Challenge peignoir, Open Piano, saut de la confiance : oserez-vous relever ces défis ?
22/3/2024
Traduction: Stéphanie Casada
Vous aimeriez être plus courageux ? Alors, il n’y a pas de temps à perdre ! C’est en forgeant que l’on devient forgeron.
Être courageux, qu’est-ce que cela signifie au juste ? Vous avez certainement déjà entendu cette citation : « Le courage ce n’est pas l’absence de peur, mais plutôt la conviction que la peur n’est pas le plus important. » Plus d’une personnalité ont déjà prononcé ces mots et nous les connaissons aussi de la variante moderne du film de Cendrillon Princesse malgré elle.
Être courageux : avec ou sans peur ?
Près de 20 ans plus tard, la science, et plus précisément Christopher Rate de l’université de Yale, s’est penchée sur les théories existantes de la psychologie et de la philosophie ; à lire dans le Journal of Positive Psychology (en anglais).
En 2010, dans un article paru plus tard dans l’ouvrage spécialisé The Psychology of Courage, il définit le courage comme un acte qui se compose de trois éléments : l’action doit être intentionnelle. Un acte de courage doit aussi être lié à des risques, des difficultés ou des dangers pour celui ou ceux qui agissent, et ces derniers doivent en avoir conscience. Troisièmement, l’objectif doit être « noble » ou servir un autre « but moral ». Un sentiment subjectif de peur peut aussi être ressenti, selon C. Rate, mais n’est pas obligatoire.
Une chose est sûre : avec ou sans peur, le courage est individuel. Une personne se trouve courageuse lorsqu’elle parvient à parler devant de grands groupes. Une autre pense être courageuse lorsqu’elle ose sauter du plongeoir de dix mètres. La troisième se sent courageuse lorsqu’elle ne s’enfuit plus en hurlant en voyant des araignées. Et ainsi de suite.
Devenir plus courageux : changer, c’est possible
Une autre chose est sûre : être (plus) courageux peut s’apprendre. La personnalité de chaque être humain n’est pas immuable, comme la science l’a longtemps supposé. Au contraire, nous pouvons évoluer. Au fur et à mesure que l’on avance dans l’âge adulte, comme l’ont prouvé plusieurs études telles que cette étude longitudinale, vous, moi et tous les autres devenons plus stables sur le plan émotionnel, plus sûrs de nous, plus tolérants et plus consciencieux. Sans aucune action consciente.
Mais peut-on le faire consciemment et intentionnellement ? Une équipe de recherche zurichoise dirigée par Mathias Allemand s’est penchée sur la question suivante dans le cadre d’une grande étude portant sur plus de 1500 personnes : peut-on influencer ce que l’on appelle les big five de sa personnalité ? Les big five comprennent les traits de personnalité suivants : ouverture, conscience, extraversion, compatibilité et stabilité émotionnelle. Les personnes participantes ont essayé de renforcer ou d’atténuer des traits de caractère souhaités pendant trois mois. Il en résulte que « les traits de personnalité sont malléables au cours de la vie », explique le directeur de l’étude.
Bon, si vous êtes plutôt introvertis et si vous préférez être en petit comité, cela ne signifie pas non plus qu’à l’avenir, vous danserez sur les tables en soirée. Mais vous pouvez devenir un peu plus sociable, un peu plus ouvert d’esprit. D’après les chercheurs, cela fonctionne entre autres avec des résolutions formulées sous forme de phrases concrètes « si / alors ». Exemple : si je vais à une fête, alors j’engage la discussion avec quelqu’un que je ne connais pas.
Si vous voulez devenir plus courageux, il faut que vous ayez confiance en vous et en vos capacités, mais aussi en votre environnement. Développez cette confiance par petites étapes. Si vous voulez tenter quelque chose de nouveau et d’audacieux, vous n’êtes pas obligé d’essayer le saut à l’élastique ou de sauter dans un lac pour prendre un bain glacé.
Commencez plutôt par de petits défis. Je vous donne quelques idées. Et n’oubliez pas : « personne ne sait de quoi il est capable avant d’avoir essayé. » C’est ce dont était autrefois convaincu Publilius Syrus, un poète romain du Ier siècle avant Jésus-Christ.
15 idées de défis un peu pas si fous
Les enfants et les adolescents raffolent des challenges sur YouTube, Instagram et TikTok. Les défis lancés sur les réseaux ne sont pas tous utiles, certains sont même mortels. D’autres défis servent à soutenir une bonne cause, comme le défi peignoir de l’association allemande Demenzhilfe, à l’occasion de la Journée mondiale de la maladie d’Alzheimer, le 21 septembre. Essayer de relever quelques-uns de ces défis peut même vous procurer du plaisir. Bien sûr, vous n’avez pas besoin de poster le selfie sur les réseaux sociaux. Imprimez-le à l’ancienne et accrochez-le au miroir de votre salle de bains. L’endroit clé pour vous rappeler à quel point vous pouvez être courageux.
Tout le monde a des rêves. Vous surveillez peut-être semaine après semaine les annonces immobilières pour regarder en soupirant des photos d’appartements hors de prix ? Que vous ne pourrez jamais vous payer ? C’est terminé : prenez rendez-vous avec l’agent immobilier, habillez-vous de manière élégante et visitez quelques appartements, maisons ou lofts à prix d’or ; juste pour le plaisir.
Plus nous vieillissons, plus notre cercle d’amis est fixe. Enfin, c’est généralement le cas. Prenez donc votre courage à deux mains et invitez un inconnu au prochain dîner entre amis. Je ne vous demande pas non plus d’aborder un inconnu dans la rue, ou de vous adresser à vos amis Snapchat que vous ne connaissez que grâce à l’algorithme. Demandez à vos proches s’il y a une personne qu’ils aimeraient inviter et que vous ne connaissez pas encore personnellement.
Il peut aussi être courageux de dire non quand tous les autres membres de votre groupe d’amis vous disent « Fais-le ». Ne le faites pas.
Les inconnus que l’on croise dans la rue permettent de relever de nombreux défis de courage : souriez à celles et ceux que vous croisez dans la rue, dans le tram ou à la caisse. Complimentez-les. Ou engagez la conversation avec des inconnus à l’arrêt de bus, eh oui, même faire la conversation est un acte de courage. Une small talk avec des inconnus rend heureux, la science le sait.
Vous avez peur du noir ? Vous détestez les bruits étranges que vous ne pouvez pas identifier ? Quel courage de passer quand même une nuit à la belle étoile ! En forêt ou au bord d’un lac par exemple, si cela est autorisé dans votre région. Ma collègue Olivia en a fait une micro-aventure, mais elle a « seulement » passé la nuit sur sa terrasse avec un renard et sans téléphone portable.
Vous avez l’impression que les autres sont mieux habillés que vous ? L’envie d’être quelqu’un de différent, de plus stylé, sommeille peut-être en vous ? Alors, allez dans la boutique d’occasion la plus proche et choisissez-y un vêtement qui sort de l’ordinaire. Portez-le pour vous rendre au bureau. Ou franchissez simplement le pas de votre porte. C’est terminé, vous ne passerez plus inaperçu.
Les hobbies font partie de ces choses que l’on a ou que l’on déteste. Définissons « plus courageux » dans le sens des big five comme « être plus ouvert » et réfléchissez à ce que vous ne supportez pas. Jouer toute la nuit à la Playstation avec votre nièce nerdy ? Aller à la pêche avec votre oncle bavard ? Passer une journée à l’hippodrome avec votre voisine passionnée de chevaux ? Je parie que vous connaissez quelqu’un qui pourrait vous permettre d’étirer un peu votre personnalité.
Attention, ce challenge n’est pas pour les personnes véganes ou végétariennes : les abats font partie de ces spécialités carnées que je rencontre dans toutes les auberges de mon pays, l’Autriche. Je ne les avalerais jamais volontairement. Mais vous, peut-être ?
Vous pouvez aussi essayer les aliments amers. Super sains. Rien que d’y penser, ça vous donne envie de vomir ? Allez, osez et cuisinez des endives, de l’estragon ou des choux de Bruxelles. Ce livre de cuisine vous y aidera.
Sortir de sa zone de confort peut également s’avérer extrêmement utile sur le plan émotionnel. Quel est le thème qui vous brûle les lèvres ? La dernière fois qu’une ou un ami vous a fait une remarque, cela vous a blessé ou embarrassé devant les autres ? Le comportement d’un membre de la famille vous agace-t-il ; votre grand-mère a-t-elle toujours quelque chose à redire sur l’éducation de votre enfant ? Ou vous voulez enfin avouer à quelqu’un que vous avez le béguin pour lui ? Lancez-vous !
Avez-vous déjà entendu parlé des free hugs ? On les voit encore parfois, depuis que le coronavirus est sous contrôle : des personnes qui brandissent des panneaux dans les rues piétonnes et appellent à des câlins gratuits. Oui, les câlins rendent heureux, mais si cela vous semble trop difficile avec des inconnus, essayez plutôt le saut de la confiance. Dans la rue, placez-vous dos à quelqu’un, laissez-vous tomber en arrière et il ou elle vous rattrapera. Comme je l’ai dit, le courage exige de la confiance. Faire confiance aux autres en fait partie.
Peut-être que vous venez de commencer à faire du sport ou que vous n’êtes pas du tout sportif. Peu importe : réservez une heure dans la salle de fitness la plus proche et asseyez-vous sur l’appareil de sport le plus effrayant que vous y rencontrerez. Demandez comment l’utiliser avant de l’utiliser ; après tout, vos os et vos ligaments doivent rester intacts.
Si vous faites partie de ceux qui ont appris à jouer d’un instrument dans leur enfance : quand en avez-vous joué pour la dernière fois ? Cela doit faire une éternité. Affrontez votre peur : sortez votre violoncelle / flûte traversière / tuba et faites de la musique devant d’autres personnes. La campagne Open Piano est une très belle chose : en Allemagne, en Autriche et en Suisse, l’organisation Open Piano for Refugees installe des pianos à queue en libre accès, sur lesquels tous ceux qui le souhaitent peuvent jouer. Les dates sont régulièrement mises à jour en ligne.
Pour celles et ceux qui hésitent encore, posez-vous cette question : l’une de ces situations vous mettra-t-elle encore mal à l’aise dans un an ? Non ? Alors osez !
Il suffit de persévérer pour devenir différent ; plus courageux ou plus ouvert d’esprit, plus extraverti ou encore plus sociable. En effet, selon la science, il faut en moyenne 66 jours pour qu’un nouveau comportement se transforme en rituel. Alors, de temps en temps, surmontez votre côté procrastinateur.
Photo d’en-tête : Piano ouvert
Mareike Steger
Autorin von customize mediahouse
J'aurais pu devenir enseignante, mais je préfère apprendre plutôt qu'enseigner. Jour après jour, j'apprends grâce aux articles que je rédige. J'aime particulièrement les thème de la santé et de la psychologie.