Point de vue

Bonne poudreuse, porte-monnaie vide : arnaques sur les pistes de ski suisses

Vous êtes sérieux là ? Un coup de gueule sur les prix pratiqués dans les stations de ski suisses en général et particulièrement à Davos.

« 25 francs s'il vous plaît », me dit le jeune homme derrière le comptoir en souriant. J'ai envie de lui sourire en retour, mais je ne peux pas, car je suis trop surpris. Je finis donc par payer la somme due sans laisser de pourboire. Et, avec précaution, je porte la bouteille PET de coca zéro que je viens d'acheter avec le café-schnaps et sa touche de chantilly à la table. Au moins, ce dernier est dans un vrai verre. Comme c'est du libre-service et vu les prix, je fais tout pour ne rien renverser. Mais en chaussures de ski et sur un sol en bois glissant et verglacé, cela nécessite des compétences dignes d'un acrobate. Même si un peu de café s'est perdu en route, je parviens à rejoindre ma place sans fracture ouverte du tibia et du péroné.

C'est un vendredi après-midi maussade au Weissfluhjoch, dans le domaine skiable davosien de Parsenn. Avant la dernière descente de la journée, je m'offre une boisson chaude alcoolisée en plein air dans l'un de ces bars situés dans une cabane en bois. N'ayez crainte, je suis sur les pistes depuis 9 h 30 et j'ai fait du ski toute la journée sans boire d'alcool. En outre, mon café-schnaps se compose principalement d'eau chaude, d'un peu de café instantané en poudre, d'une micro-dose de vieille prune et d'un peu de chantilly industrielle. Ah oui, c'est mon ami Claudio qui a commandé le coca zéro.

Je suis donc assis dehors, dans le froid, avec une boisson tiède entre les mains et je m'énerve. Et pas qu'un peu. 25 francs pour un peu d'eau chaude, du café en poudre, un soupçon d'eau-de-vie et de la crème fouettée en boîte, un coca zéro, le tout en libre-service. Sérieusement ?

Ici, on n'y va pas de main morte : les prix pratiqués dans les stations de ski suisses sont scandaleux.
Ici, on n'y va pas de main morte : les prix pratiqués dans les stations de ski suisses sont scandaleux.

Le prix d'un café-schnaps ici n'est pas le seul scandale. Un bol de soupe à l'orge coûte 15 francs au restaurant de montagne, la salade composée est également servie dans un bol à soupe de taille XS. Coûts : 13,50 CHF. Et le demi-litre de bière sans alcool fait un autre trou dans le porte-monnaie ; 8 CHF. Au moins, contrairement au bar de la cabane en bois, le service à la table est inclus. Mais tout de même, c'est franchement abusé là ! Oui, je sais, tout doit d'abord être transporté en haut de la montagne. Moi aussi, d'ailleurs. Un billet combiné pour une journée me coûte 78 CHF.

Bilan rapide :

  • carte journalière 78 CHF
  • café-schnaps & coca zéro 25 CHF
  • soupe à l'orge 15 CHF
  • salade composée 13,50 CHF
  • bière blanche sans alcool 8 CHF

Tout le monde skie ? Je ne pense pas, non !

Ça fait 139,50 CHF. Cent trente-neuf francs et cinquante centimes ! Pour une personne, pour une journée de ski sans compter les frais de déplacement. Une chanson populaire suisse dit « Alles fährt Ski, Ski fährt die ganze Nation » (tout le monde fait du ski, toute la nation fait du ski). Ici, à Davos, ce n'est probablement pas le cas. Et si je regarde les prix pratiqués en Engadine, en Valais ou dans l'Oberland bernois, il est probable que dans quelques années, seuls quelques super-riches dévaleront encore les pentes enneigées artificiellement.

Perspectives moroses pour les skieurs.
Perspectives moroses pour les skieurs.

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