Le bruit des avions est-il mauvais pour la santé ?
J’habite dans le couloir d’atterrissage de l’aéroport de Hambourg. Cela signifie-t-il simplement un peu de bruit que je peux ignorer en toute confiance ou dois-je craindre des conséquences pour ma santé ?
J’ai la grande chance de pouvoir vivre dans une idylle verdoyante, même si je vis dans une grande ville. J’adore mon jardin. Maintenant, en été, je m’assois souvent sur la terrasse et je profite de l’ambiance, presque kitsch et romantique, qui y règne : le chant des oiseaux, le léger bruissement du vent dans les cimes des arbres, un écureuil qui saute de temps en temps à travers la haie.
Mais, toutes les dix minutes, le bruit assourdissant des avions perturbe ce petit paradis. En effet, mon jardin idyllique se trouve dans le couloir d’atterrissage, à proximité de l’aéroport. Une fois par an, lorsque des travaux de maintenance sont effectués sur d’autres pistes, la plupart des avions passent au-dessus de mon petit jardin vert pendant quatre semaines. Ils volent tellement bas, que j’ai presque l’impression de pouvoir toucher leur ventre lorsqu’ils passent.
Dans la vidéo, vous pouvez vous faire une idée de la façon dont les avions à basse altitude perturbent mon petit paradis :
Une chose est sûre : cette pollution sonore permanente a tendance à m’agiter, même si j’essaie de ne pas trop m’énerver à ce sujet. Après tout, je ne peux rien changer. Une voisine tire ici des conséquences plus radicales. Elle a placé ses vacances annuelles pendant ces quatre semaines et est partie en voyage pour échapper au bruit. Impossible pour moi de m’organiser et je ne pense pas que ce soit absolument nécessaire, après tout, la période est limitée. Quatre semaines ne feront pas de mal. C’est du moins ce que je pense. Ai-je raison ?
Le bruit des avions est-il dangereux pour la santé ?
Avec l’augmentation du trafic aérien, les effets sur la santé de la population ont fait l’objet de nombreuses études scientifiques. Avec pour résultat que l’exposition au bruit des avions peut avoir des conséquences psychiques et physiques. Plus précisément : une pression artérielle élevée, des troubles du sommeil, des difficultés d’apprentissage chez les enfants et de la colère pouvant aller jusqu’à la dépression sont des conséquences possibles. Une étude de synthèse (en allemand), qui a évalué des études épidémiologiques, a montré que des niveaux sonores continus liés au bruit des avions de 60 décibels le jour et de 45 décibels la nuit étaient associés à une augmentation de l’hypertension artérielle durable. Par ailleurs, les prescriptions d’antihypertenseurs sont plus fréquentes aux abords des aéroports. Le bruit a également un impact sur les performances intellectuelles : pour les écolier·ères, il a été démontré que leur compréhension de la lecture se détériorait avec l’augmentation du bruit des avions.
Le bruit des avions peut conduire à la dépression
Une étude (en allemand) à grande échelle sur le bruit de la circulation en général a montré que le stress psychologique provoqué par la perturbation continue du bruit peut même conduire à la dépression. Les recherches ont montré que plus le nombre de décibels augmente, plus les effets sont souvent graves. Mais il est également apparu clairement que les personnes ne réagissent pas toutes de la même manière au bruit des avions. Ce qui empêche l’un·e de dormir peut n’être qu’une petite contrariété pour un·e autre. Et les études ont porté sur les effets à long terme, c’est-à-dire sur les conséquences d’années de perturbations sonores.
Mon objectif pour les semaines à venir : boucher les oreilles et tenir bon. Je vais devoir vivre avec le bruit et je vais certainement réussir sans grandes difficultés, car dans mon cas, ce n’est heureusement qu’une nuisance temporaire.
Photo d’en-tête : Anne SandnerRédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage.