En coulisse
Tandem OLED et M4 : l’iPad comme tremplin pour une nouvelle technologie
par Samuel Buchmann
Les tests Geekbench ont permis de révéler ce que la puce M4 a dans le ventre. Elle s’avère bien plus performante que ce à quoi je m’attendais après la présentation d’Apple.
La semaine dernière, Apple a présenté la puce M4. Six mois après son prédécesseur, voici déjà le nouveau système sur une puce (SoC). À première vue, les améliorations par rapport à la M3 semblent relativement mineures. Outre les deux cœurs d’efficacité supplémentaires du processeur, pas de modifications de la fiche technique. Lors de sa présentation, Apple avait mystérieusement comparé cette dernière nouveauté uniquement avec la M2.
Mais les apparences sont parfois trompeuses. Je me suis procuré l’iPad Pro avec la version forte et avec la version faible de la M4 afin de la mesurer à ses prédécesseures. En raison du système, il n’existe que peu de tests de performance. Mais ces derniers permettent déjà de tirer des conclusions positives.
Il semblerait que le nouveau processus de fabrication N3E de TSMC permette d’augmenter fortement les performances de chaque cœur. La M3 était encore basée sur N3B, le premier processus à 3 nanomètres qui n’était pas au point, inefficace et donc coûteux. C’est sans doute pour cela qu’Apple a décidé de revoir si rapidement ses SoC. La M4 révèle enfin le véritable potentiel de la fabrication en 3 nanomètres.
Lors de mes tests de performance, la M4 apporte plus de 20 % de performance supplémentaire par rapport à la M3 : un progrès considérable en l’espace de six mois. L’écart de performance est plus important que celui de la M2 à la M3, et ce malgré le passage de 5 à 3 nanomètres.
Je suis particulièrement impressionné par le monocœur qui marque plus de 3700 points. C’est largement plus que l’actuel fleuron d’Intel, le Core i9-14900K. Tout comme sur la M3, il atteint environ 3100 points. Le prochain Snapdragon X Elite de Qualcomm ne devrait pas dépasser les 2900 points.
Il faut noter que la M4 fournit déjà cette excellente performance sur une tablette refroidie de manière passive. Selon Geekbench, les cœurs de performance ont une fréquence d’horloge de 4,4 gigahertz, soit 0,35 de plus que dans la M3. Pour refroidir l’iPad Pro, on a utilisé quelques overclockers avec de l’azote liquide. Cela a permis à la M4 de franchir la barrière des 4000 points.
Le score multicœur est également très bon. Même l’iPad avec la M4 allégée à trois cœurs de performance dépasse nettement la puce précédente. La version complète avec quatre cœurs de performance se situe légèrement en dessous du niveau du Snapdragon X Elite. À noter cependant que ce dernier possède 12 cœurs, tous conçus à la fois pour la performance et l’efficacité, et que ce score provient du système de référence de Qualcomm. La comparaison n’est donc pas pertinente. Le concurrent équivalent serait la M4 Pro dans un MacBook Pro. Attendue pour l’automne, cette dernière devrait littéralement pulvériser la puce de Qualcomm.
Les progrès ne sont pas aussi flagrants pour ce qui est du processeur graphique. Dans le test Metal de Geekbench, il obtient 13 % de points de plus que celui de la M3, et seulement 4 % de plus dans 3DMark Wildlife Extreme. Les résultats du test de performance « machine learning » basé sur le processeur graphique de Geekbench sont toutefois intéressants. Ici, la M4 est 34 % plus rapide. Je soupçonne une meilleure optimisation.
Selon Apple, la M4 est « une puce incroyablement puissante pour l’intelligence artificielle (IA) », notamment grâce au Neural Engine, un système capable d’effectuer 38 billions de calculs par seconde (TOPS). Ce chiffre peu parlant est inférieur aux 45 TOPS indiqués par Qualcomm pour le Snapdragon Elite X. Lors de sa présentation, Apple s’est contenté de comparer son Neural Engine à sa première version dans l’A11 Bionic.
Le Neural Engine de la M4 semble en effet être une solide avancée. Il obtient un score de 18 % supérieur à celui de la M3 dans l’essai de Geekbench, et de 34 % supérieur à celui de la M2. Un résultat à prendre avec précaution, car il provient d’un seul test de performance multiplateforme.
L’accélération de l’IA devrait être importante pour Apple à l’avenir. En juin, la firme californienne présentera probablement une avalanche de fonctionnalités IA. Si ces dernières ne sont pas toutes destinées à être traitées dans le cloud, les smartphones, tablettes et ordinateurs auront besoin de beaucoup de puissance. De nouvelles puces seront donc bienvenues.
Vous découvrirez prochainement dans notre rapport de test de l’iPad Pro à quoi la puissance de la M4 peut servir. Notre collègue Michelle Brändle l’examine actuellement sous toutes les coutures, même en dehors du SoC.
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