui corrige les couleurs en direct. Ce dernier n’est pas identique au résultat final, mais donne au moins un aperçu beaucoup plus réaliste.
Bilan
Le Sony ZV-E10 est un bon appareil photo-caméra pour les vidéos et le vlogging. Les points faibles tels que l’effet obturateur déroulant ou les limitations en 4K sont acceptables au vu du bas prix. Si un viseur n’est pas important pour vous, l’appareil s’avère aussi bon pour la prise de photos, en particulier avec l’objectif 16-50 mm, il offre un très bon rapport qualité-prix.
Néanmoins, le ZV-E10 ne me convainc pas autant que le ZV-1. Ce dernier constitue une solution tout-en-un cohérente pour le vlogging simple, dont le seul inconvénient réside dans le grand angle quelque peu limité. Avec le ZV-E10, ce grand angle est possible grâce à l’objectif 10-18 mm, mais il présente un certain nombre d’inconvénients : pas de moteur de zoom, un zoom beaucoup plus faible, un poids plus élevé et une vitesse inférieure à celle du ZV-1. Bien sûr, avec des objectifs supplémentaires, vous pouvez créer un ensemble supérieur au ZV-1. Toutefois, cette solution est non seulement beaucoup plus coûteuse, mais elle complique aussi la manipulation. Donc, si vous recherchez un appareil photo de vlogging vraiment simple, léger et abordable, le ZV-1 reste imbattable.
Mon intéret pour l'informatique et l'écriture m'a mené relativement tôt (2000) au journalisme technique. Comment utiliser la technologie sans se faire soi-même utiliser m'intéresse. Dans mon temps libre, j'aime faire de la musique où je compense mon talent moyen avec une passion immense.