Concurrence pour l’iPad et Procreate : Huawei lance son MatePad 11.5 S avec GoPaint

J’ai testé bon nombre de tablettes Android. Pour l’art numérique, aucune n’est arrivée à la cheville de mon iPad Pro (2018), et ce pour deux raisons : le stylet laissait souvent à désirer et le logiciel de dessin n’était pas assez bon. En ce qui concerne le stylet, seule la gamme Galaxy Tab-S de Samsung s’est montrée capable de rivaliser. Mais il manquait là encore une alternative au logiciel artistique Procreate.

Voilà donc qu’Huawei a mis au point une alternative prometteuse, le MatePad 11.5, qui se démarque par son écran mat très agréable pour dessiner et écrire. En plus, un stylet sensible à la pression (disponible en option) permet de tracer des traits plus épais en appuyant davantage. Les simples crayons n’offrent qu’une seule épaisseur de trait. Et surtout, Huawei a développé l’appli GoPaint spécifiquement pour ses tablettes. Un logiciel étrangement similaire à Procreate...

Continuez votre lecture pour découvrir comment s’en tirent la tablette de Huawei, GoPaint et le stylet par rapport à l’iPad.

L’écran du Huawei MatePad 11.5 S

Le Huawei Matepad 11.5 S arbore un écran IPS mat avec une résolution de 2800 × 1840 pixels. Ce revêtement mat le rend particulièrement agréable pour écrire et dessiner. J’ai dû appliquer un film sur mon iPad Pro (2018) pour obtenir le même résultat et c’était bien pénible. Le film de Paperlike était si grossier qu’il rabotait la pointe de l’Apple Pencil. Le film de Panzerglass était plus fin, mais j’ai coincé quelques poussières dessous en le posant. Le MatePad 11.5 S élimine complètement ce problème, ce qui nous fait gagner du temps, de l’argent et épargne nos nerfs.

Un stylet en option

Pour qu’une tablette soit adaptée au dessin, il lui faut un stylet. Sur l’iPad Air (2024), vous pouvez utiliser le nouvel Apple Pencil Pro ou sa version plus vieille, mais moins chère avec fiche USB-C. La version Pro propose quelques fonctions de plus que mon Apple Pencil classique.

Pour sa tablette, Huawei propose le MatePad Pro Pencil.

Les deux stylets ont une sensibilité à la pression progressive, une fonction de rechargement magnétique lorsqu’ils sont clipsés sur la tablette et une pointe interchangeable. Celui de Huawei est en plastique transparent et un peu plus doux au toucher.

L’appli GoPaint est la version de Procreate de Huawei

Le logiciel est le critère essentiel pour toute tablette destinée au dessin. Procreate est un logiciel polyvalent utilisé par des millions d’artistes qui bénéficie régulièrement de nouvelles fonctions et de correctifs depuis 10 ans. Difficile de rattraper un tel savoir-faire. Si vous ne connaissez pas encore Procreate, faites-vous une idée grâce à mon article d’initiation.

De plus, Procreate ne coûte actuellement que 15 francs suisses/euros (en paiement unique sans abonnement !). Ça me paraît très peu cher et imbattable. GoPaint ne coûte rien et est préinstallé sur toutes les tablettes Huawei actuelles.

Après avoir ouvert une nouvelle toile, j’ai presque l’impression d’être sur Procreate et trouve donc la plupart des fonctions du premier coup. Sur Procreate comme sur GoPaint, j’accède rapidement aux pinceaux, aux couleurs et aux fonctions par le biais d’icônes. Le côté de la toile me propose une sélection de pinceaux des plus divers, répartis en crayons à dessin, peinture, texture, encre, etc. Juste à côté de l’icône pinceau se trouvent la fonction effacer et une gomme.

Le coin en haut à droite des deux logiciels propose la sélection des couleurs avec un anneau, une palette et une carte. Les similitudes sont assez hallucinantes, mais bien pratiques si vous avez déjà de l’expérience sur Procreate.

Procreate offre un peu plus de possibilités de fonctions complexes, comme l’outil de sélection et le traitement des images (balance des couleurs, saturation et compagnie).

Dessiner avec GoPaint : l’écran mat pose problème

Dans l’ensemble, je trouve le dessin sur le MatePad 11.5 S de Huawei très agréable. Le stylet réagit rapidement et avec finesse, comme j’en ai l’habitude avec l’Apple Pencil sur iPad. En revanche, en fonction du pinceau, le stylet peut avoir du mal avec les détails fins comme les points. Il ne réagit ainsi pas du tout avec un crayon, c’est un peu mieux avec les pinceaux pour lignes et l’encre. Les pinceaux à effet, qui imitent les petites éclaboussures de peinture, fonctionnent encore mieux.

Le crayon est globalement peu pratique. L’esquisse est amusante et agréable en soi, mais les traits sont parfois trop épais, même si je les trace avec la même inclinaison et la même pression. C’est assez frustrant. Je n’ai pas pu résoudre le problème en modifiant le pinceau. Toutefois, ces problèmes ne se posent pas sur les tablettes Huawei sans écran mat, j’en ai fait l’expérience avec le Huawei MatePad Pro 13.2 sur lequel tout fonctionne parfaitement.

L’affichage des tailles de pinceaux est un autre point négatif de GoPaint. Je peux modifier la taille de n’importe quel pinceau à l’aide d’un curseur, et l’aperçu de celui-ci s’affiche directement. C’est pareil sur Procreate, mais l’affichage de certains pinceaux sur GoPaint est trop pâle. Je suis donc souvent obligée de deviner si la taille est la bonne, malgré l’aperçu.

Globalement, GoPaint offre un choix de pinceaux plus restreint que Procreate. Procreate propose d’ajouter d’autres pinceaux au logiciel via des sites externes. Je suis néanmoins très satisfaite de GoPaint, surtout de mes pinceaux préférés (liners et aquarelles) et rien ne me manque.

Ce que je fais d’autre sur l’iPad dont le MatePad 11.5 S peut se charger

L’avantage d’une tablette mobile par rapport à une tablette graphique fixe, c’est de pouvoir l’emporter partout et faire plein d’autres choses avec. Si je me sers principalement de ma tablette pour dessiner, j’en ai parfois besoin pour des fonctions annexes.

Par exemple, j’utilise l’appareil photo à l’arrière de la tablette pour photographier des esquisses réalisées au crayon dans mon carnet afin de m’en servir comme base pour une future illustration numérique. Mon iPad Pro (2018) n’offre que sept mégapixels contre 13 pour l’appareil photo du MatePad. Dans les deux cas, c’est plus que correct pour l’utilisation que j’en fais. Les photos du MatePad sont même un peu plus nettes et détaillées.

Du côté des applications, le Huawei MatePad 11.5 S m’offre tout ce dont j’ai besoin : de Pinterest pour trouver l’inspiration à Ultimate Guitar pour faire un peu de musique entre deux dessins.

Huawei n’est pas officiellement autorisé à proposer des services Google sur ses appareils, mais vous pouvez bricoler une solution. Gspace permet d’obtenir les applications sur la tablette, voici le mode d’emploi :

Si le bricolage vous rebute, vous trouverez des équivalences à tous les services Google. Je n’ai cependant pas besoin d’autant de choix sur une tablette que sur un smartphone : je vis très bien sans Google, l’e-banking, etc., et me contente du navigateur web pour faire certaines choses.