Voici 5 herbes sauvages que vous pouvez cueillir en février
La cueillette des herbes sauvages en février vaut la peine. Ces 5 plantes sont consommables avant même leur floraison au printemps et ont un goût excellent.
Elles sont en quelque sorte les braves Gauloises parmi les plantes médicinales : ces herbes sauvages qui, en février, défient encore l’hiver et dressent leurs tiges vertes vers le ciel, alors que le reste de la nature est encore endormi. En fait, les plantes médicinales peuvent même être cueillies toute l’année : selon la plante et la partie de la plante, au printemps, en été, en automne ou justement en hiver. Matthias Melzig (en allemand) de l’Institut de pharmacie de l’Université libre de Berlin : « La tendance va de plus en plus vers le vert, et pas seulement pour la production d’énergie. Les jeunes, en particulier, se demandent s’il faut toujours prendre des antibiotiques ou s’il existe une autre alternative en cas de troubles légers comme un rhume ? » À une époque où de plus en plus d’agents pathogènes deviennent résistants à nos antibiotiques synthétiques, les plantes médicinales sont donc au centre de l’attention. Même en hiver.
Quand commencer à cueillir des herbes sauvages comestibles aux vertus médicinales en février ? Cela dépend de la région dans laquelle vous habitez. L’expert Melzig conseille ceci : « C’est justement au début de la croissance de la plante qu’il n’y a souvent pas encore beaucoup de composants dans la plante, c’est pourquoi il ne faut pas commencer trop tôt. » Mais : s’il n’y a pas de neige et que les premières plantes commencent à pousser, (presque) rien ne s’oppose à ce que vous alliez à la chasse aux plantes médicinales. La seule chose que vous devez garder à l’esprit est la protection des plantes et ne jamais récolter toutes les jeunes pousses en même temps, sinon l’espèce ne pourra pas continuer à se développer.
5 herbes sauvages comestibles aux vertus médicinales
Mouron des oiseaux : bonne pour la digestion et le microbiome
Ingrédients et effets : le mouron des oiseaux (en anglais) contient entre autres de la vitamine C, des flavonoïdes, des saponines (substances savonneuses), des coumarines et des minéraux. Les sels de zinc contenus dans les feuilles de l’herbe soutiennent le système immunitaire. Les flavonoïdes ont un effet antiradicalaire et anti-inflammatoire.
Les acides phénoliques qu’il contient ont un effet antimicrobien et sont donc importants pour la digestion, selon Melzig : « De nombreux micro-organismes n’appartenant pas au microbiome, voient leur capacité de multiplication limitée par les composants phénoliques. » Les phénols ont donc un effet protecteur sur la digestion et le microbiome.
Traditionnellement, la plante était utilisée en usage externe contre les hémorroïdes, les infections cutanées et les plaies ; en usage interne contre la bronchite et les rhumatismes. « L’effet anti-inflammatoire des composants joue ici un rôle, ainsi que l’influence positive sur le système immunitaire », explique Melzig.
Où pousse cette herbe ? Le mouron des oiseaux est apprécié par certaines espèces d’oiseaux, comme son nom l’indique. Les oiseaux mangent les graines et les dispersent, ce qui permet à l’herbe sauvage de bien se propager. La plante n’est pas très grande, ses feuilles sont également petites et malheureusement : de nombreuses personnes la considèrent plus comme une mauvaise herbe que comme une herbe sauvage, car elle recouvre des pans entiers de sol. On le trouve surtout dans les jardins, les champs et les vignobles, en général sur des sols argileux et riches en azote.
Veuillez faire attention lors de la cueillette : Melzig conseille : « S’il y a beaucoup de feuilles et que la plante commence à fleurir, c’est qu’elle contient suffisamment de substances pour être cueillie. Tant que les fleurs ne sont pas écloses, le mouron des oiseaux, tout comme l’ortie, la bourdaine et le gaillet, est particulièrement digeste. »
Comment le préparer ? Le goût doux, épicé et subtil du mouron des oiseaux doit rappeler celui des jeunes épis de maïs. L’expert le recommande comme ingrédient pour la salade ou même comme légume.
Gaillet : un remède amer pour toutes sortes de maux
Ingrédients et effets : le gaillet (en anglais) est une plante médicinale utilisée et appréciée depuis longtemps, notamment par les Germains qui l’ont introduite dans la médecine. Il contient des substances amères, de nombreux composés phénoliques, des flavonoïdes et des triterpènes. Les triterpènes sont utilisés depuis l’Antiquité pour traiter les troubles gastro-intestinaux.
Comme nous l’avons dit, les flavonoïdes peuvent limiter les inflammations. Le gaillet peut être utilisé en cas de toux et d’affections bronchiques, car les triterpènes améliorent la fonction d’élimination des bronches. Concrètement, cela signifie que « les triterpènes et les substances amères stimulent la production de sécrétions des glandes, y compris celles du tractus bronchique, via le système parasympathique. Cela permet de produire davantage de sécrétions bronchiques fluides. Une toux forte, avec des mucosités épaisses, peut ainsi être mieux expectorée. » Le gaillet est également utilisé comme agent diurétique.
Où pousse cette herbe ? Le gaillet aime les sols argileux et humides. Il pousse souvent en bordure de prairie, dans les pâturages, dans les forêts alluviales, sous forme de ripisylve et également en montagne jusqu’à 1500 mètres d’altitude. D’ailleurs, le principe est le suivant : « Là où l’on trouve le gaillet, le sol est à peu près en ordre, donc peu pollué par des substances nocives. »
Lors de la cueillette, veuillez prendre en compte ceci : lorsque le gaillet est encore très jeune, elle contient beaucoup de substances amères saines. Mais plus les fleurs du gaillet sont nombreuses, plus son goût est amer. Ce n’est pas un problème, car les substances amères ne sont pas mauvaises pour nous en soi. Bien au contraire. Certes, en grande quantité, ils peuvent avoir un effet irritant sur l’estomac. C’est sans doute la raison pour laquelle les substances amères ont été extraites de nombreuses plantes cultivées et potagères au cours des siècles passés. Mais premièrement, les substances amères sont importantes pour notre digestion. Deuxièmement, la plante ne produit pas de substances amères pour le plaisir, mais pour éloigner les prédateurs. En effet, si la plante contient moins de substances amères, il faut recourir davantage aux pesticides, car les prédateurs tels que les oiseaux et les insectes se servent sinon de manière trop vorace.
Comment le préparer ? En raison de ses nombreuses substances amères, vous combinez le gaillet dans la salade, la soupe ou les pâtisseries salées, par exemple, de préférence avec d’autres herbes qui ne contiennent pas de substances amères. Cela permet d’atténuer quelque peu le goût amer.
Égopode podagraire : un remède contre la goutte
Ingrédients et effets : l’égopode podagraire (en anglais) contient des huiles essentielles, des acides phénolcarboxyliques, des flavonoïdes, de la vitamine C et des minéraux. Grâce à ses composants, l’égopode podagraire a un effet favorisant l’élimination. Autrefois, elle était appelée herbe aux goutteux et utilisée pour soigner la goutte. Melzig sait que « l’objectif en cas de goutte est d’éliminer une grande partie de l’acide urique qui déclenche la goutte en buvant beaucoup. L’acide urique est difficilement soluble dans l’eau, c’est pourquoi les reins doivent être stimulés en permanence. » L’égopode podagraire peut y contribuer.
Où pousse cette herbe ? Un sol humide et plutôt pauvre en substances nutritives, comme dans les fossés ou les ruisseaux, permet à cette herbe sauvage de se développer particulièrement bien. L’égopode podagraire est plutôt rare en plaine, elle préfère les Préalpes jusqu’à des altitudes moyennes, à environ 700 mètres. On ne la trouve plus beaucoup, on a souvent essayé de l’éradiquer, car elle est très invasive. Melzig dit : « J’ai moi-même l’égopode podagraire dans mon jardin, que j’essaie d’éradiquer depuis 20 ans, mais je ne parviens qu’à la maîtriser. » Comment l’expert y parvient-il ? Il la mange avec le rhizome (tige souterraine à croissance horizontale, à ne pas confondre avec les racines). Car les jeter dans le compost ne sert pas à grand-chose, dit Melzig, l’herbe y survit. Eh bien, bon appétit !
Attention lors de la cueillette : l’égopode podagraire est meilleure avant la floraison, c’est pourquoi il faut la cueillir le plus tôt possible. Et comme le recommande Melzig : « Les rhizomes de l’égopode podagraire ont un goût excellent. On peut les récolter très tôt dans l’année. »
Comment les préparer ? Vous pouvez laver les rhizomes et les consommer comme salade ou les faire cuire. Les jeunes feuilles et les tiges se prêtent très bien à la préparation de pesto. Elles ont une faible odeur de carotte et sont également délicieusement fraîches dans une salade ou vous les préparez comme des épinards.
Ficaire : à cueillir uniquement avant la floraison
On peut faire beaucoup d’erreurs avec la ficaire, car il y en a deux : la ficaire printanière et le cranson officinal, les deux sont connus sous le nom de ficaire. » Alors que le cranson officinal est totalement inoffensif pour l’homme, la ficaire printanière (Ranunculus ficaria/Ficaria verna = Ficaria ranunculoides), également appelée fausse-renoncule, ne l’est qu’AVANT la floraison. Dès la floraison, il se forme des substances qui irritent fortement les muqueuses et peuvent déclencher des hypersensibilités et des allergies.
Les deux plantes se distinguent par leurs fleurs : le cranson officinal porte des fleurs blanches, la ficaire printanière des fleurs jaunes. Avant la floraison, les deux plantes sont difficiles à distinguer pour un profane, mais ce n’est pas nécessaire, car elles ont toutes deux un effet similaire. Mais dès que la ficaire printanière porte des fleurs : il ne faut pas y toucher !
Ingrédients et effets : les deux herbes contiennent une grande quantité de vitamine C. Le cranson officinal était autrefois utilisé pour soigner le scorbut, une maladie due à une carence en vitamine C, notamment chez les marins. C’est pourquoi on l’appelle aussi herbe au scorbut. Les deux espèces étaient populairement utilisées comme diurétique contre la goutte et les rhumatismes.
Où pousse cette herbe ? Ficaria verna (en anglais) pousse sur les sols argileux humides et riches en humus, dans les forêts alluviales et les forêts de feuillus. Dans les parcs, il couvre souvent de grandes surfaces avec ses fleurs jaune vif. Vous pouvez également en trouver en grandes quantités dans les Alpes, jusqu’à 1400 mètres d’altitude.
Veuillez noter lors de la cueillette : Ficaria verna est l’une des premières herbes sauvages à fleurir au printemps. C’est pourquoi il faut les cueillir dès que possible, lorsque les feuilles sont bien développées. L’expert conseille : « Ne les cueillez que lorsqu'il n’y a pas d’inflorescences, mais seulement les feuilles basales (c’est-à-dire les feuilles qui naissent tout près de la surface du sol). En effet, lorsque l’herbe sauvage commence à fleurir, elle n’est plus comestible.
Comment la préparer ? Vous pouvez ajouter de la ficaire (les deux espèces) dans les salades comme source de vitamine C.
Ortie : bonne pour la cure de printemps ?
Ingrédients et effets : les feuilles et, en général, toute l’herbe, c’est-à-dire les parties aériennes, contiennent des composants phénoliques, comme des flavonoïdes, ainsi que des oligo-éléments, de la vitamine C et des minéraux. On y trouve en grande quantité notamment du potassium, qui soutient la fonction rénale, c’est la raison pour laquelle les feuilles d’ortie (en anglais) sont généralement utilisées pour les cures de printemps. Mais nous nous souvenons que les déchets dans le corps n’existent pas. Melzig dit : « C’est une vieille idée complètement dépassée, basée sur la doctrine des humeurs. Elle a été écartée depuis longtemps comme explication non scientifique des maladies. »
Toutefois, les feuilles d’ortie ou leurs composants peuvent stimuler l’activité rénale et, grâce aux substances amères, l’activité sécrétoire du foie, ce qui améliore la digestion. Combiné à une alimentation légère, cela peut stimuler le métabolisme.
Où pousse cette herbe ? Nous savons tous à quoi ressemble l’ortie et où elle pousse. Chacun d’entre nous aura déjà été en contact avec des feuilles d’ortie.
Attention lors de la cueillette : cueillir les feuilles ou les parties aériennes assez tôt, avant que les fleurs ne se forment. Il y a alors plus de flavonoïdes, qui ont un effet diurétique. De plus, avant la floraison, les feuilles contiennent davantage de minéraux, de vitamine C et d’oligo-éléments.
Comment les préparer ? Les feuilles d’ortie ne sont pas seulement délicieuses comme infusion, une fois séchées, mais aussi comme légumes ou dans la soupe lorsqu’elles sont fraîches. Les feuilles d’ortie sont également excellentes sous forme de salade ou dans un smoothie.
Je me décrirais comme ça : ouverte d'esprit, j'aime prendre le temps de réfléchir, j'ai besoin de me retrouver seule de temps et temps, je suis curieuse, plutôt drôle et, bien sûr, époustouflante.
L'écriture est ma vocation : à 8 ans, j'écrivais des contes de fées, à 15 ans des paroles de chansons « super cool » (que personne n'a jamais eu l'occasion d'écouter), au milieu de la vingtaine un blog de voyage, et maintenant des poèmes et les meilleurs articles de tous les temps !