SPM : les jours qui précèdent les règles ont des bons côtés
Les jours qui précèdent les menstruations représentent un défi psychique et physique pour les femmes. La bonne nouvelle est que tout n’est pas perdu, car le SPM présente quelques points positifs.
Le syndrome prémenstruel (SPM) est quasiment aussi répandu que la carie dentaire à l’échelle mondiale. Certes, les chiffres varient quelque peu en fonction des sondages effectués, mais selon la clinique américaine Mayo, trois femmes sur quatre endurent des troubles physiques et psychologiques durant les 7 à 14 jours précédant leurs règles.
Heureusement, ce n’est qu’occasionnel pour certaines femmes, mais une grande partie d’entre elles souffrent chaque mois. Acné, maux de tête, crampes abdominales, seins hypersensibles, diarrhée, fringales, sautes d’humeur, dépression... vous retrouverez la liste du Manuel MSD ici. Malgré le nombre considérable de personnes affectées, les causes des symptômes ne sont pas encore assez étudiées. Par conséquent, les traitements proposés sont à la traîne.
Les spécialistes soupçonnent plusieurs facteurs déclencheurs (lien en allemand). Une prédisposition familiale et une sensibilité aux variations naturelles des hormones féminines après l’ovulation pourraient être en cause, ainsi que le stress et la consommation d’alcool et de tabac. La baisse du taux d’œstrogènes et la hausse du taux de progestérone influencent certains neurotransmetteurs tels que la sérotonine, qui joueraient un rôle central dans le SPM.
Syndrome prémenstruel : affirmez-vous
Dans le climat social actuel, on ne se sent pas toujours à l’aise pour aborder ce sujet. « Historiquement, l’humain a tendance à étiqueter comme un dysfonctionnement tout écart à la normalité idéalisée, en particulier lorsqu’il s’agit du corps des personnes qui ont leurs règles », affirme la gynécologue Amy Harris, qui s’est penchée sur une étude (en anglais) sur l’acceptation sociale des menstruations et du SPM. « La science le prouve : la période prémenstruelle n’est pas négative par nature. La culture, la société et les médias le suggèrent toutefois et c’est la raison pour laquelle nous la percevons de la sorte. »
Il en résulte que les femmes souffrant du SPM sont peu soutenues. Bien au contraire. Elles sont souvent la cible de commentaires négatifs ou de railleries. Selon un rapport (en allemand) publié en 2022 par l’ONG Plan International, 79 pour cent des hommes interrogés ont déjà fait ou entendu des remarques déplacées sur les règles dans leur entourage.
SPM ≠ mauvaise humeur
Une grande partie des déclarations faites au sujet du syndrome prémenstruel et des émotions, par exemple, trouve ses racines dans le sexisme et les normes de genre, et non dans des faits biologiques. Par exemple, les scientifiques derrière Clue, une appli mobile de suivi des menstruations, soulignent qu’il n’existe aucune preuve tangible que les changements d’humeur seraient systématiques avant les règles. Une méta-analyse (en anglais) de 47 études a également révélé que la mauvaise humeur n’est pas corrélée à la période précédant les règles.
Selon l’équipe Clue, la stigmatisation et les malentendus liés aux règles et au syndrome prémenstruel donnent lieu à une image déformée de ce qui se passe pendant cette période du mois. L’organisation plaide pour un rééquilibrage de la perception du syndrome prémenstruel et une mise en avant des avantages que procurent les jours précédant les règles, plutôt que de pathologiser la chose.
Les bons côtés du SPM
Les effets positifs du SPM existent. Dans une étude (en anglais), 66 pour cent des femmes ont rapporté au moins un changement prémenstruel positif pendant la phase dite lutéale. Les éléments les plus souvent cités sont un intérêt et un plaisir sexuels accrus, plus de motivation pour faire des choses comme le ménage et ranger son intérieur, des seins plus volumineux et davantage d’énergie. La question de savoir si de tels effets peuvent compenser les effets négatifs dépend de vos symptômes et de leur intensité.
Il n’y a pas de quoi sauter de joie non plus, mais cela peut constituer l’occasion de se débarrasser de corvées telles que la déclaration d’impôts ou la fameuse ampoule qu’il faut changer depuis quelques semaines déjà. D’autre part, cela peut aussi être le bon moment pour dire au revoir à certaines mauvaises habitudes.
Bon, même avec ces conseils, votre phase prémenstruelle ne sera pas forcément le meilleur moment du mois. Cependant, vous pourrez au moins tirer le meilleur parti de vos fluctuations hormonales.
Si vous faites régulièrement du sport, il vaut la peine de surveiller de près votre cycle menstruel. Un plan d’entraînement synchro avec votre cycle peut donner d’excellents résultats.
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