Comment protéger les enfants de la guggenmusik
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Comment protéger les enfants de la guggenmusik

Martin Rupf
15/2/2023
Traduction: Sophie Boissonneau

Le Jeudi gras marque le début de la cinquième saison dans de nombreux endroits et sonne la reprise de la musique pour les carnavaliers qui ne manquent pas une occasion pour s’en donner à cœur joie. La Guggenmusik fait bien évidemment partie du lot. Et bien qu’elle enchante certain·es, pour d’autres elle tient plus du tintamarre que de la musique, quant aux enfants, il faut carrément en protéger leurs oreilles encore fragiles.

Vous détestez le carnaval ? Dans ce cas, vous pouvez vous épargner la lecture de cet article et lire plutôt l’article suivant que j’ai écrit l’année dernière.

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    par Martin Rupf

Mais vous faites peut-être partie des invétéré·es du carnaval et vous vous réjouissez de faire enfin la fête comme il se doit après deux années difficiles. Dans ce cas, restez un peu plus. Qui dit carnaval, dit défilés, bals et concerts de guggenmusik. Et je dois l’avouer, même moi, j’apprécie la guggenmusik. Dans ma jeunesse, c’est allé si loin que j’ai un jour assisté un jour au Monsterkonzert (concert des monstres) de Lucerne, en bon Argovien, j’étais bien sûr déguisé en carotte.

Il y a près de 30 ans, j’ai osé participer au carnaval de Lucerne.
Il y a près de 30 ans, j’ai osé participer au carnaval de Lucerne.
Source : Shutterstock

Bien éméché, je me suis mêlé à la foule jusqu’au petit matin. Le concert était non seulement monstrueux, mais la gueule de bois du lendemain était malheureusement à la hauteur. Peut-être cette expérience m’a-t-elle traumatisé au point de me faire aujourd’hui fuir le carnaval.

Système D : des bouchons en mouchoir mouillé

Depuis que je suis papa, le carnaval est revenu dans ma vie et, ces dernières années, j’ai même assisté au défilé d’un cortège. Les enfants se sont frayé un chemin à travers la foule jusqu’au premier rang et c’est là que j’ai commencé à devenir nerveux. D’abord parce que les tambours s’approchent dangereusement de la tête des enfants amassés au premier rang avec leurs baguettes, mais aussi parce que le bruit d’une guggenmusik est comparable au vrombissement des moteurs de Formule 1 avant le départ de la course.

Dans l’urgence, j’ai fabriqué de petits bouchons d’oreille avec des mouchoirs mouillés que j’ai glissés dans les oreilles de mes enfants.

Des bouchons de fortune, c’est probablement mieux que rien, mais ça ne remplace pas une vraie protection auditive.
Des bouchons de fortune, c’est probablement mieux que rien, mais ça ne remplace pas une vraie protection auditive.
Source : Martin Rupf

Il est bien sûr préférable d’anticiper et d’utiliser une véritable protection auditive. On voit d’ailleurs de plus en plus d’enfants équipés de casques antibruit lors du carnaval. Ces derniers ont souvent des couleurs vives qui se fondent d’ailleurs très bien dans l’ambiance bigarrée.

Enfin, une protection auditive de qualité est d’autant plus importante si vos enfants veulent prendre part au cortège.

Il n’est jamais trop tôt pour commencer : si vos enfants veulent intégrer un groupe de guggenmusik, ils doivent porter un casque antibruit.
Il n’est jamais trop tôt pour commencer : si vos enfants veulent intégrer un groupe de guggenmusik, ils doivent porter un casque antibruit.
Source : Stefan Näf

La guggenmusik : musique ou bruit organisé ?

Les protections auditives ne doivent pas être réservées aux enfants. En effet, les parents qui sont quasi obligés d’assister au défilé du cortège par leurs enfants doivent, eux aussi, protéger leur audition.

À en croire les détracteur·rices du carnaval, la guggenmusik relève effectivement plus du tintamarre que de la musique. Stefan Näf, 42 ans et tambour-major de la Guggenmusik Gipsbachschluderi d’Ehrendingen (AG) depuis quatre ans, s’oppose néanmoins fermement à cette vision. « C’était peut-être vrai autrefois, mais ces dernières années, le niveau des groupes de guggenmusik s’est largement amélioré. » Stefan Näf a rejoint la gugge d’abord en tant que percussionniste, puis il a joué de l’euphonium. Aujourd’hui, Stefan dirige la formation, c’est-à-dire qu’il marche devant son groupe de guggenmusik armé de son bâton de direction.

En tant que tambour-major, Stefan Näf dirige la Guggenmusik Gipsbachschluderi.
En tant que tambour-major, Stefan Näf dirige la Guggenmusik Gipsbachschluderi.
Source : Stefan Näf

Le début du carnaval de cette année a montré que beaucoup de gens prennent la musique du carnaval pour ce qu’elle est, c’est-à-dire de la musique. « Après une pause de deux ans imposée par la pandémie, les carnavaliers sont revenus aussi nombreux qu’avant », déclare Stefan Näf. « Nous choisissons toujours des morceaux accrocheurs qui dégagent une ambiance de fête », poursuit-il.

L’avenir nous dira si le carnaval ravivera mon esprit festif. À mon grand soulagement, mes enfants n’ont toutefois pas encore parlé du carnaval cette année. Avec un peu de chance, je vais peut-être y échapper cette année.

Photo d’en-tête : Shutterstock

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Deux fois papa, troisième enfant de la famille, cueilleur de champignons et pêcheur, spectateur hardcore, à moitié danois et champion du monde des gaffes.


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